Chapitre 16

Je ne serais pas ta rédemption Lazzaro Moretti. C'est ce que je me répétais intérieurement en me tournant et me retournant dans mon lit. Au petit matin tandis que les rayons du soleil chassaient l'obscurité de la nuit, je descendis dans le jardin depuis le petit sentier de sable qui menait à la plage. La mer était calme, des nuances de bleu et de vert claires se fondaient dans l'eau. Je frissonnais au contact de l'eau froide sur mes pieds. Je retirai mes vêtements et plongeai sans me retourner.

Au loin, je vis Lazzaro debout sur le sable, entre ses mains il tenait un peignoir, le mien. Il attendait que je finisse ma baignade matinale. Je le rejoignis et il me passa le peignoir que j'enfilai en prenant mon temps. Je croisai son regard en nouant la ceinture en tissu. Il dégageait une force, souvent je le voyais, mais à certains moments de la journée j'avais l'impression que son aura l'enveloppait comme du brouillard lors d'un jour de tempête.

« J'aimerais qu'on fasse quelque chose ensemble aujourd'hui. » dit-il en rentrant ses mains dans ses poches. Dans mes pensées, les traînées de sang s'y dessinaient encore.

« Apprends-moi à tirer. C'est une bonne activité.» lui dis-je en essorant mes cheveux.

Il me fixa un instant, il semblait réfléchir mais acquiesçai au bout de quelques secondes.

« C'est une bonne idée. Le mieux est que tu saches te défendre. La maison à beau être protégé, il n'y a jamais de risque zéro. »

Il me tendit sa main, je la fixai avec hésitation et puis glissai la mienne contre sa paume. Nous remontions le long de la maison, la brise soulevait quelques feuilles sur le sol, et il y avait ce silence encore et toujours. Lourd, embaumant, comme dans une boite que l'on veut garder secrète.
Il m'accompagna à ma chambre et quelques minutes plus tard voilà qu'avec une arme à la main et un casque sur les oreilles, il me guidait dans mon apprentissage à l'arrière de la maison.

« Tu t'en sors plutôt bien pour une débutante. Tu aimes ça, ça se voit. » dit-il alors qu'il se tenait debout à mes côtés.

Je visais du mieux que je pouvais et pressai la détente de l'arme à feu. Une décharge d'adrénaline s'écoulait dans mes veines. Il avait raison, j'aimais ça.

« Il y a des dossiers concernant la société auxquels je n'ai pas accès. » lui dis-je profitant d'un moment de calme où je plaçai un nouveau chargeur dans le pistolet.

« Je sais. Je suis le seul à y avoir accès ils sont confidentiels. »

« Je suis une Moretti non ? »

Il fronça les sourcils.

« Pourquoi tu les veux ? »

« Ce sont les plus grosses entrées d'argent de la compagnie et les plus cachés. J'ai mes parts désormais, j'ai le droit d'y avoir accès.»

« Non, comme je te l'ai dit je suis le seul autorisé à les consulter ou à y changer quoique ce soit. Tes parts ne te donnent pas ce droit tout comme tes parts ne te donnent pas mon statut dans cette compagnie. » lâcha t'il.

Calmement, je fis mine de me concentrer sur la cible.

« D'accord, tu as raison. » lui dis-je gentiment en dissimulant ma colère.

Je tirai trois fois. Les chiens aboyaient au loin, les arbres se mouvaient sous le vent, le ciel était gris et au milieu de ma cible, il y avait 3 trous.

« Tu es sûre que c'est la première fois ? » demanda t'il avec suspicion.

« Bien-sûr. » souris-je et je lui tendis le pistolet pour lui signaler que j'en avais terminé pour aujourd'hui.

Le soir même, lors de la soirée poker qui se déroulait dans le plus grand casino privatisé de la ville, dans ma longue robe de soirée d'un noir profond, je fis la connaissance de nombreux hommes d'affaires qui travaillaient de près ou de loin avec Lazzaro. Je reconnus certains d'entre eux qui furent présents lors de notre mariage. Nous fîmes longuement la discussion, à vrai dire j'avais des idées derrière la tête, des projets professionnels qui n'en seraient que meilleur avec leur participation. Je voyais à travers les yeux de certains qu'ils semblaient conquis par ma personne, et j'en jouais, finement, sans extravagance.
Lorsqu'une main se posa dans le bas de mon dos, je devinai celle de mon très cher mari.
Il avait la mâchoire crispé, son regard était sombre et j'y devinai de l'agacement, ou peut-être même de la colère.
Ce n'est qu'à la maison tandis que je retirais ma robe qu'il débarqua dans ma chambre avec énervement.

« Tu t'es foutu de moi ce soir ? »

« De quoi tu parles ? » dis-je avec innocence en me retrouvant en sous-vêtement devant lui.

« Des hommes qui étaient là et qui te bouffaient des yeux. » Il s'empara de mon bras pour me retourner vers lui.

« Qu'est ce que j'y peux Lazzaro ? Je n'ai fait que parler affaire, argent et ils étaient tous sous alcool. » dis-je en haussant les épaules.

« Qu'est ce que tu cherches hein ? C'est eux que tu veux ? » il avait haussé la voix, son visage n'était qu'à quelques centimètres du mien, sa main s'était emparé de ma mâchoire.

« Eux ? Ce ne sont que des pions, mais pourquoi pas, il faut savoir s'amuser non ? » je le provoquai, la colère était elle aussi remontée doucement en moi. Mon corps était collé au sien, il enrageait. Je posai ma main sur la sienne et je fixai ses lèvres que je mourrais envie de goûter. Mais il s'en empara avant moi et plaqua ses lèvres aux miennes.

Notre baiser fut dur, coléreux, possessif et comme si l'on se battait pour voir qui prendrait le dessus, il nous arrachait à tous les deux le pouvoir. Il me poussa sur le lit et retira sa chemise.
Mon souffle était rapide, le désir coulait dans mes veines et se mêlait à la haine. Je voulais qu'il revienne s'emparer de mon corps avec ses mains, que son corps se colle au mien mais il me fixa durement.

« Il faut s'amuser tu dis ? On va bien s'amuser. »

Il monta au dessus de moi, remonta mes cuisses alors que sa bouche caressait la peau de mon cou puis ma poitrine avant de retrouver mes lèvres gonflées et rougies par l'envie. Je sentais son désir contre moi, ses mains laissaient derrière elles des frissons sur ma peau, mon cœur cognait sous ma poitrine.
Je glissai mes paumes sur sa peau, les laissaient se perdre derrière sa nuque.
Il me retourna contre le matelas et glissa sa main entre mes cuisses où il arracha d'un coup sec ma culotte. Ses caresses ici me firent tout oublier, je gémis contre le matelas et tandis que je me sentais emportée par la jouissance, il arrêta de me toucher. Je cherchai son regard pour qu'il continu alors que je le sentais s'éloigner mais il s'empara de ma mâchoire.

« Tu voulais jouer n'est ce pas ? » souffla t'il de sa voix rocailleuse et il me relâcha. Lorsque j'entendis la porte claquer, je criai ma frustration contre le drap et balançai mon coussin à l'autre bout de la chambre.

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