Chapitre 12 Partie 2/3 : Bonne année !

Chapitre 12 Partie 2/3 : Bonne année !

Contraint de rester là à attendre Keyra, monsieur Mensah, quelque peu somnolent, avait fini par s'assoupir dans le siège où il était assis. Pourtant des bruits de pas venant dans sa direction et une poigne lourde sur son épaule l'obligèrent à ouvrir les yeux. Tante Marie était là devant lui, l'interrogeant du regard. Elle s'était endormie avant que le jeune couple ne s'en aille, alors évidemment elle n'avait aucune idée du comment ni du pourquoi il s'était retrouvé là.

Sans montrer un quelconque signe d'agacement, Hermann se prêta au jeu et répondit à l'interrogatoire de la tante. Et dire que c'était l'orée de la nouvelle année et qu'il aurait pu être chez lui, en train de savourer du bon vieux vin. Mais au lieu de cela, il se retrouvait à devoir attendre sa gamine d'assistante. Au départ, l'aînée des dames Tancey voulait aussi admirer les feux d'artifices en compagnie de ses nièces mais les signaux que lui envoyaient son corps lui faisaient clairement savoir qu'elle ne pouvait plus se permettre de veiller tard. C'est en se dandinant que tante Marie se dirigea vers sa chambre, laissant à Hermann le soin d'attendre Keyra.

Le sommeil l'ayant quitté peu après le départ de tante Marie, monsieur Mensah se mit à faire les cent pas dans le salon, regardant de temps à autre sa montre. Elle en mettait du temps. D'après les dires d'André, elle était partie un bon moment avant que lui n'arrive. En prenant en compte la distance entre leurs deux demeures, elle aurait dû être de retour avant son arrivée. Pourquoi mettait-elle donc autant de temps à revenir ?

Non, ça ne va pas. Et si quelque chose lui était arrivé ? Je devrais aller la chercher.

Ayant raisonné ainsi, monsieur Mensah prit son téléphone ainsi que son trousseau de clé, les fourra dans sa poche et se dirigea vers la sortie. Mais un autre détail très important le nargua ouvertement.

Mince, je ne sais même pas où elle se trouve. Ce serait comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Il vaudrait mieux que je l'appelle.

Aussitôt dit, il retira son téléphone de sa poche et composa son numéro. L'appareil sonna un bon moment avant que l'appel ne soit rejeté. Il fit une deuxième tentative, puis une troisième mais sans grand résultat. L'inquiétude commençait à croître en lui. Ce n'était pas normal. Et s'il avait raison ? Et s'il lui était arrivé malheur ? Ce n'était sans doute pas les nouvelles de disparitions que diffusait les médias depuis quelques temps qui allaient le rassurer.

- Keyra, Keyra ! Où est-ce que tu es bon sang ? s'interrogea-t-il.

Pris de cours par le temps, André avait finalement emmené Alicia dans une boulangerie pâtisserie pas très loin de sa maison. L'endroit était très animé en cette soirée de la Saint Sylvestre. Comme eux, la majorité des clients présents étaient des couples. Et il y en avait de tous les types. En passant des adolescents jusqu'aux personnes du troisième âge. André bouda quelques instants, ayant constaté qu'il n'était pas le seul à avoir eu cette idée. Avec un peu de chance, ils purent dénicher une place sur le toit-terrasse, endroit assez convoité par les clients à cause de la magnifique vue qu'elle offrait.

- Qu'est-ce que tu prends ? demanda André.

- Une glace à la myrtille et quelques croissants au raisin, répondit Alicia.

- Pour moi ce sera un pot de glace à la pistache, dit André en s'adressant au serveur.

Le jeune homme nota leurs commandes et cessa de leur tenir la chandelle le temps d'aller les chercher. Il revint quelques instants plus tard et posa les desserts avant de les laisser définitivement.

- J'ai quelque chose sur le visage ? demanda Alicia un peu mal à l'aise, voyant que son petit ami la fixait avec insistance.

Ce dernier haussa les épaules et se mit à sourire.

- Ça en valait la peine, répondit-il au bout d'un moment.

- Qu'est-ce qui en valait la peine ? questionna la jeune styliste.

- Le fait que je me sois retrouvé collé à la chaise, dit-il en riant malgré lui. Finalement mes efforts n'ont pas été vains et j'ai pu t'avoir avec moi, même si ce n'est que pour un laps de temps.

Alicia sourit discrètement derrière son pot de glace, les joues légèrement rosies.

- Tu as quelque chose sur le visage, ajouta-t-il.

- Où ça ? demanda-t-elle en palpant son visage.

- Approche.

Alicia s'exécuta. Mais c'est avec surprise qu'elle sentit les lèvres d'André sur son front. Surprise, elle leva les yeux vers lui.

- J'en avais trop envie ! Désolé pas désolé, lui répondit-il avec un regard malicieux.

En guise de réponse, Alicia lui donna une tape à l'épaule et se mit à rire pour camoufler sa gêne.

- T'es encore plus belle quand tu souris, reprit-il en caressant ses cheveux.

- On est en public, répondit Alicia du tac au tac.

- Et alors ? se moqua le binoclard.

- Tiens goûte, dit-elle en avançant une cuillère de sa glace.

Mais il détourna le visage. Elle insista mais il refusait toujours.

- Allez, elle est trop bonne. Goûte-la juste une fois.

- Je ne peux vraiment pas ma douce, je suis allergique, lui apprit-il.

- Pardon, je suis désolée, s'excusa Alicia en retirant la cuillère de devant son visage. Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? J'aurais pu prendre autre chose.

- Je ne t'empêcherais jamais de manger ou de faire quelque chose que tu aimes, reprit-il sur un ton sérieux, la fixant ardemment.

Elle lui sourit et lui fit signe de s'approcher. Chose qu'il fit. À son tour, elle le surprit en le gratifiant d'un baiser sur la joue.

- Hé, je croyais qu'on était dans un lieu public, lança-t-il.

Pour toute réponse, elle haussa les épaules et continua à savourer sa glace, tout en évitant de croiser son regard. André sourit à son tour. Décidément, c'était de loin la meilleure fin d'année qu'il n'ait jamais connue.

***

- Fais attention à la marche, fit Joaquim qui tenait la main de son épouse.

- T'es avec moi, je n'ai pas peur, lui répondit Angela, dans un sourire.

Lentement, ils descendirent les marches de l'escalier. Joaquim la souleva dès qu'ils franchirent la dernière marche, lui arrachant un hoquet de surprise. Ne lui laissant pas le temps de poser des questions, il se dirigea vers l'arrière-cour. Elle lui lança un regard interrogateur. Sans dire un mot, il la posa au sol, la laissant découvrir par elle-même la surprise qu'il lui avait préparée. Comme il ne voulait pas la faire marcher trop longtemps à cause de ses pieds, il lui avait organisé ce semblant de pique-nique dernière minute dans l'arrière-cour. Mais connaissant son mari, Angela fit une tête d'enterrement à la vue de ce qui était censé être une belle surprise. Le visage boudeur, elle tenta de s'éloigner de lui. Il la rattrapa bien vite et se plaça devant elle. Mais elle lui tourna le dos encore une fois, la mine toujours renfrognée. Sans dire un mot, il l'entoura de ses bras et plongea sa tête dans son cou qu'il parsema de tendres baisers. Elle se débattit un moment avant de s'abandonner à ses baisers.

- Tu pars encore ? lui demanda-t-elle en se retournant subitement.

Joaquim hocha lentement la tête pour acquiescer, l'air désolé.

- Quand ?

- Demain matin, lui répondit-il.

- Mais c'est le nouvel an ! s'exclama Angela.

- Je sais mon amour, mais j'ai reçu un appel cet aprèm, il y a une urgence au boulot. Ils ont besoin de moi.

- J'ai aussi besoin de toi, à peine arrivé que tu repars déjà, se plaignit-elle.

Joaquim l'enlaça. Cette fois, elle ne résista pas et lui rendit son étreinte.

- Je vais commencer à croire que tu aimes ton boulot plus que moi, fit-elle remarquer.

À ces mots, Joaquim se détacha vite d'elle et prit son visage en coupe.

- Jamais, ne doute jamais de l'amour que je ressens pour toi.

Angela était au bord des larmes. Mais elle hocha tout de même la tête.

- Combien de temps tu pars cette fois-ci ?

- Je ne sais pas, tout va dépendre de la complexité de la situation.

- Je ne veux pas que tu partes Joaquim, je ne vais pas pouvoir le supporter encore longtemps, avoua Angela.

- Je sais, lui chuchota-t-il à l'oreille en l'enlaçant de nouveau.

- Je suis peut-être égoïste de dire ça mais j'aimerais que cette année ne se termine jamais, comme cela je pourrais toujours t'avoir avec moi.

- Moi aussi mon cœur, moi aussi, lui répondit-il la voix brisée devant le chagrin de sa femme.

Elle ferma les yeux et enfoui son visage dans sa poitrine. Il posa doucement son menton sur sa tête et soupira. Chaque fois qu'il devait se déplacer dans le cadre de son travail, la séparation était toujours aussi douloureuse.

Épuisée, Alice retira ses talons qu'elle jeta pêle-mêle et s'affala dans son divan. Elle venait de terminer une séance shooting pour le calendrier du nouvel an de l'agence. Maxime Adjoka, photographe de renom et attitré de M. Design n'avait fait que repousser la séance à cause de son emploi du temps trop serré. Résultat, ils avaient dû finir le shooting ce soir-même afin que le calendrier puisse sortir à temps. Et c'était son corps à elle qui en avait payé les frais. Être mannequin n'était pas toujours aussi cool que certains le pensaient. Nonchalamment, elle sortit son téléphone de son sac afin de vérifier les notifications.

- Oh non, dix-neuf appels manqués de Raj. J'espère qu'il n'y a rien de grave, s'exclama le mannequin.

Ayant miraculeusement trouvé de la force, elle se leva d'un bond et alla brancher la webcam de son ordinateur portable. Le dénommé Raj décrocha dans la minute.

- Coucou !

- Hey

- Je viens de voir tes appels manqués, comment tu vas ? Tout va bien là-bas ? enchaîna-t-elle, anxieuse.

- Ne t'inquiètes pas, tout va bien. C'est Mickaël qui voulait te parler. Tu avais promis d'appeler aujourd'hui mais tu ne l'as pas fait. Il t'en veut, répondit-il.

- Je suis désolée, je n'ai pas eu le temps de vous prévenir pour mon shooting.

- Moi je comprends, mais c'est à Mickaël que tu dois présenter tes excuses.

- Je sais, où est-il ?

- Il te boudes, il dit qu'il ne veut pas te voir pour le moment, lui apprit Raj. Mais je gère t'inquiètes, rajouta-t-il en lui faisant un clin d'œil.

Elle attendit patiemment l'échange entre les deux hommes avant que le dénommé Mickaël apparaisse devant l'écran, l'air toujours boudeur. Son cœur fit un boum dans sa poitrine dès qu'elle le vit. Des larmes naquirent au coin de ses yeux.

- Mickaël !

Le prénom se fraya un chemin jusqu'à ses lèvres sans qu'elle ne pût se contrôler. Il lui manquait tellement. Pas que lui.

- How are you Darling ? s'enquit-elle. (Comment tu vas mon chéri ?)

- I'm well, why did you lie to me ? répondit-il sèchement. (Je vais bien, pourquoi tu m'as menti ?)

- I didn't lie Honey, it's just that I was very busy these days. Sorry. (Je ne t'ai pas mentit chéri, c'est juste que j'étais très occupée ces jours, pardon)

- That's true ? lui demanda-t-il peu convaincu. (C'est vrai ?)

- I swear ! répondit-elle. (Je jure !)

- Alright, I believe you this time. I'm really sorry, sometimes I forget that you're a model and you work more during the holidays. (Très bien, je te crois pour cette fois. Désolé, parfois j'oublie que tu es mannequin et que tu travailles plus pendant les périodes de fêtes.)

- Never mind, don't think about it anymore. But I miss you, so much. (Ce n'est rien, n'y pense plus. Mais tu me manques tellement)

- I miss you too, lui répondit-il. (Tu me manques aussi)

- Did you still angry with me ? (Tu m'en veux toujours ?)

- How can I blame you for long ? I love you too much for that. (Comment puis-je t'en vouloir aussi longtemps ? Je t'aime trop pour ça)

- This is my cute Mickey, I love you too. You know it, didn't ? (Ça c'est mon mignon Mickey, Je t'aime aussi. Tu le sais n'est-ce pas ?)

- Yes, I know. (Oui je sais)

- Okay, I understood. You love each other, but who loves me ? intervint Raj. (D'accord, j'ai compris. Vous vous aimez, mais qui m'aime ?)

- Don't be jealous Raj, dirent-ils en chœur. (Ne sois pas jaloux Raj)

- It's too unfair ! s'exclama-t-il avant que tous ne se mette à rire. (C'est trop injuste !)

- Hey Alice, before I forget, I have to tell you that Raj and I have a surprise for you, lui annonça-t-il l'air fier. (Hé Alice, avant que je n'oublie, je dois te dire que Raj et moi te réservons une surprise)

Le concerné hocha la tête pour approuver les dires de Mickaël.

- Oh, what kind of surprise is that ? demanda la concernée, un brin curieuse. (Oh, quel genre de surprise est-ce ?)

- Wait and see, if I tell you now, it won't be a surprise anymore. Am I not right ? (Attends de voir, si je te le dis maintenant, ce ne sera plus une surprise. N'ais-je pas raison ?)

- So smart ! dit-elle en boudant. (Très intelligent)

- I'm learning from you, répliqua Mickaël. (J'apprends de toi)

- Didn't that I'm very smart ? se vanta le mannequin en touchant sa tête, un air satisfait sur son visage. (N'est-ce pas que je suis très intelligente ?)

- Yeah yeah, you're so smart Alice. (Oui oui, tu es si intelligente Alice)

- Why do I feel like you're laughing at me ? (Pourquoi ais-je l'impression que tu te moques de moi ?)

- Maybe a bit, avoua Mickey en riant. (Peut-être un peu)

La discussion se poursuivit pendant encore un bon moment. Ils avaient tant de choses à se dire. Assise là dans ce fauteuil, les deux hommes face à elle, Alice réalisa qu'ils lui manquaient bien plus qu'elle ne voulait se l'avouer.

***

Toute excitée, Keyra pénétra dans sa chambre, un air triomphant sur le visage.

- Alicia, André, Ça y est, je l'ai ! s'exclama-t-elle, toute heureuse d'avoir trouvé le produit.

Mais son sourire disparut lorsqu'elle remarqua la présence anormale d'un certain monsieur Mensah dans sa chambre. Soulagé de la voir en un seul morceau, Hermann s'approcha d'elle, le cœur plus léger.

- Monsieur Mensah ? Que faites-vous ici ?

- Keyra ! Où est-ce que tu étais passé ? demandèrent-ils de manière synchronisée.

Comme aucun d'eux ne voulait céder en premier, ils se défièrent du regard, attendant de voir qui allait faiblir. Mais l'inquiétude de monsieur Mensah eut raison de lui.

- Je t'ai posé une question voyons, lui dit-il sur un ton dur.

- Je n'ai pas de compte à vous rendre, répondit Keyra machinalement, fière de lui renvoyer sa réplique en pleine figure.

Furieux, il s'avança rapidement vers elle et d'un mouvement brusque la saisit par les deux bras.

- Bien sûr que si tu me dois des explications. Sais-tu à quel point j'étais inquiet pour toi ? Je ne savais pas où te chercher, je ne pouvais que rester ici à espérer que tu rentres en bon état, et toi, tout ce que tu trouves à me dire c'est..., ragea-t-il.

- Je ne vous ai jamais rien demandé, l'interrompit Keyra en le regardant droit dans les yeux, faisant fi de sa douleur. Peu importe mon état, cela ne vous concerne en rien.

Énervé quant à sa réponse, il contracta ses mâchoires, resserrant sa prise sur ses bras. Une grimace apparut sur le visage de son assistante. Son regard descendit immédiatement sur ses bras et il constata avec regret qu'elle était blessée à l'avant-bras droit.

- Qu'est-ce... qu'est-ce qui s'est passé ?

- Ça ne vous regarde pas, je vais très bien.

L'ignorant, il lui prit le bras et la fit asseoir sur l'un des lits. Elle voulut se lever mais le regard qu'il lui adressa lui fit changer d'avis.

- Où se trouve la boîte à pharmacie ? l'interrogea-t-il.

- Je vais bien, vous n'avez pas à vous déranger.

- On dirait que tu aimes me faire répéter mes paroles, je te le redemande une dernière fois. Où se trouve la boîte à pharmacie ? reprit-il sur un ton menaçant.

Keyra lui indiqua du menton une armoire près du bureau. Son patron alla chercher la fameuse boîte et revint s'asseoir en face d'elle. Tour à tour, il retira les objets dont il aurait besoin dans la boîte. Le désinfectant en main, il l'imbiba dans du coton. Keyra eu un mouvement de recul voyant qu'il approchait le coton vers son bras.

- Tu peux me tenir si tu as peur, mais la blessure risque de s'infecter si on ne fait rien.

Keyra abdiqua, ferma les yeux et lui agrippa l'épaule. Un sourire ponctua ses lèvres avant qu'il n'applique le produit sur le bras de son assistante. Keyra grimaça, resserrant sa poigne sur son épaule.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? lui redemanda-t-il pour la faire parler afin qu'elle ne se focalise pas sur sa blessure.

Keyra prit sur elle et lui raconta les faits.

- J'étais sur le chemin du retour après avoir acheté le produit pour neutraliser la colle forte mais je suis tombée sur un groupe de jeunes en voiture. Comme la voiture n'avait qu'un seul phare allumé et qu'il faisait assez sombre, je l'ai prise pour un autre scooter. Quand je me suis rendue compte que c'était une voiture, j'ai paniqué et j'ai cherché à les éviter. Malheureusement mon geste était trop brusque, j'ai perdu l'équilibre et je suis tombée.

- Ne sors plus seule à une heure aussi avancée quel qu'en soit le motif, lui ordonna-t-il pendant qu'il mettait le sparadrap.

Keyra hocha la tête pour acquiescer.

- Et vous, vous ne m'avez toujours pas dit ce que vous faites ici.

Il soupira avant de lui expliquer la raison de sa venue. Quant au fait qu'il se soit retrouvé dans sa chambre, c'était parce qu'il avait vu la mère de Keyra se diriger vers le salon. Craignant que sa présence ne cause des problèmes à cette dernière, il s'était réfugié dans sa chambre. Heureusement, elle était arrivée quelques minutes après. Keyra le remercia et laissa ses épaules respirer après le martyr qu'elle les avait infligés. Hermann remarqua une cicatrice sur son autre bras. Il semblait qu'elle avait été provoquée par le feu.

- Comment tu t'es fait ça ? demanda-t-il par curiosité.

Keyra s'empressa de cacher la marque en mettant son bras dans son dos.

- Je vous en ai posé des questions moi au sujet de votre tatouage ? Non ! Alors je vous prierai de faire de même, répondit la jeune demoiselle sur un ton agressif.

Hermann ne dit rien et laissa son regard dévier sur sa montre. Il était presque minuit. Il dirigea son regard vers Keyra. Elle semblait perdue dans ses pensées. Il s'approcha alors d'elle et sans crier gare, déposa un baiser sur la joue de la jeune fille. Dehors, les feux d'artifices éclatèrent pour marquer le début de la nouvelle année.

- Qu'est-ce que..., fit Keyra surprise.

- Bonne année, lui susurra-t-il à l'oreille.

Keyra se dressa.

- Vous... c'est comme ça que vous souhaitez une bonne année à tous vos employés ?

- Non ! Seulement aux membres de ma famille.

- Depuis quand suis-je devenue un membre de votre famille ? demanda-t-elle en arquant un sourcil.

- Depuis le jour où mon frère s'est entiché de ta sœur, répondit-il sans sourciller. Connaissant André, la demande en mariage ne va pas tarder, ce qui fait de toi ma belle-sœur dorénavant.

- Oui c'est vrai, constata Keyra. Maintenant qu'Alicia est avec André, je suis votre belle-sœur. Vous devez donc bien me traiter, reprit Keyra le sourire aux lèvres.

- N'abuse pas ! lança-t-il en lui tapant légèrement le bout du nez.

- Aïe, feint Keyra. Les feux d'artifices ! s'exclama-t-elle soudainement. Vite, vite, venez !

Keyra empoigna la main de monsieur Mensah et se mit à courir pour sortir de la maison. Il se laissa faire sans se plaindre. Dehors, les couche-tard s'étaient réunis, admirant ces feux aux multiples couleurs illuminer le ciel par leur beauté artificielle. D'autres s'embrassaient et se souhaitaient une heureuse année dans la gaieté. Keyra n'arrêtait pas de sautiller, s'émerveillant devant chaque feu d'artifice qui éclatait comme si elle n'en avait jamais vu auparavant.

- Regardez celui-là, et celui-ci ! s'exclama-t-elle en les pointant du doigt. C'est tellement magnifique !

Hermann s'étonna de la voir se réjouir d'une chose aussi banale à ses yeux. Les mains dans les poches et le visage souriant, il admirait la petite boule d'énergie qui s'agitait devant lui. Sans qu'il ne s'y attende, Keyra se retourna vivement vers lui et lui sauta dans les bras, le faisant reculer de quelques pas. Elle posa ses lèvres sur ses joues.

- Je vous souhaite aussi une belle année, lança-t-elle sur un ton enthousiaste avant de s'éloigner de lui pour reprendre le même manège avec ses voisins.

Hermann resta sur place, se contentant de la suivre du regard, un sourire niais planté sur le visage. Sa réaction l'avait certes surpris, mais pas déplu. Les yeux brillant de joie, Keyra revint dans sa direction en courant. À sa grande surprise, elle le dépassa et continua son chemin. Hermann se retourna et vit qu'elle enlaçait Alex. Celui-ci la tenant par la taille d'une main, l'autre main, tenant un bouquet de fleurs, la fit tournoyer. Keyra riait à gorge déployée. Elle semblait plus ravie de le voir que lui. Son sourire disparut automatiquement. Pourquoi Alex était-il là aussi ? Ne lui avait-il pas dit qu'il allait voir des amis ?

- Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Hermann en se plaçant derrière Keyra.

Alex qui semblait ne pas avoir remarqué sa présence eut l'air surpris de le voir.

- Ah frangin t'es là aussi ?

Il tendit le bouquet à Keyra et fit une accolade à son frère.

- Bonne année frérot !

- T'as pas répondu à ma question, insista Hermann.

- Pas de disputes s'il vous plaît, intervint Keyra. Aujourd'hui c'est le nouvel an, profitons-en tous ensemble.

- Je suis d'accord avec toi, renchérit Alex.

Irrité, Hermann tourna les talons et monta dans sa voiture sans leur adresser un mot. Cette nouvelle année s'annonçait particulièrement mouvementée pour lui. Il le sentait.

Si pour d'autres cette année s'annonçait pleine de bonheur, pour certains elle était signe de séparation. Une chose était sûre, elle réservait une surprise à chacun d'entre eux. Agréable ou pas, ils allaient bientôt le découvrir.

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3731 mots !

Salut les ami.e.s !!! J'espère que tout roule pour vous, comme promis la suite du chapitre 12 est arrivé 😊

Maintenant vous comprenez pourquoi je dis que c'est l'un de mes chapitres préférés ? 🤭🤭🤭
Comment vous l'avez vous trouvé ?

- Joaquim qui part encore ! Croyez-vous qu'il s'agit vraiment de travail ou ... Se pourrait-il qu'il cache quelque chose à notre chère Angela ? 😳😳😳

Deux nouveaux personnages sont apparus dans l'histoire

- Que pensez-vous d'eux ? (Même si leur présence était brève)

- A votre avis, quel est le lien entre eux et Alice, et peut-être le reste de la bande ?

- Hermann qui avoue clairement qu'il s'inquiétait pour notre héroïne, je sais pas vous mais pour moi ça signifie beaucoup. 😉😉😉

- Pour finir, qu'avez-vous pensé de "l'échange de baiser entre eux "? Lequel d'entre les deux vous a le plus surpris ?

À la prochaine pour la fin du chapitre 12 🥰🥰🥰

Alerte spoil : Un personnage va bientôt nous quitter 😭😭😭

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