Flashback camping (2/3)

PARTIE DEUX

     Le lendemain matin de la soirée est plus difficile pour certains que pour d'autres. Seuls Léo et moi sommes réveillés au petit matin. C'est d'ailleurs un peu gênant parce qu'on a pas grand-chose à se dire. Heureusement je reçois un message de Tristan me demandant ce que je compte faire aujourd'hui et je lui propose qu'on aille courir ce matin.

— Je vais aller courir.

Léo se contente de hocher la tête puis s'apprête à parler mais se ravise au dernier moment. Je ne commente pas, bien que je trouve ça étrange, et vais plutôt me changer pour retrouver Tristan. Ce dernier se trouve au même rocher qu'hier soir. D'ailleurs, le brun fait remarquer avec humour :

— C'est pas un peu glauque de se retrouver à l'endroit où on s'est touchés ?

— Peut-être effectivement, je lui souris un peu timidement.

Nous commençons ensuite à courir, à une vitesse qui nous permet de parler, et le brun me demande assez rapidement :

— Tu ne regrettes pas pour hier soir ?

Un peu pris de court par sa question, je mets du temps à répondre, car j'y réfléchis vraiment. Je ne crois pas que je regrette. Je veux dire, c'était bien alors il n'y a pas de raison de regretter un bon moment. La question, maintenant, c'est qu'est-ce qu'on fait tous les deux ? Je n'en sais rien.

— Non, j'ai bien aimé. Et toi ? je lui lance la pareille, gêné.

— C'était pas mal, ça va.

Je tourne aussitôt ma tête vers lui, un peu vexé et inquiet. En voyant son sourire, je comprends qu'il se moque de moi. Quel enfoiré ! Je le lui fais d'ailleurs remarquer en lui donnant un coup dans les hanches. Il s'en plaint mais je m'en contre fiche. On court un petit cinq kilomètres avant d'aller se poser sur la plage, encore près de rochers. C'est plus tranquille ainsi.

Nous sommes assis l'un à côté de l'autre, nos épaules se touchant, et nos doigts venant naturellement jouer ensemble. J'aime bien ce que ça me fait ressentir car je n'ai jamais ressenti ce genre de choses. Curieux, je lui demande :

— À part ton copain, t'avais déjà eu des expériences avec des mecs ?

— Non, pas vraiment, quelques baisers avec des mecs hétéro.

— C'est si compliqué de trouver des mecs gays ? je demande, innocemment.

— T'as trouvé compliqué de me trouver ? m'embête Tristan.

— Je ne sais pas, je n'ai pas cherché à te trouver de base.

— T'avais déjà embrassé un mec ?

— Jamais. Ni de meufs d'ailleurs.

Ça m'a toujours dégouté d'imaginer embrasser une meuf alors que ça me faisait peur d'imaginer embrasser un mec. Je suis sûrement un peu bizarre là-dessus, mais c'est juste comment je ressens les choses.

— Et tu t'étais déjà posé des questions sur ton orientation avant hier soir ?

C'est tellement bizarre de parler de ça parce que je ne l'ai jamais fait avec quelqu'un. J'ai toujours trouvé difficile de trouver quelqu'un pour le faire en réalité. Pourtant, avec Tristan, ça paraît si simple parce qu'il en parle comme s'il parlait de faire ses courses. J'espère que j'arriverai un jour à être aussi à l'aise pour parler de ce genre de sujet.

Essayant d'être honnête, je réponds :

— Ouais, un peu. Je trouvais que quelque chose clochait chez moi quand, tu sais, au collège c'est un peu les mecs et les filles qui se courent après, mais moi les meufs ne m'intéressaient pas.

— Oui, je vois. Tu en as déjà parlé à quelqu'un ?

— Non, tu es le premier avec qui j'en parle.

— On dirait que je suis le premier pour beaucoup de choses.

Tristan me lance un clin d'œil que je trouve adorable et je m'allonge sur le sable, tentant de cacher ma réaction. Le brun me rejoint et on se retrouve nez à nez. Là encore, je louche sur ses lèvres et approche même les miennes des siennes. Tristan réduit alors l'espace entre nous deux et on s'embrasse. C'est un moment calme et simple, mais j'aime ça. J'aime la façon dont il m'embrasse, dont il pose sa main derrière ma nuque. J'aime ça. On traîne encore une petite heure entre discussions et baisers puis nous retournons chacun avec nos potes.

Avec Tristan, nous continuons de nous retrouver que tous les deux parfois, discrètement.

Ce soir il y a « soirée mousse » au camping. En vrai, je trouve ça drôle. On s'est tous pas trop bien fringués pour pas salir des vêtements qu'on aime bien. On a un peu picolé avant aussi et c'est amusant de voir Léo bourré. Il marche plus très droit et je me demande si c'est une bonne idée qu'il aille dans l'endroit mousse. Faudrait pas qu'il s'étouffe ce con. Lorsque nous allons dans l'espace pour la mousse, j'arrive d'ailleurs à hauteur de Léo et je le rattrape tout juste d'une chute due au savon glissant par terre.

🎼Bloom - Troye Sivan🎼


Le châtain explose de rire avant de me remercier. Je lui souris alors, intrigué de le voir rire aussi fort. Je ne l'avais jamais entendu rire de cette manière je crois. Léo est toujours agrippé à moi et je trouve ce contact étrange, car inhabituel. Il n'a pas l'air de s'en rendre compte ce qui prouve bien qu'il n'est pas dans son état normal. Si je sais bien quelque chose de lui, c'est qu'il n'est pas facilement tactile ! Je finis par me décrocher de lui tandis que Caleb et Estéban viennent nous rejoindre. Ainsi, la musique combinée à l'alcool, les gars et la mousse me mettent presque dans un état de trans. Léo a l'air dans le même état que moi et nous nous avachissons l'un sur l'autre plusieurs fois. Nous tombons même une fois au sol et galérons à nous relever. Sans filtre, j'avoue :

— Je ne t'ai jamais vu comme ça.

— Comme ça, comment ? il me demande, tout en me fixant de ses prunelles bleues.

Je n'avais d'ailleurs jamais remarqué ses yeux bleus. Ils sont beaux honnêtement. Objectivement, Léo est pas trop mal de toute façon. Le châtain à lunettes en face de moi semble attendre la réponse. La musique battant à son plein, je m'approche de lui et lui parle près de l'oreille :

— Libre ?

Aussitôt, Léo me sourit, un vrai sourire pas comme tous ceux que j'ai l'impression qu'il fake, et je passe mes doigts sur ses lunettes pour en enlever la mousse. Ça me stressait depuis un moment à vrai dire.

— J'aime bien ce Léo-là, je rajoute.

— Moi aussi, j'aime bien ce Léo là.

Je suis d'autant plus amusé lorsqu'il se trémousse comme jamais je ne l'avais vu faire. Je dois dire que je suis agréablement surpris de Léo. Là, tout de suite, il a quelque chose de fascinant. Et je trouve ça dingue de remarquer cela maintenant alors que je le connais depuis dix ans. Comment est-ce que j'ai pu rater ça ? Je n'ai pas le temps de réfléchir davantage que je sens un bras me propulser en arrière. Je fais alors face à Tristan, vêtu d'un débardeur vert fluo et d'un bandana assorti dans les cheveux. Sans réfléchir, je passe une main dans ses quelques boucles et les ébouriffe.

— Alors, tu t'amuses ? me demande le brun.

— Plutôt oui, et toi ?

— Plutôt aussi.

C'est ainsi que nous continuons de danser. On danse un peu proche, mais comme deux amis bourrés le feraient. Enfin, j'espère que c'est perçu ainsi. Tandis que Tristan se déhanche derrière moi, je remarque que Léo est en compagnie d'une fille. Ça aussi, c'est nouveau. Je n'ai jamais vu ni entendu parler d'une quelconque relation entre le châtain à lunettes et une meuf. Pourtant, là, la meuf a l'air décider. Pas vraiment sûr du fait de la noirceur, je crois croiser le regard de Léo. Comme le gros beauf que je suis, je lui lance un pouce en l'air par rapport au défi de Christ. Aussitôt mon geste fait, aussitôt j'explose de rire face à ma propre débilité.

— Qu'est-ce qui t'amuse ? me susurre Tristan à l'oreille.

Je me retourne alors vers lui et lui réponds malicieusement « toi ». Un petit sourire se dessine sur son visage et ça me donne envie de l'embrasser. Mais je n'ai pas envie de faire ça ici.

— On bouge tous les deux ?

— C'est difficile de te dire non, pretty boy.

Un peu niaisement, je souris à son surnom tandis qu'il me prend la main pour me guider je ne sais où. Je me laisse faire, encore dans les vapes de la soirée. Je ne comprends même pas quand Tristan me plaque contre je ne sais quoi. Je réagis alors et réalise qu'il s'agit de sa voiture. Il m'embrasse et je ne peux pas dire que je n'aime pas ça, loin de là même. Je passe ainsi ma main dans ses cheveux tandis que je sens mon corps s'allumer petit à petit. Tristan finit par s'éloigner de moi et ouvre sa voiture avant de m'indiquer :

— Monte, j'ai quelque chose à te montrer.

Je passe alors de l'autre côté de la voiture et m'assois côté passager. Tristan met la radio puis démarre en trombe. Je joue avec le vent de mes mains par la fenêtre et ça amuse le brun à mes côtés. Je sens l'effet de l'alcool s'amoindrir au fur et à mesure que le temps passe. Je ne sais pas trop combien de temps nous roulons mais la voiture finit par s'arrêter.

Tristan augmente le son de la radio à fond puis sort alors je le suis. Je remarque ainsi la pleine lune et le brun a l'air de trouver ça cool. Nous nous asseyons ensuite sur un banc et parlons tout en regardant la belle lune pleine.

— T'as envie de faire quoi plus tard ?

— Bonne question, je souffle. J'en sais rien. Et toi, tu fais quoi après la terminale ?

— J'aimerais bien faire médecine.

— T'as pas peur, toi.

— On a qu'une vie.

La chair de poule commence à apparaître sur ma peau et Tristan finit par le remarquer. Il propose alors qu'on rentre dans la voiture, chose que nous faisons. Il me passe également un plaid qui traîne dans sa voiture tandis qu'il joue avec ma lettre de collier.

— C'est vachement égocentrique d'avoir sa lettre autour du cou, il se moque.

Je baisse automatiquement mes yeux vers sa main et chuchote presque :

— C'est aussi l'initial de mon père, c'est lui qui me l'a offert petit.

Tristan comprend sans que je n'aie besoin de parler, comme plusieurs fois déjà. Il comprend alors que je n'ai pas envie d'en parler pour le coup. Ses doigts relèvent mon visage pour lui faire face et, après avoir passé son pouce sur ma lèvre inférieure, il pose ses lèvres sur les miennes. Nos langues se rencontrent assez rapidement et nos corps se serrent l'un contre l'autre. Nous finissons même pas passer à l'arrière de sa voiture.

Aussitôt, nos baisers reprennent et je sens l'envie monter en moi, presque me consumer. Nos tee-shirts volent dans la voiture tout comme nos bas. Nous finissons ainsi en boxer et j'admets avoir très envie de lui. J'ai envie d'aller plus loin ce soir. Je lui fais d'ailleurs remarquer en lui disant à l'oreille :

— J'ai vraiment envie de toi.

Tristan essaye de comprendre le sens de ma phrase tandis que je l'embrasse dans le cou.

— Envie comment ?

Timidement, je murmure :

— En toi.

Le sexe de Tristan tressaillit dans son boxer et j'en déduis que l'idée ne lui déplaît pas. Il le confirme d'ailleurs :

— Va y alors.

Tristan me guide alors vers quelque chose que je ne connais pas encore mais dont j'ai très envie. J'adore d'ailleurs la manière avec laquelle il me guide et j'adore le rendre fou en appliquant comme un élève ses instructions. Le moment où je me glisse en lui est juste incroyable et je ne pensais pas pouvoir aimer ça autant. Je ne tiens d'ailleurs pas très longtemps tellement c'est agréable. C'est vraiment incroyable, tellement différent de tout ce que j'ai pu imaginer et tellement mieux. Nous finissons alors nus et enlacés dans sa voiture, exténués. 

J'ai fait ma première fois sur du The Weeknd.

Take a trip into my garden
Viens faire un tour dans mon jardin
I've got so much to show ya
J'ai tellement à te montrer
The fountains and the waters
Les fontaines et les eaux
Are begging just to know ya
Ne demandent qu'à te connaitre

And it's true, baby
Et c'est vrai, chéri
I've been saving this for you, baby
J'ai préservé tout ça pour toi, chéri

I guess it's something like a fun fair
Je suppose que c'est quelque chose tel une fête foraine
Put gas into the motor
Mets du carburant dans le moteur
And boy I'll meet you right there
Et garçon, je te retrouverai là-bas
We'll ride the rollercoaster
Nous monterons dans les montagnes russes

(...)

I need to
J'ai besoin que
Tell me right before it goes down
Tu me dises avant que ça ne descende
Promise me you'll
Promets-moi que tu
Hold my hand if I get scared now
Tiendras ma main si j'ai peur maintenant
Might tell you to
Je pourrais te dire de
Take a second, baby, slow it down
Prendre une seconde, chéri, ralentis
You should know I, you should know I
Tu devrais savoir que, tu devrais savoir que

(Yeah I bloom) I bloom just for you
(Ouais je m'épanouis) je m'épanouis juste pour toi
(I bloom) just for you
(J'éclos) juste pour toi
(Yeah I bloom) I bloom just for you
(Ouais je m'épanouis) j'éclos juste pour toi
(I bloom) just for you
(J'éclos) juste pour toi
Come on, baby, play me like a love song
Allez, chéri, joue-moi comme une chanson d'amour
Every time it comes on
Chaque fois que ça arrive
I get this sweet desire
J'ai ce doux désir

Now it's the perfect season
Maintenant c'est la saison parfaite
Yeah, let's go for it this time
Ouais, allons-y cette fois

©️la coccinelle (avec quelques modifications personnelles)

🌺 Salut tout le monde !

Nous revoici pour le second flashback du camping, j'espère qu'il vous a plu ! Maintenant, vous savez le contexte de la première fois sexuelle de Valentin.

D'ailleurs, vous en avez pensé quoi ? Vous vous doutiez avant les flashbacks que Valentin avait déjà été aussi proche d'un garçon ? Vous vous attendez à quoi pour le dernier flashback ?

Je vous conseille vivement d'écouter et de regarder ce magnifique petit bijou de notre cher Troye Sivan😍🤤 (je préfère l'ambiance et le visuel du clip paroles que du clip officiel perso) !

Je vous souhaite un excellent week-end et vous donne rendez-vous la semaine prochaine,

D'ici-là, portez-vous bien,

L :") 🌺

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