Chapitre 16: Answers

PDV Bronte

Trois jours sont passés. Velia évite toute conversation avec moi.

-Bronte, il va falloir que tu m'expliques ce qu'il s'est passé avec Velia. Dit Terik. Parce que sont comportement est des plus étranges quand vous êtes dans la même pièce.

-Ne t'en mêle pas Terik. Il n'y a pas besoin d'empirer la situation. J'ai juste parler d'un sujet qui est apparemment une corde sensible. déclarais-je tout en continuant d'arpenter les longs couloirs du palais avec une boite que je ramène aux archives.

- De toute façon, j'aurais le fin mot de l'histoire.

-Je te le déconseille si tu ne veux pas t'attirer les foudres de Velia.

-De quoi, parlez-vous ? demande Ramira qui venait de s'éclipser devant nous.

-Ramira, combien de fois faudra-t-il te le dire? arrête d'apparaître comme cela ! On va finir par avoir une crise cardiaque.

-Toujours à exagérer, mon cher Terik.

- Ne changeons pas de sujet, que se passe t-il avec Velia.

-Rien. Répondis-je, il ne se passe rien.

-ça n'a pas l'air. Qu'est ce que tu as encore dit qu'il ne fallait pas, Bronte ?

-Comme je l'ai déjà dit à Terik, c'est une corde sensible que j'ai évoquée. Ça ne sert à rien d'insister auprès de moi, je ne vous dirais rien . Et n'allez pas harceler Velia. Cela n'en vaut pas la peine non plus. Déclarais-je en entrant dans les archives. Je transmet le carton à un gardien qui s'empresse de me saluer avant de s'engouffrer dans le dédale d'étagère.

- Peu importe ce que tu as dit, Bronte, tu devrais parler à Velia et t'excuser. Nous n'avons pas besoin d'autres litiges entre nous en ce moment, tu ne crois pas ? réplique Ramira.

- Je compte bien m'excuser. Mais quand elle arrêtera de m'éviter.

Mon transmetteur sonna. Je remarque que c'est le cygne noir. Je replace mon transmetteur dans ma poche.

-Tu ne réponds pas Bronte ? demande Ramira.

-C'est un appel personnel, je rappellerais. mentis je.

-Bien, je vous laisse, j'ai à faire. Ramira s'en va.

Je m'empresse de sortir mon transmetteur.

-C'est le cygne noir. Dis-je à Terik.

Nous entrons dans une pièce déserte. Je décroche. M.Forkle apparaît dans l'écran.

- Conseillers, nous salue t-il.

- Des nouvelles ?

-Plutôt bonnes. Oralie vient de se réveiller, Il y a une heure. Selon notre médecin, il lui faut un peu plus d'une semaine et demi pour qu'elle se rétablisse correctement. Elle a encore de la fièvre et sa fracture est plutôt grave.

- Bien.

- Vous souhaitez peut-être la voir. Dit M.Forkle.

- Oui. dit Terik à ma place. J'acquiesce moi aussi.

- Nous vous enverrons un agent. Dit M.Forkle.

- Je vais prévenir Velia avant toute chose. Je suppose qu'elle voudrait voir Oralie.

-Nous organisons l'entrevue pour demain. Si cela vous convient. Demain matin.

-Ce sera parfait.

Il raccroche.

-Devrions-nous le dire aux autres ?

-Sûrement pas. En revanche je pense qu'elle serait heureuse de voir sa fille.

-Je vais le dire à Alethia.

-Et moi à Velia, si elle veut bien me parler.

- Si tu veux je le fais à ta place.

-Non ça ira.

Nos chemins se séparent. Je crois que Velia est chez elle à cette heure si. Je mets quelques minutes à arriver chez elle.

Je sonne à sa porte. Un gnome m'ouvre. Il me salue.

- Si vous cherchez la conseillère Velia, elle est sortie.

-Savez vous où puis je la trouver ?

-Surement dans la roseraie.

-Bien merci.

Je me dirige vers le grand jardin botanique. C'est un bel endroit, toutes les plantes du monde s'y trouvent, ce jardin est à l'effigie du sanctuaire. Nous avons dû le créer à cause des déforestations et de l'urbanisation liés aux humains, pour protéger les beautés de ce monde.

Comme me l'avait indiqué le gnome, je trouve Velia au beau milieu des roses. Elle semble complètement ailleurs, préparant quelque chose dans un récipient. Elle broie des ronces et des pétales qu'elle mélange à de l'eau. Je vois une gnome assise non loin d'elle. Elle semble blessée. Velia finie sa potion et s'approche de la gnome, elle lui fait avaler le contenu du récipient .

- ça devrait vite passer, à présent.

-Merci, conseillère. Je me sens déjà beaucoup mieux.

Velia lui sourit, un joli sourire franc. La gnome exquise une révérence et disparaît. Je m'approche.

- Bonjour Velia.

Elle sursaute, elle rattrape de justesse le récipient.

- Tu m'as fait peur ! s'exclame-t-elle.

-Je suis désolé. . . Je ne savais pas que tu faisais des médicaments pour les gnomes.

-Tu ignores beaucoup de choses sur moi.

Elle range ses affaires. Et s'apprête à partir.

-Je dois te parler Velia. A propos d'Oralie.

Elle s'arrête et se tourne vers moi.

- Le cygne noir vient de me héler. Ils vont venir demain matin, pour nous emmener près d'Oralie. Elle s'est réveillée aujourd'hui. Elle a de la fièvre et une fracture pas très belle.

-Elle doit souffrir... Dit elle.

- Tu vas venir avec nous ?

-Bien sûr.

- Je dois y aller. Elle prend le même chemin que la gnome.

-Je suis désolé. Dis-je alors, d'avoir insisté.

Elle s'arrête, elle serre la bandoulière de son sac.

- C'est moi qui suis désolée. De mon comportement envers toi. Dit-elle en se tournant de nouveau vers moi.

- C'est surtout la mienne.

- Il y a des choses douloureuses. Et j'ai du mal à en parler.

Il y eut un silence.

-Cette date. . .C'est celle de sa mort. Il n'avait que deux jours. La vie est injuste n'est ce pas ? Un jour nous gagnons quelque chose, le lendemain, la vie nous l'arrache.

-Je. . .

- Tu ne le savais pas. . . Comme personne ne le sait. Il y a des histoires comme ça. Qui ne mérite pas d'être écouté.

- Toute histoire mérite d'être écoutée.

Elle émet un petit sourire.

- Ce n'est pas l'avis de tout le monde.

- Peut être qu'on ne t'a pas assez écouté jusqu'à présent. Mais moi je suis là. . . je veux t'écouter.

-Vraiment ?

J'acquiesce.

Elle vient s'asseoir sur un banc de pierre.

Je la rejoins.

- Il y a tant à dire. C'est loin d'être un conte de fée.

-Je m'en doute.

Elle reste silencieuse en cherchant ses mots.

- Mes parents étaient extrêmement conservateurs... par conséquent j'ai été mariée assez jeune. On ne m'a pas laissé le choix.

-Un mariage forcé ?

- Oui. J'avais à peine 20 ans... à la sortie de Foxfire. J'aimais beaucoup mon mari... lui aussi enfin au début. Je peux pas dire que c'était un mariage heureux. On se voyait pas beaucoup en plus... J'étais médecin et lui émissaire à un poste élevé. Enfin. . .Ce n'est pas l'histoire. Peut-être une cinquantaine d'années se sont écoulées, avant qu'un petit miracle de la vie ne se produise. Je me suis sentie tellement heureuse. Pouvoir sentir cette vie.. .

Machinalement elle pose ses mains sur son ventre.

-Mon époux n'a pas eu la même réaction que moi. . .Je n'ai jamais compris exactement ce qu'il avait ressenti quand je lui avais annoncé. Il a été distant de moi, durant toute la grossesse. Il ne revenait qu'une fois par semaine. . .Je savais qu'il était pris par les missions du conseil. Mais je soupçonnais qu'il y avait quelque chose derrière son absence.

J'ai compris son sous entendu. Il la trompait. . . Quel genre d'homme était t-il ? Velia est une femme formidable.

- J'étais heureuse. D'avoir un enfant. Je les aime tellement. Mais bien vite je me suis rendue compte que quelque chose n'allait pas. J'avais des douleurs intenses le dernier mois de grossesse. J'avais raison. . . La naissance a été très dure. Ce qui est rare. Je me souviens parfaitement du regard du médecin quand il m'a donné mon enfant. Et c'est parole effroyable. "C'est un miracle s'il survit à la nuit". Il était petit, trop faible. . .atteint d'une malformation pulmonaire.

Elle sèche d'un revers de main une larme.

- Arlo. . .J'ai décidé de l'appeler Arlo, et j'avais eu l'espoir de le voir survivre. . .Il était si adorable. Il avait les yeux, de petits cheveux bruns . Les heures qui ont suivi ont été les plus terribles. . . Il souffrait affreusement, je ne pouvais rien faire pour atténuer ses douleurs. Je voulais qu'il vive. Mais, je voulais aussi que ses souffrances s'agrègent. Il est mort deux jours à peine, après sa naissance, ce 4 décembre 1063, au petit matin. Dans mes bras. . . J'étais seule. Désespérée. . .Brisée. Je suis tombée dans une sorte de profonde dépression. J'avais atteint le plus bas. Jamais je ne m'étais sentie aussi bas. Mon époux avait assisté à sa plantation avant de disparaître complètement. On m'a appris sa mort dans une mission à peine deux mois après la mort d'Arlo. . . Quant à ma famille, je ne peux pas dire qu'elle me soutenait vraiment. J'étais seule face à mes pertes. Mon élection au conseil m'a permis de sortir de ce cycle infernal. De m'occuper. Mais je n'ai jamais oublié. Et à chaque nouveau né que je vois . . .Je vois mon fils.

Je sors un tissu propre de ma poche et le lui donne. Elle aspect le tissu et essuis ses larmes.

- Je suis désolé, Velia.

Je pose une main sur son épaule. Les yeux piqués de larmes.

-Merci. . . Dit elle en se redressant et se jetant à mon cou.

Je lui rends son geste surpris, ne sachant comment réagir.

-Merci de m'avoir écouté. . .

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