Chapitre 4
La table commençait à se remplir. Nous dînions tous, mon père parlait affaire avec Lazzaro et mon grand-père assis à ma gauche me parlait de mes dernières vacances.
« D'ailleurs je compte bien profiter de celle-ci avant de repartir. » ajoutai-je
« Tu as prévu le vol du retour pour quand ? » s'enquit-il
« Pour dans trois semaines. »
Il soupira brièvement mais je ne relevais pas, à l'écouter je devrais rester deux mois de plus. Je portais mon verre à mes lèvres et détournais le regard. Les personnes présentes dégageait cette chose qui vous forcent à rester sur vos gardes.
« Tu sais bien que ma vie n'est pas ici et que je ne peux pas me permettre de rester chez vous éternellement. Trois semaines c'est déjà très bien.» lui dis-je enfin.
« C'est aussi chez toi ici.»
Je changeai de sujet voulant éviter l'agacement au milieu de ce dîner. Mon grand-père ne s'obstina pas et se joignit à la discussion du reste de la table.
Je me sentais drôlement étrangère au milieu d'eux tous. Il n'y avait qu'une femme présente qui semblait être l'épouse de l'un de ses hommes. Elle me sourit, je lui souris en retour et attendis patiemment que tout le monde termine pour m'éclipser sur la terrasse du restaurant. La brise légère me fit un bien fou, la lune était resplendissante dans le ciel et les étoiles brillaient tout autour.
Une musique de fond s'échappait du restaurant mêlé aux voix des personnes présentes à l'extérieur et je profitai du cadre pour porter une cigarette à mes lèvres.
Deux ou trois minutes passèrent et je sentis une présence dans mon dos. Un bras musclé se posa près du mien sur la rambarde de la terrasse. Lazzaro porta de son côté un cigare à ses lèvres.
« C'est très impoli de quitter son hôte sans le prévenir mademoiselle Alvarez. »
« Oh je vous ai blessé ? » je fis une petite moue et lui lançai un regard de côté.
Son profil se découpait du reste du paysage, ses lèvres bougèrent et esquissèrent un très furtif sourire en coin.
« Pas le moins du monde, cependant je prends note qu'il faut que je vous apprenne les bonnes manières. »
« Vous ? Je ne sais pas pourquoi mais quelque chose me dit que devez être bien le dernier à vous souciez de respecter les conventions sociales. »
Mon regard interrogateur eu une réponse. En effet je n'étais pas sûre de moi à cent pour-cent mais presque, puis ses yeux me le confirmèrent. Un sourire s'installa sur mes lèvres.
« Vous déjeunerez avec moi demain. » dit-il en ne lâchant pas le paysage de ses yeux sombres.
J'haussais un sourcil à la fois surprise tout en sentant une pointe d'agacement pointer le bout de son nez en moi.
« ça sonne comme un ordre et je n'aime pas qu'on me donne des ordres alors vous vous passerez de moi pour ce déjeuner monsieur Lazzaro. »
Sur ses mots j'éteignis ma cigarette et m'apprêtais à tourner les talons mais sa main s'entoura autour de mon bras m'empêchant de faire un pas de plus.
« Je passerais vous chercher et vous aiderez à passer les meilleures vacances possibles. Ne jouez pas à la tête dure avec moi alors que tout pourrait être facile. »
« Je vous remercie mais je n'ai pas besoin d'aide pour organiser mes vacances. »
Un frisson entier parcourait mon corps depuis cette main qui enserrait mon bras. Je prenais sur moi pour soutenir son regard aussi déstabilisant que profond.
« Ce sont les ordres qui vous mettent dans cette état ? Apprenez à vous détendre et à vous laissez mener Alaïa. »
Le ton de sa voix avait évolué, elle était beaucoup plus basse, presque intime. Je déglutis et il lâcha mon bras.
« J'y réfléchirais. » dis-je cette fois avant de rejoindre l'intérieur du restaurant.
Même si nos deux familles semblaient avoir trouvé un accord je n'étais pas le moins du monde rassurée d'accepter une autre invitation et qui plus est seule avec cet homme. Je connaissais d'un regard extérieur leurs métiers, leurs affaires qui mêlaient argent et crime et tout cela faisait que je voulais demeurer le plus loin possible de ces personnes, j'avais déjà eu assez de mal à accepter de revenir au sein de ma propre famille alors ce n'était pas pour sortir profiter de la vie avec les membres de la famille anciennement rivale et tout juste réconciliée.
Je savais bien également que s'il aurait réellement voulu me forcer je n'aurais pas eu le choix de décliner ou non cette invitation, alors intérieurement un soupçon de soulagement et de reconnaissance s'installa tout de même dans mon cœur.
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