Chapitre 41
Lazaro se précipita vers Hannah pour attraper son bras afin de la sécuriser derrière lui et il se plaça de façon à obtenir le meilleur angle de tir.
- Je suis désolé mon amour ça va faire du bruit, la prévint-il en soulevant la trappe pour en sortir un étui noir qui renfermait des armes plus lourdes.
Edwardo qui se trouvait à cinq kilomètres de là, l'avait déjà prévenu dans l'oreillette l'arrivée des sbires de Peter qui étaient probablement les mêmes que ceux de Michael.
- J'arrive avec des renforts, lui avait dit Edwardo avant de couper la communication.
- Lazaro est-ce que tu vas...
- Peter est un traître depuis le début Hannah ! Dit-il en plaçant le chargeur après avoir ôté sa veste. Je l'ai compris dans la voiture quand Marco a trouvé la liste des numéros composés par Michael et il m'a fallu un seul coup de fil pour tout comprendre.
Déroutée, Hannah cilla en le dévisageant alors qu'il se préparait à verser le sang.
- Sur la veste qu'il t'a donné hier soir, il y avait de quoi suivre tout ce qu'on s'est dit, il a tout écouté, c'est pour ça qu'il savait où nous étions. Et il y a aussi des micros dans la chambre d'hôtel de ta mère Hannah.
- Mais ça n'a pas de sens Lazaro, il a parlé de mon père et il savait des choses impossibles à savoir.
- Je sais où il a trouvé toutes ces informations, répondit-il plaçant les deux armes sur les deux côtés de sa taille. Il faut que tu me fasse confiance Hannah.
Lazaro attrapa son menton pour l'embrasser le souffle court.
- Tout va bien se passer je te le promets, chuchota-t-il contre son front. Je vais mettre fin à tout ça.
- On n'est pas forcé d'en arriver là ! S'éleva une voix.
Le visage tremblant de rage, Lazaro leva son regard noir au-dessus d'Hannah alors qu'un brouillard aussi profond que les ténèbres se formait autour de lui.
- On peut discuter comme deux hommes civilisés, reprit Peter.
Lazaro saisit son HK G36, se leva, et sortit à découvert pour tirer en rafale.
Habitué au bruit il tira de la droite vers la gauche alors que les débris virevoltaient au milieu du chaos. Il toucha deux sbires dans la rafale puis se remit à couvert.
Il abaissa les yeux sur Hannah qui se protégeait les oreilles, le regard effrayé.
- Une chose que vous devez savoir mon très cher Peter, lança Lazaro d'une voix machiavélique. Je ne suis pas le genre d'homme à discuter. Bienvenu en enfer !
Des tirs furent aussitôt tirés dans sa direction, mais ils venaient coup par coup. Signe que ces ennemis possédaient seulement des armes de poings.
- Ce n'est pas ce que vous pensez monsieur Santi, je suis certain...
- Oh si ! C'est exactement ce que je pense ! Le coupa-t-il en plaçant un autre chargeur. Depuis le début c'est vous le cerveau de cette affaire n'est-ce pas ? Vous connaissez James mais pas comme vous l'avez si joliment expliqué.
- James est un grand ami, vous, vous trompez, répondit Peter avec un rire nerveux.
Lazaro esquissa un sourire diabolique en fixant un morceau des vitres teintées qui avaient volé en éclat.
- James était votre compagnon de cellule, la 414 pour être plus précis. C'est en prison que vous l'avez rencontré n'est-ce pas Peter ? lança Lazaro en fixant le reflet de la silhouette qui s'approchait. Et je crois que James était tellement désespéré qu'il s'est confié à vous. Il pensait sans doute que vous étiez un ami, alors il vous a raconté pour Suzana, et pour ce compte aussi.
Lazaro attrapa le bras de la jeune femme puis émergea de sa position pour tirer une rafale afin de pouvoir se mettre à couvert derrière le bar.
Il entendit Hannah lâcher une plainte de peur mais sa priorité était de la mettre à l'abri.
Un cri d'homme s'éleva dans le nuage de fumée. L'odeur de poudre était prenante se mêlant à la rouille du sang.
- Vous êtes sorti de prison un mois avant lui, reprit Lazaro. Et vous avez reprit votre petit business de blanchiment d'argent pour le compte de Rodriguez Patero. Le problème c'est que vous pensiez être plus malin que votre patron et il se trouve qu'il vous cherche depuis six mois maintenant parce qu'il veut récupérer ces cinq millions de dollars.
Hannah ne sentait plus son cœur tant les battements étaient douloureux. Elle se tenait presque allongée au milieu des débris et l'odeur du sang lui brûlait la gorge. Le récit glaçant de Lazaro témoignait à nouveau de toute l'ardeur qu'il mettait depuis le début pour obtenir la vérité.
Une vérité qui une nouvelle fois, lui trancha le cœur.
- Alors pour éviter la mort vous, vous êtes soudainement rappelé de votre compagnon de cellule James Butler et de l'argent qu'il avait placé pour sa fille. Quoi de mieux de faire équipe avec Michael hein ?
- Je vous ai sous-estimé Lazaro, je dois l'admettre, lâcha Peter avec un petit rire.
Seulement le rire de Lazaro qui suivit aurait pu glacer la pièce entière.
- Non je crois surtout que vous êtes un amateur enfermé dans une mégalomanie destructrice qui vous a amené à faire de nombreuses erreurs. Vous, vous êtes rapproché de Suzana seulement pour approcher Hannah mais vous n'étiez pas préparé à mon entrée en scène. Un mafieux expérimenté qui emmène votre seule moyen de récupérer de l'argent. Je suis sûr que vous aviez prévu de la tuer bien avant. Mais j'ai mis un frein à vos plans alors vous avez fait croire que vous, vous souciez de Suzana mais c'était juste votre seul moyen de garder un contact avec votre proie. Vous avez contacté Michael deux jours avant la sortie de sa mère. Il a accepté de marcher dans votre plan en échange d'un partage équitable du butin, puisque votre seul moyen d'accéder à l'argent c'était l'un de ces deux parents.
Lazaro marqua une pause dans laquelle il continuait de suivre les craquements de verre sous les chaussures des ennemis.
- Pour que tout ressemble à un accident et sans être suspecté vous deviez tenir le rôle de l'ami très aimé de la famille avec le fol espoir que je me délaisse d'Hannah. Sauf que tout a dérapé quand Hannah a téléphoné à sa mère. Vous n'étiez pas préparé à ce qu'elle demande à sa mère si Michael était son père et encore moins préparé quand elle a parlé des coups de fil anonymes. James est entré dans la danse et vous avez compris qu'il n'y avait plus de temps à perdre. James savait et il essayait de me prévenir. Hier soir vous avez utilisé des fragments du récit de James pour monter cette histoire afin de nous convaincre que vous étiez de notre côté.
- James est un ancien militaire, j'aurai dû me douter qu'il ferait surveiller Suzana, lança Peter agacé. Quand il m'a vu roder autour de sa chère et sa tendre fille il n'a pas mis longtemps comprendre que je n'étais pas son ami. Le problème c'est que papa James a tellement honte d'avoir été si loin de sa fille pendant des années qu'il est incapable de se montrer. C'est ce qu'il me disait en prison vers la fin de ces longues années enfermées. Il disait qu'il valait peut-être mieux qu'il reste à jamais dans l'oubli pour ne pas perturber la vie sa fille.
- Mais vous ne pensiez pas une seule seconde qu'il la faisait surveiller, conclut Lazaro entre ses dents.
- Donnez-moi l'argent et je la laisse en vie ! S'écria Peter agacé. Donne-moi ce que je veux ou je la tue !
- Tu es déjà mort Peter, je vais t'ouvrir les entrailles, répondit Lazaro en poussant Peter à répondre par les armes.
Une slave de balles fut tirée vers le bar, de quoi offrir à Lazaro la réplique qu'il attendait.
Il prit le risque de riposter et toucha trois hommes. Il en restait plus que deux.
Edwardo sortit de la voiture avec ses hommes et Dina.
Tous prêts à investir les lieux pour porter secours à leur chef, aucun d'entre eux ne s'attendait à l'immense explosion qui se déroulait déjà sous leur yeux.
- Dio ! S'écria Dina en courant vers la fumée noire.
- Non ! Dina ! Arrête n'y va pas !
Retenue par Edwardo, elle le frappa au torse pour qu'il la lâche.
- Ils sont à l'intérieur ! Tu es fou !
- C'est Lazaro ! Gronda-t-il en la secouant pour qu'elle reprenne ses esprits. On est en train de parler de Lazaro ! Fais-lui confiance Dina.
Dina s'arracha de force à son emprise et se tourna vers la structure en feu.
À l'intérieur du club, les flammes commençaient à dévorer le plafond. Dans un combat acharné, Lazaro renversa l'un des sbires sur le comptoir et lui enfonça une lame aiguisée dans la carotide. Peter avait été soufflé par l'explosion mais il était encore conscient. Dans l'enfer, Hannah tenait bon, un tissu sur la bouche pour respirer mais aussi pour se protéger de cette odeur de chair brûlé.
Elle se redressa, et agrippa d'une main le comptoir pour chercher des yeux Lazaro.
Elle tomba nez à nez avec le corps sans vie d'un homme dont la gorge saignait abondamment. Elle détourna le regard vers cette épaisse fumée et de ces flammes qui dévoraient les murs et le mobiliers. Dans cet étau de feu, elle vit Lazaro qui se battait avec le dernier homme encore en vie. Le combat était féroce et l'Italien exécuta une prise sur son bras afin de retourner l'arme contre lui et plaça le canon devant sa bouche. Hannah n'eut pas le temps de fermer les yeux qu'il pressa la détente. Elle sursauta, la gorge serrée et brûlante à cause des fumées toxiques.
L'air devenait irrespirable et le combat n'était pas fini.
Peter s'était relevé et son visage couvert d'éraflures le rendait encore plus monstrueux. Elle s'apprêtait à prévenir Lazaro et saisir l'arme à ses pieds mais ce dernier couvert de sang, la respiration moindre, se retourna pour le confronter. Hannah vit à travers le brouillard le visage du mafieux déformé, blessé.
Ce fut la dernière chose qu'elle vit avant d'être aspirer par la noirceur.
Peter s'élança vers lui avec un hurlement rageur. Lazaro l'attrapa de façon à le faire basculer sur son épaule pour le mettre au tapis.
Le temps ? Il n'en avait plus.
Malgré son envie de le tuer lentement, Lazaro pensait seulement à sortir Hannah d'ici.
Essoufflé, alors que chaleur progressait vers eux, lançant un signal fort sur les flammes qui se rapprochaient vers le bar, Lazaro alla récupérer son arme qui avait été soufflé pendant l'explosion et qu'il avait perdu de vue pendant le combat. Il revint vers Peter qui toussait et crachait du sang.
- Non ! Lança une voix d'homme.
Lazaro braqua l'arme sur l'homme qui venait d'émerger du dernier couloir encore accessible.
- Laissez-moi faire, lui dit-il en le regardant droit dans les yeux, un pistolet dans la main.
Lazaro vit dans les traits de l'homme âgé une douce ressemblance avec Hannah.
- Sortez ma fille de là, ordonna-t-il en s'avançant vers Peter. Sortez-là d'ici par pitié.
Lazaro se précipita vers le bar pour récupérer la jeune femme inanimée et la souleva dans ses bras. Il jeta un dernier regard sur James qui pointait son arme sur Peter et quitta l'enceinte du bâtiment qui était en train de périr.
- James quel plaisir de te voir, parvint à dire Peter avec un sourire forcé. Tu es venu te joindre à la fête ?
- Je suis venu pour te tuer.
- Comme c'est gentil de ta part d'avoir fait tout ce chemin pour ça, ricana Peter alors que les bouteilles d'alcool aiguisait le teneur du feu à chaque explosion.
- J'aurai dû le faire depuis bien longtemps Peter, mais je pensais que tu méritais une chance de vivre mais ça c'était avant que tu veuilles tuer ma fille.
- Tu ne vas pas tirer, je te connais James, tu as trop peur de retourner en prison, ta fierté d'officier a déjà été trop affecté tu te souviens, répliqua Peter d'une voix entrecoupée par l'inhalation des fumés. Ces mafieux s'en sortiront sans devoir donner d'explications, mais toi non.
James lui sourit froidement en penchant la tête sur le côté.
- Personne ne m'a vu entrer et personne ne me verra sortir d'ici, déclara James en lui pressant la détente la seconde suivante.
L'ancien officier de la marine fixa le corps sans vie de Peter puis se retourna pour s'enfoncer dans l'incendie afin d'atteindre le dernier couloir déjà piégé par des braises chaudes et qui conduisait à la vie.
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