Prologue : Est-ce la fin ?
— Hermann, je... j'ai peur ! lui avoua-t-elle finalement.
Cet aveu de Keyra le désarçonna. Lui aussi avait peur au fond mais le fait qu'elle soit à ses côtés dans ce moment si difficile lui redonnait du courage. Il prit ses mains entre les siennes et les posa contre son torse, du côté de son cœur.
— Tu me fais confiance n'est-ce pas ? lui demanda-t-il d'une voix qui se voulait douce et apaisante.
— Toujours ! répondit-elle en lui souriant.
— Alors crois-moi, nous allons nous en sortir cette fois tous les deux ensemble, tu verras. Viens par là !
Il l'attira à lui et la serra très fort.
— Tout ira bien, je te le promets ! ajouta-t-il avant de l'embrasser sur le front. Allez, on y va !
Ils se séparèrent, mais Hermann conserva la main de Keyra dans la sienne et ils sortirent tous les deux du bâtiment pour prendre la poudre d'escampette. Ils avaient à peine avancé, que des bruits de moteur se firent déjà entendre. Ils n'avaient pas perdu de temps pour les traquer. Le contact avait été rompu entre Keyra et son équipe. Hermann et elle étaient dans de beaux draps.
Keyra commençait à être à bout de souffle. De plus, une grosse boule oppressait sa poitrine. Elle avait un mauvais pressentiment. Toute cette histoire ne se finirait pas du tout bien. Elle le sentait. Ça faisait longtemps qu'Hermann et elle couraient pour sauver leur peau. Malgré sa volonté à avancer, Keyra fut obligée de s'arrêter un instant. Son cœur ne pouvait plus le supporter. Et puis ça aurait été mauvais pour le petit être qui grandissait au fil des jours en son sein. Hermann s'arrêta dès l'instant où elle lâcha sa main.
— Keyra ? Ça va ?
— Je n'en peux plus, Hermann. Je suis fatiguée mais, il faut bien qu'on avance ! S'ils nous trouvent, ça sera de ma faute.
Ses larmes avaient commencé à rouler sur sa joue suite à son dernier aveu. Hermann se rapprocha d'elle, prit son visage entre ses mains et les essuya d'un coup. Il releva son menton pour qu'elle puisse le regarder dans les yeux.
— Hey, tu n'as pas à t'en faire. Nous allons nous en sortir crois-moi. Je suis là ! Nous allons y arriver.
À peine avait-il fini sa phrase qu'il sentit les lèvres de Keyra contre les siennes. Il resserra ses bras autour d'elle et répondit à son baiser. Même si le moment était mal choisi, ils avaient tous les deux besoin de cet instant pour oublier tout ce qu'ils avaient traversé ces derniers jours et aussi toute cette pression qui était devenue leur quotidien.
— Comme c'est touchant ! J'en coulerais même des larmes, fit une voix qu'ils ne reconnaissaient que trop bien dans leur dos.
Le couple se sépara et se rendit compte qu'ils avaient été encerclés par Al et ses hommes. Tous étaient de noir vêtu ainsi qu'Elle. Al Phonso adressa un signe de la tête et en moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, Keyra se retrouva entre les mains d'un de ses hommes sans qu'Herman ne puisse faire quelque chose. Le sang de ce dernier bouillonnait dans son corps lorsqu'il vit que l'individu menaçait Keyra, sa Keyra avec un couteau.
— Qu'est-ce que tu veux de moi au juste ?
— Rien du tout ! répondit Al sur un ton moqueur. Enfin si ! Je veux que tu signes ces papiers.
— Et pourquoi le ferais-je ?
— Pourquoi ? Tu me demandes pourquoi ? Tu sembles oublier que la vie de ta chère petite femme est en jeu.
— Je ne suis pas dupe ! Vous nous tuerez de toute façon. Alors, que je signe les papiers ou pas, cela ne fera aucune différence.
Al haussa les épaules un air désintéressé sur le visage et fit un signe de la main qui semblait vouloir dire vas-y. Instinctivement, Hermann jeta un coup d'œil à l'homme qui tenait Keyra en otage et vit qu'il exerçait une pression sur son cou avec le couteau. Du sang en sortait. Épouvanté par ce spectacle, Hermann n'eut pas d'autre choix que de céder, s'il ne voulait pas qu'on la tue sous ses yeux.
— Très bien ! Vous avez gagné. Je signerai ces fichus papiers. Mais avant, je veux que tu me promettes de la laisser en vie.
— Hermann non ne fais pas ça ! supplia Keyra.
— Si l'un de nous deux doit mourir, ce sera moi. Alors laisse-la partir, reprit Hermann sans tenir compte des propos de son épouse.
— Très bien ! Qu'il en soit ainsi. Tu sais, nous n'en serions pas là aujourd'hui si ta merveilleuse femme n'avait pas eu la brillante idée de brûler les papiers que mon associée t'avait fait signer ce jour-là.
— Je n'arrive pas à croire que tu nous aies trahis, dit Hermann en s'adressant à celle qui se tenait fièrement aux côtés de son ennemi.
— Trahis ? Tu délires ! Je n'ai jamais été de votre côté, répliqua-t-elle.
— Je ne comprends pas. Pourquoi est-ce que tu nous as fait ça ? Je croyais que tu étais mon amie, notre amie à tous les deux.
— Amie ! Amie ! Tu n'as que ce mot à la bouche. N'ais-je jamais été plus qu'une amie pour toi ?
— Je te considérais comme ma petite sœur ! s'écria-t-il.
— Mais je m'en fiche de ta fraternité ! Je n'en ai pas besoin. Depuis tout ce temps, je n'ai voulu qu'une seule chose de toi... que tu m'aimes comme moi je t'aime mais ça, tu n'as jamais été capable de le faire. Alors aujourd'hui tu vas le payer. Tu vas regretter de m'avoir ignorée durant toutes ces années.
— Tu délires complètement. Tu devrais penser à te faire soigner. Je te l'ai déjà dit la dernière fois, ce que tu ressens pour moi c'est de l'obsession, pas de l'amour.
Bien que Keyra ait toutes les raisons au monde de la détester, juste à cet instant elle ne pouvait pas s'empêcher de ressentir envers elle de la pitié. Aimer férocement une personne qui ne la considérait ni plus ni moins comme un membre de sa famille avait sûrement été blessant pour elle et c'était sans doute la raison qui l'avait poussée à en arriver à de telles extrémités. Et si elle aimait vraiment Hermann comme elle le prétendait, alors cet amour bien qu'insensé allait peut-être lui sauver la vie.
— Tu prétends aimer Hermann mais tu veux quand même le tuer ? L'amour ne désire-t-il pas le bonheur de l'être aimé ? C'est à moi que tu en veux alors tue-moi et laisse-le partir.
— Keyra qu'est-ce que tu fais ? la réprimanda Hermann. Tu es folle ou quoi ?
— Écoute, poursuivit Keyra, ignorant à son tour Hermann. Je suis une femme comme toi et naturellement, je comprends ce que tu ressens.
Elle se mit à rire avant de se tourner vers Keyra.
— Tu comprends ce que je ressens ? Tu n'as jamais été à ma place alors comment pourrais-tu comprendre ce que je ressens ? Sais-tu le nombre d'années que j'ai attendu pour qu'il me remarque ? Tout ça pour qu'il puisse tomber sous le charme de Chelsea, ensuite toi ! Il ne t'a fallu qu'un simple battement de cils pour le rendre dingue de toi alors que moi, malgré tous ces efforts fournis durant ces longues années, je n'ai jamais pu l'obtenir. Alors n'oses pas me dire que tu comprends ce que je ressens Keyra parce que ce n'est pas le cas. Et s'il ne peut pas être à moi, alors il ne sera à personne.
Keyra soupira. Elle commençait à être à court d'arguments mais elle n'avait plus le choix. Elle devait risquer le tout pour tout.
— Réfléchis-y, tenta-t-elle de nouveau. Si tu nous tues tous les deux, tu n'auras pas la chance de réaliser ton souhait. C'est moi que tu hais alors venge toi sur moi et ne lui fais pas de mal.
— Puisque c'est lui le problème, je le tue et on n'en parle plus, suggéra Al en chargeant son arme et la pointant sur le front du concerné.
— NON ! hurlèrent-elles en chœur.
Elle regarda son compagnon de crime les yeux suppliants. Ce dernier ayant compris ses intentions ordonna à Marc de l'emmener à la voiture.
— Al non ne fais pas ça ! lui criait-elle alors que Marc l'emmenait.
Il ne restait plus que Keyra, Hermann, Al et ses hommes.
— Je ne comprends vraiment pas ce qu'elles te trouvent, mais peu m'importe, ta dernière heure a sonné. Alors signe ces papiers et fais tes prières.
Hermann jeta un regard à Keyra qui semblait être le dernier. Les yeux larmoyants, celle-ci lui fit non de la tête, mais il ne tint pas compte de son avertissement. D'un air assuré, il prit le stylo qu'on lui tendait avant d'émarger les fichus documents.
— Tu m'auras été d'une grande aide. Maintenant, c'est à moi de te retourner l'ascenseur en t'aidant à rejoindre ta mère adorée.
L'arme déjà pointée sur le front d'Hermann, Al ouvrit le déclencheur en le regardant droit dans les yeux. Son index caressa la détente et un sourire sadique se dessina sur ses lèvres comme pour signifier à Hermann que bientôt, il ne serait plus.
De son côté, après avoir été enfermée dans la voiture, Elle cherchait désespérément un moyen de sortir. Connaissant Al depuis longtemps, elle savait très bien qu'il le tuerait aisément et sans remords tel le gangster qu'il était mais aussi pour se débarrasser de celui qu'il avait toujours considéré comme un rival. En effet, Elle n'était pas sans savoir les sentiments qu'il éprouvait à son égard mais à cause de ce qu'elle-même ressentait pour Hermann, elle ne les avait jamais vraiment acceptés. À peine avait-elle réussi à briser la vitre de la voiture que deux détonations se firent entendre.
Le temps se figea soudainement pour le triangle amoureux. Deux corps retombèrent lourdement à terre.
Les yeux larmoyants, ses pas la dirigèrent vers l'origine du bruit et elle fit le constat. Elle porta sa main à sa bouche. Al semblait tout aussi surpris qu'elle.
C'est donc à ça que ressemble la fin ? Tout semble s'être arrêté autour de moi. Un sourire sur ton visage est pour moi le plus beau cadeau sur terre. Quelle que soit la fin de notre histoire, je ne regrette absolument pas de t'avoir aimé et je remercie le ciel de t'avoir mis sur mon chemin ce jour-là.
Adieu et merci pour tout !
Un sourire fendit ses lèvres alors que ses yeux se fermaient lentement.
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1740 mots !
Hello les ami.e.s ! Ça va ?
Voili voilou c'est le fameux prologue ! 😊 Je sais que c'est pas trop long par rapport à ce que j'ai l'habitude d'écrire mais c'est un prologue après-tout.
Vous en avez pensé quoi ?
- Qu'est-ce qui a bien pu se passer selon vous ?
- C'est qui Elle ? Une petite idée ?
Du coup, j'attends vos réactions et vos com's. J'ai vraiment besoin de savoir si ma plume s'est améliorée depuis le temps 😅.
Bonne journée/ soirée
Kiss Kiss 💓💓💓
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