Chapitre 14




Lazaro avait fouillé chaque recoin de l'hôtel sans aucune trace de la jeune femme. Une bouffée de colère le saisit alors qu'il montait le deuxième étage qui donnait sur la terrasse du restaurant. Edwardo qui l'avait vu passé les yeux noirs se tenait déjà prêt à lâcher son service de sécurité au premier ordre donné. À bout de patience il poussa les portes battantes les mâchoires serrées et balaya chaque recoin de la terrasse le poing serré. Sa patience arrivait à son terme quand brusquement une silhouette vêtue de rouge attira son regard acéré. Certains de ses muscles se relâchèrent mais d'autres continuaient de tressauter sous l'effet de la colère. Il fit rouler ses épaules pour regagner un semblant de calme jusqu'à ce qu'il s'attarde plus longuement sur la jeune femme dos à lui et qui échangeait avec le serveur.

Elle n'avait pas cherché à fuir alors que ce qu'il pouvait demander de plus ?

Elle était là, assise à une table en face de la mer qui commençait lentement à s'effacer dans une nuit dont la seule clarté était la lune qui se reposait en relief sur les vagues silencieuses.

Lazaro ferma les yeux une fraction de seconde en quittant la jeune femme du regard afin de se laisser du temps pour estomper la tension qui lui nouait encore les épaules.

Quand ce fut le cas, Lazaro enfonça ses mains dans les poches de son pantalon tout en observant la jeune femme refermait la carte des menus qu'elle tendit au serveur. Le sourire chaleureux qu'elle offrit à ce jeune homme lui fit tressauter les mâchoires mais il resta en retrait jusqu'à ce que le serveur en question se dirige vers lui pour rejoindre le bar.

Un serveur qu'il connaissant très bien.

- Elle a commandé quelque chose ? Si oui je veux savoir quoi. Depuis quand est-elle ici ?

Assailli de questions, le jeune Pablo Javier se retourna un instant vers les clients.

- Vous parlez de la fille en rouge ?

- Ma femme oui, articula Lazaro sans élever la voix et sans se montrer redoutable face au jeune Pablo.

Déstabilisé, il secoua légèrement la tête pour se concentrer.

- Elle est ici depuis vingt minutes, et je lui ai proposé une table. Elle a commandé un trio de foie gras et la spécialité du jour les carbonara.

Étonné, Lazaro dévia son regard sur la jeune femme qui avait la tête tournée face à la mer.

- Oh et elle a commandé un Martini frappé et elle a insisté sur le " Bien frappé "

Conquis par la première information, celle-ci en revanche ne lui plaisait guère.

- Eh bien je suis pressé de découvrir sa réaction quand tu lui apporteras un verre de vin blanc, répondit Lazaro avec un sourire en coin que le serveur comprit tout de suite.

- Est-ce que je commande aussi pour vous patron ?

- Toujours la même chose Pablo, lui dit-il en s'apprêtant à s'éloigner quand il fut retenu par le jeune homme.

- Tenez patron, dit-il gêné en lui tendant une serviette blanche qu'il venait de tremper dans une carafe d'eau. Votre main, vous avez encore du...enfin vous m'avez compris.

L'italien abaissa son regard sur ses phalanges là où il restait encore un peu de sang dans les creux.

Il s'empressa de l'essuyer et lui rendit la serviette à présent tâchée en le gratifiant d'une légère tape amical sur l'épaule.

Alors il se dirigea vers la table en fixant la nuque gracile de la jeune femme là où quelques mèches de son chignon retombaient et se glissa totalement derrière elle, agrippant le dossier de la chaise.

- Un martini bien frappé hein ?

Elle sursauta en portant une main sur son cœur et se redressa comme si le diable en personne venait de lui parler.

- Seigneur ! A...arrête de faire ça !

Lazaro contourna la table pour s'installer en face d'elle.

Dans ses yeux aussi sucré que le miel Lazaro perçut une lueur hésitante et une rougeur gravir ses pommettes.

Un désir fiché dans le creux de ses reins, Lazaro tenta de l'ignorer pour se concentrer sur un sujet bien plus sérieux et qui immédiatement obscurcit son regard comme un cial orageux.

- Dina t'a parlé n'est-ce pas ?

Hannah déglutit sous le regard durci du mafieux.

Elle se contenta d'affirmer par un léger mouvement de tête qu'elle espérait suffisant.

- Puis-je savoir de quoi vous avez parlé ? Demanda-t-il l'air grave alors qu'il tapotait son pouce sur la table comme pour soigner une certaine impatience.

- Rien de spécial elle voulait me mettre en garde et me dire de ne pas faire des choses regrettables.

Impassible, le mafieux se carra dans la chaise en tendant son bras de façon à garder sa main tatouée sur le rebord de la table.

- Je me répète une dernière fois, de quoi avez-vous parlé ?

Sa voix faussement calme lui donna des frissons dans la nuque alors qu'elle voyait ses mâchoires convulsaient sauvagement.

Hannah n'était pas douée pour mentir et savait ce qui venait de la trahir.

Mais Dina lui avait fait presque promettre de ne rien dire. Un terrible dilemme s'imposait à elle et plus le regard du mafieux devenait impénétrable plus Hannah comprit qu'elle était piégée.

- Elle m'a raconté pour ta famille, je suis désolée, murmura-t-elle en baissant les yeux.

Un silence glaçant se mit alors à retentir comme le glas d'une sentence.

- Tu penses vraiment ce que tu dis tesoro ou c'est seulement un acte de politesse ?

Hannah releva aussitôt le regard sur lui alors qu'il avait légèrement incliné sa tête sur le côté pour l'étudier sous un angle différent.

- J'ai un cœur figure-toi.

- Moi aussi j'en avais un autrefois, répondit-il en redressant la tête sans la lâcher du regard. Ne te sens pas obligée de ressentir de la peine pour moi. Après tout je suis le méchant de l'histoire.

Il avait raison mais ce n'est pas comme ça qu'elle fonctionnait malheureusement.

- Je suis sincèrement désolée pour toi, crois-le ou non, je le suis.

Rictus aux lèvres, il pencha sa tête vers l'arrière pour lui infliger un regard impénétrable que lui seul en connaissait le secret. Tout à coup prisonnière de ses yeux bleus, Hannah réprima son inquiétude et baissa les yeux sur sa main abîmée.

- En tout cas maintenant je sais les raisons qui t'ont poussé à vouloir me perfuser de force.

- La leçon semble avoir été apprise, dit-il en se redressant sur la chaise. Et de quoi d'autre Dina t'a parlé ?

- Rien, c'est la vérité, répondit-elle honnêtement. Elle m'a dit qu'elle te connaissait depuis très longtemps et que tu étais très dangereux puis ensuite elle m'a raconté pour ta famille. Je n'aurai pas dû te le dire d'ailleurs.

- Et pourtant tu l'as fait, je t'en remercie, s'enquit le mafieux d'une voix plus amène.

Était-ce le moment de lui demander ce qu'il avait fait pendant tout ce temps ?

Hannah se mordit l'intérieur de la joue en regardant encore et encore ses vêtements impeccables et sans traces de sang.

- Est-ce tu as pu régler cette affaire ? Demanda-t-elle en retenant sa respiration.

Un sourire ourla le coin de ses lèvres dures et une lueur énigmatique passa furtivement dans ses yeux.

- Le mieux pour toi c'est de rester en dehors de mes affaires personnelles mia cara.

- Dina m'a dit la même chose, ce qui confirme mes craintes depuis que nous sommes ici.

- En quoi cela t'avancera de savoir ce que j'ai fait hum ? Si ce n'est durcir un peu plus la vision que tu as déjà de moi.

Hannah glissa une main nerveusement derrière son oreille pour repousser une mèche inexistante.

- La curiosité sans doute, avança-t-elle en haussant des épaules.

- La curiosité est un vilain défaut, mais si tu veux tout savoir, mon oncle qui est sûrement en train de reposer en enfer avait une taupe qui travaillait pour lui afin de connaître mes déplacements. C'est comme ça qu'il a su pour mon voyage à New York. J'avais des doutes pendant plusieurs mois et pour les confirmer j'ai volontairement lâché des informations devant cette taupe. Et maintenant j'ai fait ce que j'avais à faire.

Le diabolisme battait dans les iris du mafieux qui semblait très satisfait de son travail. La mort avait frappé ce soir, et une surpuissance émanait autour de lui sans qu'il n'ait besoin de faire quoi que ce soit pour la faire naître.

- Si ça peut jouer en ma faveur il battait violemment sa petite-amie, je suis sûr qu'elle sera ravie d'apprendre qu'elle est libre désormais, ajouta-t-il de sa voix rocailleuse.

Hannah se pinça les lèvres sans rien dire.

- Tu as peur hein...glissa-t-il l'air soudain très grave.

- Oui...

- Je n'ai pas l'intention de te tuer tesoro si c'est ça qui te bouleverse à ce point.

Son ton honnête et rassurant la troubla intérieurement.

- Dina m'a laissé comprendre que tu avais d'autres méthodes pour blesser les femmes.

- C'est la vérité, affirma-t-il en inclinant la tête. Je touche là où ça fait mal et je me joue de la peur que je provoque en elles. En générale je les enferme dans un endroit tenu secret jusqu'à ce que la punition soit bien comprise qu'il s'agisse d'elles ou des hommes que je tiens en laisse. Jusqu'ici ces femmes n'étaient pas des saintes et quand il y a des enfants impliqués je me montre un peu plus compatissant. Aucune d'entres elles n'est morte à ce jour et les suivantes qui auront le malheur de croiser mon chemin ne mourront pas mia cara.

C'était sincère mais glaçant. Au moins, Hannah savait la vérité désormais et quelque chose en elle se dénoua ce qui l'aida à mieux respirer.

- C'est ce que tu avais prévu avec ma sœur pas vrai ? Osa-t-elle demander.

- Oui, j'avais effectivement prévu de lui offrir un mariage aux antipodes de ce qu'elle s'imaginait. Je savais que ton père aurait des difficultés à me rendre l'argent c'est pour cette raison que je voulais un contrat, une garantie qui ne lui donnait aucune possibilité de fuir. Si Sandy avait signé les papiers à ta place, elle serait dans cet endroit tenu secret mais elle m'aurait très certainement rendu fou avant la date butoir. Heureusement grâce à toi j'ai très vite compris qu'elle me serait d'aucune utilité et ton père le savait aussi.

Hannah déglutit puis se racla la gorge déjà tétanisée avant même de poser la question qui lui brûlait les lèvres.

- Et moi ? Pourquoi je ne suis pas dans cet endroit tenu secret ?

- Il y a plusieurs raisons à cela, et tu connais l'une d'entres elles. Ton père t'a piégé en te conduisant tout droit dans la gueule du loup. Je doute qu'il se serait plié en quatre pour ta libération.

D'un geste furtif il réajusta les pans de sa veste et se pencha un peu plus en avant.

- Ça ne concerne plus ton père et tu le sais, voilà l'autre raison. Il ne s'agit plus de ton père ni même de l'argent qu'il me doit, poursuivit-il en la dévisageant. Je trouverai un autre moyen de récupérer mon argent. Ce contrat te concerne toi et uniquement toi Hannah, alors il n'y a aucune raison que je t'enferme dans cet endroit tenu secret.

Dans sa voix, Hannah avait pu entendre son timbre se durcir comme s'il voulait que cette derniers phrase émise avec une certaine fatalité soit la dernière conclusion de cette conversation.

Alors elle n'insista pas.

À quoi bon puisqu'il venait officiellement de lui confirmer que cela ne concernait plus du tout son père, mais seulement elle. Néanmoins une question demeurait toujours sans réponse.

Pourquoi elle ?

- Voilà votre apéritif ! Annonça le serveur en déposant une assiette de mets italiens.

Incrédule elle s'arrêta sur le verre de vin blanc qu'il venait de poser devant elle.

- Oh mais ce n'est pas ce que j'ai commandé, il y a une erreur.

- Non aucune madame Santi, répondit le serveur sans se départir de son sourire chaleureux.

- Merci Pablo, lança le mafieux.

Hannah arrima son regard dans le sien et ne mit pas longtemps à comprendre.

- C'est toi qui a changé ma commande ?

Il prit un air sérieux, prenant le temps de réfléchir à la question alors qu'il connaissait la réponse.

- Un martini frappé...sérieusement cara ? L'alcool fort ne fait qu'enlaidir une femme, ce n'est pas classe et tu n'as pas besoin de ça.

Hannah ouvrit la bouche pour rétorquer mais un bruit sourd la stoppa dans sa lancée. Ils tournèrent la tête en direction du bar alors qu'une femme était tenue par des amis. Elle titubait un verre encore dans la main et cela ressemblait fortement à ce que le mafieux avait l'habitude de boire.

- Qu'est-ce je disais, soupira-t-il en soulevant son verre pour écarter la serviette en papier qui se trouvait dessous.

- Il s'agissait seulement d'un martini.

- Tu n'as pas l'air d'être une femme qui a pour habitude de boire est-ce que je me trompe ?

Hannah haussa des épaules sans répondre en lui donnant toutes les cartes en main pour les abattre sur elle.

- C'est bien ce qui me semblait, reprit-il en l'étudiant lentement. Donc tu t'en tiendras au vin, c'est inoffensif sauf si on en abuse.

- Quoi d'autre ? Demanda-t-elle ironiquement. Puisque tu sembles vouloir avoir le contrôle sur tout. Dois-je m'attendre à te demander quand je veux aller au toilette ?

Une lueur de défi enflamma les yeux du mafieux.

- Ne me tente pas tesoro...

Le pire c'est qu'il en était capable, songea-t-elle en se pinçant les lèvres.

Essoufflée comme si elle venait de courir un marathon, Hannah souleva le verre de vin blanc pour le porter à ses lèvres.

- J'ai cru que tu t'étais enfuie.

Hannah frissonna en relevant les yeux vers lui.

- Je te l'ai dit, je ne suis pas stupide, répondit-elle en posant son verre de vin sur la table. Je sais très bien que ma mère est rattachée à moi. Tout comme je sais de quoi est capable l'homme en face de moi.

- Tu es d'une sagesse absolument captivante mia cara, glissa-t-il en poussant l'assiette de mets vers elle.

- Ce n'est pas de la sagesse, juste de la prudence, répliqua Hannah. Je pourrais hurler là tout de suite et lancer un appel au secours mais quelles sont mes chances de réussir ?

- Je ne sais pas il faudrait essayer pour voir, répondit le mafieux avec un sourire en coin.

- Tu sais très bien que c'est inutile, murmura Hannah en portant à ses lèvres l'un des mets délicieux.

- En effet, c'est inutile, confirma-t-il en dardant sur elle un regard qui empourpra ses joues.

- Cependant, je m'efforce d'essayer de comprendre pour quelle raison un homme comme toi...

- Je n'ai pas la réponse à cette question, la coupa-t-il comme s'il avait deviné sa question. Ce que je sais en revanche c'est que je suis déterminé à te garder aussi longtemps qu'il sera nécessaire jusqu'à obtenir cette réponse et quand je l'aurai enfin, j'ignore ce qu'il se passera.

Hannah frémit en fixant ses mâchoires qui venaient de se contracter. Il lui exposait une expression grave, très sérieuse qui mit fin à l'existence même de sa question.

Le cœur battant, elle prit une grande respiration en tournant la tête vers la mer voilée par la nuit.

- Hannah regarde-moi, ordonna-t-il sur un ton impérieux.

Elle s'exécuta non sans frissonner.

- Je ne te ferais aucun mal, cesse de trembler ainsi.

L'agacement qui ruisselait dans sa voix trahissait son regard impassible.

- Cela fait seulement un jour que je suis mariée à toi, peut-être qu'au terme des douze mois j'aurai définitivement arrêté de trembler ou bien je serais tellement irradiée de spasmes musculaires que tu seras forcé de me faire hospitaliser, dit-elle avec sarcasme.

Alors qu'elle pensait que cette réplique allait durcir son regard ce fut le contraire. Un sourire naquit sur ses lèvres dures et son regard fut transcendé par une lueur amusée.

- Cara, les seuls spasmes musculaires que tu vas ressentir entre mes mains ne t'enverront pas à l'hôpital mais autre part, répliqua le mafieux d'une voix rauque.

Un feu intense courut sur son visage jusqu'à le faire rougir. Quelque chose de nouveau se répandit dans son ventre qu'elle tenta désespérément de réprimer alors que l'italien l'observait avec une intensité brûlante.

- Tu sembles beaucoup trop sûr de toi mais tu oublies un détail très important, parvint-elle à dire la bouche sèche.

Il était presque impossible de nier l'effet que cet homme produisait sur elle. En plus d'être sa captive, Hannah devait lutter pour qu'il ne s'empare pas totalement d'elle.

- Oh non mon ange je n'ai pas oublié ce détail, mais je ne fais que constater l'évidence qui est devant mes yeux. La jeune rose sauvages n'arrive pas à masquer ce que le méchant produit sur elle. Tu as beau me haïr et me craindre, tes joues enflammées me livrent tes pensées sans que tu n'aies besoin de faire quoi que ce soit.

- Je n'ai pas l'habitude...

- Est-ce là ta seule justification d'être à ce point perturbée par le diable ? S'enquit-il d'une voix de plus en plus rauque.

- Je ne suis pas Sandy et encore moins les femmes que tu fréquentes en règle générale, j'espère que la réponse te satisfait.

- Non tesoro tu n'es pas ta sœur, tu n'es pas ces femmes d'expériences que je fréquente en général, tu es aux antipodes de ce que j'ai pu connaître jusqu'ici et c'est justement ça qui me plaît. Tu es la jeune femme qui essaye de se montrer discrète mais qui malgré tous ses efforts ne parvient pas à ôter l'intérêt porté sur toi.

- Et tu as fait cette analyse en moins de trois jours ?

- Il m'a simplement suffi de t'observer quand tu es sortie de ta boutique et de suivre les réactions autour de toi. Tu baisses la tête, tu essayes de te protéger mais en vain. Ça s'appelle la peur de l'inconnu mia cara.

- Je n'ai pas...

Hannah baissa les yeux un instant, agacée et frustrée.

- Autrefois tu étais une jeune étudiante joyeuse qui aimait sortir et s'amuser, puis tout à coup, tu t'es renfermée et cachée.

- Comment...

- J'ai fouillé chaque recoin de ta vie et ce que j'ai trouvé m'a quelque peu troublé. Tu t'es renfermée sur toi-même bien avant que ton père enferme ta mère dans cet hôpital.

Hannah sentit les larmes lui monter aux yeux.

- Je pensais être amoureuse et j'étais curieuse mais trop peureuse, trop timide pour me lancer. Ma mère m'avait mise en garde et elle avait raison. Cette nuit-là a été la plus humiliante de toute ma vie et il n'a pas lâché l'affaire aussi facilement. Alors j'ai quitté l'université et je me suis enfuie à New York.

- N'a pas lâché l'affaire aussi facilement ? Répéta l'italien les sourcils froncés.

- L'attente pendant ces quelques mois de relation lui ont été insupportable, le fait que je le repousse quand j'ai compris ses réelles intentions l'a mis dans une colère noire. Alors il m'a harcelé pendant des semaines sans que j'en parle à qui que ce soit jusqu'à mon départ.

Hannah déglutit pour ravaler le sanglot dans sa voix.

- Depuis ce jour, j'ai évité tout ce qui pouvait concerner les hommes puis ensuite il y a eu les soucis de mon père et la fin tu l'as connaît.

- Et aujourd'hui te voilà confrontée à des sensations que tu ne connais pas qui plus est venant de l'homme qui t'a arraché à ta vie.

Hannah se contenta de le regarder droit dans les yeux en espérant que cela lui soit suffisant.

Lazaro éprouva de la compassion mais aussi de la colère. La jeune Hannah s'était débrouillée seule depuis bien plus longtemps qu'il l'avait imaginé. Elle ne connaissait rien aux hommes et c'était volontaire. Sa plus grande faiblesse résidait en elle et Lazaro était en train de la faire vaciller en la soumettant aux réactions de son corps. Elle ne niait pas l'évidence mais s'y refusait. Cette fameuse nuit semblait l'avoir traumatisé et Lazaro ignorait ce qu'il s'était passé réellement.

Avait-elle dû se débattre pour se protéger ?

Lazaro sentit son poing se refermer sur la table.

- Je n'ai pas l'intention de te faire du mal, je t'en fait la promesse.

- Oui, murmura-t-elle attristée par les souvenirs qu'il venait de faire ressurgir.

Quelque chose en lui cessa de battre et il se leva en retirant sa veste qu'il posa sur ses épaules.

Elle eut un léger sursaut en tournant la tête sur le côté là où il s'était penché pour atteindre sa joue.

- Et je tuerai quiconque qui essayera de t'en faire, chuchota-t-il tout près de sa joue. Déteste-moi mon ange, maudis ce que je suis, mais c'est entre mes mains que tu deviendras la jeune femme qui tente de muer en toi...

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