Chapitre vingt-huit

— Alors tu penses quoi de mes grands-parents pour l'instant ?

Étant donné le petit sourire enfantin de Léo, j'ai envie de lui répondre un truc hyper positif. Pourtant, le premier truc qui me vienne à l'esprit c'est le magnet « Manif pour tous » sur le frigo de ses grands-parents. C'est un des premiers trucs que j'ai remarqué en arrivant chez les grands-parents de Léo, en fin de journée aujourd'hui, en Vendée.

Et pourtant, il y en avait des choses à voir entre la salle de billard et du flipper, la piscine et les voitures de collection. Je ne suis pas habitué à ça dans ma famille ! Faut dire que je connais que très peu la famille de mon père et que celle de ma mère est assez modeste, alors j'ai les yeux qui brillent ici ! Ils ont vite arrêté en voyant le magnet.

Un magnet c'est souvent inoffensif : ceux offerts avec des marques alimentaires ou ceux qu'on te ramène de vacances. Mais là, c'est politique tout de même et ça m'a fait chier de savoir d'emblée que je n'étais pas complétement accepté ici. Parce que, c'est un fait, beaucoup de personnes des « Manif pour Tous » sont en réalité homophobes, et pas contre leurs droits comme ils le manifestent.

Ça m'a d'autant fait chier parce que j'ai passé un très bon repas avec sa famille et j'ai même un très bon feeling avec le grand-père de Léo. Mais, voilà, le magnet, ça m'a fait quelque chose. Alors, je ne sais pas vraiment que répondre à mon copain.

— T'en mets du temps à répondre, fait remarquer le châtain allongé à mes côtés, visiblement déçu.

Ne voulant pas qu'il perde son sourire, je tente de faire preuve de souplesse :

— Franchement, ils sont sympas, surtout ton grand-père. Après, je t'avoue que leur magnet sur le frigo, ça m'a fait bizarre.

— Quel magnet ? m'interroge Léo, visiblement pas du tout au courant.

— Sérieux ? T'avais jamais remarqué qu'il y avait un magnet « Manif pour tous » ?

— Ah, ça, ouais. Tu sais, du côté de ma mère, pas mal y sont allés à ces manifestations.

Et sa réponse est pire parce qu'il sait, mais visiblement il s'en fiche. En plus, il précise que c'est quelque chose de normal dans sa famille de manifester contre les droits des personnes homosexuelles. Je ne sais pas pourquoi il le précise d'ailleurs, c'est d'autant plus énervant, vraiment. C'est ce genre de moments qui me font réaliser à quel point on est différents tous les deux concernant tout ça. J'ai l'impression que c'est plus normal pour lui d'être homophobe, c'est même dans son quotidien.

— T'es fâché ?

Léo m'observe, maintenant silencieux et je ne sais pas réellement comment réagir. Si je suis fâché, ce n'est pas entièrement contre lui car ce n'est pas sa faute si sa famille est comme ça. En revanche, une partie de moi est fâchée de son indifférence, parce que ça, pour le coup, il l'a choisi.

— Pas vraiment.

— Alors pourquoi t'en parles ?

Stupéfait, je fixe mon copain. « Pourquoi j'en parle ? », il en pose des questions ! Ne mâchant pas mes mots, je sors spontanément :

— Pourquoi j'en parle ? J'en parle parce qu'à peine j'arrive que j'ai l'impression que je ne devrais pas être là !

Léo paraît embêté et me fixe un moment avant de lâcher un petit « désolé ». Je ne sais même pas ce que son « désolé » signifie. Cependant, je n'ai pas envie de me prendre la tête, beaucoup trop fatigué de la route, alors je ne commente pas davantage. Un petit malaise s'est toutefois installé entre lui et moi et je n'aime pas ça du tout. Alors, sans un mot, je viens poser ma tête sur le torse de mon copain et l'enlace. Aussitôt, Léo vient caresse mes cheveux et, automatiquement, je me fous du reste. Honnêtement, ce foutu magnet peut aller se faire mettre, ça n'a plus d'importance maintenant. Maintenant que je suis dans les bras de celui que j'aime.

    D'ailleurs, ces vacances me donnent l'occasion de m'endormir et de me réveiller avec la personne que j'aime chaque soir et chaque matin. Et, y'a pas à dire, c'est le luxe. Alors, ce matin, encore, j'en profite. On a de la chance avec Léo parce qu'on a la chambre avec le lit deux places et la salle d'eau. Franchement, c'est parfait.

— T'es réveillé ? je chuchote.

Mon copain marmonne un truc incompréhensible et ça me fait sourire. Je vais ensuite lever un peu les volets puis retourne à ses côtés. Je m'allonge d'ailleurs de tout mon poids sur lui.

— Dégage, grogne le châtain.

Ça me fait sourire au contraire de me faire obtempérer. Voulant continuer à l'embêter, je commence à déposer plein de baisers sur tout son visage. Un petit sourire se dessine alors je continue mes baisers. Je finis par en déposer dans son cou et j'entends sa respiration changer. Je sais très bien ce que ça signifie, mais je ne m'arrête pas pour autant, au contraire.

— On a dit qu'on allait nager ce matin, soupire mon copain.

— Hum hum, je marmonne entre deux baisers.

— Valou', quémande le châtain sous moi.

Je relève alors la tête et on se fixe quelques instants avant que Léo ne vienne prendre mon visage de ses mains et le relever pour poser ses lèvres sur les siennes. Des minutes de baisers s'enchaînent avant que nous nous levions enfin. Après un rapide petit déjeuner et une toilette, on fonce dans la piscine. Même si elle n'a pas les dimensions d'une olympique, on arrive à nager si on ne se pousse pas du mur.

Jeanne est avec nous, en train de lire en écoutant de la musique. On nage une bonne demi-heure avec Léo puis finissons par nous chamailler comme souvent. Parfois, j'aimerais faire certaines choses, mais je m'abstiens ce qui me fait bizarre. Genre, j'évite évidement tout geste qui pourrait relever d'un contexte amoureux et non amical. J'ai cependant parfois du mal à savoir ce qui pourrait être interprété comme plus qu'amical, c'est compliqué. Comme là, actuellement, lorsqu'on se chamaille. Est-ce qu'on se chamaille comme des meilleurs amis le feraient ? Est-ce que c'est trop ? pas assez ? Je ne sais pas.

    En vrai, finalement, à part ce foutu magnet, les vacances se déroulent super bien ! On passe plein de moments ensemble cools comme les moments à la piscine, les douches, les réveils et couchers, les plages. J'ai bien aimé aussi quand on a joué au billard - je n'y avais pas joué depuis les vacances au ski avec lui. Alors, Léo m'a encore aidé à m'améliorer et je commence vraiment à me débrouiller. C'était agréable ce moment où on pouvait être proches physiquement, même s'il y avait Jeanne. Je remarquais bien quand même que Léo n'était pas hyper à l'aise qu'on montre notre affection l'un envers l'autre même devant quelqu'un qui sait pour nous deux. Personnellement, j'aime de plus en plus ces moments et j'en ai de moins en moins honte et, au contraire, de plus en plus envie.

Parfois, c'est d'ailleurs franchement frustrant de ne pas pouvoir l'afficher. Notamment, comme maintenant où nous faisons les boutiques avec Léo et sa sœur. À des moments, j'ai envie de lui prendre la main ou d'avoir un contact avec lui, mais je me retiens à chaque fois. Trouvant ça énervant à un moment mais également amusant de déstabiliser Léo, je dépose furtivement un bisou sur sa joue lorsque nous sommes en cabine d'essayage. Aussitôt, mon copain se recule, visiblement surpris.

— Mais qu'est-ce que tu fais ? !

— C'est bon, personne n'a vu, je roule les yeux au ciel.

N'aillant pas vraiment l'air convaincu, Léo vérifie du regard mes propos. Il n'y a effectivement personne dans les cabines adjacentes et je trouve ça un peu agaçant qu'il se sente autant obligé de vérifier. Parce que, même si quelqu'un nous avait vus, on connaît pas grand monde ici alors on s'en fout. Le problème avec Léo, c'est pas que des gens qui nous connaissent nous voient : c'est tout le monde. Autant dire que le problème au fond, c'est moi.

— Fais pas des trucs comme ça, semble s'énerver mon copain.

Ça m'agace d'ailleurs un peu qu'il le prenne aussi sérieusement alors je m'approche à nouveau de lui pour l'embêter. Cependant, je n'ai pas le temps d'être d'avantage proche de lui car il me pousse hors de sa cabine. Déjà, le geste m'énerve, mais d'autant plus car il y a mis de la force et que j'ai failli me prendre le mur en face. Un peu choqué, je me retourne vers lui et le fusille du regard.

— Toi, fais pas des trucs comme ça ! je m'énerve automatiquement.

— T'avais qu'à pas commencer aussi !

— Désolé de vouloir être attentionné envers toi !

— Tu sais très bien que je n'aime pas devant tout le monde et ça t'allait très bien d'habitude !

Nos deux regards sont remplis de colère, l'un envers l'autre, et je déteste que ce soit le cas. J'ai pas envie qu'on se jette ce genre de regard. Je finis alors par retourner dans ma cabine, me change puis dégage du magasin. Jeanne avait visiblement terminé car elle nous attendait déjà devant le commerce. Je feins un petit sourire, mais je crois qu'elle comprend que quelque chose cloche. D'autant plus quand Léo arrive, le regard toujours aussi sévère. Cependant, lorsque sa sœur lui demande sur le chemin si ça va, il lui serre sa plus grande réponse de faux cul comme il sait si bien le faire. Ça aussi, ça a le don de m'agacer lorsqu'il joue la comédie.

Franchement, le reste de l'après-midi est tendu et je souffle enfin lorsque l'on rentre à la maison. Je pars ranger les sacs dans la chambre tandis que Léo part faire je ne sais quoi. Je suis encore énervé, surtout qu'on se fait toujours la gueule. Et, vu nos deux caractères, ça peut durer. De toute façon, je ne trouve pas que j'en ai trop fait, sachant qu'absolument personne ne pouvait nous voir et que je l'ai même pas embrassé sur la bouche. De son côté, je suis sûr qu'il se dit qu'il avait raison de réagir ainsi et que c'est moi le connard dans l'histoire ou un truc du genre.

Bien embêté, je pars me doucher, tout transpirant due à la chaleur d'été. Je rumine alors sous douche, me demandant comment cette situation va évoluer. J'ai pas envie qu'on se fasse la gueule, mais en même temps, j'ai pas l'impression que je sois le fautif dans l'histoire. C'est vrai quoi, Léo est mon copain, j'ai bien le droit d'agir comme tel parfois, non ? !

Toujours aussi agacé, je sors de la douche et pars me chercher un caleçon. Cependant, Léo est dans la chambre, assis sur le lit, la tête baissée. Même si mon rythme cardiaque s'accélère, j'ignore mon copain pour enfiler un sous-vêtement propre.

— J'avais prévu pique-nique sur la plage ce soir.

Étonné que Léo prenne la parole, je me tourne vers lui. Il fait de même alors nos regards s'accrochent l'un dans l'autre. Je ne sais pas quoi lui répondre. C'était une bonne idée, ça m'aurait fait très plaisir d'ailleurs s'il ne m'avait pas poussé violemment. Je le lui fais remarquer, un peu amer :

— C'était une bonne idée avant que tu me pousses comme une merde.

— Et toi que tu m'embrasses dans un magasin alors que tu sais très bien que je ne veux pas.

Un éclat de colère prend de nouveau naissance dans nos regards. Sauf que j'ai pas envie qu'on se dispute et encore moins qu'on se fasse la tête, je déteste ça. Alors, je fais le premier pas et viens m'asseoir à ses côtés avant de poser ma tête sur son épaule.

— Je suis désolé de t'avoir poussé comme ça, mais tu n'aurais pas dû essayer de m'embrasser encore devant tout le monde.

— Y'avait personne, je souffle.

— T'es insupportable !

Léo me dégage de son épaule puis me crache :

— Le problème, c'est même pas qu'il y ait quelqu'un ou pas. Le problème, c'est que tu ne respectes pas ce que je veux.

— Toi non plus, je lui fais remarquer.

— Comment ça ? Ça t'a jamais dérangé qu'on s'affiche pas en public, ça t'arrangeait bien même !

— Et bien, j'ai plus envie de me cacher.

— On se cache pas !

— Ose me dire que tu agirais pareil si j'étais une fille ! je m'énerve, la mâchoire serrée.

Léo paraît ahuri de ma remarque et ouvre puis ferme sa bouche plusieurs fois d'affilée.

— Je ne vois même pas le rapport. Le problème initial ici, c'est que tu ne respectes pas ce que je veux.

J'ai envie de lui répondre « toi non plus », mais je vois bien que ça ne mènerait rien alors, pour une fois, je m'abstiens bien que ça me brûle la langue.

— On va pas se disputer pour ça à chaque fois alors que c'était très bien avant.

« Enfin, une relation ça évolue », j'ai envie de lui répondre mais je m'abstiens encore pour ne pas envenimer les choses. J'imagine que les concessions, ça fait aussi partie d'une relation. Pourtant, putain, que c'est dur de ne rien lui répondre et de ne pas laisser la colère me gagner. Je déteste m'abaisser face à quelqu'un et je n'ai jamais eu à trop le faire jusqu'alors. Le problème, ici, c'est que j'aime Léo et que je n'ai pas envie qu'il soit mal par ma faute. Alors, j'ai envie que les choses s'arrangent, même si ça signifie devoir laisser ma fierté de côté.

— Ok, pardon.

— Pardon aussi de t'avoir poussé.

Je marmonne un « hum » pas très convaincu puis pars m'habiller. Cependant, je m'apprêtais à enfiler des vêtements à la cool alors je lui demande :

— Ça tient toujours ce pique-nique à la plage ?

— Il est prêt en tout cas, hoche la tête Léo.

— On va pas gâcher alors, je lâche enfin un léger sourire.

Mon copain me le rend et ça soulage mon cœur d'un poids que je n'avais pas réalisé. C'est vraiment pas drôle de s'embrouiller avec quelqu'un qu'on aime. Ça fait même mal, alors que ça n'avait pas duré si longtemps. Pourtant, ces quelques heures m'ont paru si énormes. Je ne veux plus qu'on se fâche.

C'est comme ça qu'on part alors en vélo à la plage, pour un pique-nique, comme l'avait prévu Léo. D'ailleurs, je me demande la raison de cette attention. Dans tous les cas, ça me fait plaisir. Je le fixe, sûrement avec un sourire bien niais.

— Tu comptes m'aider au lieu de me regarder comme un idiot ? !

Je souris d'autant plus tandis que je l'aide à sortir notre repas de son sac. Il y a tout ce qu'il faut : des chips, des tomates cerises, des sandwichs, des cookies et des sodas. Ça me fait vraiment plaisir et je brûle d'envie de lui faire un bisou pour le lui montrer. Mais, étant donné la dispute de plus tôt, je n'ose plus tenter. Alors, je tente autrement :

— Ça me fait vraiment plaisir que t'aies pensé à faire tout ça, rien que tous les deux. Je t'aurais bien remercié en te faisant un bisou, mais bon...

— Recommence pas !

Franchement, il y a pas beaucoup de personnes sur la plage et elles sont loin de nous en plus. Cependant, je suis étonné lorsque Léo glisse doucement ses doigts vers moi et vient caresser ma main.

— Maintenant, profite et tais-toi.

— À vos ordres, capitaine Le Guen !

Mon copain arbore une mine amusée avant de me donner une tomate. On passe alors un bon moment, tous les deux sur la plage, à manger. On est bien remplis après le repas alors on s'allonge comme des merdes sur nos serviettes. Chacun est tourné vers l'autre et je l'observe, le trouvant très beau avec les reflets du soleil. Je glisse d'ailleurs spontanément ma main vers une de ses mèches que je relève alors de lui glisser :

— T'es beau.

Un sourire timide né sur son visage et ça me fait sourire aussi.

— T'es pas trop mal aussi.

— Encore heureux, je m'amuse.

Depuis quand Léo ose me taquiner ainsi ? ! Il a bien changé le petit.

On reste un moment à se contenter de la présence de l'autre, toujours en se regardant. Voulant revenir sur ce qui est arrivé plus tôt, j'aborde à nouveau le sujet :

— Tu sais, par rapport à cet après-midi... Je voulais pas te contrarier. C'est juste que... je t'aime quoi... alors j'ai envie de te le montrer parfois. Je suis vraiment bien avec toi et, plus le temps passe, plus je suis à l'aise.

Mes mots ont l'air de faire plaisir à mon copain qui approche sa main pour caresser mon poignet.

— Moi aussi, je suis bien avec toi.

— Bon bah on peut rester ensemble alors.

— J'y comptais bien oui !

Ce moment est vraiment niais et avant ça m'aurait donné la nausée, mais maintenant que je suis concerné, je chérie ce genre de moment. J'arrive même à plus me confier sur ce que je ressens :

— Je me sens vraiment de mieux en mieux avec toi. Je crois même que je me sens prêt d'en parler à ma mère.

— De quoi ? fronce légèrement les sourcils Léo.

— De nous deux et du coup du fait que je sois gay.

— Ah.

— Ça te fait pas plaisir ? je m'inquiète.

— Si, si, c'est bien pour toi...

— Mais pas pour toi ? je demande, confus.

— Bah, pas vraiment non puisque ta mère et la mienne sont amies, alors la tienne pourrait le dire à la mienne... et... j'en ai pas envie.

Forcément, ça me serre le cœur lorsqu'il dit ça parce que, lui, il n'est pas encore prêt. Je me demande quand il le sera d'ailleurs.

— Tu sais, ma mère avait rien dit pour le weekend à Paris alors, ça aussi, elle pourra ne pas le dire.

— Hum hum.

Léo paraît plus soucieux maintenant et je m'en veux un peu d'avoir changé l'ambiance. Pourtant, pour moi, c'était une bonne nouvelle. Je veux dire, depuis le temps que je comptais en parler à ma mère, il était temps justement !

🎼 Latch - Disclosure 🎼

Le châtain en face de moi semble vouloir changer de sujet, et ce n'est peut-être pas plus mal ainsi, en faisant remarquer :

— T'imagines que ça fait déjà plusieurs mois qu'on est ensemble, c'est fou !

— Oui, c'est fou.

— Il nous reste encore tellement de choses à faire ensemble.

— Comme quoi ? je demande, curieux.

— Je sais pas, il y a plein de trucs que j'aimerais faire avec toi, genre faire de la rando, aller à Disney avec toi comme on en a déjà parlé et tout.

Lorsqu'il me dit cela, ça me fait plaisir parce ça veut dire qu'il se projette à mes côtés. Et je pense que c'est important d'avoir des projets avec son partenaire, non ? On parle alors de choses qu'on aimerait faire ensemble et on se dit qu'il faudrait qu'on les rajoute sur la liste de nos envies. Je crois qu'elle est chez moi. Mon cœur loupe un battement lorsqu'il émet une autre idée :

— J'aimerais trop qu'on fasse une coloc. pendant nos études aussi !

— Ça serait une bonne idée oui.

On se met alors à parler de notre futur : études, ville des études, logement étudiant, métier, etc. Ça dure d'ailleurs un sacré moment car le soleil commence à se coucher. Les dernières personnes qui étaient sur la plage commencent une à une à partir. On continue alors de parler tout en mangeant les cookies. Lorsqu'il fait totalement nuit, je propose :

— On pourrait faire une des choses écrites sur notre Liste de nos envies, non ?

— Laquelle ? s'interroge Léo.

— Réfléchis, je lui glisse un clin d'œil.

Léo me fixe puis la plage puis la mer puis me refixe avant d'arborer un air ennuyé :

— Le bain de minuit ?

Je hoche la tête tandis que mon copain n'a pas l'air vraiment emballé par l'idée. Pour le convaincre, je lui fais rationnellement remarquer quelques faits :

— Il n'y a plus personne sur la plage, la température est encore agréable et je t'ai déjà vu nu, qu'est-ce qui te retient ?

— C'est pas mon genre, tu sais bien.

— Et toi, tu sais bien que j'aime bien repousser tes limites.

Je m'approche au même moment de Léo, tout près de son visage.

— N'en abuse pas.

Le châtain me surprend lorsqu'il dépose un rapide baiser sur mes lèvres avant de se lever. Je le fixe, béat, tandis qu'il me lance :

— Et bien alors, tu te dégonfles ?

— Ça serait mal me connaître !

Je me déshabille rapidement, mais garde tout de même mon caleçon. Léo fait de même, un peu moins rapidement que moi car il plie consciencieusement ses affaires, ce qui m'amuse. Puis, lorsque nous sommes tous les deux prêts, nous nous dirigeons vers la mer. Le châtain ne peut pas s'empêcher de me prévenir :

— Tu me mâtes pas, hein ?

— Y'a rien à mâter de toute façon.

Léo paraît outré de ma remarque puis je le devance en prenant la parole en premier :

— Je répondrai toujours un truc con à un truc con.

Il veut me retorquer quelque chose, mais je le devance encore une fois en baissant mon bas. Je me mouille ensuite la nuque puis rentre dans l'eau. Léo est toujours au bord de l'eau et me demande de me retourner. C'est quoi l'utilité quand je l'ai déjà vu nu ? ! Cependant, je m'exécute, respectant sa volonté, bien qu'avec un petit rire. J'entends ensuite le bruit d'un corps rentrant dans l'eau puis des plaintes. Dire que l'été dernier, Monsieur n'avait pas voulu se baigner avec nous, il a bien changé depuis !

— C'est froid, c'est froid !

— C'est chaud là où je suis.

— C'est parce que t'as pissé à tous les coups.

— Peut-être, je m'amuse.

— Tu me dégoûtes.

Je m'approche alors de lui, mais aussitôt il s'éloigne de moi.

— Il y a de place, t'es pas obligé de venir te coller à moi !

— Pourquoi ? T'as peur que ça te perturbe ?

— Tais-toi et reste loin de moi.

Je souris, toujours autant amusé par son comportement. Naturellement, Léo et moi nous mettons à nager. Ça nous permet également de nous réchauffer. Au bout d'un moment, mon copain finit par admettre :

— C'est pas si désagréable de nager nu, en fait.

— Tu peux carrément dire que c'est agréable.

— Non, sinon ça te donnerait raison.

— En même temps, j'ai raison.

Je reçois de l'eau sur la tronche à peine j'ai fini ma phrase et je m'offusque.

— Tu vas me le payer.

Je me dirige alors immédiatement vers Léo pour me venger, mais il se met à nager plus vite. Je tente de le rattraper, mais j'avoue ne pas réussir. Lorsqu'il s'arrête, je file sous l'eau et me dirige comme je peux vers lui malgré la noirceur de la mer. Je finis par réussir à lui attraper la jambe et l'idiot qui me serre de copain se met à crier.

— Abuse pas quand même.

— Tu m'as vraiment fait peur.

— Ce n'est que vengeance, je lance, malicieux.

Léo et moi nous fixons, à seulement un mètre l'un de l'autre, nageant en rond.

— En fait, l'eau, c'est vraiment un truc qui nous réunit, fait-il remarquer en s'arrêtant de nager.

— Tu dis ça par rapport à notre noyade ?

— Ouais, et pas que, le fait qu'on nage ensemble aussi le vendredi.

— C'est vrai, j'y avais pas pensé.

Je continue de fixer Léo et, instinctivement, on se rapproche l'un de l'autre. Je viens même poser mes mains sur ses hanches pour le rapprocher encore plus près de moi tandis qu'il pose les siennes autour de ma nuque.

— On laisse l'eau encore nous réunir ? je propose.

Ma proposition fait sourire Léo qui rapproche son visage du mien pour venir m'embrasser. Et, encore une fois, on laisse la mer nous réunir, d'une nouvelle manière. Ce moment de partage corporel ne dure pas longtemps du fait de la fraîcheur de l'eau, mais c'est quand même très bien.

Après notre moment intime, je ne peux pas m'empêcher de blaguer sur ce qu'avait dit Léo plus tôt :

— Maintenant, notre sperme va même voyager dans l'eau.

Aussitôt, Léo me lance un « débile » qui me fait sourire. Commençant à quand même pas mal nous les cailler, nous finissons par rejoindre la terre ferme.

— Merde, ils sont où nos caleçons ?

Je fixe Léo, tout aussi perdu. Faut dire qu'on a pas mal nagé alors forcément on a aussi dévié de notre emplacement initial. C'est ainsi qu'on se retrouve, à plus de vingt-trois heures, entièrement nus, à chercher nos sous-vêtements sur la plage. J'en suis d'ailleurs mort de rire tandis que Léo commence à gentiment s'énerver, ce qui m'amuse d'autant plus. On finit par retrouver nos bas et aussi nos serviettes et nous dépêchons de nous sécher. Je viens d'ailleurs frictionner les bras de Léo pour le réchauffer. Ensuite, on reste encore un peu sur la plage, juste à profiter de la présence de l'autre avant de décider de rentrer.

On est complément dans notre bulle et j'adore ce genre de moment. J'en profite d'ailleurs de chaque seconde. J'en profite encore quand je l'embrasse lorsque nous rangeons les vélos dans le garage, lorsque nous enlevons nos chaussures et encore plus lorsque nous sommes plus que tous les deux dans la chambre. On décide d'ailleurs de se prendre une douche pour nous nettoyer de l'eau salée. On finit alors exténués, allongés comme des larves sur notre lit.

Et, y'a pas à dire, c'est une de nos meilleures soirées. Alors, je le lui dis d'une autre manière :

— Je t'aime.

— Je t'aime aussi, Valou.

Et, ça me fait du bien d'aimer quelqu'un qui m'aime en retour. Je crois pas que je m'en laisserai un jour d'ailleurs. Cette soirée me fait réaliser à quel point je suis chanceux d'avoir Léo à mes côtés, à quel point aussi il m'a fait avancer. Maintenant, je m'aime plus, je m'assume plus, je suis plus heureux aussi. Je me sens enfin prêt à parler de tout ça avec ma mère alors que c'était encore inimaginable il y a quelques temps. Y'a pas à dire, Léo est la meilleure chose qui me soit arriver dans ma vie et je compte bien en profiter.

You lift my heart up
Tu relèves mon cœur
When the rest of me is down (never)
Lorsque le reste de moi est à terre (jamais)
You, you enchant me, even when you're not around (never)
Toi, tu m'enchantes même lorsque tu n'es pas là (jamais)
If there are boundaries, I will try to knock them down (never)
S'il y a des limites, je vais essayer de les faire tomber (jamais)
I'm latching on babe
Je me fixe là-dessus chérie
Now I know what I have found (never)
Maintenant je sais ce que j'ai trouvé (jamais)

I feel we're close enough
Je sens qu'on est assez proches
I wanna lock in your love
Je veux m'enfermer dans ton amour
I think we're close enough
Je pense qu'on est assez proches
Could I lock in your love, baby
Puis-je m'enfermer dans ton amour, chérie

Now I got you in my space
Maintenant que je t'ai dans mon espace
I won't let go of you (never)
Je ne te lâcherai pas (jamais)
Got you shackled in my embrace
Je t'ai enchaîné dans mes bras
I'm latching on to you (never)
Je m'accroche à toi (jamais)

I'm so oh captured, got me wrapped up in your touch (never)
Je suis tellement oh envoûté, je suis enveloppé par ton contact (jamais)
Feel so enamored, hold me tight within your clutch (never)
Je me sens si amoureux, tiens-moi fort dans ton étreinte (jamais)
How do you do it, you got me losing every breath (never)
Comment fais-tu ça, tu me fais perdre chaque souffle (jamais)
What did you give me to make my heart beat out my chest (never)
Que m'as-tu donné pour que mon cœur batte la chamade (jamais)

©️lacoccinelle avec quelques modifications personnelles

🌅 Coucou tout le monde et bienvenue dans ce nouveau chapitre !

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

La fin arrive bientôt ! Alors, vous vous attendez à quel genre de fin ?

Je vous dis à la semaine prochaine, d'ici-là portez-vous bien,

L :")🌅

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