Chapitre 11 Partie 2/3 : Règlement de compte !

Chapitre 11 Partie 2/3: Règlement de compte

La semaine s'écoula rapidement au plus grand bonheur de mademoiselle Tancey mais aussi de son patron. En effet, lui aussi avait des projets pour ce weekend. Lorsque le soleil commença à descendre, Hermann prit sa voiture pour se rendre au lieu convenu. Ce soir, il allait en découdre avec son concurrent direct, mais aussi le plus malhonnête de tous.

Depuis l'incident du braquage, monsieur Mensah n'avait pas fait que renforcer la sécurité de l'agence. Étant donné qu'il avait déjà renvoyé la plupart des espions dans son agence -à l'exception d'Oscar Belou et les deux autres-, il ne s'était pas arrêté là. Monsieur Mensah avait fait mener une enquête approfondie sur le responsable de KHAMA Fashion par son homme de main le plus fiable. Ce dernier avait découvert la faille de leurs concurrents. N'dry Armel, leur PDG s'était fortement endetté auprès des banques locales afin de pouvoir gérer la crise économique qu'ils traversaient à KHAMA Fashion. Mais contrairement à leurs attentes, au lieu de faire des profits, ils étaient plutôt en déficit. Après le délai fixé, les banques avaient commencés à faire pression sur eux pour le remboursement intégral des prêts avec intérêts. Et apparemment, c'est à cette même période qu'il eu l'idée d'aller espionner ses concurrents, dans le but de rembourser ses dettes sans aucun doute.

Quand Hermann entra dans le restaurant, il repéra tout de suite son adversaire et s'empressa d'aller le rejoindre. C'est ce soir qu'aurait lieu le règlement de compte. Une fois arrivé à sa hauteur, le PDG de M. Design lui lança un bonsoir sec et déposa un porte-document sur la table avant de s'asseoir.

— Je vois que tu as pris l'initiative de commander, ajouta-t-il.

— J'avais une demi heure d'avance. Comme j'avais un petit creux je me suis permis.

— Très bien. Passons aux choses sérieuses maintenant.

— C'est bien pour ça que nous sommes là n'est-ce pas ? Vas-y dis-moi ce que tu me veux.

Un léger sourire apparut sur les lèvres du dirigeant de M. Design. Il s'enfonça dans sa chaise de manière détendue et poussa l'attaché-case devant son concurrent. Perplexe, celui-ci l'ouvrit et en sortit des papiers. À la vue de l'une d'elles, son visage pâlit. Sa réaction amusa quelque peu monsieur Mensah qui ne put réprimer un sourire moqueur. Tout d'un coup, N'dry Armel éclata de rire avant de rétorquer d'un air sérieux à son concurrent.

— Tu ne penses pas vraiment que je vais signer ça ?

— Je me doutais bien que tu dises ça, répliqua à son tour monsieur Mensah.

Il se redressa et prit une posture on ne peut plus sérieuse, le regard durcit.

— Évidemment ! Tu t'attendais à ce que je signe ce foutu document le sourire aux lèvres ? répondit-il.

— Et pourtant tu n'as pas le choix. À moins que tu préfères... aller en prison ?

Son interlocuteur fronça les sourcils.

— Je sais que c'est toi qui a envoyer des mercenaires pour voler les croquis de nos nouveaux designs ainsi que les échantillons déjà réalisés. Je sais aussi pour les espions que tu as placés dans mon staff afin de me soutirer des informations confidentielles.

— Quelles preuves as-tu pour m'accuser ainsi ? répliqua l'auteur de ces méfaits.

Hermann lui fit signe d'un mouvement de la tête de jeter un autre coup d'œil à l'attaché-case. Les sourcils de nouveau froncés, son interlocuteur s'exécuta. Si la première fois son visage avait pâli, là il était devenu complètement livide. Sur le coup de la panique, il prit les documents et commença à les déchirer. Amusé par sa réaction, monsieur Mensah se mit à rire.

— Tellement prévisible ! lâcha-t-il. Tu pensais vraiment que j'allais t'apporter les vrais papiers ? Si tu avais pris le temps de bien observer, tu aurais vu qu'il s'agissait de photocopies. Les vrais je les ai cachés dans un endroit sûr. Et comme je sais quel genre de crapule tu es, j'ai pris des dispositions pour que ces informations soient révélés à la police et aux infos si jamais il devait m'arriver un bobo. Il ne tient qu'à toi de régler cette histoire à l'amiable.

— Je dois avouer que je suis tombé dans ton piège. Mais réfléchis je ne peux pas te vendre soixante et un pourcent des actions à une somme aussi basse ! Je ne suis pas seul dans cette histoire.

— Tu trouves que cent millions c'est une somme basse pour une entreprise en faillite, de surcroît endetté ? Je perds beaucoup en investissant dans ce taudis.

— Au stade où nous sommes, mieux vaut parler en toute franchise. Toi et moi savons très bien que tu réussiras à la remettre sur pied et que le profit n'en sera que plus grand.

— Je te laisse vingt quatre heures pour y réfléchir. Passé ce délai, attends-toi à finir tes jours dans une cellule de prison.

Monsieur Mensah se leva prestement et fit mine de partir. Mais il s'arrêta net, non pas parce que son interlocuteur l'avait interpellé mais à cause de la silhouette qui venait de faire irruption dans le restaurant. Elle portait une robe légère de couleur bleue dont les manches recouvraient son épaule jusqu'à son avant-bras. Cintré au niveau de la poitrine, le reste de la robe lui arrivant à la hauteur des genoux était évasée. Elle avait natté ses cheveux sur le côté gauche mais avait bouclé les bouts de sorte qu'ils se retrouvent tous sur le côté de droit. Sa chaîne s'était de nouveau réfugié à son cou et son fidèle sac en bandoulière traversait sa poitrine. Elle était vraiment magnifique. Il la suivit du regard et la vit s'asseoir à une table. Elle avait aussi un rendez-vous dans le même restaurant apparemment.

— ... C'est bon, j'ai compris. Pas besoin d'y réfléchir. Dans les deux cas je sors perdant. Lundi, j'organiserai une réunion avec les autres pour les informer, répondit monsieur N'Dry en poussant l'attaché-case vers monsieur Mensah.

Ce dernier n'avait entendu que la moitié de ce qu'il venait de dire, obnubilé par sa charmante assistante qui venait de faire irruption dans le restaurant. Un sourire satisfaisant sur le visage, il se retourna vers son vieil ennemi et prit le porte-document. Il avait signé les papiers de passation. Monsieur Mensah se rassit et sortit son chéquier. Il déchira une feuille, écrivit le montant fixé ainsi que le nom du concerné. Il la lui tendit après l'avoir signé.

— Mais je croyais que tu me donnerais de la liquidité. Tu sais que je suis endetté, si je vais dans les banques je ne pourrais pas encaisser ce chèque, se plaignit l'ancien propriétaire de KHAMA Fashion

— Débrouille-toi ! lui lança monsieur Mensah, son sourire moqueur scotché aux lèvres.

Puis il prit ses affaires et se leva de table pour aller rejoindre Keyra. Elle avait l'air d'attendre quelqu'un, jetant parfois des coups d'œil vers la porte. Monsieur Mensah s'approcha d'elle. Comme elle avait la tête plongée dans le menu, elle l'a releva rapidement ayant sentit une silhouette sur son dos. Ses yeux s'illuminèrent un instant avant qu'il n'y lise de la déception. Il n'était évidemment pas la personne qu'elle attendait.

— Ah c'est vous monsieur !

— Je peux m'asseoir ?

Keyra tourna la tête à gauche et à droite pour s'assurer que c'était bien à elle qu'il parlait. Hermann roula des yeux et lui confirma qu'il s'agissait bel et bien d'elle. L'assistante de monsieur Mensah haussa les épaules et approuva sa demande. Son patron s'assit juste en face d'elle et commanda un verre de cocktail non alcoolisée. Keyra le regarda faire sans émettre un seul mot.

— Je sais que ce ne sont pas mes affaires, mais... tu... attends quelqu'un ? demanda-t-il avec une once d'hésitation dans la voix.

Keyra fronça les sourcils en signe d'incompréhension. Depuis quand était-il si poli ?

— Oui, j'attends Alex, lui répondit-elle sans détour. D'ailleurs il devrait être là depuis un moment, continua-t-elle en regardant sa montre. Il en met du temps.

Keyra jeta un énième coup d'œil vers la sortie dans l'espoir de le voir arriver mais, toujours aucun signe de l'artiste. Si la jeune fille soupirait de déception, son interlocuteur lui contracta ses mâchoires en apprenant qu'elle avait rendez-vous avec son cadet. Cette simple pensée l'énerva au plus haut point. Il prit son verre et le vida d'une traite. Vu comme son accompagnateur était en retard, Keyra décida de commander. Elle n'allait tout de même pas mourir de faim. Monsieur Mensah fit de même. Il n'avait pas mangé de toute l'après-midi, trop occupé a organiser les démarches de sa prochaine rencontre avec le groupe qui était dorénavant sien. Pour faire passer le temps, Hermann apprit à son assistante la raison de sa venue dans ce restaurant. Cette dernière était toute ouïe.

— C'était vraiment eux les responsables du vol ?

— Oui et plus encore. La nuit où tu as été admise à l'hôpital, j'ai appris le matin qui a suivi qu'il y avait des taupes dans l'agence.

— Mon hypothèse s'est avéré juste, marmonna Keyra.

— Qu'est-ce que tu dis ?

Elle leva la tête vers lui et le regarda de ses yeux perçants, se courbant légèrement vers lui comme si elle avait peur que quelqu'un entende ses paroles. Cette action pourtant si innocente provoqua en son patron un tourbillon d'émotion emmêlés.

— Je disais que mon hypothèse s'est avéré vérifiée.

— Tu l'avais soupçonnée aussi ? s'enquit-il curieux, étant donné qu'il ne lui avait rien dit de l'enquête qu'il menait.

— Bien sûr. J'y ai réfléchi durant mon séjour à l'hôpital. L'agence est bien sécurisée, et en plus d'après ce que nous avons vu, ils semblaient connaître parfaitement chaque recoin. Il n'y avait que deux possibilités. Soit il y avait des traîtres au sein de l'entreprise, soit ils avaient fait faire une carte de l'agence et même dans ce cas là, il y aurait eu quand même des taupes.

Hermann but une gorgée de son nouveau verre en la regardant, admiratif. Un léger sourire étira ses lèvres mais disparut aussitôt. Mais Keyra eu le temps de l'apercevoir avant qu'il ne s'efface.

— Vous avez souri ! s'exclama la jeune fille, un sourire dessinant ses lèvres.

— Non, répondit le concerné en buvant une autre gorgée cherchant à éviter son regard.

— Je sais ce que j'ai vu hein. Vous savez, vous devriez sourire plus souvent. Ça vous change de cet air froid que vous affichez chaque jour, lui conseilla son assistante avant de replonger la tête dans son plat.

— Après les fêtes de fin d'années, je me rendrais à Bouaké pour une durée de deux mois afin de superviser le début des opérations du projet en cours. Il vaudrait mieux commencer les opérations dans la même période, lui annonça-t-il pour changer de sujet.

— Mmh oui c'est compréhensible.

— J'aimerais que tu m'y accompagnes.

Comme il savait qu'elle allait le questionner sur la raison, il prit les devants.

— C'est toi qui en a eu l'idée et il est raisonnable que tu sois là.

Un voile de tristesse passa sur le visage de la jeune fille lorsqu'elle entendit le nom de la ville où elle allait séjourner durant deux mois entiers. Bouaké, cette ville qui lui avait tout donné, mais qui lui avait aussi tout repris de manière si cruelle. Un seul nom lui vint en tête, Simon ! Pourrait-elle le revoir un jour ?

— Ça ne va pas ?

La voix de monsieur Mensah la tira de sa bulle. Lorsqu'elle rencontra les yeux de son patron, elle comprit pourquoi il lui posa cette question. Les siens étaient brouillés de larmes. Elle les essuya d'un revers de la main. Il fallait qu'elle cesse d'être si émotive.

— Oui monsieur tout va bien, je suis juste heureuse que tout se passe bien. D'ailleurs, il faudrait qu'on porte un toast, ajouta-t-elle en prenant son verre.

— A quoi ?

— Portons un toast pour le succès de la nouvelle gamme de M. Design et pour le futur succès de sa nouvelle vie.

— Tu m'as l'air bien optimiste, répliqua son patron.

— Bien entendu. Papa dis toujours qu'un bol d'optimisme, ça rafraîchit la vie et nous permet de mieux voir les merveilleuses couleurs qui forment ce monde. La vie est beaucoup plus facile à vivre quand on est optimiste, conclut-elle dans un sourire. Alors je dis, À la santé de M. Design

— À la santé de M. Design répondit-il en faisant s'entrechoquer leurs verres.

Sans qu'il ne s'en rende compte, monsieur Mensah afficha un nouveau sourire, le regard dirigé vers celui de son assistante. Avant qu'il ne disparaisse aussi comme l'autre, Keyra sortit son téléphone et le prit discrètement en photo. Finalement, cette soirée n'était pas si mal que ça. Elle avait eu l'occasion de voir son patron aux airs impassibles sourire deux fois d'affilée, elle qui d'ordinaire n'avait droit qu'aux regards assassins. Keyra posa son téléphone tout sourire.

Pourquoi Alex ne vient toujours pas ? S'interrogea intérieurement la jeune fille. Il commence à se faire tard là !

Au bout d'un moment, monsieur Mensah se leva de table en s'excusant. Il avait un besoin urgent. Le téléphone de ce dernier commença à frémir après qu'il se soit levé. Par curiosité, Keyra prit le téléphone pour voir l'auteur de l'appel. Da-Cruz, tel était le nom qui apparu dans son champ de vision. Keyra reposa le téléphone là où elle l'avait pris. La sonnerie cessa un court moment pour reprendre de plus belle. Quand son patron revint, Keyra l'informa des appels qu'il avait manqué. Ce dernier vérifia son téléphone et afficha une mine grave à la vue de l'auteur de ces appels.

C'était sûrement quelque chose d'important, se dit Keyra. Pas plus d'une minute plus tard que son propre téléphone se mit à sonner. C'était Alexandre. Elle s'empressa de répondre.

— Ah Alex ! Enfin, où es-tu ?

— Salut Keyra, je suis désolé mais je ne pourrais pas être là ce soir. J'ai eu un empêchement à la dernière minute et je n'ai pas pu me libérer à temps pour notre rendez-vous.

— Ah d'accord, je comprends t'inquiètes pas, répondit-elle avec un brin de déception dans la voix.

— Je comprendrais si tu te fâche tu sais.

— Mais non je ne suis pas fâchée t'inquiètes. Par contre tu vas payer une amande.

— Ah ça, je m'y attendais. T'inquiètes pas, je vais me rattraper.

— T'as intérêt, répondit la jeune fille en souriant. Bon alors, bonne soirée.

— Bonne soirée p'tit cœur.

Keyra raccrocha le téléphone.

— C'était Alex, il a eu un empêchement. Il ne pourra finalement pas venir.

Hermann hocha la tête et proposa de la raccompagner. Son assistante accepta. Il régla alors la note et ils sortirent du restaurant. Un individu portant un sweat à capuche leur donna dos à leur sortie du restaurant. Il jeta un discret regard par dessus son épaule et vit Keyra monter dans la voiture de son patron. Il retira sa capuche dès que la voiture démarra. Alex regarda partir la voiture, un air satisfait sur le visage. Il mima un yes avec la main avant de monter dans sa voiture tout en sifflotant. Il venait de réussir son coup. Après tout, n'avait-il pas donné rendez-vous dans ce lieu exprès à Keyra après qu'il ait surpris la conversation de son aîné concernant une réunion dans ce même restaurant ? N'avait-il pas expressément réservé la table qui faisait face à celle qu'occupait son frère ? Enfin, cet empêchement de dernière minute n'était-il pas un tissu de mensonges monté de toute pièce alors qu'il était présent sur le lieux, juste pour leur donner une occasion de se parler en tête a tête ? Fier de lui et de son plan parfait, Alexandre Daniel Mensah conduisait en sifflotant joyeusement. Comme son téléphone sonna, il trouva un endroit propice et se gara.

— Allô agent Alpha, ici Delta ! Le plan s'est passé comme sur des roulettes. On passe maintenant à la deuxième partie du plan.

***

Keyra descendit de la voiture de son patron et le remercia de l'avoir raccompagnée. Elle rentra chez elle et embrassa ses parents. Comme elle était exténuée, Keyra s'affala dans le fauteuil aux côtés de sa tante. Ses parents partageaient le divan, monsieur Tancey étendu et la tête posée sur les genoux de sa femme. Alicia était sûrement dans leur chambre.

— Alors ma chérie, comment s'est passé ton rendez-vous ? lui demanda sa tante.

— Plutôt bien. Je n'aurais jamais pensé que monsieur Mensah serait aussi cool.

— Monsieur Mensah ? Ton patron ?

— Lui-même ! répondit Keyra. Alex n'a pas pu venir à cause d'un empêchement. Monsieur Mensah et moi nous nous sommes rencontrés par hasard dans le même restaurant donc on a dîné ensemble finalement, en plus il m'a raccompagnée. Mais ce n'est pas tout.

— Dis-nous ! fit sa mère.

— Je... je vais devoir retourner à Bouaké pour le projet sur lequel on travaille actuellement.

Tous les trois tournèrent machinalement leur têtes vers elle. Keyra qui s'imaginait bien ce qui se passait dans leur tête tenta de les rassurer.

— Ne vous inquiétez pas, tout ira bien. En plus avec un peu de chance, je le retrouverais.

— Bouaké est une grande ville ma puce, lui répondit sa mère sur un ton doucereux. Je ne suis pas sûre que tu pourras le retrouver. En plus, ça ne fera que te rendre mélancolique.

— Ça ira maman, j'ai encore du temps pour me forger mentalement. Et puis, il est peut-être temps pour moi d'affronter mon passé et cesser de le fuir, termina-t-elle dans un soupir. Bon, je crois que je vais aller voir Alicia.

Keyra se leva et prit ses affaires avant de se diriger vers la chambre. Elle y entra et lança son sac sur son lit avant de s'affaler sur celui de sa sœur en respirant bruyamment. Alicia était assise derrière le bureau, perdue dans son monde imaginaire. Les traits du crayon allaient et venaient à une telle vitesse. Quelques coups de crayon par-ci et par-là, Alicia posa son outil de travail avant de se saisir d'un autre crayon, mais cette fois pour appliquer de la couleur au dessin qui trottait dans sa tête depuis un moment. En fredonnant, elle se mit à colorier. Quand elle eu finit, Alicia souffla de la poussière imaginaire sur son dessin et leva la feuille pour mieux apprécier.

— C'est joli, s'exclama Keyra derrière elle.

Alicia sursauta en entendant sa voix. Elle ne l'avait pas entendu arriver.

— Tu m'as fait peur, gronda l'aînée.

— Désolée, je croyais que tu m'avais entendu arriver.

— Non, j'étais tellement absorbée que je ne t'ai pas entendue. Et puis qu'est-ce que tu fais sur mon lit ?

— Radine, laisse-moi le squatter un petit peu. Trop épuisée pour me lever.

— Tss ! Vous vous êtes bien amusés avec Alex ?

— M'en parle pas. Il m'a posé un lapin et je me suis retrouvée à devoir passer la soirée avec monsieur Mensah.

Devant l'air surpris de sa sœur, Keyra prit l'initiative de tout lui raconter.

— ... Regarde comme il est quand il sourit, clama Keyra en montrant la photo qu'elle avait prise clandestinement à son patron. Je la mettrai en fond d'écran.

— Cette photo peut être soumise à des droits d'auteurs, répliqua Alicia en imitant la voix d'un robot.

Keyra se mit à rire.

— T'es devenue plus drôle et moins réservée qu'avant, constata Keyra dans un sourire.

— ...

— T'as perdu ta langue ? demanda-t-elle en lui tirant la langue, l'index gauche fermant son œil.

— T'es sûre que tu vas y arriver ? lui demanda soudainement Alicia. Je veux dire, ton retour à Bouaké, tu pourras le supporter ? Ça risque d'être difficile.

— Je sais, soupira la jeune fille. Mais bon, je suppose qu'il est temps pour moi d'affronter mes démons du passé.

Lasse, elle s'étendit à nouveau sur le lit de son aînée, les yeux fixés vers le plafond.

Mon Dieu aide-moi, je ne vais pas pouvoir y arriver sinon.

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3276 mots !

Coucou les zami.e.s !!! Comment vous z'allez ? Moi za va et z'espère que vous z'aussi.

Comme d'hab, z'espère que ze sapitre vous za plus ! 🤭

Z'ai rien de zpézial a dire z'auzourd'hui donc ze vous zouhaite zune belle zoirée/zournée

Bizous bizous 😘❤️💙💛

(Faites pas z'attention za moi, z'ai attrapé la zozotte 😫)

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