Chapitre 8


Bonsoir,

J'espère que vous allez bien.

Pour ma part ce n'est pas encore ça, j'éprouve une énorme fatigue, je n'ai jamais ressenti ça de toute ma vie. Je suis parvenu à écrire un chapitre en 3 jours, oui 3 jours...

J'espère vraiment récupérer au plus vite pour reprendre totalement mes esprits afin d'écrire bien mieux que je suis en train de le faire en ce moment. Mes pensées se mélangent, mon imagination est défectueuse mais je suis tout de même à construire un chapitre...

Je vous embrasse, prenez soin de vous.




- Maman est-ce que tu es sûre que tout va bien ?

Cette question qu'elle répétait en boucle était légitime car sa mère sortait tout juste de l'enfer et pourtant, elle paraissait calme et apaisée. Ses yeux pétillaient de soulagement comme si elle peinait encore à y croire.

- Oui ma chérie, tout va bien je te le promets, je me sens juste un peu épuisée et perdue, répondit-elle en regardant derrière son épaule. Est-ce que je peux savoir ce qu'il se passe ? Comment est-ce possible ?

- Maman ça serait trop long à expliquer mais le principal c'est que tu sois sortie d'ici. Peter va veiller sur toi pendant mon absence.

Les yeux cernés, sa mère fronça des sourcils en secouant imperceptiblement de la tête.

- Je ne comprends pas Hannah, où vas-tu ?

Le déchirement commençait lentement à lui brûler le cœur et elle se retenait pour ne pas pleurer.

- Je dois partir en voyage pour le travail, mentit-elle d'une voix qui la trahissait. Mais sois sans craintes, je t'appellerai chaque jours jusqu'à mon retour.

Susana lui prit les mains avec une profonde inquiétude dans les yeux.

- Hannah je t'en prie dis-moi que ce n'est pas ton...Michael qui t'oblige à...

- Non maman, papa n'a rien à voir avec ça, je te le promets.

- Hannah il faut que tu m'écoutes attentivement ! S'enquit-elle en pressant ses mains sur les siennes, le souffle tremblant. Il ne faut plus jamais que tu t'approches de lui tu entends ? Il est dangereux.

Frappée par le visage de sa mère qui portait une expression assez inquiétante, Hannah fronça des sourcils, confuse et désorientée.

- Il ne peut rien me faire, il est blessé en ce moment et...

- Peu m'importe s'il est blessé ou non, la coupa-t-elle en tirant sur ses mains pour qu'elle se penche d'avantage vers elle. Ne l'approche plus jamais !

La détresse lisible dans les yeux de sa mère l'interpela. Elle avait l'air si apeuré qu'elle s'empressa d'agiter la tête afin de l'apaiser.

- Je te le promets maman, murmura-t-elle en déposant un baiser sur sa joue.

- Je suppose que ta sœur est toujours du côté de son père ? Demanda-t-elle avec amertume et tristesse mêlées.

- Saddy est motivée par l'argent, tu l'as connais.

- Non malheureusement, murmura tristement Susana en caressant ses cheveux. Elle n'est pas venue me voir depuis des mois, mais j'aurai dû m'y attendre.

Hannah eut le cœur brisé de voir sa mère aussi blessée et triste. Hélas le temps lui manquait et lorsqu'elle tourna la tête vers les grilles du parc, son cœur faillit s'arrêter.

La voiture noire était garée près de l'entrée et les vitres teintées ne lui permettaient pas de voir l'homme qui se trouvait derrière cette teinte sombre. Pourtant, Hannah avait l'impression de sentir la brûlure de son regard sur elle. Son corps fut parcouru de frissons, et son rythme cardiaque s'accéléra à la simple idée de le savoir en train de l'observer derrière ses lunettes noire.

Hannah glissa ses doigts tremblants derrière son oreille en reportant son attention sur sa mère.

- Je t'aime maman, murmura-t-elle en se penchant pour l'enlacer.

- Oh moi aussi mon ange.

Elles restèrent longuement ainsi, l'une contre l'autre jusqu'à ce que Peter brise cet instant.

- J'espère que tu penseras à t'amuser même pendant le travail ma chérie, tu en as besoin.

Hannah se retenait de toutes ses forces pour ne pas fondre en larme. Elle se raccrochait au fait que sa mère n'était plus prisonnière de cet endroit et que Peter allait veiller sur elle comme il lui avait promis.

Alors elle resta sur le banc et regarda sa mère partir en se tenant fébrilement au bras de Peter. Ce fut seulement quand ils disparurent totalement du parc qu'elle se leva en lissant nerveusement sa robe. Ne rien lui dire était sans doute la meilleure des décisions. Sa mère n'avait pas besoin de savoir qu'elle venait de se sacrifier pour sa liberté et qu'à cet instant même, elle se dirigeait vers la voiture qui renfermait le maître de ce jeu machiavélique.

À mesure qu'elle avançait Hannah avait l'impression d'entrer dans les gorges des ténèbres et cette métaphore prit tout son sens quand le mafieux sortit de véhicule pour l'accueillir.

Il était aussi impeccable que lorsqu'elle l'avait quitté. Son charisme viril et imposant dominait les quelques passants sur le trottoir voisin et les regards s'étaient automatiquement tournés vers lui.

Mais lui en revanche, était insensible à ces regards, car le sien était fixé sur elle, l'empêchant presque de respirer.

- Est-ce que tout va bien ? Demanda-t-il quand elle arriva à sa hauteur.

- Qu'est-ce que ça peu faire...

Une main ferme encercla son bras et il l'obligea à lui faire face.

- Est-ce que tout va bien ? Répéta-t-il d'une voix sombre mais posée.

Hannah frissonna en abaissant le regard sur ses doigts enroulés autour de son bras.

Sa prise était ferme mais pas douloureuse. Hélas cela n'empêcha pas sa respiration de s'accélérer.

- Ça ira mieux quand je saurais si je peux la revoir, répondit-elle en essayant de gravir la haute falaise qui l'obligeait à rejeter la tête en arrière.

Sans un soupçon d'un sourire diabolique, il serra les mâchoires en retirant ses doigts de son bras.

- Cela ne dépendra que de toi, se contenta de dire le mafieux en ouvrant la portière.

Hannah préféra ne rien rétorquer et se glissa dans la voiture sans un mot. Le trajet fut étrangement silencieux. Le mafieux échangeait des coups de fil en Italien et sa voix rocailleuse s'enfoncer en elle comme des gouttes de poison impossible à stopper.

Ébranlée, elle ferma brièvement les yeux puis les rouvrit en découvrant avec désespoir que le jet privé de l'Italien était là...

Quelques mètres en voiture la séparaient de sa nouvelle vie. Une colère silencieuse tenta de se manifester mais le maître du jeu y mit fin en ouvrant la portière. Hannah se glissa à l'extérieure tout en essayant de comprendre quelle était cette redoutable expression impassible sur le visage du mafieux.

Était-ce sa façon à lui de lui faire peur ?

Hannah trembla légèrement en le suivant dans l'appareil qui était sur le point de décoller.

- Tu as déjà pris l'avion ? Demanda-t-il d'une voix neutre.

- Non, répondit-elle sur le même ton.

Lazaro attendit le décollage de l'avion pour se lever afin d'atteindre sa cabine privée. Maintenant qu'ils étaient à des milliers de mètres du sol, il pouvait se concentrer sur le problème qui était survenu quelques minutes plus tôt.

- Quoi elle s'est enfuie ? S'enquit Edwardo à l'autre bout du fil.

- Non, je veux que tu tentes de tracer un appel sur mon téléphone, je n'ai pas le matériel nécessaire sur moi pour le faire moi-même, annonça Lazaro sur un ton grave et impatient.

- Que se passe-t-il ?

- Je ne sais pas justement, mais j'ai reçu un appel d'un homme qui parlait de Hannah, et je veux savoir qui c'est.

- Hannah ? S'enquit Edwardo visiblement surpris.

Lazaro n'était pas d'humeur à perdre du temps. Ce coup de fil ne signifiait pas grand-chose pour lui et il n'était pas non plus inquiété, mais il voulait tout de même un petit complément d'informations.

- Il n'arrêtait pas de répéter qu'il faut la protéger.

- De toi ?

- Non, justement, c'est bien ça qui est étrange, répondit Lazaro avec sarcasme. Il me suppliait de la protéger et lorsque j'ai demandé de qui il fallait que je la protège, il a raccroché. Demander un grand méchant de protéger l'agneau c'est un peu étrange tu ne penses pas ?

- À moins qu'il ne te connaisse pas.

Lazaro se frotta la barbe pensivement.

- Essaye de trouver d'où vient cet appel, avec un peu de chance je serais en Sicile dans la soirée.

Il raccrocha et quitta la cabine pour rejoindre la jeune femme qui regardait à travers le hublot pensivement. Cet appel restera secret, avait-il décrété depuis qu'elle était revenue à lui sans qu'il soit obligé de la forcer. Bien sûr dans l'esprit de sa belle rousse, ce commencement si particulier était comme l'étau d'un piège sur le point de se refermer sur elle.

- Tu as faim ? Lui demanda-t-il en cherchant ses yeux de miel perdus dans la contemplation du ciel.

- Non.

- En fait ce n'était pas une question.

Avec une intensité propre à lui, Lazaro sonda le regard de la biche quand celui-ci trouva le sien. Malgré la peur, une lueur trahissait ses yeux constamment soumis à des émotions contradictoires.

- Alors ça y est, c'est le moment où je dois me plier aux exigences du maître ? Railla-t-elle pour dissimuler ce qu'il pouvait apercevoir dans ses yeux.

- Ne joue pas avec moi Hannah, tu vas t'y perdre sans même t'en rendre compte.

Un sourire amusé et presque imperceptible fendit légèrement la bouche du mafieux. Hannah déglutit alors que sa nervosité était à son paroxysme.

- Dans ce cas si ce n'est pas un jeu qu'est ce c'est alors ?

- Un mari qui exige que sa femme mange car elle n'a rien dans l'estomac depuis hier midi si on oublie le dîner auquel tu n'as pas touché.

- Qui exige ? Répéta-t-elle en poussant un rire nerveux.

- À en juger ce petit rire troublé je dirais que tu n'as pas l'habitude qu'un homme se comporte ainsi avec toi, nota-t-il en se renfonçant dans son fauteuil. Ajouté à cela une absence de père...

- Je ne vois pas le rapport.

- Vraiment ? Fit mine de s'étonner l'italien. Ose me dire que tu es l'exemple parfait d'une relation père-fille dont rêve toutes les petites filles.

- Je ne te t'apprends rien et tu ne m'apprends rien non plus, répondit-elle sèchement. Mon père n'a pas été le meilleur exemple dans ma vie et il ne le sera jamais.

- Et concernant les hommes ?

Hannah comprit qu'il ne s'agissait pas de son père ou de son passé de petite-fille qui l'intéressait. En réalité il voulait savoir s'il existait d'autres hommes avant lui.

- Donc c'est de ça dont il s'agit, lança-t-elle en plissant légèrement les yeux. Il ne s'agit pas de mon père mais des hommes que j'ai pu fréquenter.

- Des jeunes hommes, rectifia-t-il avec une lueur amusée dans les yeux. N'oublie pas à quel point je suis vieux, d'après tes propres dires.

Hannah se pinça l'intérieur de la joue.

- Et c'est le cas, je suis trop jeune pour toi, et je suis certaine que tu le sais dans le fond.

- Il est vrai que j'ai pour habitude de fréquenter des femmes de la même tranche d'âge que moi, mais cela n'a pas d'importance, l'âge n'a pas d'importance pour moi.

Il marqua une pause dans laquelle il lui infligea un regard brûlant et mystérieux.

- Tu n'es pas une gamine Hannah, au contraire je te trouve très mature et responsable, la preuve aujourd'hui.

Hannah se retint de rire sèchement.

- Si j'étais réellement responsable je ne serais pas dans cet avion.

- Tu t'es sacrifiée pour ta mère, c'est très loyal de ta part.

- Je n'avais pas le choix.

- On a toujours le choix, répliqua-t-il posément en croisant les jambes.

- Un semblant de choix...

Il ne répondit pas, et se contenta seulement d'incliner la tête pour affirmer cette conclusion. Son regard caressait son visage d'une façon si troublante qu'elle se sentit forcée de baisser les yeux pour reprendre le contrôle.

- Tu n'as toujours pas répondu à ma question, lui rappela l'italien le regard toujours fixement posé sur elle. Pour ma part je dirais que non.

Hannah n'avait pas la moindre envie de parler de ça avec lui mais il avait le pouvoir détestable de la déstabiliser à tel point qu'elle se sentait forcé de réagir.

- Et qu'est-ce qui te fais dire ça ?

- Tes réactions, dit-il tout simplement avec un sourire en coin. Tu ressembles à tout sauf à une jeune femme qui a l'habitude d'être abordée par un homme peu importe son âge.

Et pourtant il se trompait, sauf qu'elle en gardait un très mauvais souvenir.

Était-ce le bon moment pour lui dire ? Est-ce que cela serait suffisant pour le rebuter totalement ?

- Je suis sortie avec un étudiant en droit il y a trois ans, notre relation a durée sept mois.

- Et que s'est-il passé ?

- J'ai réalisé trop tard qu'il restait avec moi pour quelque chose de précis que je ne voulais pas lui donner et que je ne donnerai à personne, lâcha-t-elle pétrifiée de l'intérieur.

Elle inspira profondément en tournant la tête vers le hublot.

- Alors ça c'est intéressant belissima.

Sa voix volontairement basse la fit frémir et elle regretta aussitôt de lui avoir confié une morceau de sa vie privée. Elle regrettait même d'être tombée dans son piège et d'être passée à ce tutoiement si familier qui lui donnait beaucoup plus de pouvoir. Comme s'il se connaissait depuis longtemps...

- Je n'ai pas l'intention d'en parler, dit-elle froidement, c'était juste un simple avertissement.

- Hannah...

Il avait prononcé son prénom comme s'il riait intérieurement, la poussant à le regarder.

Et alors tout son corps se mit à frémir.

- Tu es ma femme, lui rappela-t-il d'une voix aux nuances chaudes et graves.

- Sur le papier, ça s'arrête là, répliqua-t-elle en réprimant les battements précipités de son cœur. Je ne suis pas ici de mon plein gré et si j'en avais l'occasion, je serais déjà en fuite.

- Oh mais tu le feras, renchérit le mafieux une lueur insondable au fond de ses yeux bleus. Tu tenteras de fuir, tu tenteras de m'échapper.

Il semblait si sûr de ce qu'il avançait qu'elle était presque tentée de s'enfuir une fois arrivée en Sicile.

- Je connais les conséquences d'une telle...bêtise.

- Mais ça ne t'empêchera pas de la tenter tesoro. Je peux le sentir, tu as peur de moi et même cet air rebelle ne parvient pas à la masquer. Ce qui me laisse croire que tu essayeras mais tu échoueras.

Cette fois-ci il s'était exprimé avec une certaine brutalité qui lui coupa la respiration.

Son regard fut parcouru par des nuances ombragées et inquiétantes laissant entrevoir une parcelle de ce mafieux qui jusqu'à maintenant s'était montré très discret sur cette nature sanguinaire et impitoyable.

Hannah déglutit, réalisant que le danger était peut-être encore plus vif qu'elle l'avait bêtement imaginé. Alors elle préféra ne rien rétorquer, laissant cette parenthèse glaciale se refermer d'elle-même.

- Est-ce que tu as faim ? Répéta-t-il comme s'il n'avait jamais oublié cette question à laquelle elle avait déjà répondu.

Hannah avait faim, mais était trop tendu pour avaler quoi que ce soit.

- Je préfère attendre d'être arrivée pour manger, je ne me sens pas très bien.

En effet, remarqua Lazaro toujours épris par les ondes de colère qui n'arrêtaient pas de la traverser. Plus il passait du temps à proximité de sa promise, plus il sentait quelques d'effroyablement puissant le conquérir. Il aimait ça autant qu'il aimait savoir qu'elle était à lui, mais il n'était pas dupe. La jeune Hannah chercherait tôt ou tard à le fuir. Lazaro était préparé à cette éventualité et c'est sans doute ce détail qui était la cause de son changement brutale d'humeur.

- Dans ce cas va t'allonger dans ma cabine, il y a un lit, tu y seras bien mieux qu'ici.

Elle déboucla sa ceinture avec hésitation sans oser le regarder et le quitta d'un pas léger et timide.

Les yeux noirs, Lazaro ne la lâcha pas du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans la cabine. Une fois seul, il dévia son regard vers le hublot pressé de rentrer au pays.

Pressé de faire découvrir à sa belle rousse le monde auquel il appartenait et où il régnait en maître.

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