Chapitre 6 Partie 1/2 : Tourner la page.
Chapitre 6 Partie 1/2 : Tourner la page
Pas moins de la moitié de quinze jours s'était écoulée depuis que le docteur avait donné un ultimatum à Keyra concernant l'opération de son père. Il s'en était passé des choses mais le plus important, c'était qu'elles avaient pu réunir l'argent pour pouvoir le faire opérer et il était temps car sa vision commençait à se détériorer depuis quelques jours.
Croyant que sa raison à l'hôpital n'était qu'une simple visite de routine, Jean-Yves Tancey fut surpris d'y trouver Patricia et son époux qui avaient pris un peu d'avance sur eux. Alicia avait tenu elle aussi à l'accompagner mais il avait pensé que c'était parce qu'elle n'avait pas envie de rester seule à cause de ce qu'elle avait vécu les trois jours auparavant. Ce n'est que quand le docteur lui avait enfin annoncé qu'il allait se faire opérer qu'il comprit les enjeux. Sur le champ, il en avait voulu à sa famille et encore plus à Keyra car il était certain qu'elle était le cerveau derrière tout cela. C'était sûrement elle qui avait insisté pour qu'il ne sache rien autrement, sa femme lui aurait déjà annoncé la nouvelle. D'ailleurs, sa benjamine était la seule à ne pas être présente à l'hôpital en raison de son travail et de son patron en particulier. Après que le docteur Allogo l'ait rassuré, le chef de la famille Tancey entra dans le bloc opératoire le cœur un peu battant.
De son côté, la dernière des filles Tancey s'était rendue au travail un peu à contrecœur. Elle était obligée de travailler alors qu'elle voulait absolument être à ses côtés pour le soutenir. Aussi, son corps était chez M. Design mais toutes ses pensées et son esprit étaient dirigés vers l'hôpital.
Seigneur, permet que tout se passe bien je t'en prie. Qu'il n'y ait aucune complication.
Keyra soupira une énième fois. Monsieur Mensah la regarda. Tous ses signaux corporels indiquaient clairement qu'elle était nerveuse. Keyra porta ses doigts à sa bouche et commença à se ronger les ongles.
— Bon ! Qu'est-ce qui ne vas pas avec toi aujourd'hui ? Tu es nerveuse et je peux le ressentir à des kilomètres. Tu n'es pas concentrée et tu fais tout de travers. Tu pourrais au moins faire semblant de te concentrer non ? Je t'ai demandé de me faire un café mais tu m'as ramené du jus d'orange mais quand finalement tu me le rapporte, c'est pour renverser le contenu sur mon pantalon. Je t'ai demandé seulement six copies d'un dossier et toi, tu en as fait huit. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi bon sang ?
— Mon père va se faire...
Elle s'arrêta immédiatement quand elle se rendit compte qu'elle était sur le point de tout lui révéler. Monsieur Mensah l'incita à terminer sa phrase du regard. À la place, Keyra lui offrit un faux sourire et préféra détourner le sujet.
— Euh je veux dire, ma paire de chaussures me fait souffrir. Je... je vais la retirer sinon je continuerai à faire tout de travers.
Et ce n'était qu'un demi-mensonge. Elle allait être en retard ce matin et n'avait pas vérifier la chaussure qu'elle portait. Ce n'est que sur la route qu'elle s'était rendue compte que la paire de chaussures lui serrait les pieds. Mais ce n'était pas ça la raison de son inattention.
— Eh bien soit. Si tu veux te promener dans toute l'agence nus pieds, je ne t'en empêcherais pas. Mais tâche de bien retenir mes paroles à l'avenir. Je ne me répète jamais et tu le sais. Fais encore une autre erreur et l'entièreté de ton salaire te sera imputé, l'avertit son patron.
— Oui monsieur, répondit Keyra un peu à contrecœur.
Elle préférait encore les réprimandes plutôt qu'il sache la vérité à propos de son père. Après cette petite mise en garde qui avait suffi à la reconcentrer, Keyra se remit au travail avec l'esprit moins embrouillé que tout à l'heure.
Ce matin avant de partir pour le travail, Keyra avait fait promettre à Alicia de la tenir au courant en temps réel de la situation. C'était donc sans surprise qu'elle vit quelques instants plus tard, son téléphone portable sonner. Le numéro d'Alicia s'étant affiché sur l'écran, Keyra demanda à son patron si elle pouvait prendre l'appel. Celui-ci l'y autorisa mais à condition qu'elle ne bouge pas du bureau. N'ayant pas vraiment le choix, Keyra accepta la condition imposée par son patron et décrocha enfin l'appareil.
— Oui allô !
— Allô Keyra. J'appelle pour te dire que papa entre dans le bloc opératoire. Il a failli faire une crise quand il a su qu'il allait être opéré. Mais le docteur à réussi à le calmer. Il ne nous reste plus qu'à attendre.
Malgré sa petite appréhension quant à l'opération, un sourire se dessina sur le visage de la jeune fille et ce malgré les larmes qui brillaient dans ses yeux mais qu'elle retenait de toute ses forces. Elle était beaucoup trop sensible dans ce genre de cas.
— J'espère que tout se passera bien à présent. Si quelque chose lui arrivait, je...
— Ne dis pas de telles choses. Tu as toujours été la plus optimiste d'entre nous alors pourquoi c'est maintenant que tu as des pensées négatives ?
— Tu sais que je t'aime toi ? Tu as toujours su trouver les bons mots pour me réconforter.
— Ne t'inquiètes pas sœurette. Nous veillons toutes les trois les unes sur les autres n'est-ce pas ? Patricia est là aussi avec beau frère. Papa est très bien entouré. Tu n'as pas à te faire de soucis. Concentre-toi juste sur ton travail et tout ira bien.
— Comment tu as su que je stressais ?
— C'est parce que je te connais autant que tu me connais, répliqua Alicia en riant. Bien, je sais que ton patron est un tyran je ne vais donc pas te retenir plus longtemps. Vas-y. S'il y a quelque chose de nouveau, je t'en informerai sur le champ.
Keyra émit un léger rire.
— C'est d'accord. On fait comme ça alors. Prenez soin de lui hein. Bisous.
— Bien entendu. Bisous byyye.
Alicia raccrocha le téléphone. Keyra remit l'appareil dans son sac et s'essuya les larmes encore présentes qui voulaient s'évader. Sans un regard pour son patron, Keyra s'assit et continua de travailler. Le coup de fil d'Alicia avait suffit à lui remonter le moral.
Même s'il n'avait pas très bien saisi de quoi elle parlait, monsieur Mensah se doutait bien que cela avait un rapport avec la conversation qu'il avait surpris la dernière fois sans le faire exprès et par la même occasion le parent qui devait se faire opérer dont il ne savait toujours pas de qui il s'agissait. Alice avait refusé de lui donner des informations, et Angela n'en savait pas plus que lui.
Alicia retourna auprès de leur mère, et leur tante ainsi que Patricia et Paulin après avoir raccroché le téléphone. Ils ne pouvaient qu'attendre.
— Qu'est-ce qu'elle a dit ?
— Comme tu l'imaginais elle était stressée à mort. Mais je crois que j'ai réussi à la calmer un peu, annonça Alicia.
— C'est bien comme ça. Il ne nous reste plus qu'à attendre de notre côté, répondit Patricia avant de soupirer.
Sa phrase terminée, elle sentit la main de son époux sur son genoux. Ce dernier la rassura et lui assura que tout se passera bien. Patricia lui sourit et se blottit dans ses bras.
***
Le docteur Allogo sortit de la salle d'opération environ deux heures plus tard et se dirigea immédiatement vers la famille du miraculé.
— Docteur, comment ça s'est passé ? Comment est-ce qu'il va ? demandèrent-ils tous en même temps.
— Du calme, du calme. Ne vous inquiétez pas. L'opération s'est bien passée mais vous devrez attendre un peu avant de le voir. Il se repose pour le moment.
Un air de satisfaction recouvrit leurs visages.
— Pas de souci, répondit Paulin.
Alicia embrassa sa sœur tandis que sa mère et sa tante faisaient pareils. La joie avait étiré leurs lèvres en un sourire sincère. Il était maintenant hors de danger. Du moins, ce n'était qu'un problème de moins parce qu'il restait encore ses jambes invalides. Mais comme le disait l'adage, il vallait mieux gérer un problème à la fois et ne pas courir après plusieurs lièvres. Et en ce moment précis le problème le plus urgent avait été solutionné. Alicia téléphona à Keyra pour l'informer que l'opération s'était bien déroulée et que leur père était hors de danger. Rassurée et heureuse, Keyra ne pouvait que sourire de bonheur face à cette nouvelle.
L'énorme bandage blanc qui recouvrait les yeux de monsieur Tancey fut l'élément qui attira leur attention à tous dès qu'ils entrèrent dans la salle. Le docteur leur avait finalement permis de le voir.
— Comment tu te sens mon chéri ? lui demanda sa femme en posant sa main sur son front, le caressant légèrement.
— Mis à part le fait que vous pouvez me voir et pas moi, ça va.
— Ce bandage est juste temporaire mon chéri, répondit sa femme après un léger sourire.
— Tu vas bien et c'est l'essentiel pour nous, ajouta sa petite sœur.
— Et Keyra ? demanda-t-il. Elle n'est pas avec vous ?
— Non papa. À cause de son travail, elle n'a pas pu être là.
— Ma pauvre chérie ! la plaignit son père.
— Je croyais que tu étais fâchée contre elle, le taquina sa femme.
— C'est ma fille, elle est ma force et ma faiblesse. Je ne peux pas rester longtemps fâché contre elle.
— Keyra m'a dit de l'appeler dès qu'il y aurait du nouveau. Je l'ai appelé il y a peu mais je pense qu'elle avait envie de te parler.
— Qu'est-ce que tu attends alors ? répliqua-t-il.
Alicia composa le numéro de sa cadette. Cette dernière mit un peu de temps avant de répondre.
— Oui allô Alicia, qu'est-ce qui se passe là-bas ?
Alicia ne lui répondit pas et dirigea l'appareil vers l'oreille de son père malgré les Allô de Keyra.
— Allô ma chérie !
Keyra mit un certain temps avant de répondre à cette voix qui l'avait dorlotée jadis.
— Papa ! Tu vas bien ? Tu te sens bien ? Tu n'as rien senti hein ? T'as pas eu mal ? enchaînna-t-elle successivement.
En guise de réponse, Keyra entendit le rire de son père résonner dans son oreille. Elle aussi se mit à sourire de son côté. S'il riait, c'est que tout s'était bien passé et qu'il allait bien.
— Tout s'est très bien passé ma chérie. Ne t'inquiètes pas.
— Dieu merci alors. Je suis plus rassurée maintenant.
— Allez raccroche je sais que tu es au travail. Je ne veux pas t'attirer d'ennuis.
— D'accord. Attends Papa !
— Oui ?
— Je t'aime mon papounet d'amour.
— Papa t'aime aussi ma petite étoile. Allez zou raccroche.
C'est le sourire aux lèvres et le visage rayonnant de joie que la demoiselle Tancey raccrocha le téléphone pour se remettre de nouveau au boulot.
***
Quelques jours plus tard !
Jean-Yves Tancey rentra enfin chez lui. Malgré le fait que l'opération se soit bien déroulée, le docteur l'avait gardé en observation quelques jours encore histoire de vérifier que sa guérison se déroulait normalement. Et puisqu'il n'y avait rien d'anormal, le docteur Allogo accéda à sa requête et lui permit de retourner chez lui. Keyra n'avait put lui rendre visite qu'une seule fois à l'hôpital. Il l'avait sermonnée un petit moment avant de la prendre dans ses bras. Le bandage avait été retiré depuis un certain moment.
Mis à part sa femme et sa sœur, personne d'autre ne l'accompagnait pour sa sortie d'hôpital. Ses filles lui avaient dit avoir des choses importantes à faire. Étant donné que ses yeux étaient déjà rétablis, il n'était pas nécessaire qu'elles l'assistent à sa sortie de l'hôpital. Tandis que sa femme poussait le fauteuil roulant malgré le fait qu'il pouvait très bien le conduire lui-même, sa petite sœur tenait ses affaires et les nombreux médicaments qu'il devra prendre.
— SUURPRIIIIIIISE !
Ce mot retentit dans ses oreilles lorsqu'il poussa la porte d'entrée. Devant lui se trouvaient ses trois filles ainsi que son beau-fils. Ils avaient décoré la maison avec quelques rubans par-ci par-là. Un joli gâteau qui semblait délicieux trônait sur la table. Il y avait marqué dessus Pour le meilleur des Papas. C'était donc pour ça qu'elles avaient prétextés avoir des choses à faire, pour lui organiser cette fête surprise. Et vu qu'il connaissait sa famille, il sut tout de suite que Valérie et tante Marie avaient été mises dans la confidence.
— Bon retour parmi nous Papa ! s'exclama Keyra toute surexcitée avec une drôle de voix après avoir soufflé dans un ballon à hélium, ce qui fit rire tout le monde.
Jamais il n'aurait pensé recevoir autant d'attention à cause d'une simple petite opération.
— Nous avons tenu à t'organiser cette petite fête surprise pour fêter le succès de ton opération. L'informa Patricia.
— Merci mes chéries, merci ! Vous allez me faire pleurer, dit-il tout ému.
— Awwwwwhn ! dirent-elles en chœur, riant de bon cœur.
— En tant que chef, je déclare qu'il est l'heure pour le câlin de groupe de la famille Tancey, dit-il le visage souriant et les bras ouverts.
Tous sans exception se réunirent autour de lui. Il ferma les yeux pour mieux profiter de ce moment de joie imprévu.
— Je vous aime mes enfants !
— On t'aime aussi Papa, répondirent-ils.
Ils restèrent ainsi pendant un moment jusqu'à ce que Keyra se détache du groupe.
— Bon on le mange ce gâteau ou pas ? Je sens qu'il m'appelle depuis un moment, lança-t-elle.
— Toi alors ! dirent-ils en chœur.
— Quoi ?! reprit Keyra en riant.
Ils se détachèrent et Valérie conduisit son mari jusqu'à la table. Keyra lui tendit le couteau et il coupa le gâteau sous l'œil impatient de sa benjamine.
— Mmh ! Ches tellement délichieux ! dit Keyra dès qu'elle enfourna sa part de gâteau.
Ils poursuivirent cette petite fête privée jusque dans l'après-midi. Fatigué, leur père était allé se couché. Tante Marie aussi. Leur mère elle, préparait le repas du soir. Patricia avait envoyé son mari aider sa mère. Dès qu'il partit, l'aînée et la cadette entraînèrent leur benjamine dans leur chambre.
— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Keyra dès qu'elle s'assit sur le lit.
Patricia s'assit près d'elle et Alicia se dirigea vers le bureau et y prit une enveloppe avant de revenir vers elle.
— Tiens Keyra. C'est l'argent que j'ai reçu avant de quitter définitivement mon ancienne société. Je te le donne.
— Pourquoi ? demanda-t-elle, surprise.
Alicia soupira un instant avant de répondre.
— J'ai décidé de tourner la page et d'oublier ce maudit événement. Je veux tout recommencer mais avant je veux me débarrasser de tout ce qui me rappelle cet endroit. J'ai pensé en faire un don et puis je me suis rappelé que tu avais une dette envers ton patron. Tiens, ce n'est pas grand chose mais ça va quand même t'aider à le rembourser.
Keyra la regarda avec des yeux larmoyants.
— Ah non tu ne vas pas te mettre à pleurer maintenant, la réprimanda Patricia. Attends d'abord !
Son aînée fouilla dans son sac et lui tendit une autre enveloppe.
— Voilà, maintenant si tu veux tu peux pleurer tout un seau d'eau, lui dit Patricia.
— Je suis tellement reconnaissante à Dieu de m'avoir donné une famille aussi géniale que vous. Je vous aime fort mes grandes sœurs, avoua Keyra en les prenant dans ses bras, pleurant par dessus leurs épaules.
— Allez ça suffit. Arrête de chialer et compte l'argent, dit Patricia en essuyant des gouttes de larmes au coin de ses yeux. C'est dingue. T'auras beau pleurer toutes les larmes de ton corps mais tu trouves toujours le moyen de pleurer vingt secondes après.
Keyra se mit à rire. Patricia n'était pas du genre à exposer facilement ses émotions et détestait pleurer en public. C'était comme si elle devenait vulnérable. Alicia posa une main sur son épaule et l'incita à compter l'argent. Keyra lui sourit et prit d'abord l'enveloppe que lui avait donné sa sœur aînée.
Il y avait cent cinquante mille dans la première enveloppe et cinq cent mille dans la seconde. Cela faisait en tout six cent cinquante mille en sa possession.
— Le compte est bon ? demanda Alicia.
Keyra hocha négativement la tête.
— Presque ! Je lui dois huit cent mille francs. Et j'ai ici six cent cinquante mille francs. Ne vous inquiétez pas, je complèterait les cent cinquante mille restant moi-même. Vous avez déjà assez fait pour moi. Je ne vous remercierais jamais assez.
— Alors arrête de nous remercier, la gronda Patricia.
Keyra lui tira la langue en riant avant de se tourner vers Alicia.
— Maintenant que tu as décidé de tourner la page, je serais vraiment ravie si tu me rejoignais chez M. Design.
— Je vais y réfléchir, lui répondit sa grande sœur.
— Un dernier câlin ? demanda Keyra en faisant de gros yeux suppliants. C'est tellement rare qu'on soit ensemble toutes les trois alors je veux profiter au mieux de chaque moment.
— Pas de refus mon p'tit chou, répondit Patricia en ouvrant ses bras.
— J'suis tellement heureuse ! leur avoua Keyra de nouveau, la tête posée sur l'épaule gauche de sa sœur, Alicia de l'autre côté.
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2844 mots !
Ni men hao !!!! ✨✨✨
Comment allez-vous ? Moi je vais bien, et j'espère qu'il en est de même pour vous.
Alors voilà, le chapitre 6 est enfin posté. J'espère que vous n'avez pas attendu trop longtemps. Si c'est le cas alors recevez mes plus plates excuses.
J'ose espérer que la lecture à été à la hauteur de vos espérances et de votre attente. J'vous invite à laisser une p'tite étoile si le chapitre vous a plu et à commenter aussi. Ça fait toujours plaisir de recevoir vos remarques et vos p'tites attentions.
Avant de se séparer, j'ai une question qui n'a rien à voir avec le roman (ou peut-être pas finalement XD)
Si quelqu'un que vous considérez comme un ou une ami/amie vous faisait part de ses sentiments amoureux envers vous, comment réagirez-vous ? ❤️🤔🤔🤔
Hâte de lire vos réponses ! Sur ce moi je vous dis Zaijiaaaan ! Bisous tout le monde ! 😊💛💛💛
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