Chapitre 25
La nuit recouvrit le pays. J'entendais vaguement le bruit de la télé qui provenait du salon, c'était un bruit de fond, régulier et réconfortant dans cet endroit qui ressemblait à tout sauf à un espace rassurant. Lazzaro somnolait, entre l'endormissement et l'éveil, sa respiration s'élevait dans la pièce. J'observais son torse se mouvoir de haut en bas, tranquillement.
Sur son visage régnait un apaisement qui contrastait avec l'agitation qu'on pouvait deviner sur le mien. Plongé ainsi dans le repos, lorsqu'il ouvrait les yeux il faisait habituellement jour, du moins l'aube annonçait déjà un nouveau jour dans l'horizon. Contre ma paume, la crosse de mon arme embrassait ma peau. Demain ne verrait pas le jour cette fois.
Je montais à califourchon sur son corps, me penchais contre son torse. Ma respiration trembla quelques secondes. Mes doigts se glissèrent sur sa barbe puis glissèrent contre ses lèvres. Il ouvrit doucement les yeux, sa main remonta ma cuisse tandis que l'autre s'empara de ma nuque d'un élan possessif.
« Lazarro ? » dis-je doucement contre sa bouche pour voir s'il était réveillé.
Il l'était, comme s'il avait deviné depuis des lustres ce que je m'apprêtai à faire et exactement quand je le ferais. Ses mots me transpercèrent.
« Je serais toujours là tu sais.» dit-il en désignant ma tête. « Et surtout ici » rajouta t'il pour mon cœur. Sa main écarta les pans de mon décolleté, se posa sur ma peau où il pouvait sentir mon rythme cardiaque et remonta lentement vers mon cou.
Il respirait lentement et profondément. Son regard noir était plongé dans le mien car malgré l'obscurité, nous nous discernions l'un et l'autre.
Je pointai doucement l'arme sur sa tempe, sans la toucher. Sa tête reposait sur l'oreiller blanc.
Je tirai.
Le tissu se recouvrit de sang, un rouge profond, un rouge d'une fatalité dont la mort pouvait témoigner.
Je déposai l'arme là où j'étais allongée il y a encore une heure et me lavai le visage et les mains dans la salle de bain. L'eau coulait à flot dans le lavabo, les lèvres et mes joues étaient rougies comme lors d'un soir d'hiver.
Je descendis au salon, éteignis la télé pour retrouver le calme et le silence profond que j'aimais. Entre mes jambes s'écoula lentement un peu de liquide chaud, épais et rouge qui tacha ma robe de nuit blanche.
Je me servis un verre de vin dans la cuisine et l'emportai avec moi dehors au bord de la piscine. L'air frais me fit un bien fou. Je demeurai là, jusqu'à apercevoir les premiers rayons du soleil qui percèrent la nuit pour lui voler sa place.
« Madame Moretti... tout cela pour une seule femme. » murmurai-je en observant tout autour de moi.
Je plongeai dans la piscine, m'immergeai toute entière. J'avais gagné. Lazzaro était hors jeu désormais. Aucun homme sur cette terre ne ferait à niveau du mal à ceux que j'aimais, ne me contrôlerait à nouveau, ne prendrait possession de ma vie comme il l'avait fait. Aucun homme ne me manquerait de respect, ne piétinerait mon honneur. À moi était le pouvoir. Il était entre mes mains désormais.
Des mains sales certes, mais si ma liberté avait pris le goût de l'interdit, j'étais déterminée à lui rendre sa grâce et son absolu.
Tout le monde pensera que quelqu'un s'était infiltré durant la nuit, que j'étais innocente. Personne ne remettrait en question ma parole car personne ne remettait en question la parole d'une Moretti. Cette famille était en ma possession désormais.
Je la tenais entre mon pouce et mon index. Si je le voulais, je les bousillerais d'une simple pression en un clin d'œil.
J'avais le contrôle.
Les jours suivant tous pensèrent que c'était un ennemi qui avait causé ce drame qui avait tout soufflé sur son passage dans les esprits des Moretti et de leurs employés, sans soupçonner un instant que l'ennemi qu'il devait le plus redouter se tenait à leur côté dans une robe de dentelle noir, que les yeux qui avait capturé le dernier regard de l'être qu'ils aimaient le plus se dissimulaient sous les prunelles innocentes d'une belle-fille qu'ils adulaient, que les mains qui lui avaient pris son dernier souffle portait son alliance.
The end
Bonjour à tous. Voici la fin de cette première histoire sur la dynastie des Moretti. J'espère que vous avez aimé. J'attends avec impatience vos retours qui sont très importants pour moi et de vos critiques constructives qui me permettent de m'améliorer.
Donnez moi vos ressentis généraux ainsi que ce que vous avez pensé des événements, des personnages, de la façon dont les événements se sont déroulés.
✨ Lumière et bienveillance ✨
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top