Chapitre 11

J'étais de retour en Italie, cette fois-ci dans un appartement en location du centre-ville.
Livia se tenait dans le salon, attendant que je finisse de me préparer.

« Je suis désolée de ne t'avoir rien dit, j'étais au courant mais je n'avais pas le droit de t'en parler. » dit-elle en serrant ses mains contre sa poitrine.

« Je ne t'en veux pas. » dis-je après avoir fait glissé mon rouge à lèvre sur ma bouche. Elle fut colorée d'un rouge sombre. Je me regardais dans le miroir, mes cheveux bruns ruisselaient sur chacune de mes épaules jusque sur ma poitrine, j'y passais une main pour ajuster la façon dont il retombait.

« Tu es magnifique. » dit-elle derrière moi, je voyais son reflet dans le miroir. Elle avait un sourire tendre et des yeux pétillants.

« Tout comme toi. »

Son téléphone sonna, son sourire s'agrandit. C'était la wedding planner qui s'occupait de mon mariage ainsi que du sien qui lui aurait lieu dans quelques semaines. Livia était ravie de gérer le mien, moi je voulais en entendre parler le moins possible, j'en aurais déjà trop à supporter le jour j qui approchait à vitesse grand V. Lazzaro voulait que ça soit fait le plus vite possible, que les choses soient établies et qu'on en finisse.
Je me penchais pour enfiler mes sandales à talons en écoutant d'une oreille distraite la conversation de Livia. Elle parlait d'orchidée et de rose blanche.

Nous nous dirigeâmes dans un petit restaurant afin d'y déjeuner, j'avais une faim de loup. Livia parlait mais je n'écoutais qu'à moitié, des questions tournaient dans ma tête, des inquiétudes aussi. De temps à autre le serveur venait nous demander si nous avions besoin de quelque chose, je déclinais gentiment.

« Parfois il faut juste... se laisser porter. » finit-elle en reprenant une bouchée de sa salade césar.

Je lui souris et acquiesçai. Dehors, le temps s'était couvert, il pleuvait, les passants avaient accéléré le pas. Je remarquais deux hommes sur le trottoir d'en face, deux hommes familiers qu'il me semblait avoir déjà vu quelque part.

« Ce sont les gardes du corps. Ils restent à distance pour qu'on ai l'impression qu'ils n'existent pas, c'est moins dérangeant. Ils sont même trois en faite généralement. Tu en avais aussi en Suisse à ce que m'a dit Adrian, quand on n'est pas au courant et habitué à leur présence depuis très jeune on ne s'en rend plus compte.» m'avoua Livia en haussant les épaules.

Dire que pendant tout ce temps je n'avais rien remarqué. J'avais vécu avec un voile sur les yeux ?
Après manger, l'après-midi se passa à la salle de sport puis au spa. Demain était le grand jour, j'allais devenir une Moretti. Alaïa Moretti.

La journée était ensoleillé, le ciel bleu. La réception se passa au domaine de Lazzaro derrière les grands murs et les caméras de surveillance. Le jardin était immense, décorée avec goût par des drapés en soies blanches, des fleurs blanches, du cristal. Je me sentais comme une princesse dans ma robe, je me sentais belle, importante. Au loin il y avait une immense vue directe sur la mer, et un petit sentier de sable et de rocher où il me semblait que l'on pouvait descendre.
J'observais la bague à ma main, un beau diamant, comme les jeunes mariées en rêve. Je sentis une main se poser sur mon épaule et je sursautais.

« Oh pardon je ne voulais pas te faire peur. Félicitions ! Votre mariage est sublime. » me dit une femme, blonde et élancée. « Oh j'oublie les bonnes manières, je suis Alexandra et voici mon mari, Carl. Nous sommes des amies de la famille.»

Un homme, la cinquantaine, tonique et élancé se tenait près d'elle dans un costume marron. Je sentis une main large sur ma taille et Lazzaro apparut à mes côtés, un sourire de convention sur les lèvres pour faire la discussion au couple. Ils nous complimentèrent puis ce fut le tour d'autre couple. Lors d'un moment de répit, je repoussais discrètement la main de Lazzaro.
Il ne sembla pas aimer mon geste mais ne fit aucune remarque. Je passais le reste de la journée à profiter de la douce musique, à tenir la conversation à des gens que je ne connaissais pas. Aux extrémités du jardin, il y avait des hommes armés avec des chiens de gardes à leurs pieds. Si on m'avait un jour dit que mon mariage se déroulerait dans ces circonstances, je ne l'aurais pas cru.

Lorsque la fête prit fin, je découvris avec étonnement la beauté des lieux. Les grandes baies vitrées du séjour laissaient passer les lumières du jardin, et deux escaliers menaient aux étages de la demeure décoré avec goût. Sur les murs des tableaux qui me faisaient penser à ceux de Michel-Ange était accroché, ils valaient certainement une fortune. Des moulures ici et là, du velours, de la soie.
La chambre à coucher était elle aussi à couper le souffle, et le paysage qu'elle offrait me laissa sans mot.

« J'ai fait parvenir à ton avocat une copie signée du contrat. » dit Lazzaro de sa voix grave pendant qu'il déboutonnait sa chemise blanche.

Je me massais la plante du pied assise au bord du lit et me fis violence pour ne pas fixer son torse musclé bouger non loin de moi.
Oh et ce lit, la qualité de la literie était encore meilleure que celle de chez moi, que j'avais pris soin de choisir pour son confort.

« Il y a une question que je me pose, qu'est ce que tu y gagnes ? » demandai-je en me lavant pour me rapprocher de lui.

Il retira sa chemise complètement et la posa sur le lit. Il fit un pas vers moi, nous n'étions qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

« Ta famille m'appartient, tu m'appartiens, j'y gagne tout Alaïa. »

« Je ne t'appartiens pas, je suis peut-être ta femme sur papier mais en ce qui concerne mon âme et mon corps, rien n'est à toi. »

Un sourire sombre habilla ses lèvres, sa main se posa dans ma nuque et de son pouce lentement, il caressa doucement ma gorge, mon corps entier en frissonna. Une chaleur naquit dans mon ventre mais je la repoussais par la colère.

« On était sur une bonne lancée. » son regard brûlant passa de mes yeux à mes lèvres puis mon cou.

« Tu m'as menti. »

« Et si je devais le faire à nouveau, je le referais. » dit-il de sa voix dure, tout bas. Sa poigne se resserra sur mon cou et ses lèvres se posèrent sur mon front. « Bonne nuit cara » lâcha t-il enfin avant de quitter la pièce.

Je fixais la porte après qu'il l'ait refermé. Ma poitrine se soulevait au rythme de ma respiration devenue soudainement plus profonde.

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