Chapitre 7 Partie 3/3: Pas besoin de vous.
Chapitre 7 Partie 3/3 : Pas besoin de vous
Trois jours avaient passés depuis l'incident du vol et des rumeurs commençaient à aller de bon train. Malgré le fait que monsieur Mensah ait demandé à ce que la nouvelle du vol ne s'ébruite pas, quelqu'un parmi le personnel par on ne sait quel miracle avait fait passer le mot selon laquelle Keyra était celle qui avait orchestré le vol des échantillons et des croquis puisqu'elle avait subitement disparue depuis cet incident, ignorant qu'Alicia était sa propre sœur. Cette nouvelle s'était rapidement propagée parmi les employés comme une traînée de poudre et était devenu le sujet principal de leurs conversations. Certains allaient même jusqu'à dire qu'elle avait tenté de séduire son patron pour mieux le duper. Maintenant que son plan avait réussi, elle était juste partie sans aucune autre forme de procès. Monsieur Mensah n'avait pas fait d'annonce quant à sa soudaine absence, ce qui les confortait dans leurs pensées.
Étant donné que Keyra s'était rétablie, elle se rendit donc à son travail. Elle avait bien profité de ses trois jours de repos complet pour se reposer. À présent, elle se sentait d'aplomb pour tenir la cadence. Alicia lui avait appris que les échantillons de la nouvelle collection avait été eux aussi dérobés. Cela revenait à dire qu'en plus des croquis et de l'argent, ils visaient aussi les échantillons. Bon l'argent ne faisait sûrement pas partir de leur objectif puisqu'elle le lui avait remis le même soir. La première pensée qui lui était venue à l'esprit lorsque son patron lui avait appris que l'argent avait été dérobé aussi, c'était que cet argent portait malheur. Mais comment pourrait-il en être autrement ? C'était en grosse partie l'indemnité que monsieur Achi avait été forcé de remettre à Alicia après qu'il ai tenté d'abuser d'elle. Heureusement qu'Alicia semblait avoir effacé cet événement de son esprit, ou alors tout comme elle, elle faisait semblant que cela ne l'avait pas affectée d'un poil.
La liste des personnes corrompus par KHAMA Fashion était depuis peu entre les mains de monsieur Mensah. Sur la liste, les noms et prénoms des personnes concernées ainsi que leurs postes respectifs était consigné avec une exacte précision. Ils étaient en tout une vingtaine. Vingt corrompus, vingt Judas, vingt hommes avides d'argent. Des gens comme eux, l'agence pouvait bien s'en passer. Il devait s'en débarrasser au plus vite mais sans éveiller les soupçons. Tâche qui s'annonçait un peu difficile étant donné qu'ils étaient répartis dans à peu près tout le système hiérarchique. Du simple portier jusqu'au plus hauts gradés de l'agence. Cette fois, KHAMA Fashion s'était donné du mal pour pouvoir mieux infiltrer leur locaux. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était cet acharnement sur l'agence alors qu'ils n'étaient pas leurs seuls concurrents dans ce domaine d'activité.
Lorsque Keyra mit pied à l'agence, elle salua comme à son habitude mademoiselle Vianney qui était devenue comme une amie pour elle et se dirigeait vers le bureau de son patron lorsqu'elle entendit les autres employés chuchoter entre eux, tout en la fixant. Avait-elle mis ses habits de travers ? Keyra se vérifia et vit qu'ils étaient normaux. Mais alors, pourquoi la dévisageaient-ils ainsi ? Elle devait savoir. Keyra descendit les marches de l'escalier et retourna vers eux.
— Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi vous me regardez comme ça ? J'ai quelque chose sur le visage ? demanda-t-elle.
— Tu n'as vraiment aucun toupet hein, revenir ici après ce que tu as fait. Ce n'est pas très intelligent de ta part, lança un individu parmi les employés.
Keyra tiqua. De quoi parlait-il ?
— Qu'est-ce que j'ai fait ? s'enquit-elle le plus calmement possible.
— Arrête de feindre. Tout le monde sait que c'est toi qui a volé les échantillons pour le lancement de la nouvelle collection. Tu as l'air innocente, mais qui sait ce qui se cache derrière ce visage ?
Keyra fut choquée d'entendre ce qu'ils disaient tous sur elle. Ça n'avait aucun sens. Quelqu'un cherchait de toute évidence à la piéger. Elle se souvint alors des paroles de son patron lorsqu'ils étaient enfermés.
— Oui c'est vrai, renchérit un autre sans qu'elle n'ait eu le temps de réagir, elle a tellement bien joué que même le patron a été pris dans ses filets.
Les autres éclatèrent de rire à la suite de ce que l'autre venait de dire, à l'exception de mademoiselle Vianney. Keyra avança vers celui qui venait de parler.
— C'est quoi votre nom ?
— Qu'est-ce qu'une catin comme toi va faire avec mon nom ? Ah, à moins que tu ne veuilles m'aguicher comme tu l'as fait avec le patron, proclama-t-il sûr de lui en riant comme s'il venait de dire quelque chose de drôle.
Devant l'air surpris de Keyra, il rajouta.
— Nous avons tous eu de la difficulté à intégrer M. Design parce que monsieur Mensah est quelqu'un d'exigent. Mais toi tu débarques ici et hop, tu es embauchée qui plus est au poste d'assistante personnelle, dit-il le sourire aux lèvres en insistant sur le dernier mot.
— Un poste qui veut tout dire ! lança celui qui avait pris la parole en premier.
— Avoue, c'est bien parce que tu as fait du bon boulot avec lui n'est-ce pas ? continua-t-il, encouragé par ses collègues. N'essaie pas de nier. Sandrine vous a vu dans une position plutôt plaisante et il avait même l'air fâché parce qu'elle avait interrompu leur petites affaires. Tant qu'on y est, tu pourrais me rendre un service de ce genre ? Mon soldat est en manque depuis quelques temps, ajouta-t-il en s'avançant vers elle.
Qu'est-ce que Sandrine avait raconté comme bêtise ? Ils n'avaient pas... ils n'avaient jamais... . Une minute, il parlait de la fois où elle était partie à la rencontre de monsieur Enoh sans la permission de son patron. Tout ce qu'il disait sortait carrément de son contexte. Sandrine avait dû mal interprété ce qu'elle avait vue ce jour-là. Mais vu la proximité de leurs corps, n'importe qui d'autre aurait pu penser la même chose. Choquée par ce qu'elle venait d'entendre, Keyra était restée plantée sur place. Des évènements douloureux lui revinrent subitement en mémoire. Sa vue se brouilla et ses mains devinrent moites. Ça recommençait. Encore une fois. Pourquoi s'acharnaient-t-ils autant sur elle ? Elle sortit de sa torpeur lorsqu'elle sentit la main froide de cette pourriture posée sur sa joue. Réagir ou répliquer ? Keyra n'en avait pas la force. Elle était comme dans un état second.
Celui qui avait posé sa main sur sa joue sentit quelqu'un lui tapoter l'épaule. Il n'eut pas le temps de bien se retourner pour faire face à la personne qu'il reçut un violent coup de poing dans le visage, le faisant tomber à la renverse. Du sang coula de son nez. Monsieur Mensah était là, le regard menaçant. Derrière lui, Angela et Alice. Cette dernière se dirigea vers Keyra et passa sa main autour de ses épaules comme pour essayer de la réconforter tandis que Angela leur adressait un regard réprobateur.
— Quelqu'un d'autre veut rajouter quelque chose ? demanda-t-il en les fixant durement.
Aucune réponse parmi eux. Il réitéra sa question mais personne n'osa prononcer un seul mot. Déjà qu'il leur faisait assez peur juste dans son état normal, alors le voyant si en colère, ils n'osaient rien dire et préféraient garder le silence.
— Quand c'est pour lui cracher du venin, ça fait la grande gueule mais quand il s'agit de me confronter, ça se dégonfle. Que les choses soient bien claires, en deux mois Keyra a apporté bien plus à l'agence que vous qui travaillez ici depuis sa création. Alors si j'entends quelqu'un lui parler de cette manière, il pourra commencer à chercher du travail ailleurs comme ces deux-là et cette Sandrine.
Les concernés affichèrent des têtes d'enterrement à l'entente de cette nouvelle. Mais monsieur Mensah ne se démontait pas pour autant.
— Si c'est pour colporter des ragots ou rire de vos collègues, l'agence n'a pas besoin de vous. D'ailleurs, il va y avoir une réforme chez tout le personnel. Il me semble que j'ai fait de mauvais choix lorsque je vous embauchais, mais tout ça va s'arranger très vite.
Même si la situation n'était pas prévue, monsieur Mensah comptait bien s'en servir pour se débarrasser de ses gêneurs incontournables. Ainsi il ferait d'une pierre deux coups. Oscar lui avait dit que s'il devait se débarrasser d'eux, il devait au moins laisser deux en qui il pourrait faire confiance pour ne pas attirer la méfiance de ses concurrents. Et même si ce choix s'annonçait un peu risqué, il n'avait pas d'autres alternatives s'il voulait démasquer le responsable de tout ce désordre dans son entreprise. Voyant qu'ils étaient restés cloués sur place affichant toujours des têtes d'enterrement, monsieur Mensah les somma de retourner à leurs postes respectifs. Les deux personnes dont il venait de se débarrasser faisait parti du groupe d'espion. Le premier répondant au nom de Sangaré Yatiango et l'autre au nom de Méïté Félix. Il ne lui restait plus qu'à retirer les seize restants et convaincre à tout prix les deux qu'ils laisseraient selon le choix d'Oscar. Ce n'était pas comme s'il lui faisait vraiment confiance sur ce coup mais il n'avait pas d'autres moyens pour le moment.
Pendant que les autres employés retournaient à leurs postes, il se tourna vers Keyra et lui ordonna de le suivre en montant les escaliers mais elle resta immobile. Voyant qu'elle n'avait pas bougé d'un millimètre, Hermann revint vers elle et l'attrapa par le poignet.
— Je t'ai dit de me suivre ! dit-il en exerçant une légère pression sur son poignet avant de se diriger vers les ascenseurs, forçant ainsi Keyra à avancer.
— Lâchez-moi ! murmurait-elle.
Hermann lui lâcha la main dès qu'ils entrèrent dans l'ascenseur. Les portes se refermèrent avant qu'elle n'ait eu le temps de redescendre. Il porta un regard curieux sur elle. Keyra s'était mise à l'arrière en position accroupie dans l'angle de la cage métallique tout en essayant de maîtriser sa respiration qui se faisait de plus en plus saccadée, murmurant des paroles inaudibles. Keyra se précipita à l'extérieur de l'ascenseur dès qu'ils arrivèrent à destination sans que monsieur Mensah n'ait eu le temps de comprendre la situation et se dirigea vers le bureau de celui-ci.
— Pourquoi tu ne t'es pas défendue ? lui reprocha-t-il en entrant à son tour, prenant soin de refermer la porte derrière lui.
Seul le bruit du silence lui répondit. Monsieur Mensah s'approcha d'elle et découvrit avec étonnement des larmes qui coulaient le long de ses joues alors que ses yeux semblaient livides. Ses lèvres bougeaient mais aucun son ne sortait de sa bouche. C'était la première fois qu'il la voyait ainsi. Au vu de ses larmes, il ressentit une boule oppressante dans sa poitrine. Ce n'était pas la première fois qu'il la voyait pleurer mais étrangement, il se sentait mal cette fois-ci, comme s'il ressentait ce qui la chagrinait. Monsieur Mensah secoua sa tête pour tenter d'ôter cette idée saugrenue de son esprit et s'approcha d'elle.
— Hey, tu vas bien ? demanda-t-il sur un ton doucereux en s'agenouillant pour être à son niveau.
— Simon, aide-moi, l'entendit-elle chuchoter.
Encore ce fameux Simon. Elle devait terriblement tenir à lui pour avoir son prénom à la bouche à chaque instant. Il posa sa main sur la sienne et tenta de lui parler mais Keyra la retira vivement en se levant d'un bond.
— Ne m'approchez pas ! lui somma-t-elle en agitant son index devant elle en guise de menace. Vous m'entendez ? Restez loin de moi.
— Qu'est-ce qui te prends ? demanda-t-il plus que surpris par son attitude. Est-ce que tu vas bien ?
Toujours à distance de lui, Keyra essuya ses larmes et s'efforça de prendre un air digne.
— Je vais bien, mais je n'avais pas besoin de vous ni de votre aide, lui dit-elle sans détour.
Qu'est-ce qui venait de se passer là ? Complètement sonné par ce changement radical d'attitude, monsieur Mensah s'énerva sur le champ. En deux temps trois mouvements, il se retrouva devant elle et la plaqua contre le mur, les mains de part et d'autres de son visage faisant fi de ses gémissements de douleurs.
— C'est comme cela que tu me remercies de t'avoir aidé ? reprit-il, les dents serrées.
— Je ne vous ai pas demandé votre aide à ce que je sache. Et puis, vous les reprochez de me faire du mal alors que vous êtes bien pire qu'eux. Donc que ce soit eux ou vous, je n'y vois aucune différence.
Il lâcha ses mains et recula, lui laissant un peu d'espace. Elle avait raison, absolument raison sur toute la ligne. À aucun moment elle ne lui avait demandé de l'aide. Mais pourtant, il avait ressenti ce besoin de l'aider. C'était juste plus fort que lui. Qu'est-ce qu'il lui arrivait ces jours-ci ? D'abord à l'hôpital, et maintenant ici. Hermann pris sa veste et sortit du bureau. Il avait besoin de prendre un peu d'air.
Keyra retourna s'asseoir après le départ furtif de son patron et tenta de retrouver ses esprits. Alice fit irruption dans le bureau après qu'elle ait essuyé ses larmes suivit d'Angela.
— Ne les écoutes pas Keyra. Nous savons très bien que tu n'as aucune raison de faire cela. Hormis le fait que ce soit ta sœur qui ait dessiné ces croquis, tu t'es saignée pour tenter de remettre l'agence sur un bon pied, lui dit Angela pour la réconforter à sa manière.
— Et quant à la manière dont Hermann t'a embauchée, je sais que c'est parce qu'il a vu tes potentialités, compléta Alice.
Keyra se mit à rire en entendant la phrase de son amie.
— Excuse-moi Alice, mais si monsieur Mensah m'a embauchée ici, ce n'est pas parce qu'il a vu mes potentialités, mais pour se venger de ce que je lui ai dit, clarifia-t-elle.
Devant leurs airs déconfits, Keyra ne perdit pas de temps et leur expliqua enfin sa rencontre avec celui qui était désormais son patron ainsi que les autres échanges qui ont suivi le premier.
— C'est donc pour ça qu'il t'avait fait venir ce jour-là malgré l'heure et le temps, s'exclama Angela.
— Tu le savais ? s'étonna Keyra.
— Oui. J'ai entendu ta voix ce jour-là et je lui ai demandé de te raccompagner.
— Ce qui explique son attitude suite à son appel.
— Vous m'expliquez ? Parce que je suis un peu perdue moi, interrompit Alice.
Angela lui expliqua brièvement ce qui s'était passé.
— Angela, Alice, vous êtes bien gentilles de me faire confiance et de vouloir m'aider mais je vous prierai de ne plus intervenir entre monsieur Mensah et moi. De toute façons, ma présence chez M. Design est provisoire. J'attends juste que le concours arrive et qu'Alicia le gagne pour poser ma démission. Je suppose que d'ici-là les nouveaux projets pour M. Design auront déjà été terminés, leur annonça-t-elle sur un ton déterminé.
— Et si ce n'est pas le cas ? tenta Angela.
— Je partirais quand même. Je n'ai pas prévu de m'éterniser ici, déclara Keyra fermement.
— Je comprends ta réaction, je crois que j'aurais fait pareil à ta place. Mais tu sais, il pourrait y avoir un radical retournement de situation, la prévint Angela en se levant pour sortir du bureau.
Alice la suivit après avoir adressé un sourire à son amie et s'être assurée qu'elle les rejoindrai pour déjeuner ce midi.
Peu importe ce qui arrivera, je partirai d'ici !
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2572 mots !
Hellooooo tout le monde, ça va chez vous ?
Ben quoi ? Vous avez vu la belle demoiselle en média et avez déjà deviné ? Eh ben c'est pas grave, je le dis quand même (ouep, suis chiante 😎). Bah la dame en média, elle s'appelle Yang Mi (encore une Yang XD) et c'est MON ACTRICE PRÉFÉRÉE DE TOUS LES TEMPS !!! Je l'adore trop, en plus c'est son anniversaire aujourd'hui 😊.
Bon bref, revenons-en au chapitre.
– Comment l'avez-vous trouvé ?
– Qu'est-ce qui est arrivé à Keyra ? Et pourquoi elle veut partir soudainement ?
On se retrouve le mardi pour le chapitre 8 😉, d'ici-là portez-vous bien et prenez soin de vous mes p'tits gamaches. I love youuuuuu so much. !
Kiss Kiss 😘😘😘
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