Chapitre vingt-trois

 🎼 Ricochet - Ryan Caraveo 🎼

  Le changement de comportement de Léo à mon égard a continué après la soirée d'Estéban. Ça s'est même accentué je trouve. J'ai l'impression qu'il fait tout pour me faire plaisir, mais je ne comprends pas pourquoi. Je trouve ça d'ailleurs étrange et je ne sais pas si j'aime vraiment ça au fond. C'est trop parfait, trop tout court en fait. Ça devient bizarre, son comportement est bizarre et je ne sais pas comment l'interpréter.

Même Chris l'a remarqué et il s'en est moqué en disant qu'il était sous drogues. Il pourrait pas être sous drogues tous les jours, si ? Bref, il est bizarre. Et encore plus aujourd'hui. Je vois bien qu'il est préoccupé par quelque chose : il se ronge les ongles et en est même maintenant à ses peaux, en l'absence d'ongles disponibles, et il a la gigote avec sa jambe qui ne cesse de sautiller. Il commence à me stresser aussi !

J'ai beau essayé d'en savoir plus sur le trajet jusqu'à la piscine, je n'en apprends que peu, pour ne pas dire rien.

— Bizarre, moi ? Non, non, tout va bien ! Pourquoi tu me demandes ça ?

En vrai, avec son sourire trop grand pour être sincère, on dirait qu'il est sous drogues ou quelque chose du genre. Chris n'avait pas totalement tort finalement. L'idée m'amuse parce que je sais que ça ne peut pas être ça. Mais, alors, qu'est-ce qu'il me fait ?

Même quand on nage, il est pas pareil. Il nage plus vite que d'habitude et je me fais complètement laminer à notre course de fin de séance. Ça se voit qu'il est pressé car il ne reste que très peu dans le jacuzzi, contrairement à d'habitude. Je le suis quand même, bien que j'aurais voulu rester plus longtemps. Une fois douché et changé, nous partons nous sécher les cheveux. Comme toujours, j'ai fini avant lui, en grande partie parce que je le fais à la va vite, contrairement à lui qui est plus minutieux.

Lorsque nous sommes dehors, Léo demande :

— On va chez moi ?

Ça aurait pu être une question banale, mais ça fait trois fois, au moins, qu'il me demande confirmation sur ma venue de ce soir. Ça aussi, c'est bizarre. Quand je dis qu'il est étrange aujourd'hui !

J'acquiesce donc de la tête et marche jusqu'à chez lui. Peut-être qu'il est stressé parce que je ne suis pas revenu chez lui depuis les vacances au ski... Même moi ça me fait étrange de revenir alors que c'était pratiquement devenue ma deuxième maison avec le temps. Sur le trajet, Léo passe son temps à regarder son téléphone. Bien qu'il soit assez souvent dessus, là, c'est vraiment étrange. Tout est vraiment étrange, c'est pénible !

Même si, pour le coup, ce n'est pas le fait de Léo, c'est aussi étrange quand je fais face à la mère de Léo. Je devine son faux sourire - je sais où mon meilleur ami l'a appris - mais n'en dis rien. Au lieu de ça, je vais dans la chambre avec le châtain qui paraît toujours aussi tracassé. Au repas, il l'est tout autant et je dirais même que c'est pire. Au bout d'un moment, sa jambe qui bouge sans interruption me stresse tellement que je pose discrètement ma main sur sa cuisse pour le faire arrêter. Chose qu'il fait, bien qu'il me lance des gros yeux. Je sais ce que je fais : sa mère ne peut pas voir, ni son père qui est concentré sur son téléphone - Léo tient ça plutôt de son père j'imagine.

À peine le repas terminé que je me fais embarquer dans la chambre de Jeanne pour l'aider pour un truc de travail. Je suis assez étonné qu'elle me demande de l'aide un vendredi soir, à plus de vingt-et-une heure mais m'exécute, voulant bien faire.

— Je comprends pas la dernière leçon d'espagnol.

— Ok, laisse-moi voir.

Cependant, je n'ai même pas le temps de finir mon explication que, après avoir regardé son téléphone, elle m'affirme qu'elle a enfin compris et que je peux retourner avec Léo. Bien que surpris, je quitte sa chambre. Ils ont consommé tous ensemble ou quoi dans cette famille ? !

Je m'apprête d'ailleurs à en informer Léo. Cependant lorsque j'ouvre la porte, le châtain se trouve déjà devant celle-ci. Rapidement, je remarque la luminosité basse et la musique de fond en arrière-plan.

Je n'ai pas le temps de chercher davantage à comprendre ce qui se passe que Léo me fait asseoir sur son lit. Lit où un paquet de scoubidous trône ainsi que son ordinateur affichant un épisode de la série qu'on regardait. Je suis toujours aussi perdu lorsque Léo s'assoit en tailleurs en face de moi. Je le fixe, immobile, tandis qu'il inspire et expire un bon coup avant de commencer un long monologue :

— Alors si je t'ai fait venir ce soir, Valentin Armez, ce n'est pas pour rien. Je voulais tout d'abord m'excuser pour t'avoir rejeté et ignoré après le ski. Après la discussion avec mon cousin, j'ai pris peur et je suis désolé de t'avoir fait du mal en me comportant comme je l'ai fait envers toi. J'espère que tu sauras me pardonner. J'aimerais que tu me pardonnes parce que ce un mois à tes côtés en tant que plus que meilleurs amis a été trop court. Ça a été juste un avant-goût et, maintenant que j'en connais le goût, je veux que ça dure plus longtemps. Je te veux à mes côtés aujourd'hui, demain, et même après-demain. Je te veux à mes côtés bourré et la nuit, mais surtout sobre et le jour. Alors, maintenant, je ne veux plus de larmes ou de malheurs, je veux juste être heureux à tes côtés comme je l'ai été pendant ce un mois. Parce que j'ai complétement menti pendant les vacances quand j'ai dit que tu me rendais malheureux. C'est tout le contraire : je n'ai jamais été aussi heureux qu'avec toi comme partenaire. Et je veux encore être heureux comme ça. Alors, j'espère vraiment que tu vas me pardonner et bien vouloir redevenir mon copain parce que je t'aime, Valentin Armez.

Ok. Il a dit « copain », « je suis désolé », « je t'aime ». Tout ça, c'est trop d'informations d'un coup. Léo doit s'en rendre compte aussi car il reprend sa respiration. Faut dire qu'il a débité tout cela avec une vitesse inquiétante. Ça se voit qu'il a appris ce qu'il vient de me raconter et ça a un côté attendrissant et amusant. C'est tout Léo ça, ce côté théâtral, à m'appeler « Valentin Armez » notamment.

C'est beaucoup d'informations en même temps alors je ne trouve rien à dire. Moi qui suis de nature assez bavarde, il m'a cloué le bec et bien comme il faut. Je me contente alors de le fixer tandis qu'il paraît attendre une réaction de ma part. Alors, ne sachant que dire, je me contente de le prendre dans mes bras. Léo me rend aussitôt mon étreinte et cale sa tête sur mon épaule, respirant mon odeur. Ça me fait d'ailleurs sourire.

Je crois que je ne réalise pas ce qu'il vient de me dire. Après toutes les émotions qu'il m'a fait traverser, je n'arrive à croire qu'il puisse m'aimer et vouloir être mon copain, encore une fois. Vraiment, j'ai du mal à réaliser. Alors, je préfère ne pas parler, pour une fois, et agis davantage. Je me défais alors de son étreinte, ce qui a l'air de l'inquiéter puis encadre son visage de mes mains. Je caresse ainsi doucement ses joues puis viens l'embrasser. Et ça m'avait tellement manqué de ne pas l'embrasser hors soirée, sobre, en journée. Comme un vrai couple le ferait.

Alors, est-ce qu'on est ensemble d'ailleurs ? Est-ce que je le veux ? Bien sûr. Est-ce que je veux que ce soit si facile pour lui de m'avoir à nouveau ? Je ne sais pas. En même temps, ce qu'il a fait ce soir a dû lui demander beaucoup. Je le connais, c'est énorme ce qu'il a fait. Moi-même, je ne sais pas si j'en aurais été capable. Enfin, je le sais, je n'aurais jamais pu me dévoiler comme il l'a fait. Alors, je tente de le remercier par mes baisers que je n'arrête pas et mes caresses sur son visage. Je veux qu'il comprenne par mes gestes ce que je n'arrive pas à lui dire.

Après quelques minutes de baisers, lui et moi nous observons. Et putain, ça fait du bien de le voir sourire ainsi. Il est radieux même. Je dépose alors un autre petit baiser sur ses lèvres avant de venir me poser sur lui. Je m'allonge ainsi sur son lit et viens poser ma tête sur sa cuisse. Toujours avec un grand sourire, Léo vient me caresser les cheveux. Je l'observe faire, silencieux, ce qui semble l'inquiéter :

— T'es bien silencieux pour un Valentin Armez.

Je lui lâche un petit sourire, mais ne trouve toujours pas de que répondre.

— Ça va ?

— Hum hum, je sais juste pas que répondre à tout ce que t'as dit. Ça fait beaucoup d'un coup.

Le sourire de Léo se fane un peu, mais je ne comprends pas ce que j'ai dit de mal. Il s'intéresse alors :

— Qu'est-ce qui fait beaucoup ?

— Tout : tes excuses, ta volonté d'être à nouveau avec moi, t'entendre dire le mot « copain » que t'avais jamais prononcé je crois, que tu me dises je t'aime.

À la fin de la phrase, je ne peux pas m'empêcher de rougir un peu et Léo aussi. Ah, c'est pas simple les sentiments !

— Mais beaucoup bien ou beaucoup pas bien ?

Léo paraît vraiment préoccupé et en a même arrêté de caresser mes cheveux. Alors, je viens me saisir de ses doigts pour les ramener sur le droit chemin de mon crâne. Je dis jamais non à des papouilles. Le châtain sourit alors de nouveau face à me réaction puis attend ma réponse.

— En bien, mais j'en reviens pas c'est tout.

Léo continue ses gestes puis, tout en se triturant un peu les lèvres de ses dents, il précise :

— Tu me diras si tu me pardonnes et si... si tu veux bien de moi encore, comme copain.

Je remarque bien que le dernier mot le fait tiquer à sa manière de le prononcer. Cependant, j'apprécie le fait qu'il fasse l'effort d'utiliser le terme qui convient à notre relation. Voilà je l'ai dit, "notre" relation. Parce que c'est évident que je veux qu'on soit ensemble à nouveau et je n'ai pas envie de perdre une minute de plus, ni même une seconde. Alors, un petit sourire en coin face à sa mine de gamin inquiet, je lui fais remarquer :

— C'était pas clair mes bisous peut-être ?

Après un petit instant, Léo me répond, d'une voix basse car il semble timide de me demander cela :

— J'ai envie de t'entendre me le dire.

— Dire quoi ? je continue de l'embêter.

Je me relève alors, arborant toujours un petit air malicieux, et le fixe droit dans les yeux. Ce n'est pas tous les jours que j'ai un avantage sur Léo. En réalité, j'ai l'impression que je suis pratiquement à sa merci en général. Alors, j'ai un peu envie de profiter d'avoir cet avantage pour une fois. Et puis, c'est plus simple de faire l'idiot que d'être sérieux, surtout quand ça concerne mes sentiments amoureux.

Léo et moi sommes proches l'un de l'autre, nos genoux se touchant même et nos visages à moins d'un mètre. Il est tout gêné et a la peau des joues légèrement rougie, ce que je trouve adorable. Je répète alors ma question :

— Dire quoi ?

Je m'approche encore un peu de lui et je remarque que sa respiration se coupe. Et bordel, j'adore le fait que je lui provoque cette réaction. J'aime savoir que je ne le laisse pas indifférent. Et je veux voir ça encore et encore et encore. Je dépose ensuite ma main sur sa peau chaude de nuque tandis que je sens son pouls battre contre celle-ci. Nos yeux ancrés, il précise :

— Je veux que tu me dises que tu me pardonnes, que tu veux qu'on soit ensemble et que, que tu m'aimes, il bégaie sur la fin.

Je vois bien qu'il n'est pas complètement à l'aise avec tout ce qu'il vient de dire et, encore une fois, je trouve ça adorable. Voulant l'embêter encore un peu, je viens poser mes deux mains contre ses épaules pour le faire basculer. Je me retrouve alors au-dessus de lui, lui, immobile, n'en revenant pas de mon geste. Autant je faisais le mariole, mais maintenant qu'il attend que je lui réponde sérieusement, je suis plus timide. Cependant, j'essaye de lui rendre la pareille et lui réponds :

— Je te pardonne, si tu ne me refais plus de coup pareil. Je veux bien sortir avec toi, si tu me quittes plus. Et...

Approchant mes lèvres des siennes, je dis tout bas, le cœur battant à toute allure :

— Et je t'aime.

La cage thoracique de Léo se soulève d'autant plus haut et irrégulièrement lorsque je dis cette dernière phrase. Je viens ensuite frôler ses lèvres des miennes puis y dépose un baiser à leur commissure. Je m'allonge ensuite le long du corps de Léo, posant ma tête sur son haut du torse et entourant son buste de mes bras. Je pousse alors un soupir de soulagement : ça y est, c'est dit. Et ça fait peur, ça me fait peur. Alors, je profite juste du moment présent et, putain, je pourrais pas imaginer un meilleur moment. Je veux dire je suis dans les bras de celui que j'aime et qui m'aime aussi, on se l'est même dit et on s'est embrassés. Putain de parfait oui. En espérant que ça dure... Ça, ça me fait peur ça par contre... Léo semble lire dans mes pensées puisqu'il promet :

— Maintenant que je t'ai, je te laisserai plus jamais tomber. Merci, Valentin.

Je souris, le cœur rempli d'amour et de joie, tandis qu'il caresse mon dos à travers mon tee-shirt. Au bout d'un moment, il finit par glisser sa main sous le tissu et je frissonne au contact inattendu. Cependant, je ne m'en plains pas le moins du monde et profite de ses agréables caresses. Remarquant que je commence à m'endormir alors qu'il est encore tôt, je finis par me redresser et pose mon menton sur son torse. On se regard alors puis nous sourions comme deux amoureux débiles.

Gêné, je viens déposer un baiser sur le haut de son torse, là où la peau est visible. Je remonte ensuite tout le long de son cou puis dépose encore des baisers sur son visage avant d'en venir à ses lèvres. Franchement, je m'en lasserai jamais, tout comme je me lasserai jamais de tout ce qu'il me fait ressentir physiquement avec tous ses baisers. J'adore ce qu'il me procure : ça me fait ressentir d'une manière si puissante, ça me fait vivre si intensément.

J'ai d'ailleurs envie de le toucher de partout, de l'embrasser partout, d'avoir tout de lui. Pas que sexuellement parlant, juste en général. Je veux chaque centimètre de lui. Je dépose alors plein de petits baisers sur son visage, ce qui l'amuse.

Au final, on regarde même pas la série. Pour l'instant, on s'amuse avec les scoubidous tout en s'embrassant de temps en temps. La moitié du paquet entamé, on commence à en avoir plein le bide alors on s'allonge et on fixe son plafond. Je comprends ainsi que la luminosité basse est due à des guirlandes accrochées dans la chambre. Je ne savais pas que Léo en avait. En les regardant davantage, je crois me rappeler les avoir déjà vues dans la chambre de Jeanne.

Et là, ça fait enfin tilt dans ma tête. Est-ce qu'elle sait pour tout ça ? Curieux, je me retourne vers Léo, ma tête sous mon bras :

— Est-ce que Jeanne avait vraiment besoin d'aide ?

Gêné, Léo se met dans la même position que moi, en face, et avoue :

— Non, c'était le temps que j'installe.

Ok, Léo peut être vraiment mignon quand il veut. Ça me fait d'ailleurs plaisir qu'il se soit donné ce mal, surtout alors que sa mère est dans la même maison que nous. Parfois, il est courageux et ça le rend magnifique.

— T'avais préparé ce que t'as dit aussi ?

— Oui, un peu. C'était ridicule c'est ça ?

Je secoue cependant la tête pour lui faire comprendre que non puis viens jouer avec les lanières de son sweat, silencieusement. Je fais ça sûrement un petit moment car Léo vient se saisir de ma main qu'il caresse avant de me demander à nouveau :

— T'es sûr que ça va, tu m'inquiètes à être aussi anormalement silencieux ?

— J'ai peut-être besoin d'un peu de temps, c'est tout.

Je n'ose pas regarder Léo lorsque je dis cela et me contente de fixer nos mains.

— Oui, je comprends. Je suis désolé.

Ne désirant toujours pas trop parler, je viens me caler dans ses bras. Ça me fait du bien d'être dans cette position pour une fois et pas dans celle inverse. Ça me fait sentir aimé et je crois que j'ai vraiment besoin que Léo me le montre après tout ce qui s'est passé.

On reste alors assez longtemps dans cette position et finissons par nous changer pour dormir, commençant tous deux à nous endormir. Bien que je sois aux côtés de Léo pour dormir, en tant que petit ami en plus, j'ai un peu du mal à dormir. J'appréhende effectivement demain : demain, serons-nous toujours ensemble ? et après-demain ? Au fond, j'ai un peu peur qu'il change encore d'avis. Cette idée me serre d'ailleurs le cœur et m'effraie alors je tente de me rappeler ce qu'il m'a dit plus tôt pour me rassurer. Et, par la même occasion, ça m'aide à m'endormir.

    Le lendemain matin, une des premières choses à laquelle je pense, c'est que je suis avec Léo. Léo est mon copain, je suis le copain de Léo. L'idée me réchauffe le cœur et me fait instantanément sourire. Cependant, j'ai également la peur que tout soit déjà fini. Et s'il avait changé d'avis ?

L'idée ne me quittant pas, je chuchote son prénom pour savoir s'il est réveillé. Cependant, je n'ai aucune réponse. Je tends alors ma main vers lui mais ne trouve rien. Interloqué, je me lève et vais ouvrir les volets. Je constate alors que je suis bel et bien seul dans cette chambre. Où est-ce qu'on en est ? Ne me dîtes pas que ça commence déjà...

Cependant, je n'ai pas le temps de me torturer davantage l'esprit que Léo débarque dans la chambre. Il me sourit puis arbore rapidement une mine inquiète. En même temps, je crois que je dois faire une drôle de tête. Je ne sais pas à quoi m'attendre et j'ai même un peu peur de ce qui pourrait arriver.

Cependant, à ma grande surprise, Léo s'approche doucement de moi et vient me prendre dans ses bras. Honnêtement, je n'arrive même pas à réagir. Alors, c'est bon, on est bien ensemble ? Le fait que ce soit vrai, à nouveau, me monte les larmes aux yeux parce que putain, ce que j'attendais ça. J'ai d'ailleurs détesté attendre ça. Alors, je le serre, fort, en retour dans mes bras, un peu désespéré. C'est bon, il est là, il me lâche pas encore. Une ou deux larmes de bonheur ne peuvent alors pas s'empêcher de couler sur mes joues.

Visiblement étonné de ma manière de l'étreindre, Léo se recule. Il s'apprête à dire quelque chose, mais s'arrête aussitôt qu'il constate mes yeux brillants. J'essuie alors rapidement mon visage puis lui lance un petit sourire rassurant. Ça ne le rassure, bien entendu, pas du tout et il me questionne :

— Qu'est-ce qu'il y a ? ! Pourquoi tu pleures ? !

Le cœur battant, je souffle :

— Je suis juste content que tu sois encore là, je suis soulagé même parce que... parce que j'ai eu peur quand j'ai vu que t'était pas dans le lit...

— Je suis désolé, mais comme j'étais levé, je voulais te faire une surprise.

Je hoche la tête puis répète ce qu'il vient de m'annoncer :

— Une surprise ?

— Oui, viens dans la cuisine, tu verras.

Je commence à me diriger vers la porte mais Léo m'attrape le bras avant. Soucieux, il reprécise :

— Je te laisserai plus tomber, Valou', et je suis désolé que t'aies pû penser ça. Je ferai tout pour que tu ne penses plus ça.

Je hoche la tête puis me rends à la salle à manger où une assiette remplie de crêpes m'attend. La surprise valait le coup ! Jeanne est aussi là et elle me fait automatiquement un sourire bien trop grand pour que ce soit naturel. J'en connais une qui est fière de son petit manège d'hier. J'imagine que Léo lui a dit que ça avait fonctionné. Du moins, j'imagine, ça serait logique en tout ça. La petite m'assomme d'ailleurs de question en tout genre comme « est-ce que t'as bien dormi ? », « vous avez regardé quoi comme série hier ? », « tu vas faire quoi aujourd'hui ? ». Je réponds alors à toutes ses questions, retrouvant petit à petit la parole. Pendant ce temps, Léo finit de cuire les crêpes puis me prépare un chocolat chaud. On petit-déjeune ainsi tous les trois et je passe un très bon moment.

Même quand je fais la vaisselle avec Léo, c'est sympa parce qu'on se taquine un peu. J'aime bien parce qu'on se comporte comme avant, mais avec une certaine forme d'affection en plus. Je ne saurais pas comment décrire cette nouveauté qui nous relie, mais elle me fait du bien en tout cas. Léo et moi sommes en train de nous chamailler lorsque la porte d'entrée claque. La mère de Léo arrive alors dans la cuisine, deux sacs au bras. Aussitôt, Léo va l'aider pour ranger tandis que sa mère relève tout de suite :

— Vous avez fait des crêpes ?

— Oui.

Johanna me lance un regard puis se reconcentre sur le rangement de ses courses. C'est dingue comment l'ambiance a changé entre Léo et moi depuis que sa mère est là. Je n'en fais cependant aucun commentaire et vais me doucher une fois la vaisselle terminée. Je préviens ensuite Léo que je vais rentrer chez moi, mais ce dernier essaye de me faire rester pour déjeuner. Bien que difficilement, je refuse et il m'accompagne alors jusqu'à son hall d'entrée.

Une fois mes chaussures mises et ma petite veste enfilée, Léo et moi nous fixons sur le seuil d'entrée, moi à l'extérieur, lui à l'intérieur. Comment est-ce qu'on se dit au revoir maintenant ? Est-ce que, comme on est en couple, on doit se faire un bisou ou, comme d'habitude, on se fait une accolade ? Léo doit se poser la même question que moi car on se fixe un petit moment avant que je ne m'avance vers lui. Sauf qu'il s'avance aussi au même moment alors on se retrouve vite près l'un de l'autre. Gêné de la situation, je dépose un rapide baiser à la commissure de ses lèvres. Au moins, ça fait pas trop amis, mais c'est pas un bisou non plus. Timidement, nous nous sourions puis je pars de chez Léo, ayant déjà hâte de le retrouver.

Je souris lorsque je vois que j'ai des messages de la fratrie Le Guen, un à l'instant de Léo et un autre, plus tôt, de sa petite sœur.

De Jeanne à Valentin
10h03 Je suis trop contente pour vous deux !! T'es trop stylé comme copain !

De Léo à Valentin
11h28 Merci💚

Je souris lorsque je range mon téléphone. Je sors avec Léo Le Guen, encore.

I don't know what we 'sposed to be
Je ne sais pas ce que nous sommes supposés être

We should just elope and leave
On devrait s'enfuir et partir
(...)If you can put up with both of me, I'll take you H-O-M-E
Si tu peux me supporter, je te ramènerai à la maison
Read your body language like poetry
Lisant ton langage corporel comme de la poésie
And when your heart begins to crumble like broken leaves
And quand ton coeur commencera à émietter comme des feuilles brisées
I'll do all the yardwork
Je ferai tout le jardinage

'Cause I love everything that you do
Parce que j'aime tout ce que tu fais
Why else would I be layin' here howlin' at the moon
Sinon pourquoi serais-je allongé ici à hurler à la lune ?
Just hopin' that these words ricochet all the way down to you
En espérant que ces mots ricochent jusqu'à toi

Don't know what the future entails, I just know that truth prevails
Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve, mais je sais juste que la vérité prévaut
I tried actin' cool as hell, I can't even fool myself
J'essaye juste d'agir grave cool, je ne peux même pas me duper
I'll make it up to me, and up to you as well
Je vais me rattraper et te rattraper avec aussi
I'll cook ya favorite noodles that look just like puka shells
Je te cuisinerai tes pâtes préférées qui ressemblent à des coquillages
Letcha eat the last shrimp, I'll even remove the tail
Je te laisserai manger la dernière crevette, j'enlèverai même la queue
I'm not tryna buy your love, I don't think that you for sale
Je n'essaie pas d'acheter ton amour, je ne pense pas que tu sois à vendre
Won't take you to Bloomingdales, I just wanna bloom with you
Je ne t'emmènerai pas à Bloomingdales, je veux juste m'épanouir avec toi
I'll follow you anywhere, as long as there's room for two
Je te suivrai partout, tant qu'il y a de la place pour deux
Doom consumed my head cause I did not think I deserved anything wonderful
La malédiction a consumé ma tête étant donné que je ne pensais pas mérité quoi que soit de merveilleux

(...)
It's my turn to comfort you, when this world crumbles you
C'est mon tour de te réconforter, quand ce monde te brise
I'll pick up the pieces
Je ramasserai les morceaux

💏Coucou tout le monde, j'espère que vous allez bien !

J'avoue que j'ai souri tout le long de la relecture de ce chapitre😊 et vous, qu'est-ce vous avez pensé de ce chapitre ? du comportement de Léo ? des inquiétudes de Valentin ?

Je vous dis à la semaine prochaine pour la suite,

D'ici-là, portez-vous bien,
L :")💏

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