PDV Bronte

Je m'assois près d'elle.

-Qu'est ce qui te fait croire que je ne peux pas comprendre ?

Des larmes perlent sur ses joues. Elle est à deux doigts de craquer.

- je parais si minable. murmure- t-elle.

- Non, Oralie, ne dis pas de telle bêtise.. .

- Ce ne sont pas des bêtises, c'est la vérité.

Je lui donne un tissu propre pour qu'elle puisse sécher ses larmes. Elle l'accepta.

- Dis moi Oralie, pourquoi défendre Sophie au péril de ta carrière et de ta vie ?

- Il le faut bien, Bronte, maintenant que Kenric n'est plus là et que cette peste d'Alina l'a remplacé il n'y a plus beaucoup de monde pour l'aider, elle n'a presque aucun soutient alors que sa cause et celle du cygne noir est juste.

Elle ne me dit pas tout et ça je le comprends très bien à la manière dont elle craque son poignet droit.

- La vraie raison, Oralie.

- Mais c'est elle la vraie.

- Les empathes sont de terribles menteurs, et tu le sais aussi bien que moi.

- Je ne peux pas te le dire Bronte.

- Tu ne me fais donc pas confiance.

- Si. . . mais.

- Je ne dirais rien à personne je te le jure, tu peux m'accorder ta confiance.

- Ça ne concerne pas que moi, Bronte. Dit-elle en se levant. Elle s'avance près de la fenêtre et perd son regard dans la nuit. Elle demeure dans le silence complet.

- il est dangereux que tu saches.

- Alors c'est aussi dangereux pour toi.

- Et je n'ai pas besoin de t'entraîner là dedans.

- Oralie, comment puis je tenir ma promesse envers Kenric, si tu ne veux rien me dire.

- Kenric n'en savait rien. Il ne savait rien. murmure- t-elle. C'est un secret bien lourd, Bronte. Un secret dont je ne supporte plus l'existence.

- Alors, évacue-le.

Elle demeura à nouveau silencieuse .

- Bronte... tu dois jurer sur ta vie. Que ce que je vais te dire . .. Reste ici, que tu ne me jugeras pas sur mes actions. . . dit-elle s'en m'adresser un regard.

- Oralie, tout dépend de ce que tu as fait. . .

- Juste promet le moi, Bronte.

- Je te te le promet Oralie. . .

Je ne trahis jamais ma parole. Quand bien même je ne suis pas d'accord avec les actions qu'on m'a fait promettre de garder pour moi.

Elle se tourne alors vers moi.

- Je ne sais pas comment le dire, alors je vais aller droit au but. Je suis la mère de Sophie....C'est pour cela que j' explique mes actions. L'histoire de la cache, pourquoi je la défends autant.

-Tu es liée au cygne noir ? ce fut ma première question, elle était sortie comme cela

-oui. . . tu ne parais pas tant choqué que ça.

Je le suis. Enfin je m'en doutais mais je n'avais pas de preuve. Enfin maintenant qu'elle l'admet je peux tout de suite voir la ressemblance entre Sophie et elle, leur façon d'agir. Leurs cheveux blonds et certains de leurs tics.

-Bronte. . . Je n'aime pas ton silence.

- Je suis désolé, je ne sais pas comment réagir. As tu encore des liens avec le cygne noir ?

-Quelques fois. mais si cela peut te rassurer jamais je ne leur ai jamais transmis des informations sur le conseil et ses affaires.

- Tu te rends compte du risque que tu cours au moins ? Si nos collègues apprennent cela . ..

- Ils ne l'apprendront pas. Personne ne le saura, tu m'as donné ta parole !

Elle semble énervée pendant un fragment de seconde avant de devenir aussi pale qu'un linge, parcourue d'un tremblement perceptible. Elle dû s'asseoir comme prise d'un malaise.

- Tout va bien ?

- C'est juste des vertiges. . .ça m'arrive souvent en ce moment.

-As -tu consulter un médecin ?

- Je vais bien. Je l'ai déjà fait et c'est normal.

-Normal ? Je ne trouve pas cela bien normal !

- Dans mon cas ça l'est. réplique-t-elle aussitôt.

- Depuis combien de temps as tu ce problème?

- 6-5 mois.

- Alors a posteriori du grand brasier. Tu as dû être intoxiquée. Mais c'est étrange tu es la seule à avoir ce problème.

- Oh Bronte. . . Ce n'est pas le Grand brasier le problème.

Elle baisse son regard et pose une main sur son ventre.

- Kenric . . . A laissé une part de lui dans ce monde. Dit-elle tristement.

- Attends. Attends. Tu es enceinte ?

Elle est enceinte ?

- Oui .

Elle est enceinte.

De mieux en mieux.

- Je te préviens que si tu m'annonces que tu es en lien avec les invisibles, je t'étrangle ! Déclarais-je.

- Non ça. Jamais.

- Et tant mieux.. . Mais plus sérieusement, Oralie. Félicitations, déjà.

-Merci. . .Je suppose.

- Combien de temps ?

- Bientôt 7 mois et demi.

- La naissance est proche...

Elle acquiesce. Et cela va être extrêmement compliqué. Entre le conseil et les invisibles.

Kenric devait le savoir. Et c'est pour ça qu'il m'a demandé de veiller sur elle. Enfin, je ne suis pas sûr de cela.

- Kenric... était il au courant ?

-Non... non il n'était pas au courant. Il ne sera jamais pour le bébé. Lui qui souhaitait tant avoir un enfant, il ne le connaîtra pas. Dit-elle en laissant couler ses larmes. Je ne sais pas comment faire... je vais plus pouvoir cacher cela plus longtemps. Quand le conseil l'apprendra. Déclare-t-elle. Je risque gros. Ou si les invisibles venaient à le savoir. . . Oh je n'imagine pas ce qu'ils pourraient faire. Je ne sais pas ce qui me fait le plus peur, Bronte.

Elle se laisse submerger par ses sentiments. Je m'approche d'elle et la prends dans mes bras.

- Oralie. Tu n'es plus seule maintenant. Je vais t'aider. Je te protègerais .

- Merci Bronte. Mais tu ne pourras rien faire quand les autres l'apprendront.

- Je ferai ce qui est en mon pouvoir pour t'aider. Pour le moment, ne t'inquiètes pas des autres .

- Je ne te remercierai jamais assez, Bronte.

- Y a t'il d'autre chose que je suis censé savoir ?

- Je ... je ne pense pas pour le moment.

Maintenant, Kenric, ce n'est pas seulement que Oralie que je dois protéger. Deux âmes et un énorme secret. Combien de temps avant que tout le découvre ? Je donne quelques mois. . . Surtout si Oralie demeure un moment absente au conseil pour accoucher. Je vais devoir trouver une excuse que personne ne mettra en cause. Je dois vite trouver.

- Et .. .Tu sais si c'est une fille ou un garçon ? demandais-je.

- Je . . .Je n'ai pas voulu savoir. . .

- Tu auras la surprise.

Elle acquiesce.

- S'il y a le moindre problème, Oralie. . .De jour comme de nuit, hèle moi, j'essaierai de t'aider.

-Merci . . .

- Nous ferions mieux d'aller dormir. . .Tu es épuisée, et ce n'est pas bon pour toi et le bébé.

- Je sais. . . Mais je n'y parviens pas et je ne peux pas prendre de somnifère. . .

- Essaie quand même. Sinon nous trouverons bien une solution. lui assurais-je.