Chapitre 5 - Le lavage des louves
Deux jours ou une semaine ? Lucy ne tenait plus compte du temps. Elle ne se souvenait plus du nombre de journées qu'elle avait passé allonger dans la cage à contempler du noir. À chaque claquement de porte, elle restait immobile. Une autre femme de la meute sortait de la salle. Parfois elle pleurait, parfois elle restait muette sachant que c'était la fin pour elle.
Pourtant Lucy restait. Jusqu'à ce jour.
« Allez, debout ! »
La voix de l'homme en face de sa cage la fit sursauter. La jeune adolescente ne s'attendait pas à ce qu'ils viennent la chercher. Elle prit une respiration puis versa quelques larmes.
Il n'y avait plus personne dans la salle, à part elle. La drogue s'étant dissipée de son organisme, elle pouvait sentir le vide en elle. Aucun loup-garou de sa meute n'avait survécu. Ils les avaient tous tués.
Le sang bouillant, dès que la barrière en argent s'ouvrit, Lucy se jeta sur le chasseur. Malheureusement, avant qu'elle ne puisse le toucher, une décharge électrique la percuta. Elle tomba et se tint le ventre en grognant de douleur. Les larmes de rages s'écoulèrent, mais aussi de peine. L'homme rit et rit puis la traina en lui tirant le bras à travers le couloir aux murs grisâtres.
« Lulu ? Où est-ce qu'il nous emmène ?
– Je ne sais pas... Tu vas sûrement recevoir une injection ou... »
La louve ne finit pas la phrase. Elle se terra dans un mutisme. Tout le monde était mort sauf elle. Toute sa famille avait été tuée sauvagement. Lulu espérait s'échapper une fois l'effet du taser disparut, mais Lucy avait déjà abandonné.
Une porte s'ouvrit sur une autre pièce sombre. Le chasseur la balança dans une cage. Lucy percuta les barreaux en argent avec force. Elle ne put s'empêcher de lâcher un cri de souffrance avant de se dégager des barres pour se mettre au centre de sa nouvelle cage.
Celle-ci était plus grande. Elle pouvait allonger ses jambes sans difficulté et pouvait rouler trois fois d'un côté à l'autre avant d'arriver devant l'extrémité de sa prison.
Elle entendit des chuchotements intempestifs. Des femmes dont elle ne connaissait pas l'odeur parlaient après que le chasseur ait refermé la porte. Lucy n'avait pas fait attention à leur présence, trop préoccupée par la suite des événements. Elle allait mourir.
« Eh petite, ça va ? »
Lucy ne répondit pas à la question. La voix grogna avant de laisser des insultes passer ses lèvres. L'adolescente serra la mâchoire sous la colère. Elle se releva et lança un regard menaçant vers la source de la femme qui avait juré. La pièce étant noire, Lucy ne pouvait pas la voir réellement, mais elle se contenta de se fier à son odeur.
« Laisse-la tranquille, Megan. Elle a assez souffert, chuchota une autre voix fatiguée. Nous sommes dans ce que nous appelons la prison noire. Si tu es ici, c'est que tu as été assez forte ou intéressante pour rester en vie. Tu es la seule à être venue ici, donc tu dois être la seule survivante de ta meute, j'en suis navrée...
– La... la seule ? Tout le monde est mort ? demanda Lucy avec peur.
– Je suis désolée... Dans quelques minutes, ils vont allumer la lumière. Lave-toi comme tu peux et surtout essaie de rester au milieu de ta cage. »
Ne comprenant pas ce qu'elle avait voulu dire, Lucy fronça des sourcils puis ouvrit la bouche pour poser une question. Cependant, des lumières aveuglantes s'allumèrent d'un coup et l'éblouirent. Des grognements de protestation s'élevèrent avant que des jets d'eau la propulse contre la barrière de sa cage.
Lucy poussa un hurlement de douleur. L'argent brûlait sa robe, brûlait sa peau, brûlait son sang. Avec les encouragements de Lulu, la jeune femme avança contre l'eau glacée. Le jet était si fort qu'elle avait du mal à rester sur ses jambes sans glisser.
Après ce qui lui parut dix minutes, l'eau disparut et elle tomba au sol sous la fatigue. D'autres halètements se firent entendre dans la salle. Toutes les femmes subissaient le même traitement pour se laver.
Face contre terre, le corps de Lucy trembla sous la frayeur. Elle était plus qu'effrayée et cette odeur devait se sentir dans toute la pièce. Elle ne fit rien pour le cacher. Elle n'en avait plus la force. La jeune femme s'endormit malgré les hommes qui vinrent près de sa cage pour la sortir de là.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top