Chapitre 14 - La salle de réunion

Dans le chapitre précédent :

La porte s'ouvrit de nouveau avant que Megan ou Jennyfer ne puissent poser plus de questions. Même Lucy ne savait pas comment c'était possible. Quelqu'un l'avait aidée, mais seul un humain aurait pu entrer dans la salle de soins et lui mettre le papier sous le coussin.

« Je n'ai pas vu qui était dans la pièce, mais j'ai senti un humain..., » affirma Lulu avant que Megan ne rentre dans la salle en pleurs.

***

« Megan ? Pourquoi tu pleures ? Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? » demanda Jennyfer, terrifiée.

Lucy était aussi inquiète quand elle l'entendit grogner de colère. Elle ne pouvait pas se transformer en louve même sous ce sentiment intense. Toute la pièce était emplie de sa douleur et de sa haine. Une haine profonde. Ancrée.

« Je vais les tuer, tous les tuer ! Ces connards sont morts ! Putains de morts ! s'époumona Megan en frappant ses poings contre les barreaux de sa cage en argent.

– Megan ! Il faut que tu te calmes, tu te blesses encore plus, dit Jennyfer avec force, paniquée.

– Ces connards ! Ils fouettent les enfants quand ils ne font pas ce qu'ils veulent ! Ils les fouettent comme des chiens ! Des sales clébards ! Merde, ce sont des gosses ! »

Plusieurs femmes se mêlèrent aux pleurs de Megan. De la souffrance. Beaucoup de douleur dans les sanglots échangés. Lucy pleurait à chaudes larmes aussi, mais elle restait figée. Prostrée au milieu de sa cage. Ces chasseurs torturaient aussi les enfants alors qu'ils n'avaient rien fait. Ils étaient si jeunes. Lucy ne put s'empêcher de repenser à Anna, Elsa, Thibaut...

Elle sentit la rage de Lulu au fond de ses pensées. Elle aussi ne comprenait pas ces coups sur des petits. C'était juste inhumain. Paradoxal quand on savait que c'était des chasseurs humains qui les fouettaient sans remords.

Lucy laissa sa louve prendre possession de son corps. Ses yeux prirent une teinte dorée. Les éclats de lumière capturèrent l'attention de chaque louve dans la salle des vierges. Elles avaient senti le changement dans l'air. La puissance que dégageait Lulu.

« Un humain nous a donné un plan du bâtiment. Nous allons nous échapper aujourd'hui. C'est la journée avec les petits. On va tous s'échapper. Megan tu dois trouver une ruse pour nous faire sortir d'ici. Tu connais chaque personne dans cette prison. Chaque point faiblesse des chasseurs. Avec un peu de chance, le traître ne sera pas présent. Jennyfer, il faudra se battre, donner tout ce que tu as. Les autres, vous resterez en retrait. »

Après ces paroles, la porte s'ouvrit. Comme Lulu l'avait prédit, les femmes furent emmenées vers la salle où on entendait déjà les voix des hommes et des enfants. Lulu ne perdit pas de temps à expliquer le plan.

Lucy ne put s'empêcher de serrer Anna dans ses bras quand elle versa des larmes. Tous les enfants avaient dû voir quand certains se faisaient fouetter. Certainement pour intimider et dissuader les autres petits à désobéir de nouvelles fois.

Au fil des jours, chacun d'entre eux s'était rapproché. Ils pouvaient compter l'un sur l'autre. C'était après tout le seul moyen pour survivre. Ils étaient une nouvelle meute. Meutris, mais toujours en vie.

« Megan est Athéna déesse de la stratégie, tu nous aideras à nous échapper. Tim est le messager des dieux, tu nous guideras grâce à la carte, Anthony est Héphaïstos dieu de la métallurgie, tu ouvriras les portes grâce aux outils des hommes, Rachel déesse de la beauté, tu feras tomber les hommes à tes pieds avec ton charme, Jennyfer est Artémis déesse de la chasse, tu seras à l'avant avec Xavier dieu de la guerre pour tuer ou blesser les humains et loups-garous. Lucy est Hestia déesse du foyer, elle veillera sur les enfants.

– Et moi ? demanda Jayden, impressionné, mais aussi contrarié de ne pas être cité.

– Jayden et Alex êtes tous deux des médecins..., souffla Lulu.

– Hors de question qu'on soit le même dieu ! Je veux être Apollon !

– Alors tu l'es, concéda la louve de Lucy. Alex est Déméter déesse de la végétation.

– Mais Déméter est une fille ! s'écria Thibaut, un des enfants.

– C'est vrai, mais je ne vois pas d'autres qualificatifs pour Alex qui n'a pas déjà été pris...

– ça me va, souffla l'Alpha amoureux de la nature. Ce n'est pas si différent de ma véritable nature.

– On va vraiment sortir d'ici ? » demanda Anna.

Lucy reprit possession de son corps et affirma à tous les yeux rivés sur elle qu'ils devaient tout tenter pour sortir de cette prison noire. Les regards remplis de détermination des adultes se mêlèrent à ceux plus curieux des enfants.

« Xavier est toujours enfermé seul ? demanda Lucy en ne le voyant pas.

– Oui, après le bordel d'il y a quelques jours, il reste enfermé, répondit Megan.

– Et vous savez dans quelle salle se trouve Pénélope ?

– Moi je sais, affirma Jennyfer. J'ai un bon sens de l'orientation. Je me repère bien même les yeux fermés. Je l'avais senti par ici. »

Elle pointa une salle sur la carte un peu abîmée que Lucy possédait.

« Avant de sortir, il faut que chaque adulte garde un enfant ou deux enfants près de lui, » s'exclama Rachel.

Tout le monde acquiesça. Ces enfants étaient la seule descendance des meutes tuées. Un héritage précieux et fragile. Chacun de ces petits avait une mentalité fragile à cause de la tragédie qu'ils avaient endurée. Chacun d'entre eux pouvait arriver à leur point de rupture et devenir fou. Mais les adultes avaient fait en sorte de toujours leur parler. De toujours les consoler. De leur donner de l'amour. L'amour que leur meute aurait dû leur apporter...

« Mais après notre sortie, commença Lulu qui avait pris la possession du corps de Lucy, il faudra tuer le traitre. Ce loup-garou ne mérite pas d'être en vie pour les crimes commis. Il faudra le tuer coûte que coûte. Et ceci sera notre promesse. Chacun portera sa marque sous la forme d'une bague, d'un tatouage, d'un collier.

– Je suis d'accord, dit Rachel. Nous ne pouvons pas laisser ce loup-garou dans la nature. Une fois sortie et en forme, on les tuera tous.

– Les Anciens loups-garous ne voudront jamais qu'on les tue, affirma Alex.

– Peut-être, mais c'est notre vengeance. Notre promesse. À nous de la respecter. »

La voix de Lulu eut raison des autres. Chacun acquiesça de la tête. Lucy pouvait voir les rouages de Megan tourner et tourner. Lulu avait très bien défini chaque personne dans cette salle. Ils pouvaient s'en sortir. En tous cas, ils avaient l'espoir de s'en sortir. Ce qui était une grande avancée comparée aux semaines ou mois passés sans espoir.

La Déesse leur donnait enfin une voie pour vivre.

Je serais absente tout le mois d'août. Donc pas de chapitre durant cette période. Passez de bonnes vacances !

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