Chapitre 5 Partie 2/3 : Excellente idée !
Chapitre 5 Partie 2/3 : Excellente idée !
Ce matin-là, Keyra se réveilla aux aurores et après s'être lavée vint réveiller sa sœur. Celle-ci se réveilla sans trop de difficulté et salua sa cadette avant de se diriger à son tour vers la salle de bains. Lorsqu'elle revint dans la chambre la serviette dans les mains tentant de sécher ses cheveux, elle vit Keyra qui s'apprêtait pour se rendre au travail. Aussitôt, elle regarda la montre murale qui lui indiquait qu'il n'était que six heures et quart.
— Tu vas où comme cela ? demanda-t-elle en s'avançant vers son armoire.
— Au travail, lui répondit Keyra qui était en train de mettre des dossiers dans son sac avant de le porter.
— Ton patron t'as demandé de vite partir aujourd'hui ?
— Non pas du tout. C'est juste moi qui veut y aller un peu tôt. Pourquoi tu demandes ça ?
— Parce que tu es matinale aujourd'hui et que ça ne te ressemble pas.
— Eh bien il y a une première fois à tout, répondit Keyra en riant.
Elle embrassa sa sœur avant de prendre le scooter et partir en direction de l'agence. Ses parents dormaient encore.
Une fois arrivée, Keyra se dirigea vers le parking et y gara son engin. À peine avait-elle placée la calle qu'elle vit la voiture de son patron se garer dans le parking. Apparemment, elle était tellement en avance qu'elle était même venue quelques minutes avant lui. Keyra attendit qu'il en descende pour lui prendre ses affaires. Malgré le fait que monsieur Mensah fut surpris de la voir à l'agence à cette heure, il évita de le lui faire remarquer histoire de ne pas avoir droit à une dispute matinale. En silence, ils partirent en direction de l'entrée. Comme la dernière fois, Keyra ne vit que les vigiles et les techniciens de surface qu'elle salua au passage. Tandis que son patron se dirigeait vers l'ascenseur, la demoiselle opta pour son moyen de transport préféré : les escaliers. Encore une fois, monsieur Mensah fut surpris par ses agissements. D'ailleurs, elle eut le temps de voir le regard inquisiteur que lui portait ce dernier juste avant que les portes de l'ascenseur ne se referment.
— Les ascenseurs sont plus rapide tu sais ! lui lança-t-il lorsqu'elle entra dans le bureau.
— Je sais mais, je préfère prendre les escaliers. Il n'y a pas de mal à ça, répliqua Keyra en posant sa tasse de café sur la table.
— Je ne bois pas de café à cette heure du matin.
— Pourtant vous m'avez dit exactement le contraire il y a quelques jours.
— Peut-être parce qu'il n'était pas encore six heures.
— Qu'est-ce que je suis censée faire maintenant ?
— À toi de trouver, répondit-il en feuilletant un dossier.
Keyra soupira et prit la tasse de café qu'elle porta à ses lèvres. Elle en but le contenu gorgée par gorgée sous le regard amusé de monsieur Mensah. Une fois la tasse vidée, elle la posa sur la table.
— Je n'allais pas le verser. Ça aurait été du gaspillage, se justifia-t-elle.
— J'ai dit quelque chose moi ?
Elle répondit par la négative et s'assit. L'idée qu'elle avait eue cette nuit lui travaillait la cervelle et elle avait très envie de le partager avec son patron mais elle voulait en parler avec madame Sandey en premier lieu. Aussi, elle calma ses ardeurs et se mit à travailler guettant l'heure à laquelle cette dernière viendra.
— Tu attends quelque chose ou quelqu'un ? Tu m'as l'air distraite, fit remarquer son patron.
— Excusez-moi monsieur. Ça ne se reproduira plus, s'excusa-t-elle avant de se remettre au boulot.
Peu de temps après, l'on frappa à la porte. C'était Angela qui venait remettre un dossier à examiner à son patron. Les deux s'entretinrent pendant un moment puis quand madame Sandey franchit la porte du bureau, Keyra s'excusa auprès de monsieur Mensah et l'interpella.
— Madame Sandey, excusez-moi mais j'aimerais vous parler de quelque chose.
— Voyons Keyra. Je t'ai déjà dit que tu pouvais m'appeler Angela, la reprit cette dernière. Allons dans mon bureau. Ce sera mieux, suggéra-t-elle.
Keyra acquiesça et la suivit jusque dans son bureau. Elle s'assit lorsqu'Angela lui en donna la permission.
— Alors ! De quoi voulais-tu me parlez ?
Keyra prit une profonde inspiration et commença à parler.
— Comme vous le savez, monsieur Mensah m'a demandé de faire un bilan de l'entreprise. Tâche que j'en suis sûre avez déjà effectuée. Tout comme moi, vous avez sûrement remarqué que l'agence n'est plus en bon état.
— Tu as déjà fini le bilan ?
— Oui, répondit Keyra
— Quelle dynamisme ! s'exclama la DRH avant de poursuivre. Oui tu as raison, j'ai aussi remarqué cela.
— M. Design est une entreprise de mode et évidemment son chiffre d'affaires dépend de la qualité et de la quantité de vêtements vendus dans l'année. Mais j'ai remarqué depuis quelques temps que les croquis réalisés par le styliste en charge ne sont plus vraiment attrayants. En tant qu'industrie de mode, je pense que nous devons évoluer selon le temps et la mode de notre époque. Sans vouloir le discréditer, je trouve que les marinières ou les maxi ne sont plus vraiment adaptés à notre temps. Il faudrait quelque chose de nouveau et qui attire sans pour autant être vulgaire.
Angela qui commençait à être intéressée par ses dires l'écouta attentivement sans l'interrompre une seule fois.
— [ ... ] Les gens ont besoin de nouveautés et justement, nous allons nous charger de leur en procurer. Tenez, regardez ces croquis ! dit-elle en lui tendant les dessins réalisés par sa soeur.
Madame Sandey les prit et les examina, fascinée par les différents modèles.
— Ils sont vraiment magnifiques. Où les as-tu trouvés ?
— C'est ma sœur qui les a faits. Sans vouloir lui jeter des fleurs, je trouve que les siens sont meilleurs par rapport à ce que nous propose Manuel depuis quelques temps.
— Qu'est-ce que tu suggères dans ce cas ?
— Voici mon idée.
Keyra commença à lui exposer l'idée qui lui trottait en tête depuis la nuit dernière. Sentir que madame Sandey était très captivée par ses dires lui donnait le courage d'avancer encore ses arguments.
— C'est une excellente idée je trouve. En as-tu parlé à ton patron ? lui demanda Angela après qu'elle ait finit de parler.
— Non pas encore. J'attendais d'en discuter avec vous.
— Viens. Allons-lui en parler sur le champ. Il va adorer j'en suis sûre.
Keyra se leva et sortit du bureau, précédée par madame Sandey.
— Hermann, je pense que l'agence ne va pas fermer de si tôt. La demoiselle que voici vient de m'exposer une idée de génie.
Le visage de Keyra tourna légèrement au rouge, flattée par le fait de recevoir autant de compliments de la part de la directrice des ressources humaines en personne.
— Allez Keyra, vas-y. Répète lui ce que tu m'as dit.
Keyra s'avança vers lui et commença à parler.
— J'ai terminé le bilan que vous m'aviez confié. Voici mon rapport, annonça-t-elle en lui tendant les papiers. Sur ces documents, j'y ai consigné la cause du déclin de l'agence. Les vêtements que nous vendons sont dépassés. Ce qui fait que nous perdons des clients. En tant qu'agence de mode, nous nous devons d'évoluer avec l'époque et sa mode. Et ce genre de vêtements va nous y aider à coup sûr.
Elle lui tendit le classeur contenant cette fois les dessins d'Alicia. Monsieur Mensah le feuilleta, l'air impassible. Même s'il trouvait que les dessins étaient superbement faits, il n'allait tout même pas le signifier devant son assistante.
— Qui est Alicia ? s'enquit-il ayant remarqué qu'ils étaient tous signés avec ce prénom.
— C'est ma sœur monsieur.
— Si je comprends bien, tu suggères qu'on vire Manuel pour nommer ta sœur à sa place. C'est cela ?
— Vous m'avez mal comprise. Alicia est novice. Elle pourra toujours apprendre de lui mais je pense que ses dessins vont aider l'agence à se remettre sur pied. Ah et aussi, il faudrait qu'on rédéfinisse notre cible. Même si au départ M. Design était entièrement dédié aux adultes, je pense qu'il faudrait aussi avoir les jeunes dans notre ligne de mire. De nos jours, ce sont certainement eux qui s'intéressent le plus à la mode comparé aux adultes. Si nous pouvions en plus de ça insérer les enfants en tenant compte des fêtes de fin d'années, je crois que ce serait mieux et...
— Stop ! Qu'est-ce que tu proposes au juste ?
— En quelques mots, il faudra revoir notre design et redéfinir notre cible. Si vous doutez de la pertinence de mes propos, alors je vous suggère de faire une étude de marché.
— C'est une bonne idée je trouve, acquiesça Angela. Mais, faire une étude de marché en ce moment épuisera nos ressources. Pourtant on ne peut pas se lancer comme cela sans connaître au préalable les réalités du terrain.
Keyra se mit à réfléchir. Elle en avait presqu'oublié la situation financière de l'agence. Il lui fallait trouver une autre idée sur le champ si elle ne voulait pas que monsieur Mensah la taxe d'incapable.
— Pourquoi ne pas participer au concours New African Talent ?
— Pardon ? fit monsieur Mensah.
— Oui dans huit mois, le concours aura lieu. Son but est d'aider et promouvoir le talent de jeunes stylistes en devenir et d'en faire...
— Abrège, la coupa-t-il. Je fais partie des membres du jury cette année. J'en sais beaucoup plus que toi.
— Je pense que ce que Keyra veut dire, intervint Angela, c'est qu'on pourrait faire participer un de nos membres pour représenter l'agence. Ce sera une sorte de publicité gratuite pour nos futurs projets.
— C'est exact ! approuva Keyra.
— Vous semblez oublier une chose. Je fais parti des membres du jury cette année. Ce sera comme de la triche, prévint-il en s'enfonçant dans le fauteuil, les bras croisés sur sa poitrine.
— Pas totalement, fit Keyra en tapant sur la table. Officiellement, Alicia ne travaille pas encore avec nous. L'idée est qu'Alicia participe au concours. Une fois qu'elle l'aura gagné, certaines de ses créations seront donc connu aux yeux du public ainsi ce sera comme si l'agence signait un contrat de partenariat avec elle en guise de récompense.
— Ça peut marcher, fit Angela. Et en parallèle, nous pourrons commencer les démarches pour la réalisation du nouveau projet. D'ailleurs comment l'as-tu nommé Keyra ?
— Je n'ai pas réfléchi à un nom, constata Keyra.
— Pourquoi pas M. Design Renovation ? Ce serait bien, proposa Angela.
— Keyra, en as-tu déjà discuté avec ta sœur ? demanda soudainement monsieur Mensah.
— Pas encore monsieur.
— Qu'est-ce que tu attends ? Parles-lui. Mais tu as intérêt à ce qu'elle accepte. Encore une chose. Rien de tout ce qui a été dit ne doit sortir de ce bureau. C'est compris ?
— Bien entendu monsieur. Je lui en parlerais dès ce soir, répondit Keyra un peu perdue.
— Félicitations Keyra. Ton projet vient d'être approuvé, lui annonça Angela, tout sourire.
Ce n'est que là qu'elle comprit les paroles de son employeur. Keyra sourit à son tour et serra la main que lui tendait Angela. Elle était vraiment contente du fait que son idée ait été si vite acceptée mais elle ne savait pas encore que c'était ce concours qui allait en quelque sorte décider de l'issue de sa vie sentimentale. Maintenant que son idée avait été approuvée, il lui fallait en parler avec Alicia. Ce qui ne s'annonçait pas du tout aisé, vu la timidité maladive de sa sœur.
***
Vers la fin de la matinée, Keyra demanda à son patron une permission pour s'absenter. Quand ce dernier lui demanda le motif, elle répondit qu'il s'agissait d'affaires privées sans pour autant préciser de quoi il en retournait. Monsieur Mensah refusa alors de lui accorder la permission. Keyra essaya de l'en dissuader mais il resta ferme sur sa décision. Tant qu'elle ne lui donnait pas d'explications valables, il ne la laisserait pas s'en aller. Mais la demoiselle s'obstinait à ne rien vouloir lui révéler. Sa décision était prise. Elle n'avait pas l'intention de lui laisser savoir que son père était souffrant, ni que si elle voulait absolument s'absenter, c'était pour aller rencontrer le médecin et ainsi décider ensemble du jour adéquat pour son opération.
— S'il vous plaît monsieur Mensah, j'ai besoin d'y aller, insistait-elle depuis un moment.
— Tant que tu ne me dis pas où tu vas et pour quelle raison, je ne te laisserai pas partir.
Keyra le sonda un instant. Il était décidé à ne pas la laisser partir et elle ne voulait pas qu'il sache pour son père. Tant pis. Si elle ne pouvait pas allé voir le docteur en personne, elle pouvait toujours l'appeler. Comme monsieur Mensah la fixait, attendant sûrement sa réponse, elle se rassit et l'informa que ce n'était plus la peine avant de se remettre au travail. Son patron en fut surpris. Pourquoi avoir autant insisté pour sortir et au final se raviser juste parce qu'il lui avait demandé les raisons ? Elle devait sûrement cacher quelque chose. En ayant agi ainsi, Keyra ne se douta pas qu'elle avait attisé la curiosité de son patron en ce qui l'a concernait, du moins son père. Peu de temps après, monsieur Mensah prit un dossier et sortit du bureau. Dès qu'il sortit, Keyra prit son téléphone et composa le numéro du docteur Allogo.
— Allô docteur... je suis vraiment désolée j'aurais dû venir vous voir mais j'ai eu un p'tit contretemps. Ça ne vous dérange pas qu'on s'entretienne par téléphone ? ... oui nous avons réuni la somme qu'il faut pour l'opération de papa... comment ? Les analyses sont déjà prêtes ? ... okay. Malheureusement je ne pourrais pas venir les chercher. Attendez, je vais le dire à ma sœur. Elle viendra le chercher à ma place... dans quatre jours ? Nous n'aurons pas assez de temps pour le préparer à cela. D'accord, très bien. Merci docteur... à bientôt !
Keyra raccrocha le téléphone et composa de suite le numéro d'Alicia.
— Allô Alicia, je viens d'appeler le docteur... oui, l'opération aura lieu dans quatre jours... non pas encore. Je leur en parlerais ce soir à la maison... hum quand tu auras fini ton service, tu pourras te rendre à l'hôpital pour prendre les résultats s'il te plaît ?... okay, merci... je vais raccrocher avant que mon patron ne revienne. Bye bye. Bisous.
Keyra raccrocha le téléphone et soupira, soulagée de savoir que son père pourra être opéré. Il ne lui restait qu'à prier Dieu pour que tout se passe bien et qu'il n'y ait pas de complications.
Monsieur Mensah refit son apparition dans la pièce quelques instants plus tard et lui demanda d'aller photocopier les documents qu'il avait en main. Keyra prit les documents et s'en alla, ne se doutant pas un seul instant que son patron avait entendu la totalité de sa conversation avec sa sœur. D'après ce qu'il avait entendu, quelqu'un de sa famille -sûrement- devait être opéré. Mais qui ? Et pourquoi ? Il n'en savait rien. Depuis le premier jour, il avait remarqué qu'elle s'entendait parfaitement avec Alice. Puisqu'elles semblaient être bonnes amies, Alice savait sûrement ce qui se passait. Alors, s'il voulait savoir ce qu'elle essayait désespérément de lui cacher, il n'avait qu'à le demander à Alice. Hermann n'était pas dupe. Il avait très vite compris que le coup de fil était en lien avec le fait qu'elle voulait s'absenter un peu plus tôt.
Les documents en mains, Keyra descendait les escaliers pour aller les photocopier quand elle rencontra Alice qui prenait le sens inverse.
— Keyra, où vas-tu ? l'interpella le mannequin. Tu m'as l'air bien joyeuse.
— Et c'est le cas. Mon père va bientôt être opéré. Ses yeux pourront être guéris Alice.
— Ah ! Mais c'est une superbe nouvelle, s'exclama Alice visiblement heureuse aussi.
— Oui. Ma grande sœur a fourni la somme d'argent qu'il fallait. Donc voilà.
— C'est vraiment formidable. Mais tu sais, tu aurais pu aussi me le demander et je te l'aurais donné.
— Je sais. Mais je me serais sentir redevable envers toi.
— Entre amies, les services sont gratuits. Pas besoin de te sentir redevable. Mais dis-moi, tu n'as pas encore répondu à ma question. Où est-ce que tu vas ?
— Monsieur Mensah m'a demandé de faire des copies de ces documents. Donc j'y vais.
— Attends. Tu lui en as parlé ?
— Non. Et s'il te plaît, si jamais il te le demande, ne lui dis rien. Je n'ai pas besoin de sa fausse sympathie. Bon j'y vais. J'ai déjà assez tardé comme cela, conclu-t-elle avant de dévaler le reste des escaliers.
Fausse sympathie ? s'interrogea Alice.
Elle agita sa tête comme pour mettre de l'ordre dans ses idées avant de continuer son chemin, les paroles de Keyra encore dans son esprit. Tout ceci la poussait à s'interroger sur les circonstances de leur rencontre. Même si Hermann n'était pas facile à vivre, il n'était pas comme Keyra le pensait. Après-tout, elle le connaissait depuis bientôt quinze ans. Perdue dans ses réflexions, elle était arrivée devant le bureau de son vieil ami sans s'en apercevoir. Lui en voulant encore pour ce qui s'était passé la dernière fois, elle s'apprêtait à rebrousser chemin quand la porte du bureau s'ouvrit.
— Ah tu tombes bien, lui dit-il. Je partais te voir. J'ai besoin de te parler.
— A quel sujet ? demanda-t-elle.
— Entre !
Alice entra et s'assit dans le fauteuil face à lui.
— Qu'est-ce que tu veux ? demanda-t-elle sur un ton froid, les bras croisés sur sa poitrine.
— Tu me fais encore la tête pour ce qui s'est passé la dernière fois ?
— Oui, répondit Alice sans détour. Tu n'as même pas pris la peine de m'écouter.
— Pourquoi donc si je sais qu'il encore question de Raj ? Que s'est-il passé ?
— C'est trop tard pour chercher à te rattraper maintenant. Dis-moi plutôt ce que tu veux.
— Bien ! Comme tu voudras. J'ai remarqué que tu es proche de Keyra.
— Oui et alors ?
— Tu sais si un membre de sa famille est malade ou s'il doit subir une opération ?
— Oui je sais. Elle me l'as dit mais ne compte pas sur moi pour te le dire. Si elle ne te l'a pas dit, ce n'est pas à moi de le faire.
— Arrête Alice. Tu sais bien que quand je veux quelque chose, je l'obtiens toujours. Tu ferais mieux de me le dire maintenant.
— Tes menaces ne marchent pas sur moi Hermann. En fait ton problème c'est que tu veux toujours avoir le contrôle sur tout. Donc tu ne supportes pas que Keyra te tienne tête. Et tu sais quoi ? Je remercie le bon Dieu de l'avoir mis sur ton chemin. Au moins tu es sûr qu'il y aura toujours une personne qui te dise la vérité en face.
Elle se leva de son siège après avoir dit ça et marcha jusqu'à la porte. La main sur la poignée, elle se tourna vers lui.
— Une dernière chose, si tu veux savoir quelque chose qui la concerne, demande le lui directement au lieu de passer par moi parce que ce sera inutile.
Elle sortit du bureau après lui avoir dit ça. Son visage affichait un air surpris. Apparemment Alice s'était vraiment attachée à Keyra. D'ailleurs en parlant d'elle, Hermann vit son assistante revenir quelques instants plus tard avec les documents et leurs copies qu'elle lui remit.
***
Les derniers rayons du soleil disparaissaient derrière les maisons, donnant à l'astre l'air d'une énorme boule rouge suspendu dans le ciel lorsque Keyra mit le pied chez elle. L'après-midi avait été très chargé pour elle. Sa sœur était déjà rentrée et avait mis leur mère ainsi que leur tante dans la confidence. Le docteur lui avait recommandé de faire croire à son père le jour de l'opération qu'il s'agissait d'un examen de routine. Mais de ne surtout pas le faire manger avant l'opération car cela pourrait lui être fatale.
Après le dîner, Keyra desservit la table avant de se diriger vers la chambre qu'elle partageait avec sa sœur. Alicia la rejoignit peu de temps après et Keyra en profita pour lui demander de travailler avec elle chez M. Design. Comme il fallait s'y attendre, Alicia refusa catégoriquement arguant qu'elle se plaisait dans son travail. Mais Keyra non plus n'était pas décidée à essuyer un refus. Surtout pas après qu'elle ait promis à son patron et Angela que sa sœur accepterait.
— Allez Alicia. Tu aimes dessiner et ça se sent. De plus, tu es mal à l'aise lorsque tu dois approcher des inconnus. Je ne comprends vraiment pas ton obstination à vouloir continuer de travailler là-bas. Le stylisme à été crée juste pour toi. Et puis, imagine la fierté que tu ressentiras quand tu verras des gens porter tes créations tout comme tu l'étais quand Patty et moi les portions jadis.
— Arrête d'insister Keyra. Je t'ai déjà dit non, répondit Alicia avant de se coucher dans son lit et tirer le drap sur elle.
Exténuée, Keyra ne trouva pas la force pour continuer de la harceler. Mais elle ne comptait pas abandonner malgré tout.
Je finirais par te convaincre Alicia. Tôt ... Ou tard !
C'est sur ces pensées qu'elle ferma lentement ses yeux pour s'endormir. La fatigue avait eu raison d'elle.
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3498 mots !
Salut les ami.e.s ! J'espère que vous allez tous bien. Je profite d'un p'tit moment de pause pour vous publier ce chapitre. J'espère qu'il a été à votre goût. J'vous préviens, le prochain chapitre sera un p'tit poil long.
Hum, une amie à moi extérieure à Wattpad que je considère plus comme une grande sœur m'a dit qu'elle trouvait l'amitié d'Alice envers Keyra un peu louche et qu'elle la suspecte d'être Elle. Du coup je voulais savoir ce que vous pensez de notre cher Alice et de sa relation avec Keyra et Hermann aussi.
Voilà c'était tout pour moi. Bonne journée/soirée à vous.
J'vous fait de gros bisous. Coeurs sur vous !!! ♥️♥️♥️♥️♥️♥️♥️
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