Chapitre 16


Bonsoir,

Tout d'abord merci pour vos messages, ils me font toujours aussi chaud au cœur.

Lorsque j'écris un livre je m'attends forcément à essuyer des critiques. Ce que j'ai expliqué ce matin c'est que je ne suis pas contre les débats au contraire, mais à partir du moment où le débat devint houleux, agressif et que je vois mes abonnés se déchirer ça m'atteins et je n'aime pas ça. J'espère que la tension va redescendre après ce chapitre qui explique un peu plus la situation dans laquelle est confronté Mohammed.

Je vous souhaite une agréable lecture.



Le lendemain, après une longue nuit de sommeil, Tara se sentait agréablement reposée et guérie de son insolation. Toute la nuit, elle avait repensé à l'histoire du roi. Avec un serrement au cœur, elle revit son regard se peindre de douleur et de colère. À l'évidence, Mohammed voulait confronter son ex-femme et avait attendu d'être en capacité de le faire. Maintenant qu'elle connaissait son histoire elle comprenait mieux pourquoi il agissait de manière si froide. Chassant ses pensées en secouant sa tête, Tara se redressa sur lit en se maugréant intérieurement. Pourquoi le roi accaparait autant ses pensées ? Et pourquoi n'arrivait-elle pas à songer à autre chose qu'à lui ?

Devant toutes ses questions qui demeuraient sans réponses, Tara inspira profondément en essayant vainement de les effacer. Mais à peine cette décision prise, qu'elle sentit sa curiosité la piquer un peu plus lorsqu'elle vit Anaya passait les portes de sa chambre sourire aux lèvres. L'histoire du roi était plus profonde, elle en était persuadée.

Et cette femme au grand cœur avait peut-être la clé de ce mystère.

- Je suis ravie de constater que vous allez mieux mon enfant, s'exclama Anaya en lui déposant du linge propre ; De la part de son altesse.

La bouche sèche, les joues en feu, Tara observa les vêtements en silence avant de relever la tête vers Anaya.

- Il n'était pas obligé, dit-elle en dépliant la robe couleur crème ; Je vais le rembourser.

Anaya se figea en posant sa main sur sa poitrine.

- Ce serait une insulte, la prévint-elle l'air choqué ; On ne refuse pas un cadeau miss Kreighton.

Que dire ? Tara esquissa un sourire pour toute réponse. Peu habituée à recevoir des cadeaux, Tara se prépara à la hâte et enfila la robe avec l'aide de Anaya. Une fois prête, Tara s'installa au bord du lit en regardant celle-ci s'affairait dans la pièce. Le poids de sa curiosité fit relever le regard de Anaya.

- Allons, qu'est-ce qui vous tracasse ? Demanda-t-elle d'une voix si bienveillante que Tara osa poser sa question.

- Votre roi m'a parlé de son histoire, expliqua-t-elle se frottant nerveusement les mains.

L'expression de celle-ci se voila de sombres souvenirs. Tara espérait ne pas l'avoir brusquée, qu'elle n'allait pas se braquer. Un silence tomba brusquement dans la chambre, le regard d'Anaya devint brutalement impassible. Alors Tara baissa les yeux et comprit qu'elle n'en saurait pas plus...

- Venez donc m'aider, proposa-t-elle contre toute attente.

Tara se leva pour la rejoindre et plongea ses mains dans la grande bassine en cuivre pour frotter le linge avec elle. Pendant un instant elle se crut dans l'ancien temps, où les femmes lavaient leur linge à la main. Elle se prêta au jeu et se surprit à adorer ça.

- Prononcer le nom de cette femme m'est très difficile, confia-t-elle en fronçant légèrement ses sourcils.

Tara continua de frotter le linge sans un mot, par peur qu'elle s'arrête dans ses confidences.

- Nous avons passé une année terrible à cause de cette histoire, Mohammed nous interdit de prononcer son prénom.

- Je voulais juste comprendre mieux pourquoi...

- Alors ne parlons pas trop fort, chuchota Anaya en plantant son regard dans le sien.

Tara acquiesça silencieusement.

Anaya reporta son attention sur le linge en inspirant bruyamment.

- Lorsque Mohammed a épousé Amalia, nous avons tous pensé que ce mariage serait une réussite, commença-t-elle à voix basse ; Hélas nous nous sommes tous trompés. Lorsqu'elle est arrivée, au début, j'ai vu en elle l'épouse qu'attendait Mohammed.

- Était-il amoureux ? Osa-t-elle demander en frottant le linge énergiquement.

Anaya cessa ses mouvements pour acquiescer tristement.

- Il avait des sentiments, cela ne fait aucun doute. Car très vite, lorsqu'il était accaparé par des affaires, Amalia prenait les commandes du château et nous traité très mal. Elle prenait à cœur son rôle de reine et n'avait aucune limite quant aux ordres qu'elle nous donné.

Tara se mordit la lèvre et sentit un frisson glacial la parcourir. Anaya semblait affecté par cette histoire et laissait toutes ses émotions s'exprimer pour elle.

- Elle nous parlait avec hauteur et mépris, alors un jour je suis allée parler à Mohammed pour l'alerter de son comportement.

Elle marqua une pause en secoua tristement de la tête.

- Mon dieu ce jour-là j'ai tout de suite compris qu'il avait peur de s'être trompé. Son visage s'est étrangement fermé et il contrait tout ce que je pouvais lui dire. Un jour, l'une des domestiques a tenté de lui tenir tête, Amalia a tenté de la faire renvoyer en faisant courir une rumeur qui disait qu'elle trompait son mari. La pauvre Akila n'a même pas pu se défendre auprès de son mari. Il l'a répudié devant tout le monde.

- Oh mon dieu, murmura Tara en oubliant presque de frotter le linge.

- Aziz et moi nous sommes partis jusqu'à la frontière pour récupérer Akila et nous l'avons ramené à son mari pour le supplier de nous écouter. Aziz est le conseillé du roi depuis si longtemps que le mari de Akila s'est agenouillé devant sa femme pour lui implorer son pardon.

- Donc Aziz n'aimait pas non plus cette femme ?

- Lorsqu'un conseiller tel que Aziz vient défendre l'honneur d'une femme accusée à tort par la reine et qui contre ses dires alors tu n'as d'autre choix que d'accepter la faute de ton jugement.

- Oh..Mais qu'est devenu Akila et son mari ?

- Aziz a fait le nécessaire pour qu'ils puissent vivre aisément le temps qu'elle retrouve une place ailleurs.

Soulagée pour cette pauvre femme, Tara exhala un soupir tremblant et reprit ses mouvements circulaires.

- Amalia nous a mené la vie dure pendant de long mois et nous n'avons pas réussi à faire ouvrir les yeux à notre roi.

- Et pour l'enfant ?

Tara vit Anaya tressaillir littéralement. Elle se figea un instant, les traits marqués par le remord.

- Peu après, avant que le roi fasse suivre Amalia, Aziz a mené son enquête de son côté.

Chaque mot qu'elle prononçait semblait lui coûter.

- Après l'accident, Aziz a interrogé le médecin qui s'est chargé de l'avortement. Amalia savait exactement ce qu'elle faisait ce jour-là. Il faut savoir que dans les lois de la dynastie, le père de Mohammed avait imposé une exigence qui mettait la descendance des Al Zahar sous protections d'un contact de mariage assez strict.

Tara fronça des sourcils.

- Au tout début du règne de Murath, le père de Mohammed, l'une de ses conquêtes lui avait fait croire qu'elle attendait un enfant de lui. Évidemment, Murath a fait un test de paternité qui c'est révélé négatif. Cette femme voulait lui tendre un piège. Alors Murath a fait établir une loi qui exige à l'époux de procéder à des tests.

Ça y est, Tara commençait peu à peu à comprendre les causes qui avaient poussé cette femme à interrompre sa grossesse.

- Ne me dites pas que...

Anaya détourna son regard qui se perdit sur le tapis.

- Aziz a fini par retrouvé l'amant, de là, nous avons compris pourquoi elle avait tenu mettre fin à cette grossesse incertaine.

Tara sentit son cœur se serrer. Aussi insensé que cela puisse paraître, elle sentit une larme rouler sur sa joue.

- Amalia savait que Mohammed serait soumis à des tests pour savoir s'il était le père de cet enfant. Sauf qu'elle ignorait si elle portait l'enfant de son amant ou du roi.

Le choque de Tara se mua en un lourd silence dans lequel Anaya reprit doucement ;

- Amalia avait pour projet d'avorter en secret, de mettre un terme à sa liaison avec son amant le temps de concevoir un héritier qui puisse lui assurer sa place au côté de Mohammed sauf que ses plans ont failli.

- C'est absolument affreux, j'ose à peine imaginé ce que le roi a pu ressentir, je...

Anaya lui agrippa le poignet le regard soudain affolé.

- Sa majesté n'est pas au courant, lâcha-t-elle d'un souffle.

Tara déglutit sous le regard suppliant de cette dernière.

- Nous avons tous gardé le silence sur les réelles circonstances de cet avortement, le roi ignore tout de cette tromperie.

- Je ne dirais rien Anaya, je vous le promet, murmura-t-elle d'une voix presque inaudible.

Mais elle pensait tout de même que c'était une grave erreur de laisser cet homme dans l'ignorance. La douleur serait sans doute plus vive encore que dans le passé.

- Si jamais il venait à le savoir, le roi serait....heureux.

Tara cilla.

- Qu...oi heu...

- Qu'est-ce qui est censé me rendre heureux Anaya ? Lança une voix grave derrière elle.

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