Chapitre 1 : La Rencontre

Le soleil avait déjà entamé sa marche dans le ciel obligeant hommes et femmes à se lever pour vaquer à leurs occupations quotidiennes. Dans le quartier où vivait la famille Tancey, Keyra, qui en était la cadette, peinait à se lever de son lit. Il était environ sept heures et demi lorsqu'elle sentit une tape légère lui parcourir le dos et une douce voix se fit entendre. C'était sa sœur aînée Alicia.

— Keyra, Keyra lève-toi ! Tout le monde t'attend pour prendre le petit-déjeuner.

— Huuuuumm, grogna-t-elle en tirant la couverture sur elle. Laisse-moi dormir se plaignit la jeune fille les yeux toujours clos.

— Ne fais pas ta marmotte Keyra. Lève-toi. Allez debout !

— S'il te plaît encore cinq minutes.

— Non ! En plus, c'est aujourd'hui que tu auras les résultats de tes tests d'embauche, pas vrai ?

Keyra se réveilla complètement suite à la dernière phrase qu'avait prononcée sa sœur. Une fois cette dernière partie, elle se leva nonchalamment de son lit et se mit sur son séant. Elle souffla quelques mèches rebelles qui s'étaient réunies devant ses yeux après avoir baillé. Chaussée de pantoufles, Keyra se dirigea vers la salle de bains pour en ressortir une bonne quinzaine de minutes plus tard. Le pyjama qu'elle portait fit place à une robe de toile de couleur blanche lui arrivant aux genoux. À son cou, se trouvait une écharpe qui cachait un peu sa chaîne porte-bonheur comme elle aimait l'appeler. Un tour d'eye-liner pour sublimer son regard havane et lui donner un air encore plus perçant, un fond de teint nude pour rester fidèle à sa peau claire ainsi qu'un gloss appliqué sur ses lèvres pulpeuses déjà rosies et elle était prête. Elle enfila sa paire de ballerines noires et sortit rejoindre le reste de sa famille au salon.

— Bonjour Papa… bonjour Maman… bonjour ma tante, dit-elle en les embrassant à tour de rôle.

— Bonjour Keyra, répondit son père.

— Bien réveillée ma puce ?

— Oui, maman, répondit cette dernière en s'asseyant.

L'odeur du petit-déjeuner lui chatouilla les narines. Elle ferma les yeux comme pour s'en imprégner, avalant une grosse bouffée d'air qu'elle expira finalement, les yeux rouverts presqu'au même instant.

— Mmmmmh ! J'adore cette odeur d'œufs grillés et de chocolat chaud. Je sens que je vais me régaler.

— Keyra arrête ton cirque et prend ton petit-déjeuner.

— Très bonne idée, je devrais peut-être postuler dans un cirque.

— Ne rêve pas trop, parce que même eux te refuseront, répliqua Alicia.

— Au fait ma puce, comment se sont déroulés tes entretiens précédents ?

— Je ne sais pas tantie, j'aurai les résultats aujourd'hui, répondit le boute-en-train de la fratrie qu'elle était.

Elle se tourna ensuite vers Alicia.

— Pourquoi est-ce que tu penses que je ne serai pas prise ? Je suis un personnage comique moi.

— Tu veux vraiment savoir ? lui demanda son aînée après avoir bu une gorgée de son café.

Keyra hocha la tête en avalant une tranche de pain.

— Parce que tu parles trop, ce qui fait que tu es exaspérante des fois. Je plains la personne qui voudra bien t'épouser, tu sais.

La mine faussement vexée, Keyra se tourna vers sa mère.

— Maman ! Dis à Alicia que je ne parle pas beaucoup et que je ferai une très bonne épouse d'ailleurs.

— Toi ?! Tu ne parles pas beaucoup ? Essaie donc de ne pas parler pendant cinq minutes.

— Cinq minutes ? Mais c'est énorme. Si tu m'avais dit au moins pendant deux minutes, je l'aurais relevé... ton défi.

— Tu vois ça maman ? Ta chère fille prétend ne pas beaucoup parler pourtant cinq minutes lui paraissent une éternité.

— C'est faux, c'est juste que…

Keyra n'eut pas le temps de terminer sa phrase que la sonnette se fit entendre.

— Qui ça peut bien être si tôt le matin ? s'interrogea leur père à haute voix.

— Peut-être l'un des nombreux soupirants d'Alicia, dit-elle en faisant un clin d'œil à la concernée.

— Keyra tu ne peux pas te taire ?

— Je t'ai eue, répliqua-t-elle sur un ton taquin. Bon, je vais voir qui c'est, rajouta la jeune fille.

À peine ces mots prononcés qu'elle se leva comme une fusée et courut en direction de la porte telle une gamine. Lorsqu'elle tourna la poignée et que la porte céda pour la laisser découvrir qui était derrière elle, Keyra poussa un cri ultra aigu.

— Mais qu'est-ce qu'elle fabrique encore ? souffla sa sœur avant de se lever et de partir dans la même direction que sa benjamine.

Arrivée à la porte, elle vit Keyra debout et à l'entrée, oh surprise, c'était leur sœur aînée Patricia et son époux Paulin Blin. Ces derniers, qui avaient les bras chargés, leur souriaient grandement dû à la joie de retrouver leurs proches. Alicia se retint pour ne pas crier comme l'avait fait Keyra, mais ne put s'empêcher de les serrer dans ses bras. Cela faisait si longtemps que la famille n'avait pas eu de leurs nouvelles.

— Ne restez pas sur le pas de la porte, entrez, dit-elle. Papa, Maman et Tantie seront heureux de vous revoir. Arrête donc de faire l'idiote et viens plutôt m'aider avec les sacs, rajouta-t-elle voyant que sa sœur était toujours debout devant la porte, fixant le vide la bouche grandement ouverte.

— Oui oui, j'arrive.

Comme l'avait prédit Alicia, toute la famille était heureuse de retrouver Patricia et son époux en pleine forme.

— Keyra, rajoute donc deux chaises pour ta sœur et ton beau-frère.

— Oui papa, tout de suite.

— Pas besoin, on peut le faire nous-même. Nous sommes une famille après tout, répondit Paulin.

Ils se mirent à table avec le reste de la famille. Après avoir pris le petit-déjeuner qui s'était passé dans la bonne humeur, monsieur Tancey demanda les nouvelles à ses hôtes comme il était coutume de le faire.

— Alors mes enfants, quel bon vent vous emmène ?

— Un très bon vent en effet. En fait nous sommes juste venus vous rendre visite vu que ça fait longtemps que nous sommes passés ici à cause du boulot.

— Oui, approuva son épouse. Et aussi parce que nous avons une bonne nouvelle à vous annoncer, rajouta Patricia en souriant.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda la tante Marie.

Patricia et Paulin échangèrent un regard en se souriant mutuellement.

— On le leur dit ?

— Oui c'est le bon moment. Tout le monde est là.

— Hé vous deux, vous vous dîtes des messes basses c'est ça ? les charria Keyra vu qu'ils n'arrêtaient pas de chuchoter.

Le couple se mit à rire puis Paulin prit la main de Patricia.

— Ce qu'il y a, c'est que Papa, Maman, vous serez bientôt des grands-parents et toi ma tante, tu vas devenir une grande tante.

— Je suis enceinte, lâcha finalement Patricia le sourire aux lèvres.

— C'est vrai ? demanda sa mère dont les larmes de joies avaient déjà roulés sur ses joues.

— Oui maman.

Cette dernière se leva et prit Patricia dans ses bras. Elle en fit de même avec Paulin. Elle était tellement heureuse, peut-être encore plus que les futurs parents eux-mêmes. Mariés depuis bientôt cinq ans, le couple Blin n'avait jamais eu d'enfants malgré leurs nombreuses tentatives.

— Mais c'est génial ça. Je vais devenir tante, s'exclama Keyra en sautillant sur place. Puis elle prit les mains de son aînée, ne t'inquiètes pas Patty, ton bébé aura la meilleure tatie au monde.

— La ou les meilleurs taties ? Parce que tu n'es pas seule je te signale, rétorqua Alicia.

— Je sais mais le bébé va sûrement apprécier une tante jeune comme moi, répliqua-t-elle sur un ton vantard qui semblait faux. Puis se tournant vers le ventre de Patricia, n'est-ce pas mon bonhomme que c'est moi qui suis ta préférée ?

— Euh Keyra, il n'est encore qu'un embryon tu sais !

— Oui Alicia je le sais mais c'était juste pour t'embêter et ça a marché, répliqua-t-elle en lui tirant la langue.

Tout le monde se mit à rire de la blague de Keyra. Câlin collectif pour toute la famille. La joie était vraiment au rendez-vous mais Keyra devait se rendre dans les entreprises où elle avait postulé pour les résultats de ses tests d'embauche. Depuis l'enfance, Keyra rêvait de devenir avocate mais elle ne pu terminer ses études de droits par manque de moyens financiers. Néanmoins, elle avait pu obtenir un diplôme en Assistanat de Direction et depuis elle ne cessait de chercher du travail. Mais cela s'avérait être une véritable chasse au trésor. Se voyant obligée de briser ce moment en famille, Keyra se détacha d'eux et monta dans sa chambre prendre son fidèle sac en bandoulière. Elle s'apprêtait à sortir quand elle se rendit compte qu'elle avait oublié une chose importante. Keyra s'agenouilla et joignit les mains pour prier.

Seigneur je t'en supplie fais que je puisse être embauchée dans l'une des entreprises où j'ai postulé. Tu sais combien de fois trouver du travail est important pour moi. L'état de santé de Papa n'est plus stable comme avant. De plus le docteur a dit qu'il devra passer des examens bientôt en vue d'une opération. Les salaires de maman et sœur ne sont plus suffisant pour couvrir tous les frais. Seules, elle n'y arriveront pas. Alors je te prie de m'accorder ta grâce pour que cette fois je puisse avoir ce job. Je m'en remets entre tes mains Seigneur. Exauce ma prière au nom de ton fils Jésus-Christ que j'ai prié, Amen !

Après avoir fait sa prière, Keyra se leva et sortit de sa chambre.

— Bon je dois y aller. Patty prends soin de toi et de mon neveu. Paulin je sais que c'est déjà le cas mais tu dois prendre encore plus soin de Patricia maintenant qu'elle est enceinte.

— Ne t'inquiètes pas p'tite sœur. Patricia est entre de bonnes mains, lui répondit son beau-frère.

Un dernier câlin et Keyra sortit de la maison.

***

Cela faisait maintenant cinq heures que Keyra marchait et elle était exténuée. Elle cherchait un endroit où se reposer avant de rentrer à la maison. Cette journée avait été éprouvante pour elle. Partout dans les entreprises où elle avait postulé, on lui rendit à peu près les mêmes réponses

« Vous avez du talent mais malheureusement nos places sont saturées. Nous vous ferons signe dès qu'un poste sera libre » ou encore « Nous sommes navrés mais nous ne disposons pas de poste répondant à vos qualifications. »

Elle était tellement absorbée par ses pensées qu'elle ne vit pas une ornière et tomba. La semelle de sa chaussure se décolla. Keyra lança un juron malgré elle. Heureusement qu'elle se trouvait à quelques pas du marché du Plateau. Il ne lui restait qu'à traverser la route, ce qu'elle fit en boitillant. Debout devant le cordonnier, Keyra s'apprêtait à lui donner sa chaussure quand une grosse cylindrée roula à toute vitesse. Or, il y avait à proximité d'elle une flaque d'eau stagnante dû à la pluie qui s'était abattue sur la ville la veille. Elle en fut éclaboussée. Le propriétaire se gara un peu plus loin. Ne pouvant contenir sa rage, Keyra se dirigea à l'endroit où était garée la voiture en question. Le propriétaire y était encore.

— Imbécile, chauffard ! Vous ne pouvez pas faire attention quand vous conduisez ?

Le propriétaire, choqué par ce qu'elle venait de dire sortit de sa voiture. De très grande taille, il devait avoisiner les 1, 88 m. Il arborait un ensemble costume trois pièces de couleur bleu nuit qui mettait en valeur son teint ébène. Ses cheveux coupés à ras ne l'en rendait pas moins élégant. Il était vraiment à couper le souffle.

— Excusez-moi, que disiez-vous ? demanda-t-il en retirant sa paire de lunettes.

Ce n'est qu'à ce moment que Keyra remarqua sa beauté. Elle retint son souffle lorsqu'elle sentit son cœur battre comme un tambour dans sa poitrine. Elle n'y comprenait rien et essaya de maîtriser cette sensation pour le moins étrange. De plus, il semblait émaner de cet homme une forte aura. À coup sûr, sa présence devait intimider plus d'un.

— Alors, que disiez-vous ? redemanda-t-il.

Keyra avala sa salive avant de reprendre d'un air serein.

— Je disais que vous étiez un chauffard ! Non mais vous pourriez faire attention quand vous conduisez.

— Je n'ai pas de compte à rendre à qui que ce soit !

Keyra fut si profondément outrée par ses propos qu'elle en ouvrit grandement la bouche.

— Non mais écoutez vous parler, la moindre des choses serait de vous excuser après ce que vous m'avez fait vous ne croyez pas ?

— Non ! Je ne vous dois aucune excuse. Ce n'est pas de ma faute si vous étiez près de la flaque d'eau.

— Ah oui ? Et c'est la mienne peut-être si vous conduisez comme un malade ?

— Je ne vous permets pas de m'insulter mademoiselle.

— Comme on le dit, il n'y a que la vérité qui blesse. À ce que je sache, je ne vous ais jamais insulté. Je vous dis juste la vérité. Je me demande où vous avez appris à conduire. En tout cas, ce n'est pas à l'auto-école qu'on vous aurait appris à conduire comme cela. Je me trompe ?

— Faites attention à ce que vous dites, vous pourriez le regretter.

— Non seulement vous me devez des excuses, mais en plus vous me menacez. Pour qui vous prenez-vous ?

— Écoutez mademoiselle, je ne vous permettrais pas de m'insulter à nouveau sinon vous…

— Sinon ? Sinon qu'allez-vous faire ? le coupa-t-elle… j'attends !

D'un mouvement rapide et brusque, il la plaqua contre sa voiture avant de lui murmurer à l'oreille.

— Faites gaffe à ce que vous venez de dire. Cela vous apportera des ennuis je vous le garantis.

Puis après lui avoir dit ça, il entra dans sa voiture et démarra en trombe laissant derrière lui un petit nuage de poussière grisâtre. Keyra le regarda s'en aller pendant un instant puis retourna vers le cordonnier pour qu'il puisse réparer sa chaussure. Elle attendit cinq minutes qui lui parurent une éternité tant elle était lasse. Perdue dans ses pensées, elle repensait encore à sa récente rencontre avec cet individu aux grands airs. Pour une raison qu'elle ignorait, Keyra avait l'impression que toute cette histoire ne se finirait pas de si tôt. Le cordonnier lui tendit sa chaussure une fois qu'elle fut réparée. Elle le paya, jeta un dernier regard à la direction qu'avait prise cet homme et héla un taxi dans le sens opposé afin de rentrer à la maison. Elle devait absolument trouver un emploi et le plus tôt serait le mieux. Bien sûr elle commençait à en avoir marre que toutes ses demandes soient rejetées, mais il ne fallait pas céder au découragement. Après tout, tout ce que lui arrivait était de la volonté divine et elle ne devait que s'y plier.

***

— Papa, Maman, Tante je suis rentrée, annonça-t-elle dès qu'elle mit pied dans la maison.

— Hey ma chérie, tes parents ne sont pas là. Ton père avait rendez-vous avec le médecin alors ta mère l'y a accompagné.

— Oh c'est vrai j'avais oublié, dit-elle en retirant ses chaussures.

— Alors comment ça s'est passé ?

En soupirant, Keyra se dirigea vers sa tante et se blottit dans ses bras.

— Ça n'a pas été c'est ça ? demanda sa tante en passant ses bras autour d'elle.

Keyra s'extirpa doucement des bras chaleureux de sa tante adorée pour lui faire face et mollement, hocha la tête négativement la mine triste.

— Ne t'inquiète pas ma puce, répondit la plus âgée en caressant sa joue affectivement. Tout ce que Dieu fait est bon. Tu trouveras certainement un meilleur emploi que celui que tu n'a pas eu aujourd'hui. Aies seulement foi en lui.

— Oui ma tante je le sais, répondit Keyra en souriant. Bon je vais me rincer. J'ai un peu chaud ! dit-elle en faisant une grimace qui arracha un sourire à sa tante.

— D'accord vas-y !

Keyra entra dans sa chambre, se déshabilla et prit sa douche. Tante Marie était vraiment une bonne personne, aimable et attentionnée. Malheureusement, elle s'était retrouvée veuve il y a huit ans de cela. Elle prit la décision de ne plus se remarier. Mais ses deux enfants vivant à l'étranger et rongée par la solitude, elle avait fini par accepter l'invitation de son aîné et s'installa définitivement avec eux.

L'eau qui coulait le long de son corps lui faisait du bien mais elle ne pouvait pas s'empêcher de repenser à ce que cet homme lui avait dit et pour dire vrai, elle avait peur qu'il mette ses menaces à exécution. Il semblait vraiment sérieux. Elle s'en voulait un peu aussi d'avoir trop parlé. De toutes les façons, c'est lui qui l'avait cherché. S'il y avait une personne qui était en tort, c'était bel et bien lui alors elle n'avait aucune crainte à avoir. Quand elle eut fini sa douche, Keyra s'étendit sur son lit, histoire de faire un somme. Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'à son réveil, l'aiguille marquait dix huit heures et quart. Keyra s'étonna d'avoir dormi si longtemps. Après s'être débarbouillé le visage, elle se rendit dans la cuisine et vit Alicia qui faisait à manger. Elle l'enlaça de dos en souriant en guise de salutation.

— Bien réveillée marmotte ?

Elle hocha la tête par l'affirmative avant de piquer une carotte fraîche découpée en rondelle dans l'assiette.

— Keyra ! fit Alicia en voulant lui donner une tape sur le front mais cette dernière esquiva le coup tout sourire.

— Tante m'a dit que tu étais rentrée plus tôt que d'habitude. Que s'est-il passé ?

Elle voulut en parler mais leur mère entra à ce moment dans la cuisine.

— Oh rien d'important. J'étais juste fatiguée et toi comment s'est passée ta journée ?

Alicia travaillait depuis peu dans une société de production de bonbon en tant que commercial. Pour elle qui était de nature timide, ce n'était pas du tout facile d'approcher les potentiels clients et ça l'était encore plus lorsqu'elle devait faire la promotion des produits proposés. Mais elle arrivait à s'y faire petit à petit.

— Rien d'intéressant tu sais, juste la routine.

— De quoi parlez-vous les filles ? demanda leur mère qui venait d'entrer dans la pièce.

— Rien maman. Dis, comment s'est passé le rendez-vous de papa ? demanda Keyra en piquant une autre carotte dans l'assiette.

— Oh papa devait se rendre à l'hôpital aujourd'hui ? J'avais oublié, admit-elle.

— Moi aussi, répondit Keyra en piquant une énième carotte.

— Tu vas arrêter oui ? À ce rythme là, il n'en restera plus pour le dîner la gronda son aînée avant de poursuivre, alors 'man comment ça s'est passé ?

Valérie poussa un soupir avant de répondre à ses filles.

— Selon le docteur, il doit passer des examens plus complets dans environ un mois pour voir s'il y a des chances qu'il puisse marcher de nouveau après une opération. Je me doute bien que ça va coûter une petite fortune, termina-t-elle en soupirant de nouveau.

— Ne t'inquiètes pas Maman, le Seigneur pourvoira dit-elle en l'enlaçant pour la réconforter, Alicia se joignant à elles.

La nourriture prête, toute la famille se mit à table pour dîner. Keyra pourtant de nature bavarde, ne plaça pas un mot jusqu'à la fin du repas. Alicia sut tout de suite que quelque chose clochait chez sa sœur alors après qu'elles aient desservit la table, elle entraîna sa cadette dans leur chambre et lui demanda ce qui n'allait pas. Ne pouvant cacher la vérité à sa sœur, Keyra jugea bon de tout lui révéler. Des entretiens jusqu'à sa rencontre avec cet homme. Alicia l'écoutait attentivement et attendit patiemment que sa sœur ait finit de parler.

— [ ... ] Voilà, tu sais maintenant ce qui s'est passé. Alors dis-moi, j'ai eu raison ou pas ?

— Tu avais certes raison Keyra mais tu es allée trop loin dans tes dires. Tu n'avais pas à lui parler ainsi.

— Quoi ? Tu le défends maintenant ?

— Non je suis juste réaliste.

— Tu crois qu'il pourrait mettre ses menaces à exécution ?

— Pour être honnête, je ne le pense pas ! Il ne connait même pas ton nom alors tu n'as pas à t'en faire. De plus, qui te dit que vous allez vous revoir ?

— C'est vrai que je ne l'avais pas vu sous cet angle là. Merci frangine.

— Pas de quoi.

— Au fait j'y pense, quel nom allons nous donner à l'enfant de Patricia et beau-frère ?

— Cette décision leur appartient. En plus, nous avons encore du temps pour y réfléchir. Neuf pour être exacte.

— Oui mais je pensais que…

— Keyra s'il te plaît j'ai besoin de dormir. J'ai eu une journée éprouvante au travail. Remettons cette conversation à demain tu veux ?

— Okay, dit-elle avec un brin de déception dans la voix. Bonne nuit soeurette.

— Bonne nuit Keyra, répondit Alicia en tirant la couverture sur elle avant de fermer les yeux pour s'endormir.

L'astre blanc surplombait la ville depuis longtemps et l'éclairait de ses faisceaux lumineux aidé par les milliers d'étoiles qui scintillaient de mille feux. Debout devant leurs fenêtres respectives, ils observèrent les étoiles pendant un long moment avant de se glisser chacun dans leurs lits, épuisés par la fatigue.

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3495 mots

Coucou les ami.e.s ! Vous allez bien ?

Ce chapitre est assez long par rapport à pour la dernière fois mais c'est normal, vu que j'ai rajouté certains trucs en plus. La description de sa famille n'est plus trop flagrante j'espère. Ça gênait un peu il paraît 😅.

Need your opinion 😊

Have a nice day or night.

Kiss

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