Chapitre très très triste.

Dans le chapitre précédent : ils ont fait tous connaissance dans le chapitre précédent et prévoit un plan pour sortir de la prison.

Les jours passèrent doucement. Trop lentement pour Lucy qui subissait comme les autres les coups à répétition. Ils ne s'étaient toujours pas réunis de nouveau pour parler du plan d'évasion. Les chasseurs étaient sur leur dos plus souvent qu'à l'habitude, et ce à cause de Xavier.

Lucy avait entendu quand les hommes avaient laissé la porte de la salle des vierges ouverte, que Xavier avait encore fait des siennes.

« Son âme-sœur Pénélope est dans une salle à part. Depuis qu'ils ont découvert qu'il était à elle, ils l'ont séparée de Xavier. Depuis, il essaie de la retrouver, » informa Jennyfer.

Lucy, Jennyfer, Megan ainsi que d'autres jeunes femmes étaient allongées dans leur cage respective. Battue et épuisée, l'odeur du sang se mêlait à l'humidité de la pièce. Mais il ne faisait plus aussi noir, car la porte avait été laissée ouverte. Les ombres des chasseurs pouvaient se voir sur les murs et sols tandis que les cris se répercutaient partout.

Xavier hurlait à pleins poumons.

« Putain, abattez-le ! cria un chasseur.

– Non, je le veux encore vivant, dit une autre voix, plus calme. Injectez-lui plus d'argent dans le sang, il se calmera. »

Lucy supposait que les ordres furent exécutés, car les hurlements déchirants de Xavier diminuèrent. Lucy ne put s'empêcher de verser des larmes. Elle était apeurée, mais pas seulement. Elle entendait la souffrance de Xavier. Il voulait être près de son âme-sœur comme tout loup-garou qui avait trouvé sa moitié. Il était à elle et elle était à lui. Une séparation de ce type était une torture émotionnelle et physique pour chacun d'entre eux.

« J'espère que Pénélope tiendra le coup..., souffla Jennyfer avec tristesse.

– Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Lucy, en essuyant ses larmes.

– Elle..., commença Jenny, mais elle fut coupée par Megan.

– Pénélope est l'opposé de Xavier. Lui c'est un gros bourrin qui ne jure que par le sang alors qu'elle, elle a l'air d'un ange qui pourrait même pas tuer un lapin pour survivre. Elle a une tête d'ange en plus...

– Oui, ils sont très différents, mais se complètent. Et le moins qu'on puisse faire est de tenter de sauver ce couple. Nous savons tous qu'ils sont âme-sœurs, donc il faut réussir à les sortir tous les deux d'ici.

– De toute façon, Xav' ne partira jamais d'ici sans elle, ajouta Megan.

– Oui...

– C'est pour ça que le plan n'avance pas ? Vous essayez de sauver tous les loups-garous ici ? Mais c'est impo- »

Lucy arrêta de parler en plein milieu de sa phrase. Malheureusement pour elle, l'ombre d'un homme se dessinait dans l'embrasure de la porte. On l'avait écoutée. Si c'était un humain, ça n'aurait pas été grave, car il n'aurait pas pu entendre leurs chuchotements, mais l'odeur que Lucy sentait était celle d'un loup-garou.

« Pas assez, dit Lulu. Il n'a entendu que ta dernière phrase. Il ne faut pas que tu lui dises que vous essayez de vous échapper. »

Lucy était heureuse d'entendre la voix de sa louve, mais comme à chaque fois qu'elle sortait d'une salle, ils lui injectaient assez de substance pour faire taire Lulu pendant plusieurs heures.

Personne ne parla plus quand la porte s'ouvrit en grand. Même les respirations devinrent plus calmes. À cause de la peur. Même si Megan était forte tout comme Jennyfer, chacune d'entre elles était effrayée par les coups de fouets et autres tortures que les chasseurs s'amusaient à leur faire. Elles en avaient assez de subir et sentaient leur moitié louve peu à peu abandonner l'effort de survie.

Cependant, l'arrivée de Lucy et de son don avait ravivé une flamme dans le coeur de ces louves. Elles voyaient en elle une nouvelle chance, un nouvel espoir. Mais quand sa cage s'ouvrit et qu'elle fut traînée par un chasseur hors de la salle, personne ne sut si elle allait s'en sortir vivante de sa punition.

Lucy resta immobile quand on lui planta la seringue dans le cou. Elle sentit Lulu disparaître dans son esprit, la laissant seule avec elle-même. Elle était terrifiée, mais gardait un visage impassible. Elle ne devait pas montrer sa peur. Elle devait rester forte.

On l'emmena dans une nouvelle salle. L'odeur du traître était omniprésente entre ses quatre murs. Elle fut installée sur une chaise et attachée. Son cou, ses poignets et ses chevilles ne pouvaient plus bouger. À part une seule fois, elle n'avait jamais eu ce genre de traitement. Dans l'obscurité, elle appréhendait ce qui allait se passer.

La porte s'ouvrit de nouveau et l'odeur du traître envenima ses sens. Elle ne réussit pas à voir son visage, car la lumière éblouissait ses rétines ; elle était obligée de fermer les paupières pour ne pas abîmer ses yeux. Elle sentit le traître tourner autour d'elle avant de rester debout devant elle.

« Il semblerait que vous discutez beaucoup quand les humains ont le dos tourné..., souffla sa voix. Tu as parlé d'un plan, lequel est-ce ? »

Lucy ne répondit pas. Le silence fut coupé par une claque puis un cri. Le traître posa de nouveau la question, mais là encore l'adolescente ne dit rien. Les coups s'abattirent avec force. Sa chaire brûlait. Certains de ses os craquaient au fur et à mesure de la séance de torture. Et les larmes s'échappèrent encore et encore.

Lucy ne savait pas si elle tiendrait. Elle avait besoin de quelqu'un. N'importe qui, mais que quelqu'un la sauve de cet enfer.