Chapitre 29


Bonsoir,

J'espère que vous allez bien ?

Cette semaine a été très difficile pour moi, je regrette l'absence de chapitres hier. Heureusement j'ai pu écrire dans de meilleures conditions. Merci infiniment pour vos messages et commentaires.

Je vous souhaite une bonne lecture.


Mohammed goûta à quelque chose d'incomparable une fraction de seconde avant de s'écarter légèrement. Non, il ne laisserait pas ses pulsions primitives s'exprimaient pour lui. Tara lui avait offert ses lèvres, et il devait lui montrer à quel point il lui en était reconnaissent. En s'écartant de lui-même, il lui offrait le choix. Un choix qu'on ne lui avait pas donné jadis des années.

Elle referma sa bouche les yeux fermés et semblait au bord des larmes.

Néanmoins, il remarqua des rougeurs apparentes sur son visage. Signe que parfois son corps la trahissait. Doucement, il lui frotta les épaules lentement et déposa un unique baiser sur son front chaud.

- Tout va bien ? Demanda-t-il alors qu'elle paraissait bouleversée.

Elle hocha de la tête timidement sans jamais poser son regard sur lui. Comme si elle avait honte. Peut-être avait-elle peur de pas avoir su le satisfaire.

- Alors ? Souhaitez-vous rester Tara ? Demanda-t-il d'une voix qu'il eut peine à reconnaître.

- Oui, souffla-t-elle en relevant ses beaux yeux bleus.

Mohammed arbora un sourire satisfait et désigna les teintures d'une main.

- Utilisez la petite salle de bains pour vous changer, vous y trouverez une tenue plus agréable.

Tara se dirigea vers la petite salle de bains les lèvres encore électrisées. Son cœur battait à la chamade et son ventre palpitait. Ce n'est pas tant le contact de sa bouche contre la sienne qui la mettait dans cet état. C'était la manière dont il s'était comporté avec elle. Il l'avait respecté, choyé du regard, serré contre lui. Tara fit face à son reflet dans le beau miroir accroché contre un petit mur recouvert de mosaïque. Pour la première fois de sa vie, Tara se sentit belle et désirable.

Sa main tremblait, constata-t-elle lorsqu'elle posa la naissance de ses doigts sur sa bouche encore empreinte de la sienne.

- Calme-toi Tara, s'admonesta-t-elle fine voix tremblante.

Ce n'était rien d'autre qu'un effleurement de lèvres. Mais pour Tara c'était plus que ça. Elle avait l'impression d'avoir dépassé l'une de ses peurs les plus terrifiantes.

- Tara ? Vous allez bien ?

Bien malgré elle, Tara sursauta en posant sa main sur sa poitrine. L'immense carrure du guerrier reflétait derrière les rideaux qui les séparaient.

Elle vit son pouce effleurer les pans, prêt à les ouvrir.

- Ou.. Oui, bafouilla-t-elle en rougissant de nouveau ; Je me passais de l'eau sur le visage.

Ses doigts disparurent alors.

- Si vous me cherchez je serais dehors.

- D'accord Mohammed.

Pour la première fois, la jeune femme l'appela par son prénom. La douceur de sa voix l'avait fait frémir. Il aurait voulu qu'elle le redise encore et encore.

Irradié par un feu ardent, Mohammed quitta la tente pour nourrir Jaba et jeta un regard au ciel. Le soleil commençait doucement à tomber. Pour éloigner Tara de son esprit il entreprit de faire le feu. Hélas rien ne parvenait à l'éloigner dans un coin de sa tête. Une émotion indicible lui monta à la gorge. Ce baiser d'une simplicité déconcertante l'avait bouleversé au point de ne plus savoir comment faire du feu.

- Vous avez besoin d'aide ? Lança cette voix féminine qui s'insinuait dans ses veines comme un remède miracle contre ce mal qui le rongeait.

Mohammed se redressa et lui fit face. Son sang se mit à palpiter contre ses tempes. Dans cette tunique brodée de magnifique dessins, elle ressemblait à une princesse du désert. Elle était sublime et semblait ignorer à quel point sa beauté le laissait sans voix.

- Je suis certaine que je pourrais me rendre utile, insista la jeune femme comme il ne répondait rien.

- Apportez le plat sur le feu, déclara-t-il d'une voix si rauque qu'il se détourna d'elle pour réfréner ses pulsions qui lui dictaient de l'embrasser à nouveau.

Il entendit ses minuscules pas se fondre sur le sable. Pour la première fois depuis leur rencontrer Mohammed avait la sensation qu'elle était véritablement heureuse.

- Comme ceci ?

Mohammed n'avait d'autre choix que de se retourner pour relever son travail. Penchée au-dessus du plat en cuivre, la jeune femme mesurait à peine le danger d'être aussi proche des flammes. Aussi vif que l'éclair il la prit par la taille pour l'éloigner de ce feu incandescent. Elle hoqueta simplement, le regard perdu dans les abîmes.

- Pardonnez-moi Tara, je ne voulais pas vous faire peur ! Vous étiez trop proche du feu.

Il la fit choir sur tronçon qui servait de banc et passa son pouce sur sa joue déjà brûlante.

- J'aurais dû vous prévenir des dangers.

- Et moi j'aurais dû me méfier de ces flammes, rétorqua la jeune femme en lissant sa tunique.

Mohammed perçut un vif intérêt dans les yeux de la jeune qu'il s'empressa de saisir à la seconde ou son regard tomba dans le sien.

- Une fois l'eau bouillante nous pourrons y verser la préparation.

- De quoi s'agit-il ?

Voyant son intérêt se décupler, Mohammed lui expliqua ce qu'ils allaient manger et comment ils allaient le préparer.

- Ça m'a l'air appétissant ! S'exclama la jeune femme en se léchant la lèvre supérieure au plus grand malheur de Mohammed.

Puis un lourd silence s'installa entre eux. Mohammed ignorait toujours ce qu'elle avait pensé de son baiser. Seul le désert lui répondit par une bourrasque de vent. La jeune femme ramena ses genoux contre elle tout en frottant les paumes de ses mains sur ses mollets.

- Les plus grands savants s'abreuvent du silence, lâcha-t-elle soudain.

Mohammed se tourna vers elle stupéfait. Le regard timide elle esquissa un sourire qui le fit chavirer.

- Qui est l'auteur de cette phrase ?

- Moi-même, bredouilla-t-elle en remettant des mèches derrière son oreille ; Je viens de l'inventer.

Il éclata de rire.

- Je prend compte de votre remarque Tara, dit-il en se levant pour aller chercher le riz.

- En fait, je voulais briser le silence, avoua-t-elle en soutenant son regard ; J'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui ne va pas.

Mohammed se rapprocha d'elle combla l'espace qui les séparait.

- Le baiser que je vous ai donné, commença-t-il d'une voix grave ; Je n'aurai peut-être pas dû.

- Vous regrettez ? Demanda-t-elle d'une voix qui souffrait cruellement d'une peur qu'elle ne put cacher.

- Non ! S'empressa de dire Mohammed en lui prenant la main ; Je ne regrette pas.

- Moi non plus, avoua-t-elle ; Vous êtes le premier à les toucher.

De nouveau, une chaleur naissait au creux de son bas-ventre. Ses yeux bleus étincelaient. Une lueur de passion traversa brièvement son regard et elle tenta de la chasser en observant l'horizon.

- Je....vous êtes si prévenant avec moi, si respectueux.

Mohammed n'aurait pas demandé mieux. Une partie de lui était soulagée l'autre demeurait encore dans l'incertitude.

- Je me suis sentie en sécurité, ajouta la jeune femme en scrutant l'horizon.

- Vous le serez toujours avec moi, assura-t-il d'une voix qu'il eut peine à reconnaitre.

Elle tourna son regard vers lui non sans trembler. Pourtant elle lui sourit affectueusement, toujours les épaules voûtées.

- Et je suis vraiment heureux que vous ayez accepté de rester avec moi, ajouta-t-il en reportant son attention sur le feu ; Vous êtes la première femme à me témoigner autant de respect.

- Vraiment ? Pourquoi ?

Mohammed scruta longuement l'horizon avant de lui répondre.

- Aucune femme jusqu'ici n'a voulu partagé ma tente au milieu du désert ; Elles trouvent ça trop sauvage...trop animal.

Mohammed serra les dents en songeant à Amalia.

- Votre ex-femme n'a jamais voulu venir ici ?

Mohammed lâcha un rire amer.

- Jamais, dit-il sombrement ; Elle trouvait ça trop sale.

- Et les autres femmes ?

Mohammed se raidit en serrant le poing. Se pouvait-il qu'il ait malencontreusement laisser croire qu'il collectionnait les femmes ?

- L'hédonisme n'est pas mon truc Tara, je ne collectionne pas les femmes.

- Mais vous avez eu des conquêtes, conclut-elle comme évidence.

- Oui, admit-il d'une voix tendue ; Mais pas autant que vous le pensez.

- Vous êtes un bel homme, commenta-t-elle en rougissant ; Les femmes doivent vous courir après tout le temps.

Mohammed esquissa un faible sourire.

- Je ne vais pas le nier, mais que veulent-elles de moi ? Le pouvoir ? L'argent ?

Elle écarquilla les yeux.

- Alors elles ne font pas partie des femmes que je suis, conclut-elle en fuyant son regard ; Comment pourrait-on aspirer à ça quand un homme tel que vous pose son regard sur une fille comme moi ?

Sans le savoir, elle lui ouvrait son cœur....ses pensées.

- Même la plus perfide des femmes n'oserait pas se risquer à vous perdre, j'en suis sûre.

- Vous devriez poser la question à mon ex-femme.

- Ses intentions étaient affreuses je le reconnais. Mais reconnaissez au moins que si vous n'auriez rien su pour sa grossesse, elle serait encore avec vous. Vous imposez votre volonté, vous êtes un roi, un chef de guerre, un homme intelligent et....enfin...moi je connais les hommes qu'à travers des livres.

Elle secoua de la tête en grimaçant.

- Je ne sais pas pourquoi vous êtes si prévenant et si...

Comme elle ne trouvait pas ses mots, Mohammed déclara ;

- Intéressez par vous Tara ?

Pour toute réponse elle se pinça les lèvres.

- Parce que c'est le cas, affirma-t-il d'une voix rauque.

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