Chapitre 7 Partie 2/3 : Agent double !
Chapitre 7 Partie 2/3 : Agent double.
— Mon collier ! Je... je ne le retrouve plus, paniqua la jeune fille.
— Essaie de te calmer. Il a sûrement dû tomber quelque part ici. On va le retr...
Monsieur Mensah n'eût pas le temps de terminer sa phrase car prise d'un soudain vertige, son assistante s'était évanouie.
— Keyra !
Seul Dieu savait à quel point elle tenait à son précieux collier. Mais elle était aussi affaiblie à cause de la faim, raison pour laquelle elle s'était évanouie. Monsieur Mensah s'approcha d'elle et lui tapota les joues, répétant son prénom. Voyant qu'elle ne réagissait pas, il se saisit de sa bouteille d'eau et aspergea son visage dans l'espoir de la réveiller mais rien n'y fit. Hermann la souleva de terre, songeant à l'emmener à l'infirmerie. La réalité le frappa en plein fouet sur le visage lorsqu'il se rappela qu'ils étaient enfermés. Shit ! Il devait appeler quelqu'un sur le champ. Il fallait emmener Keyra à l'hôpital, c'était urgent. Monsieur Mensah prit son téléphone et composa le premier numéro qui lui vint en tête.
Profondément endormi ou plutôt rêvant à celle qui occupait ses pensées depuis deux mois déjà, André Mensah n'entendait pas le téléphone qui crépitait à plusieurs reprises à son chevet.
Hermann réessaya de nouveau mais l'appareil sonnait toujours sans que jamais on y réponde. Il passa sa main sur sa tête et jeta un coup d'œil à Keyra étendue dans le sofa, les yeux clos. Il fallait trouver une solution. Ils ne pouvaient pas rester ainsi. En plus, il ne supportait pas l'idée d'être enfermé dans son propre bureau. Et attendre jusqu'à l'heure officiel de l'ouverture de l'agence pour qu'ils soient enfin libérés était tout simplement impossible. Il fallait tenter le tout pour le tout.
Hermann se dirigea vers la porte. Il lui fallait l'ouvrir coûte que coûte. Après avoir pris son élan, il cogna la porte encore et encore ne se préoccupant pas des courbatures qu'il pourrait avoir. La porte ne cédait pas, mais il ne se décourageait pas pour autant. Il continua de cogner, chaque fois un peu plus. Le verrou commença à s'effriter. Reprenant courage et faisant fi de sa douleur à l'épaule, Hermann recula d'une dizaine de pas avant de foncer vers la porte. L'objet céda sous la pression. Un sourire de satisfaction se dessina alors sur le visage du dirigeant de M. Design. Il revint vers Keyra et la porta dans ses bras, en direction de la sortie.
Là aussi, la porte était verrouillée. Hermann la posa délicatement à même le sol le temps de trouver une solution. Cette porte-ci était en verre, impossible donc de l'ouvrir avec le même mode opératoire que l'autre. Réfléchissant à une solution, Hermann regardait partout à la fois dans l'espoir de trouver un objet assez lourd pour pouvoir briser le verre quand un objet sous le siège de mademoiselle Vianney attira son attention. Il s'en approcha et découvrit avec stupéfaction sa clé passe-partout. Bon une chose était sûre, ces voleurs étaient déjà partis. Mais dans ce cas, pourquoi vouloir se débarrasser de la clé dans l'agence même ? À moins qu'ils en aient fait un double auparavant. Et si la deuxième hypothèse était la bonne, c'est que ce n'était pas un simple vol mais il avait été prémédité. Dans ce cas, comment KHAMA Fashion aurait pu savoir qu'ils avaient de nouveaux croquis pour le lancement de la gamme Kids ? À moins qu'ils n'aient d'espions placés au sein de l'agence.
Hermann décida de reporter ses interrogations à plus tard et se saisit de la clé pour ouvrir la porte. Les deux vigiles qu'il avait vu inconscients dehors quand ils étaient venus la première fois n'étaient plus là. Seraient-ils des complices ? Peu importe, il découvrirait la vérité sur ce vol tôt ou tard. Hermann se dirigea vers le parking avec peu d'espoir mais vit sa voiture. Rassuré, il alluma le moteur et le chauffa un peu puis vint se garer devant l'agence. Il en descendit et ouvrit la portière arrière. Une fois fait, Hermann rentra de nouveau dans l'agence et souleva Keyra qu'il avait laissé à même le sol et l'installa dans le siège passager. Après avoir refermé les portes de l'agence, il démarra la voiture en direction de l'hôpital.
André qui s'était subitement réveillé au milieu de la nuit s'apprêtait à se rendormir quand il vit les nombreux appels en absence laissé par son cadet. Ce n'était pas le genre d'Hermann d'appeler les autres en pleine nuit. Il devait sûrement avoir quelques ennuis. Sans perdre plus de temps, il composa le numéro de son petit frère.
Hermann conduisait quand il entendit son téléphone vibrer. Il arrêta la voiture et brancha ses écouteurs pour pouvoir parler tout en conduisant. Quand ce fut fait, il décrocha l'appareil et remit la voiture en marche après avoir regardé Keyra. Elle était toujours inconsciente.
— Allô frangin, qu'est-ce qu'il se passe ?
— Il y a eu un vol à l'agence. Les croquis ont été dérobés, annonça le directeur de l'agence sur un ton grave.
— Quoi ? Comment c'est arrivé ? demanda André, surpris.
— Je t'expliquerais tout plus tard, maintenant je veux que tu appelles les parents de Keyra et que vous me rejoigniez à la clinique du docteur Niava.
Le docteur Niava était leur médecin de famille depuis de nombreuses années. C'est chez elle qu'ils allaient tous se faire soigner quand le besoin s'en faisait sentir.
— Keyra ? Qu'est-ce qu'elle à ?
— Elle a perdu connaissance, j'essaie de la réveiller mais rien à faire. Je suis actuellement en route pour l'hôpital.
— Elle s'est évanouie ? Une minute, vous étiez ensemble ?
— Bon sang André arrête de me poser toutes ces questions, je t'ai déjà dit que je t'expliquerai tout plus tard. Pour le moment prévient juste ses parents.
— Okay. Dans ce cas envoie-moi le numéro d'Alicia, suggéra André qui y vit une occasion de pouvoir parler à celle qu'il aimait quand bien même il se sentait désolé pour l'état de Keyra.
— Pourquoi ?
— Hermann, je ne me vois pas en train d'annoncer à des parents que leur fille ne se sent pas bien. Si je le dis à Alicia, elle saura comment leur faire part de cette nouvelle, se justifia André.
— C'est d'accord. Je t'enverrai un SMS contenant le numéro d'Alicia une fois que je serais arrivé à l'hôpital. Je ne peux pas me permettre de perdre plus de temps.
— Bien. On fait comme ça alors.
Hermann raccrocha le téléphone et se concentra de nouveau sur la route.
***
Keyra dans les bras, monsieur Mensah franchit les portes de l'hôpital et exigea que l'on s'occupe d'elle en toute urgence. Le docteur Niava l'ayant reconnu, elle accepta de s'occuper de son assistante. Ils l'administrèrent dans une chambre et le docteur put l'ausculter. Hermann lui avait déjà raconté ce qui s'était passé avant sa perte de connaissance. Après l'avoir auscultée, le docteur Niava se tourna vers Hermann et le rassura.
— Ne vous inquiétez pas. Elle va bien, elle était juste affaiblie à cause de la faim. Je viens de lui faire une injection. Je demanderais à l'infirmière de lui envoyer de la nourriture pour qu'elle puisse reprendre des forces à son réveil, l'informa le docteur Niava.
— Merci Docteur, répondit Hermann rassuré. Est-ce que je peux rester à son chevet ?
— Bien sûr. Ce serait bien qu'elle ait de la compagnie à son réveil, lui répondit-elle avant de sortir s'occuper d'autres patients qui l'attendaient.
Hermann envoya le texto contenant le numéro d'Alicia à son aîné avant de s'asseoir au chevet de Keyra. Elle était toujours inconsciente. Il soupira. Jamais il n'aurait crû qu'elle était si fragile et que lui, serait aussi inquiet à son sujet. Il avait vraiment eu peur quand elle s'était écroulée devant lui. Ça l'avait même surpris lui-même. Mais elle allait bien maintenant et c'est tout ce qui comptait.
Dès qu'il reçut le texto, André téléphona à Alicia pour l'informer de l'état de Keyra. Il eut un pincement au cœur quand elle lui répondit froidement. Il sentit dans sa voix qu'elle n'avait pas du tout envie de lui parler. Si c'était parce qu'il l'avait effrayée sans le vouloir le jour où ils s'étaient rencontrés, il s'était excusé sur le champ. En plus deux mois avaient passés, alors pourquoi il avait l'impression qu'elle lui en voulait encore ? Durant ces deux mois, il était souvent passé la voir à l'atelier mais elle faisait tout son possible pour l'éviter prétextant avoir besoin de concentration. Mais malgré tout, il ne se démontait pas. Il l'aimait sincèrement et ferait tout son possible pour obtenir son amour.
Ayant reçu l'information, Alicia se dépêcha de prévenir ses parents. Ceux-ci s'apprêtèrent et ils se mirent en route pour l'hôpital. Sur le chemin, Alicia repensa à sa conversation avec André. Elle reconnaissait qu'elle avait été un peu froide avec lui, comme toutes les autres fois où il était venu la voir jour pour jour à l'atelier. Ce n'était pas contre lui. Mais elle avait juste peur, peur de devoir revivre cette situation. Une fois c'était déjà suffisant. D'ailleurs, comment avait-il obtenu son numéro de téléphone ? Elle faisait tout son possible pour l'éloigner d'elle mais il semblait que cela produisait l'effet contraire sur lui. Plus elle tenait à s'éloigner de lui, et plus lui faisait de son mieux pour se rapprocher d'elle. Alicia soupira. Il fallait qu'André ne cherche plus à la voir. Si jamais elle le voyait la prochaine fois, elle mettrait les choses au clair avec lui.
— Simon... Simon, chuchota Keyra, les yeux toujours clos.
Hermann qui s'était assoupi entre-temps se réveilla en entendant sa voix. Il la vit agiter légèrement sa tête de gauche à droite, les sourcils froncés. Faisait-elle un cauchemar ? Hermann se leva pour aller appeler le médecin quand il sentit la main de Keyra sur la sienne. Ses lèvres bougèrent au moment où il se retourna vers elle.
— Simon, me laisse pas. M'abandonne pas toi aussi je t'en prie. Reste, reste avec moi Simon.
Elle ressera son emprise sur son bras. Des larmes naquirent au coin de ses yeux et roulèrent doucement vers ses oreilles, étant donné qu'elle était couchée.
— Simon !
Hermann s'approcha d'elle et essuya ses larmes. Il tenta de retirer sa main de celle de Keyra mais elle ressera encore plus son emprise. Un sourire se dessina sur le visage de monsieur Mensah.
Comment ça se fait qu'elle ait autant de force dans son sommeil ? s'interrogea-t-il, amusé.
Il posa sa main sur son front et caressa ses cheveux. Les lèvres de Keyra bougèrent de nouveau.
— Reste avec moi, ne t'en vas pas.
— Je suis là Keyra. Je n'irais nulle part. Je ne bougerai pas d'ici, répondit-il même s'il savait que ces mots ne lui étaient pas adressés.
Il continua à la caresser. Petit à petit, elle se calma. Enfant, sa mère faisait la même chose pour lui lorsqu'il faisait un cauchemar. Keyra tourna la tête vers lui et quelques mèches vinrent sur son visage. Il les replaça délicatement derrière son oreille. Puis avec le majeur et l'index plié, il caressa doucement sa joue. Un léger frisson parcouru le corps de la concernée, ce qui le fit sourire.
La porte d'entrée s'ouvrit brutalement, l'obligeant à retirer subitement ses mains de son visage comme s'il avait été pris en flagrant délit. André entra, suivit d'Alicia et trois autres personnes dont un homme en fauteuil roulant et deux femmes. Hermann retira doucement sa main de celle de Keyra et se leva pour se diriger vers eux.
— Bonjour monsieur, dit-il en tendant la main à l'homme qu'il supposait être le père de Keyra. Je suis Hermann Mensah, le patron de vos filles.
— Bonjour monsieur, répondit Jean-Yves, en lui serrant la main.
— Je vous en prie appelez-moi Hermann.
— Comment va-t-elle ? Qu'est-ce que le docteur a dit ? s'enquit la mère de Keyra.
— Elle va bien. Le docteur à dit qu'elle était juste affaiblie et qu'elle se sentira mieux à son réveil.
— Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda monsieur Tancey alors que les trois dames étaient déjà partis au chevet de Keyra.
André se tenait aux côtés de son frère.
— [...] Et puis elle s'est réveillée subitement en criant son prénom. Je lui ai demandé si ça allait et elle m'a dit oui. Mais quand elle a constaté que son collier avait disparu, elle a perdu connaissance. La suite, vous la connaissez, résuma Hermann.
— Ma pauvre chérie, murmura sa mère à son chevet. Tu penses encore à lui ? Tu n'as pas réussi à l'oublier en fait, constata-t-elle après avoir écouté les dires de monsieur Mensah.
— Bien, je crois que je vais vous laisser maintenant, déclara Hermann à l'endroit des parents de Keyra. André tu viens ?
Celui-ci jeta un coup d'œil à Alicia avant de suivre son frère hors de la salle.
— Tu voulais me voir ? demanda André à son cadet dès qu'il ferma la porte derrière lui.
— Oui. Comme je te l'ai dit plus tôt, il y a eu un cambriolage à l'agence et les croquis nous été dérobés. Je pense que tout ceci est en lien avec KHAMA Fashion.
— Tu as des preuves de ce que tu avances ?
— Non malheureusement. Mais je sais que ce sont eux. Quand tu iras à l'agence, préviens Angela de ce qui s'est passé et faites attention à ce que la nouvelle ne s'ébruite pas.
— Tu pars déjà ? Et Keyra ?
— Sa famille est là, elle n'a pas besoin de moi ici. Ne t'inquiètes pas, j'ai déjà réglé la facture de l'hôpital avant votre arrivée. Je ne pense pas que je viendrais à l'agence aujourd'hui. Je suis trop fatigué.
— Ça se comprend. À plus frangin, lui dit André.
— À plus, répondit Hermann avant de tourner les talons.
Sly aboya et sauta sur lui en agitant vigoureusement la queue dès qu'il entra dans sa chambre. Heureux de retrouver son animal de compagnie, Herman joua un moment avec lui avant d'aller prendre une douche.
Les jets d'eau qui coulaient le long de son corps ne faisaient qu'effleurer sa peau car ses pensées étaient essentiellement dirigées vers son assistante. Le docteur avait dit qu'elle s'était évanouie à cause de la faim mais il n'en était pas convaincu. Pour lui, sa perte de connaissance était lié à la disparition de sa chaîne et le fait qu'elle appelait sans cesse ce fameux Simon. D'ailleurs qui était-il ? Son frère ? Impossible. Il n'y avait que des filles dans leur famille. Son petit ami ? C'était possible. Il ne pouvait pas se mentir. Mis à part son côté enfantin, elle était très belle et intelligente. Ce serait donc normal qu'elle ait un petit ami. Un petit ami ! Sans qu'il ne sache pourquoi, le cœur d'Hermann se serra quand il évoqua cette possibilité. Mais il se rappela qu'elle ne l'avait pas juste appelé. C'était comme si elle le suppliait de rester à ses côtés. Si ça se trouvait, ils avaient rompus et elle avait très mal vécue leur séparation raison pour laquelle elle en faisait des cauchemars.
Ma pauvre chérie, tu penses encore à lui ? Tu n'as pas réussi à l'oublier en fait.
Les paroles de la mère de Keyra venait confirmer sa théorie. Simon était sûrement son ex. Il se sentit soudain plus léger et rassuré. Hermann coupa la douche et sortit de la salle, la serviette autour des reins. Sly s'était endormi sur son lit. Il s'habilla rapidement avant de plonger dans son lit. Dormir, il en avait grand besoin. Il ne lui fallu pas beaucoup de temps pour que ses yeux se ferment. La nuit n'était pas encore fini.
***
La énième sonnerie du téléphone le tira de son lourd sommeil. Ça faisait longtemps qu'il ne rêvait plus. Chaque fois qu'il fermait les yeux, c'était juste un grand noir qui s'affichait, rien de plus. Hermann tendit la main et appuya sur la touche décrocher.
— Allô ? dit-il d'une voix endormie.
La voix de sa sœur se fit entendre à l'autre bout du fil.
— Allô Hermann. Navrée de te déranger mais va falloir que tu viennes de suite à l'agence. Il n'y a pas que les croquis qui ont été volés mais aussi les échantillons de bijoux que l'usine nous avaient apportés. L'affaire est plus sérieuse qu'on ne le pensait.
— Ils ont l'intention de lancer nos produits avant notre lancement officiel. Les enfoirés, ils veulent nous faire passer pour des tricheurs alors que ce sont eux. J'arrive tout de suite !
Sa dernière parole à peine achevée que Hermann posa son téléphone sur son bureau avant de se diriger vers sa salle de bains. Il était dix heures quand il en ressortit. Pas le temps pour une séance sport aujourd'hui. Il enfila rapidement ses vêtements et prit sa sacoche avant de monter dans sa voiture, direction M. Design.
Hermann se dirigea directement vers le bureau de sa sœur dès qu'il arriva à l'agence. Des ferronniers s'occupaient de son bureau, sa porte et son tiroir étaient cassés. Elle lui expliqua que le vol n'avait été constaté que ce matin. Hermann lui expliqua en détail ce qui s'était passé pendant le temps où Keyra et lui étaient restés à l'agence et aussi la discussion qu'ils avaient entendus. Hermann demanda à voir les vidéos surveillance de l'agence. Comme il s'y attendait, certains éléments manquaient dans la vidéo. Et s'ils n'avaient pas été signalés, cela ne signifiait qu'une seule chose. Ce vol était planifié depuis un bon moment et ils avaient aussi soit de nombreux corrumpus au sein de l'agence, soit de nombreux infiltrés du camp adverse. Hermann demanda à voir le chef de la sécurité. Celui-ci arriva mais ne parvint pas à expliquer pourquoi il y avait des éléments manquants dans la vidéo. Il fut tout simplement congédié sans autre forme de procès. L'agence était sur un pied, ce n'était pas le moment de commettre des erreurs. Une seule petite erreur ne pourra être que fatale pour l'agence.
Énervé, Hermann se retira dans son bureau. Les ferronniers avaient déjà terminés et ils avaient fait du bon boulot en plus. Il essaya de recoller les morceaux pour vérifier s'il n'avait pas loupé quelque chose mais il lui était impossible de se concentrer. Mademoiselle Tancey occupait son esprit. Depuis leur rencontre jusqu'à sa récente perte de connaissance, tous les événements défilaient dans sa tête. Il revoyait son air en colère quand il l'avait éclaboussée, son visage surpris quand ils s'étaient revus pour la deuxième fois. Ses yeux brillants de malice lorsqu'elle lui avait apporté sa tasse de café hyper chaude et son air gênée et mal à l'aise quand il l'avait prise sur ses genoux étaient gravés dans ses pensées ainsi que son visage apeuré lorsqu'il avait approché son visage du sien. Il devait savoir si elle allait bien et si elle s'était déjà réveillée depuis le temps qu'il était parti. Hermann prit son téléphone et composa le numéro d'André. Ce dernier avait décidé de rester pour lui tenir compagnie mais surtout dans l'espoir de pouvoir parler à Alicia.
— Allô André comment est-ce qu'elle va ? Est-ce qu'elle va mieux ? s'enquit Hermann.
— Ne t'inquiètes pas mon frère. Elle s'est réveillée peu de temps après que tu sois parti. Elle va déjà mieux, l'informa André.
— Passe-lui le téléphone, je veux lui parler, exigea Hermann.
— Dans ce cas attends. Ne raccroche pas.
André se leva du siège sur lequel il était assis et se dirigea vers la chambre qui avait été assignée à Keyra. Il entra après avoir reçu l'autorisation d'entrer.
— Keyra téléphone pour toi, lui dit-il en lui tendant l'appareil.
Surprise, Keyra prit tout de même l'appareil et lui répondit.
— Comment tu te sens ? lui demanda Hermann alors qu'André lui avait clairement dit qu'elle se sentait bien.
— Je vais bien monsieur, répondit Keyra. Je pense que je vais sortir d'ici peu. Je pourrais vite reprendre le boulot.
— Ne t'inquiètes pas de ça. Du moment que tu vas bien, c'est l'essentiel. Tu n'as pas besoin de venir à l'agence. Je t'accorde trois jours pour te reposer. Alicia peut rester cette journée pour te tenir compagnie.
— Merci monsieur, répondit Keyra hautement surprise.
Rassuré du fait qu'elle aille bien, Hermann raccrocha le téléphone. Keyra rendit l'appareil à son propriétaire.
— Qu'est-ce qu'il y a ? lui demanda Alicia qui était à son chevet.
— Monsieur Mensah t'a donné la journée de libre. Et il m'a accordé trois jours pour mieux me reposer, annonça Keyra encore sous l'effet de la surprise.
— Tu vois ? Je t'avais dit qu'il y avait du bon en lui, la taquina Alicia.
— Ouais. C'est plutôt suspect je trouve, répliqua Keyra.
— Toi alors, tu es incorrigible, répondit Alicia en riant.
— Hé dis-moi, qu'est-ce qui se passe entre monsieur André et toi ?
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
— Oh arrête. J'ai suivi votre échange visuel tout à l'heure.
— Il n'y a rien de particulier. Juste que ton monsieur André n'arrête pas de me suivre depuis le jour où j'ai mis les pieds à l'agence.
— Tu lui as tapé dans l'oeil on dirait, lui souffla-t-elle en lui faisant un clin d'œil.
— Arrête de dire des bêtises Keyra, dit Alicia en replaçant ses cheveux derrière son oreille.
— Tu n'as toujours pas retrouvé le bracelet ? lui demanda Keyra en voyant le poignet gauche vide de sa sœur.
— Non. J'ai cherché partout mais je ne sais pas où je l'ai mis.
— C'est pas grave. Ça fait déjà deux mois, quelqu'un a sûrement dû le prendre. Alicia, j'ai soif. Tu peux demander à une infirmière de m'apporter un peu d'eau ?
— D'accord je reviens.
Alicia se leva et sortit de la chambre sous l'œil espiègle de Keyra. Elle avait bien vu le regard qu'André avait posé sur sa sœur. Il désirait lui parler mais elle cherchait toujours un moyen de l'éviter. Alicia se fit accoster par lui dès qu'elle ferma la porte.
— Je peux te parler Alicia ?
— Non désolée, je dois aller chercher une infirmière.
— Ça ne prendra qu'une minute. Je t'en prie.
— Bon d'accord, juste une minute.
— Merci. J'ai l'impression que tu cherches à m'éviter par tous les moyens. Écoute si c'est parce que je t'ai effrayée ce jour-là, c'était accidentel. Je voulais juste te parler.
— Il vaudrait mieux qu'on ne se reparle pas. Ce serait bénéfique pour tout le monde.
— Je suis d'accord mais à une condition. Je veux que tu dîne avec moi. Si après ça tu ne veux toujours pas me voir, alors je te laisserai tranquille pour de bon, proposa-t-il.
— Je... je vais y réfléchir, lança-t-elle juste pour pouvoir lui échapper.
De son côté, après qu'il ait raccroché le téléphone, quelqu'un vint frapper à sa porte. Hermann donna le feu vert et ladite personne entra dans le bureau. Monsieur Mensah le reconnut. C'était Oscar Belou, le technicien de surface qui était en charge de son bureau. Quand Hermann lui avait demander ce qui l'amenait, il ne s'attendait pas du tout à l'énorme révélation que ce dernier allait faire.
Oscar Belou sorti du bureau de son patron le cœur plus soulagé que jamais. Il n'avait plus à mentir. Il avait tout balancé, absolument tout. Que c'était lui qui avait fait un double de sa clé passe-partout, et qui avait informé ses autres supérieurs quand il avait vu les croquis d'Alicia dans le bureau. Il était leur informateur personnel. Oscar avait tout avoué à monsieur Mensah. Le nombre exact de ses complices ainsi que leurs noms et prénoms figurant tous sur une liste. La réponse de monsieur Mensah repassait en boucle dans sa tête.
Je suis ravi que tu m'ais dit toute la vérité de toi-même. Tu nous a fait économiser beaucoup de temps, en plus cette liste me sera bénéfique. En temps normal, avec ce que tu as fait, j'aurais dû te licencier de plein droit. Ce que toi et tes camarades avez fait, divulguer des informations top secrètes à d'autres organismes concurrents est qualifié de délit d'initié et est passible de prison. Mais je ne le ferais pas. Tu vas rester ici chez M. Design et tu vas continuer ton travail d'espion mais avec de léger changements. Cette fois, c'est moi qui te donnerai les informations que tu devras divulguer. En retour, tu me donneras des informations fiables sur tes ex patrons. À partir d'aujourd'hui, tu seras mon agent double.
Il avait eu beaucoup de chances que monsieur Mensah ne le livre pas à la police. Il était résolu à faire ce que son patron lui avait proposé. À partir du moment où il avait franchit le seuil du bureau, il était fin prêt à endosser son nouveau rôle d'espion, lui l'agent double.
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4077 mots !
Salut salut les ami.e.s ! Avant tout, je tenais d'abord à m'excuser pour la longueur du chapitre. Je sais que j'avais promis de ne plus faire d'aussi long chapitres mais cette fois, pour que mon plan de travail soit suivi à la lettre, c'était nécessaire. J'espère que cela ne vous dérange pas trop.
Au fait, j'avais prévu de publier cette partie hier parce que c'était l'anniversaire du beau mec là-bas en média, Yang Yang (un acteur chinois que j'apprécie énormément😻😻😻) mais faute de temps et d'inspiration, j'ai pas pu. Quoiqu'il en soit, j'espère que ce chapitre vous à plu malgré la longueur.
Petites questions 💭:
– Qui est donc ce fameux Simon ? Êtes-vous d'avis avec Hermann quant à son identité ?
– En nommant l'espion de leurs concurrents Agent double, qu'est-ce que monsieur Mensah envisage de faire ?
Voili voilà, au plaisir de vous retrouver dans les com's. Bonne journée🌞/ Bonne nuit🌘à tous et à toutes 😘😘😘
PS : Au fait, vous arrivez à voir tous les titres des chapitres ?
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