Chapitre 5 Partie 3/3 : Échappée belle !

Chapitre 5 Partie 3/3 : Échappée belle !

Attention : Ce chapitre contient des scènes pouvant heurter la sensibilité de certain.es. lecteurs.trices. Aux plus sensibles s'abstenir !!!

Encore une journée à courir derrière les clients, se dit Alicia lorsqu'elle vit le soleil faire son parcours dans le ciel. Dans le taxi qui la conduisait à son travail, elle pensait à la proposition que lui avait faite Keyra la veille. Bien que l'idée fût tentante, elle n'avait pas envie de quitter son boulot pour aller travailler dans une agence au futur incertain. Même s'il était vrai que son travail ne lui plaisait pas vraiment en plus de ne pas lui correspondre, Alicia avait l'impression de trahir sa société si jamais elle les quittait pour une telle raison. Après tout, elle y travaillait depuis trois ans maintenant. Lorsque le taxi arriva à destination, Alicia en sortit et régla la course avant d'entrer dans le bâtiment.

Chose bizarre, l'atmosphère semblait morose. Comme si un ouragan avait ravagé l'entrain et la joie habituelle des employés. Comme à son habitude, Alicia se faufila rapidement parmi ses collègues et se dirigea vers les vestiaires. Trois ans qu'elle travaillait avec eux mais elle n'arrivait toujours pas à adresser la parole correctement à l'un d'entre eux, hormis quelques personnes. Pourtant sur le chemin qui la conduisait aux vestiaires, elle crû entendre des rumeurs concernant une certaine liste de licenciés mais n'y prêta guère attention. Après s'être changée, Alicia retourna dans la grande salle. Il était déjà huit heures. Ses collègues étaient tous alignés. Elle rejoignit alors le rang. Leur superviseur vint leur donner leurs quotas de lots à épuiser pour la journée mais Alicia ainsi que quelques-unes de ses collègues n'en reçurent pas.

- Excusez-moi monsieur, fit Akissi, l'une de ses collègues avec qui elle s'entendait bien. Il me semble que vous avez oublié quelques unes d'entre nous, poursuivit-elle.

- Pas du tout, répondit leur superviseur. J'ai attribué le lot à chacune des personnes dont le nom est inscrit sur cette liste. Si vous n'avez pas reçu le vôtre, allez donc voir monsieur Achi. Quant aux autres, vous ferez mieux d'y aller maintenant, leur dit-il avant de retourner à son poste.

Alicia et les trois autres jeunes femmes qui comme elle n'avait pas reçu de lots, partirent voir le dénommé monsieur Achi. Akissi frappa et elles entrèrent toutes mais il leur informa qu'il ne les recevrait qu'individuellement. Étant donné que c'était Akissi qui était entrée la première, il accepta donc de la recevoir en premier lieu. Les autres durent attendre leur tour. Une dizaine de minutes plus tard, Akissi sortit du bureau l'air indigné et en colère clamant que c'était inadmissible. Alicia l'approcha tandis qu'une autre entrait dans le bureau.

- Hum Akissi, comment ça s'est passé là dedans ?

- C'est scandaleux. Alicia, ne perd pas ton temps ici. Tu ferais mieux de partir comme moi, dit-elle en réajustant son sac pour partir.

Alicia la regarda s'en aller un peu perdue. Cette Akissi avait un tempérament de feu, un peu comme Keyra. Du coup, impossible de savoir si elle avait une raison valable de s'énerver ou pas. Alicia se rassit et attendit patiemment que son tour arrive. Une trentaine de minutes plus tard, Jocelyne celle qui était entrée après Akissi sortit du bureau de monsieur Achi avec son lot en mains, un sourire aux lèvres. Mais Alicia remarqua une certaine gêne dans son comportement. La troisième entra à son tour. Le fait que Jocelyne soit ressortie avec son lot lui donna de l'espoir. Alicia ne doutait pas du fait qu'elle recevrait aussi le sien. Tout comme sa sœur, Akissi avait sûrement dû mal parler à leur supérieur raison pour laquelle elle n'avait pas reçu le sien. Lorsque la troisième fille sortie près de cinq minutes plus tard avec son lot à elle aussi, Alicia se donna raison sur le fait qu'Akissi s'en était pris à leur chef. Confiante, elle entra à son tour dans le bureau après avoir frappé à la porte.

- Bonjour monsieur Achi, fit timidement Alicia.

- Bonjour Alicia. Toi aussi tu viens te plaindre du fait que tu n'ais pas reçu ton lot aujourd'hui. C'est ça ?

Alicia hocha doucement la tête.

- Je vais être direct avec toi. L'entreprise n'est pas au mieux de sa forme et nous avons décidé de procéder par licenciement. Si tu n'as pas reçu ton lot aujourd'hui, c'est parce que ton nom figure sur la liste des personnes congédiés, lui annonça-t-il sans prendre les pincettes. Mais, si tu veux garder ton emploi, tu devras me rendre un petit service. Et je me chargerais de parler en ton nom au patron.

- Lequel ? demanda Alicia.

- Oh ça ne coûte pas grand chose, dit-il en se levant pour venir se placer derrière elle.

Ses doigts commencèrent à parcourir les bras d'Alicia et il lui chuchota à l'oreille.

- Tu es très belle Alicia. Si tu t'offres à moi, je te promets de régler ton cas. Qu'est-ce que tu en dis ? De plus, tu auras une très belle promotion.

Alicia se leva d'un bond, ahurie par ce qu'elle venait d'entendre. Elle recula pour se libérer de ses bras. Elle comprenait mieux maintenant la réaction d'Akissi.

- Jamais de la vie ! lui lança-t-elle au visage. Je n'échangerais pas mon corps pour un quelconque poste.

Elle se dirigeait vers la sortie quand il l'aggripa par le bras.

- Allons, arrête de jouer les innocentes. Je sais que tu en meures d'envie comme tes autres collègues, dit-il en resserant sa poigne.

Alicia se débattit pour essayer de se libérer mais il était trop fort pour elle. D'un geste, il l'attira à lui et lui ferma la bouche pour l'empêcher de crier. Sa bouche se mit à recouvrir le cou d'Alicia de baisers fougueux. Ses mains défirent les boutons de sa chemise et se baladèrent sur son ventre, provoquant chez Alicia un frisson de dégoût. Elle se débattit de nouveau et tenta de crier mais il étouffa vite ses cris avec un baiser. Elle essaya alors de lui donner un coup de pied dans ses parties intimes. Malheureusement, il avait vu le coup venir et avait esquivé. Ignorant ses gesticulations, monsieur Achi la souleva et la posa avec force sur son bureau avant d'écarter ses jambes. Heureusement qu'elle avait mis un pantalon.

Sans se gêner, il défit la fermeture de son pantalon et inséra sa main à l'intérieur pour tenter de caresser son intimité. Plus elle se débattait, et plus ça l'excitait. Les larmes d'Alicia se mirent à rouler sur ses joues. Ainsi, elle allait perdre son honneur de manière si éhontée. Ses mains parcoururent la table à la recherche d'un objet assez lourd pour l'assommer ou un peu pointu mais rencontrèrent plutôt l'aggraffeuse. Se saisissant de l'objet, elle lui asséna un coup sur sa tête. N'ayant pas vu le coup venir, monsieur Achi perdit l'équilibre et tituba un peu avant de porter sa main à son front. Du sang coulait. Alicia se précipita vers la porte pour tenter de s'enfuir mais il la tira par le bras encore une fois avant de la jeter au sol comme un sac de patate. Son front heurta le sol froid et une tâche de sang apparu sur le carrelage.

- Tu vas me le payer espèce de garce, clama-t-il en retirant ses vêtements sur un ton enragé, le regard se faisant plus désireux. Que tu le veuilles ou non, je te prendrais ici et maintenant.

L'homme se jeta sur elle dès l'instant où il se retrouva avec pour seul vêtement son boxer, qui d'ailleurs n'arrivait pas à cacher la bosse qui s'était formée dans son entrejambe. Il rassembla les mains d'Alicia au dessus de sa tête avec une seule main et les retint. Dans un geste d'impuissance, Alicia ouvrit la bouche pour tenter de crier encore une fois mais ce salaud y vit une invitation et glissa sa bouche dans celle d'Alicia, allant même jusqu'à y infiltrer sa langue tandis que son autre main se baladait de nouveau sur son corps cherchant à dégrafer son soutien-gorge. Alicia lui mordit la lèvre inférieure et lui donna un coup de pied dans ses bijoux de famille. Il la lâcha enfin avant de se tordre de douleur.

Les idées encore en désordre et les cheveux ébouriffés, elle se leva rapidement et couru vers la porte pour fuir ce cauchemar. Sa tête rencontra un torse dur dès qu'elle ouvrit la porte. Alicia recula instinctivement à la vue de ce mâle, sûrement du même acabit que son agresseur. C'était monsieur Yeboua Richard, le patron de la boîte. En voyant l'air paniqué d'Alicia ainsi que l'état de ses vêtements et celle de la pièce en plus de monsieur Achi qui, à moitié à poil n'arrêtait pas de se tordre de douleur, il ne mit pas longtemps avant de comprendre la situation. Sans rien dire, il retira sa veste et la tendit à Alicia.

- Rassure-toi je ne te ferais rien, dit-il en voyant ses yeux apeurés. Prends ma veste.

Tout en gardant ses distances, Alicia récupéra la veste qu'il lui tendait et la passa autour de ses épaules. Sans perdre plus de temps, monsieur Yeboua appela la police. Ceux-ci ne tardèrent pas à venir. Avant d'embarquer le malfrat, ils questionnèrent Alicia pour connaître sa version des faits. En effet, monsieur Achi avait essayé de retourner la situation en sa faveur en échangeant complètement les rôles.

Selon lui, elle était entrée dans son bureau le suppliant de lui restituer son emploi. Mais, comme il avait refusé, elle lui avait proposé son corps en échange. Voyant qu'il ne cédait pas, elle avait commencé par se déboutonner, s'était assise sur ses genoux et lui avait retiré tous ses vêtements. Dans sa faiblesse d'homme, il avait succombé et était allé vers elle. Mais au moment il voulu la faire sienne, elle s'était moquée de lui disant qu'il était faible et lui avait donné un coup de pied dans son entrejambe sans qu'il ne comprenne pourquoi et s'était dirigée vers la sortie. Mais, comme elle avait rencontré monsieur Yeboua à la porte, elle avait feint d'être la victime alors qu'en toute occurrence, c'était lui.

- Si c'est vraiment ce qui s'est passé, comment expliquez-vous la trace de sang présente sur l'aggraffeuse et sur le sol, sachant que vous et mademoiselle Tancey avez été blessés presqu'au même endroit, demanda l'inspecteur de police.

- Je vous l'ai déjà dit. Ce matin je me suis cogné à la porte du bureau en rentrant. Pour le reste, j'en sais rien.

- Vous me prenez pour un idiot monsieur Achi ? Vous ferez mieux de me dire la vérité et arrêter de mentir.

- Mais je vous dis la vérité, insista monsieur Achi.

- Bien. Puisque vous persistez dans votre version, je vais vous laisser.

Même un novice n'aurait pas cru son speech. Les faits présents étaient incohérents avec ses dires. De plus, tout le monde au bureau savait qu'elle était de nature timide. Faire une telle chose relevait de l'impossibilité de sa part. Encore en état de choc, Alicia répondait aux questions que lui posaient l'inspecteur par

- Je veux rentrer chez moi. Je veux quitter cet endroit.

- Je vous comprends mademoiselle mais si vous voulez qu'on vous aide, il va falloir nous dire ce qui s'est réellement passé, reprit l'inspecteur sur un ton compatissant. Je vous en prie, aidez-nous à vous aider. Dites-moi ce qui s'est passé.

Alicia releva le visage vers lui et essuya ses larmes. Petit à petit, elle relata tout ce qui s'était vraiment passé. En commençant par le fait qu'elle n'ai pas reçu son lot dans la matinée jusqu'au presque viol dont elle avait été victime. En un rien de temps, la nouvelle s'était ébruitée dans toute l'entreprise.

Lorsqu'ils firent venir les témoins à savoir Akissi et les deux autres collègues, la première confirma qu'il lui avait également fait la même proposition mais qu'elle s'était énervée et était même partit. Jocelyne quant à elle avoua qu'il lui avait dit la même chose, mais venant d'une famille pauvre et nombreuse dont les espoirs retombaient quasiment sur elle, elle n'y avait pas réfléchi à deux fois avant d'accepter. Ainsi, ils avaient copulés dans ce bureau. La troisième, répondant au nom d'Emma leur informa que tout comme ses collègues avant elle, elle avait reçu la même proposition et avait accepté mais par contre, elle avait insisté pour qu'ils fassent ça en dehors de l'entreprise dans un lieu plus convenable. Ils s'étaient donc échangés les numéros avant qu'elle ne sorte avec son lot et une promesse de promotion.

Avec tous ces témoignages, il ne faisait pas l'ombre d'un doute qu'il avait bel et bien tenté de profiter d'Alicia. Accusé de tentative de viol et abus de pouvoir, Achi Léonard fut conduit au commissariat mains menottées dans le dos et le visage baissé par la honte. Les inspecteurs ne lui avaient pas permis de porter ses vêtements. Il était donc resté en sous-vêtements durant tout le trajet qui les menèrent au commissariat.

Monsieur Yeboua s'excusa auprès d'Alicia en son nom et vu qu'elle ne voulait pas, du moins ne voulait plus rester dans l'entreprise, il lui remit son salaire ainsi que ses droits et son indemnité de licenciement en plus d'un dédommagement pour ce qu'elle venait de subir. Il lui proposa de la raccompagner chez elle mais elle refusa vivement. Avec ce qu'elle venait de vivre, se retrouver de nouveau seul avec un homme lui causait une peur bleue. Pendant que d'autres la traitaient de sainte nitouche et d'autres d'allumeuses, au yeux de certains elle faisait pitié. Alicia sortit définitivement de cette entreprise de malheur et prit un hiace pour rentrer à la maison.

***

Alicia poussa lentement la porte de la maison et entra. Après avoir déposé ses affaires sur la table, elle se dirigea à pas feutrés vers sa chambre. Elle n'avait pas envie d'affronter ses parents, pas pour le moment.

- Alicia ? Tu rentres tôt aujourd'hui, remarqua sa tante qui sortait de sa chambre.

- Oui tante. Je, j'ai été licenciée mais ça va. Je vais me reposer un peu. Je suis exténuée, répondit Alicia sans se retourner.

Si sa tante voyait le pansement sur son front, elle lui aurait sûrement demandé ce qui s'était passé et justement, elle n'avait pas envie d'en parler. Alicia se dépêcha d'entrer dans sa chambre, laissant à sa tante le soin de digérer l'information brute qu'elle venait de lâcher.

Après s'être enfermée dans la chambre qu'elle avait pris soin de fermer à double tour, Alicia retira ses vêtements et se précipita dans la salle de bains. Elle se sentait sale. Alors elle se savonna le corps et frotta l'éponge contre sa peau aussi fort qu'elle le pouvait. Elle voulait à tout prix effacer les traces qu'avaient laissées monsieur Achi sur son corps.

Lorsqu'elle toucha le pansement de fortune que lui avait fait monsieur Yeboua, les images de ce mauvais moment lui revinrent en mémoire. Des larmes naquirent au coin de ses yeux et dévalèrent le long de sa joue. Elle voulu crier mais cela aurait sans doute attiré l'attention de sa mère et sa tante. Il s'en était fallu de peu, qu'il la viole. Si elle n'avait pas réussi à l'arrêter à temps, il l'aurait fait sienne contre son gré. En y réfléchissant, Alicia trouva que contrairement à d'autres filles, elle avait eu beaucoup de chance de s'en être sortie presqu'indemne. Au moins elle, y avait échappée belle. Près d'une demie heure plus tard passée dans la douche, Alicia sortit et s'habilla. Elle déverrouilla la porte à cause de Keyra et partit se coucher sur son lit, recroquevillée sur elle-même.

La benjamine de la famille Tancey rentra de son travail complètement exténuée. La journée n'avait pas du tout été aisée pour elle. Débordée entre les différentes tâches que lui imposaient son patron, elle n'avait pas eu un seul moment de répit dans la journée. Pas même pour déjeuner. C'est avec joie qu'elle avait vu le soleil disparaître derrière les nuages après avoir illuminé le ciel toute la journée. Dès qu'elle entra dans la maison, sa mère la prit de côté après qu'elle ait salué le reste de membres de sa famille sauf Alicia bien entendu et l'informa que cette dernière avait été licenciée. Loin de se douter ce qui était s'était vraiment passé, Keyra sauta de joie sur place.

- Oh mais c'est génial !!! s'exclama-t-elle en tapant des mains, sautillant sur place. Comme ça, elle n'aura plus aucune raison de refuser ma proposition.

Sa mère la fusilla du regard.

- Ta sœur est triste depuis qu'elle est rentrée et c'est tout ce que tu trouves à dire ? Que c'est génial ?

- Non maman. Tu ne m'as pas comprise. Mais tu devrais savoir que parfois derrière le malheur se cache un bonheur encore plus grand que ce que l'on espérait.

Voyant que sa mère n'avait toujours rien compris à ses paroles, elle rajouta

- Je vais voir comment va Alicia.

Sa mère acquiesça et elle lui tourna le dos pour se diriger vers la chambre qu'elle partageait avec sa sœur. Quand elle entra, elle vit Alicia couchée sur son lit et recroquevillée sur elle-même. Elle ne dormait pas. Ses yeux rougis par les larmes semblaient hagards. Alicia n'avait pas changé de position depuis qu'elle s'était couchée. Keyra déposa son sac sur la chaise du bureau et vit une enveloppe posée sur la table. Elle ne s'en soucia pas et partit vers sa sœur. Keyra s'assit doucement sur le lit et posa sa main sur l'épaule de son aînée.

- Hey, ça va ? s'enquit-elle d'une voix douce. Maman m'a dit que tu as été licenciée. Je suis vraiment désolée pour...

Elle n'avait pas eu le temps de terminer sa phrase que sa sœur vint se blottir dans ses bras, les larmes dégringolant sur son visage par dessus son épaule. Keyra sut immédiatement qu'il y avait autre chose qui tracassait sa sœur. Elle la connaissait sur le bout des doigts. Elle posa alors ses mains sur le dos de cette dernière et caressa lentement ses cheveux. Une fois qu'elle fut calmée, Keyra lui demanda ce qui s'était réellement passé à son boulot mais sans la brusquer. Même si Alicia était de nature timide, pleurer à cause d'un licenciement ne lui ressemblait, alors là pas du tout.

Alicia se redressa et s'adossa sur le chevet de son lit. Ramenant ses jambes contre elle, elle lui raconta dans les moindres détails tout ce qui s'était passé au bureau. Au fur et à mesure qu'elle parlait, Keyra sentit une forte rage s'emparer d'elle. Lorsqu'Alicia eut fini de tout lui expliquer, Keyra se leva d'un bond toute furieuse.

- Tu vas témoigner contre lui n'est ce pas ?

À sa grande surprise, Alicia hocha négativement la tête en essuyant les gouttes d'eau salées présentes sur son visage.

- Quoi ? s'indigna Keyra. Tu vas le laisser s'en sortir indemne ?

- Keyra comprends moi. Je n'ai pas envie de revoir cet individu pour un quelconque motif.

Le regard de Keyra s'assombrit dès la première phrase qu'avait prononcée sa sœur. Se rapprochant d'elle, la jeune fille lui prit les mains et sur un ton compatissant, elle répondit faiblement à son aînée.

- Je te comprends Alicia. Je te comprends parfaitement, rajouta-t-elle en la prenant dans ses bras.

Lorsqu'elle se rendit compte de ce qu'elle venait de dire, Alicia lui présenta immédiatement ses excuses.

- Je... je suis désolée Keyra. Ce n'est pas ce que je voulais dire.

- Tu n'as pas à t'excuser. Ce qui est arrivé n'est en aucun cas de ta faute. Le véritable problème, c'est qu'il y aura toujours des gens comme eux dans ce monde pour faire du mal aux autres.

Keyra se détacha de sa sœur et lui suggéra d'aller en parler avec leurs parents. Alicia accepta. Histoire de ne pas plomber l'ambiance, elle attendit à la fin du dîner pour leur expliquer sa mésaventure sans toutefois rentrer dans les détails. Elle n'aurait plus la force de raconter cette histoire si on le lui demandait une autre fois. Indignation, colère et culpabilité. Voici les sentiments qui animaient les trois adultes de la famille Tancey. S'ils ressentaient tant de dégoût et de colère envers l'ex patron de leurs filles, autant ils se sentaient coupables de ne pas avoir vite remarqué l'étrangeté de son comportement. Si elle ne leur avait rien dit, ils ne se seraient probablement sans doute jamais douter de rien. Chacun à leur manière, ils essayèrent de la réconforter tout en évitant de lui rappeler ce qu'elle avait vécu.

Au milieu de la nuit, Keyra se leva de son lit et partit vers celui de sa sœur. Elle venait de revivre un évènement dont elle n'aurait jamais voulu se souvenir. Alicia n'avait pas fermé l'œil depuis le temps qu'elle était couchée. Comment aurait-elle pu ? Cette scène la harcelait à chaque fois qu'elle fermait les yeux. Timidement, Keyra lui demanda si elle pouvait passer la nuit à ses côtés, dans son lit. Alicia lui sourit et lui fit de la place. Comme toutes les deux n'arrivaient pas à dormir, elles se racontèrent des anecdotes de leurs enfances se remémorant des bêtises qu'avaient faite Patricia et Keyra.

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3509 mots !

Minasan Konbawa ! Comment allez-vous ? J'espère que ce chapitre vous as plus. Il m'a donné un peu de fil à retordre mais je l'aime bien. Haha !!!

Et vous, qu'avez-vous ressenti en voyant Alicia dans cette situation ? Et la réaction de Keyra est-elle justifiée ?

Hâte de lire vos commentaires. Bisous tout le monde. 😘😘😘♥️♥️♥️

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