Chapitre vingt-et-un (2/2)

🎼 Trop s'aimer - Moi mdr 🎼

On pensait pas en arriver là
Qu'un jour il faille qu'on se dise
Peut-être qu'on a été stupides
Peut-être qu'on a été très loin

Je me battais pour aller mieux
Tu te battais pour oublier tes démons
On se battait contre la vie
On se battait contre nous-même

Et si seulement ça pouvait s'arrêter
Et si seulement on pouvait avancer
Mais on arrive qu'à s'entretuer
A force de trop s'aimer

On continue de se côtoyer
Même si on sait qu'on finit par le payer
On peut pas s'empêcher de s'aimer
Alors on finit par se faire souffrir

Et on fait que se disputer
Tant on a du mal à se séparer
Chacun est une partie de l'autre
Et on peut pas vivre l'un sans l'autre
On aura beau essayer le contraire
Toi et moi on forme juste une paire
On aura beau nous dissuader
On finit toujours par se retrouver

PDV Léo

    Le vendredi, je ne fais que penser à la piscine en fin d'après-midi et au fait que je vais donc voir Valentin en dehors des cours. J'attends autant que j'appréhende ce moment de la journée. Je réalise d'ailleurs que j'ai rongé tous mes ongles au fur et à mesure de la journée ! Alors, lorsque je m'avance jusqu'au bassin, j'ai le cœur qui bat la chamade.

Je le vois tout de suite : il est en train de mettre ses lunettes, déjà dans l'eau. Je le rejoins et il le remarque. Cependant, je suis étonné lorsqu'il se contente de nager. En même temps, je m'attendais à quoi ? Une fois notre séance terminée, d'un accord sans parole, nous sortons du bassin et nous rendons aux douches. J'observe alors attentivement le sacré hématome sur son abdomen. Puis, Valentin rentre dans une cabine de douche et je prends celle à côté de lui.

Tandis que nous nous douchons chacun dans notre cabine, je lui demande :

— Ça va ton ventre ?

— Bof, mais ça va passer. Tu m'avais déjà demandé hier, je te ferai dire. Mon ventre t'inquiète tant que ça ?

Il va pas recommencer ! Ne trouvant rien à lui répondre, je m'étale du gel douche puis je précise :

— J'ai vraiment pas fait exprès.

Valentin ne répond cependant rien puis me demande :

— J'ai oublié mon shampooing, tu peux me passer le tien ?

Typique de Valentin d'oublier quelque chose, ça me fait légèrement sourire. Par en-dessous, je lui glisse le shampoing et, forcément, nos doigts se touchent. C'est normal, ce n'est rien. Ce n'est pas comme si nous étions tous les deux dénudés et seulement séparés d'une paroi en plastique. Pourquoi je pense à ce genre de chose ? ! Je chasse ces pensées parasites de ma tête et me dépêche de finir ma douche pour aller à mon casier. Je vois Valentin me rejoindre et il me rend mon shampooing. Cordialement, je le remercie puis file me changer.

Nous sommes encore tous les deux lorsque je me sèche les cheveux tandis qu'il enfile ses chaussures. Lorsqu'il a fini, il me regarde et je suis gêné. Je tente d'ignorer son regard, mais ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil de temps en temps, assez souvent en fait. Lorsque, moi aussi, je suis prêt, nous nous faisons face sur les bancs.

Malgré le fait qu'il m'ait attendu, Valentin est le premier à partir après m'avoir lâché un rapide « À lundi ». Encore une fois, cette distance me fout comme une claque. En même temps, de simples SMS ne peuvent pas régler ce genre de situation, le contraire aurait été naïf.

Je rentre ensuite chez moi, seul. La soirée est tranquille et je finis par regarder un film avec ma petite sœur, Jeanne. À la fin de celui-ci, nous parlons, comme souvent. Cependant, elle me parle encore de Valentin au bout d'un moment. Agacé qu'elle le mentionne aussi souvent depuis quelques temps, depuis qu'il ne vient plus à la maison en fait, je la réprimande :

— Tu peux arrêter de me parler de lui ? !

— Et toi, tu peux arrêter d'éviter le sujet ?

— J'évite pas le sujet, je croise les bras.

— Hum, depuis qu'il vient plus à la maison, tu parles plus de lui ou tu deviens tout bizarre quand on le mentionne. Il s'est passé quelque chose au ski ?

Aussitôt, un petit spasme m'envahit et je me tourne vers ma sœur, ahuri. Pourquoi elle pense ça ? Je n'ai pourtant rien dit !

— Bah non, il s'est rien passé. Pourquoi tu dis ce genre de choses ?

— Parce que depuis que tu es revenu du ski, t'es plus pareil et tu vois plus Valentin.

— Je le vois en cours, si.

— Que en cours, justement, c'est bizarre.

Je hausse les épaules tandis qu'elle insiste :

— Je vois bien que t'es pas bien depuis ces vacances et je sais que ça a lien avec Valentin.

Crispé, je ne réponds rien. Comment réussit-elle à savoir alors que je ne le veux pas ?

— Je vois bien que tu souris moins et que tu passes ton temps dans ta chambre aussi. Ça se voit que tu vas moins bien.

Inspirer, expirer, allez, inspirer, expirer. Je me concentre sur ma respiration tandis que je l'écoute dire ce que je n'ai pas envie d'entendre. Alors, ne souhaitant pas en entendre davantage, je lui souhaite bonne nuit et me rends dans ma chambre.

Je réfléchis alors à qu'elle m'a dit et je réalise que, oui, ça ne va pas si bien depuis les dernières vacances. Valentin peut me rendre si heureux et si désespéré à la fois. Actuellement, c'est plutôt la deuxième humeur qui prédomine. Mais quand est-ce que ça va s'arrêter ? Quand est-ce je vais arrêter de tant le considérer ? Quand est-ce je vais arrêter de l'apprécier ?

*

    La semaine passe encore d'une lenteur détestable et je me demande quand elle se remettra à passer vite, comme avant. Je suis désespéré d'avoir si peu de contacts avec Valentin que je ne fais que de penser à la piscine, tout à l'heure. Je n'ai pensé qu'à ça de la semaine d'ailleurs. Alors, quand nous avons fini les cours, je demande confirmation :

— À tout à l'heure ?

Comme je ne suis pas sûr qu'il vienne, je préfère prendre le ton de l'hypothèse. Valentin paraît surpris de mon intervention puis me répond :

— Je comptais prendre un goûter à la boulangerie, tu veux venir ?

Je remarque que tous les gars nous observent silencieusement, comme à chaque fois que nous avons une interaction en réalité. J'accepte alors la proposition de Valentin et pars avec lui, loin des gars et surtout de Chris.

Valentin et moi allons alors à la boulangerie où nous nous retrouvions habituellement le matin. Ça me fait d'ailleurs un pincement au cœur d'y aller. Ça me fait repenser à tous les matins où je passe devant, dorénavant seul. Étant donné qu'il pleut, nous allons nous poser à l'étage, au chaud.

Au début, c'est assez silencieux puis Valentin part chercher un des jeux mis à disposition dans une étagère. On joue alors à dooble et on passe vraiment un bon moment, malgré le fait que je me fasse ratatiner. Il se moque d'ailleurs de moi tandis que je lui donne des légers coups de pieds sous la table.

Au bout d'un moment, on se dit qu'on devrait peut-être aller à la piscine. Nous partons alors, ensemble, et nous changeons avant d'aller dans le bassin. Je le suis, étant donné que nous avons un rythme assez similaire. Nous faisons ainsi une cinquantaine de longueurs puis, une fois tous deux au bout de la ligne, nous nous fixons.

Normalement, c'est le moment de la dernière longueur où on fait la course. Alors, après plusieurs regards, nous nous mettons en position et partons. Et je gagne ! À mon tour alors de le narguer :

— Je perds peut-être au Doodle, mais au moins je sais nager.

Valentin secoue la tête, amusé, puis enlève ses lunettes. Lorsqu'il passe à côté de moi pour sortir du bassin, cet idiot me coule, comme ça, sans prévenir. Faussement agacé, je le rejoins dans le jacuzzi. Forcément, il porte son sourire habituel, celui qui veut dire « je suis fier de ma connerie ». Il y a seulement qu'une dame lorsque nous arrivons dans le jacuzzi avec Valentin, mais elle part aussitôt que nous arrivons. Nous nous retrouvons alors que tous les deux dans le petit espace.

Nous ne disons pas grand-chose, à part quelques sourires et regards par-ci par-là. Je crois qu'on profite surtout des jets sur nos muscles qui ont bien travaillé. Ce moment, comme celui de la boulangerie, me fait du bien et je n'ai pas envie que ça s'arrête. Je crois que Valentin non plus, car nous restons devant l'entrée de la piscine une fois sortis, sans trop savoir que faire. Déjà, il pleut, beaucoup, alors ça ne donne pas envie de sortir de notre abri.

— Bon, lâche Valentin et je répète la même chose que lui. Soirée animé ? il propose.

Je hoche la tête, instinctivement, sans réfléchir à ce que cela implique. Alors, sans que je n'aie de toute façon réfléchi davantage à mon choix, Valentin me tire par la manche et nous nous retrouvons alors sous la pluie.

— Valentin, je crie, mouillé en à peine quelques secondes.

Ça valait bien la peine de prendre une douche... Quel idiot ! Je le suis cependant, toujours accroché à lui.

Nous courons ainsi je ne sais où et le brun s'arrête finalement à un arrêt de bus. Nous attendons alors le prochain bus qui, heureusement, ne tarde pas. On se marre d'ailleurs dans celui-ci car nous créons des flaques d'eau à nos pieds tant nous sommes mouillés. Je l'embête à ce sujet :

— Tu pouvais pas attendre comme tout le monde que l'averse passe au lieu de m'entraîner dessous ? !

— Ça aurait été moins drôle, surtout que tu ressembles à un chien mouillé là, il se moque ouvertement de moi.

Je réarrange alors mes cheveux, complètement trempées, tandis que je le vois me prendre en photo, un grand sourire aux lèvres.

— N'essaie même pas !

En réponse, je tente de lui prendre son téléphone et on se chamaille comme des enfants. Je finis par réussir à le lui prendre, mais arrête tout mouvement lorsque je remarque son fond d'écran. C'est moi, lui et moi pour être précis. C'était quand on était au ski, quand on faisait de la luge. On s'était mis à deux sur une luge, lui entre mes jambes, et c'est vrai qu'il avait immortalisé ce moment. Je n'ai pas le temps d'observer davantage la photo que Valentin m'arrache son téléphone des mains, visiblement gêné. Ne voulant pas qu'il le soit, je lui demande, comme je lui demanderais quel jour nous sommes :

— Tu pourras m'envoyer la photo ?

Valentin fronce légèrement les sourcils et s'apprête à répondre puis se contente d'acquiescer de la tête. Ok, c'était bizarre. Nous restons alors assez silencieux le reste du trajet et ça me fait réaliser ce qui est en train de se passer. Il est dix-huit heures passées et je suis dans le bus pour aller chez Valentin. Mais comment je me suis retrouvé là moi ? ! Surtout, ça veut dire qu'on va dormir ensemble alors qu'on a pas dormi ensemble depuis qu'on est plus ensemble. Enfin, il y a eu la dernière nuit au ski où, moi, je savais que ça serait la dernière.

Je sursaute lorsque Valentin saisit ma main gauche, dont je rongeais inconsciemment les ongles, et la pose sur ma cuisse. Je fixe ainsi sa main sur la mienne, mais il s'en défait aussitôt. D'habitude, il l'aurait laissé. Mais qu'est-ce que c'est d'habitude maintenant ? Est-ce que tout redeviendra comme avant de toute façon ? Est-ce que c'est possible après avoir été avec lui, de cette manière ? Et voilà que ça recommence ! Valentin me fait définitivement trop penser !

Lorsque nous arrivons chez lui, j'avoue que je commence à avoir froid. La mère de Valentin m'accueille chaleureusement, s'inquiétant que j'aie froid alors je la rassure. Le brun et moi montons et allons dans sa chambre. Aussitôt, il se débarrasse, non sans difficultés, de son sweat dégoulinant ainsi que de son jean. C'est d'ailleurs assez drôle à voir, mais moins drôle lorsqu'il me balance son sweat à la gueule.

— Mais ça va pas ou quoi ?

Le Valentin amusé est de retour et, tout en enlevant son tee-shirt, il me taquine :

— Tu vas faire quoi de toute façon ?

Je lui lance un regard noir tandis que je fixe son hématome, toujours bien coloré, sur son abdomen. C'est vrai que je m'étais déjà fait la remarque plus tôt, à la piscine, qu'il avait encore une sacrée marque pour une blessure d'il y a une semaine. Je m'enquiers alors :

— Me dis pas que t'as même pas mis de pommade ou un truc du genre ?

Étant donné qu'il hausse les épaules, je comprends sa réponse comme un « oui ». Ça ne m'étonne pas de sa part de toute façon. Du Valentin tout craché ça. Je lève alors les yeux au ciel puis pars dans sa salle de bain. Je cherche ainsi parmi les médicaments et autres babioles de soin et finis par trouver une pommade. Je la lui balance lorsque j'arrive dans la chambre puis retourne m'asseoir. Je me fous de lui lorsqu'il galère à ouvrir le tube et m'en saisis tout en me moquant de lui :

— Tu sais rien faire de tes deux mains, c'est fou ça !

Valentin est amusé de ma remarque et s'apprête à me répliquer quelque chose. Cependant, comme je commence à bien le connaître ce petit pervers, je l'en empêche en lui donnant un petit coup dans son abdomen. Il pousse alors un cri, plus de surprise que de douleur, et je le menace, faussement :

— Ose faire une remarque perverse et je te remets un coup.

— Moi une remarque perverse ? ! J'allais pas du tout dire ça !

— Alors, qu'est-ce que tu sais faire de tes dix doigts ?

Sans trop réfléchir, j'applique de la pommade sur mes doigts et réchauffe le produit avant de délicatement l'appliquer sur l'abdomen de Valentin, maintenant silencieux.

— Voilà, c'est bien ce que je pensais.

— Oui, mais avoue, que t'as bien profité de mes mains- aïe, crie à nouveau le brun lorsque j'appuie sur ma blessure. T'es pas censé m'aider au lieu de m'enfoncer ? ! il se plaint.

— Que si t'es gentil et c'est pas le cas alors non.

Nous sourions tous deux, amusés, tandis que je finis de lui appliquer le produit. Je ne sais même pas comment je me suis retrouvé à faire cela. Je suis d'ailleurs gêné lorsque j'ai fini et que mes mains sont un peu sales du fait de la pommade. Je m'éclipse alors dans la salle d'eau et Valentin me suit aussi, toujours vêtu d'un simple boxer noir. Je fais d'ailleurs les gros yeux lorsqu'il l'enlève, dos à moi, et part sous la douche, comme si c'était normal. Après tout, pourquoi ça serait bizarre que je voie les fesses de mon ancien copain que j'aime toujours plus qu'ami, hein ? Hein ? ...

Enfin, encore une fois, d'habitude, ça serait normal, mais maintenant je ne sais pas si ça doit l'être. Je quitte alors la salle d'eau et attends patiemment sur son lit. J'en profite aussi pour prévenir ma mère que je ne suis pas à la maison ce soir. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je lui mens en disant que je suis chez Estéban. Valentin finit par revenir et il me balance une serviette, celle que je prends toujours lorsque je suis chez lui. Je le remercie puis file rapidement me doucher.

Lorsque je reviens à la chambre, j'ai la serviette encore autour du corps. Ça me met pas très à l'aise - je ne suis pas aussi non pudique que Valentin moi - mais j'ai pas trop le choix étant donné que je n'ai ni d'affaires de rechange ni d'affaires pour dormir. Ça ne m'a pas semblé un problème lorsque j'ai accepté d'aller chez Valentin, je n'y ai même pas penser. Et maintenant, ça semble amuser mon ami, qui me nargue même :

— Oui, t'as besoin de quelque chose peut-être ?

— Idiot.

Mon ami me sourit de toutes ses dents puis me passe un de ses joggings et tee-shirt. J'enfile alors tout ça, dos à Valentin.

— Ma mère propose pâtes ce soir, ça te va ?

— Très bien, oui.

Nous descendons alors manger avec sa mère puis remettons un peu après la dîner. Forcément, comme le gourmand qu'il est, Valentin à monter de la glace avec lui. On se pose alors dans son lit et mettons l'animé. Je prends alors un snap et Valentin montre juste un doigt d'honneur. Du Valentin tout craché encore. Cependant, mon cœur loupe un battement lorsque je reçois un message de ma sœur. Merde, je lui ai envoyé le Snap et je sens qu'elle va comprendre que je suis chez Valentin. En même temps, Estéban ne ferait jamais de doigt d'honneur sur une photo alors que l'idiot à côtés de moi... Et, effectivement, elle a compris.

De Jeanne à Léo
20h43 Je viens de voir ton snap, t'es vachement chez Estéban !!

De Léo à Jeanne
20h51 !!

De Jeanne à Léo
20h52 Allez profite bien avec Valentin ;)

De Léo à Jeanne
20h53 Oui, bah passe une bonne soirée aussi petite sœur

🎼 Touch - Haux 🎼

Je souris puis me reconcentre sur l'écran d'ordinateur. Vers minuit, nous commençons à fatiguer et décidons d'arrêter la série là. On l'a presque finie d'ailleurs. On va alors se brosser les dents mais je ne trouve pas la mienne, habituellement toujours au même endroit.

— Elle est où ma brosse à dents ? je demande timidement, sentant que je ne vais pas apprécier la réponse.

Et, effectivement, Valentin perd son sourire et la sort d'un tiroir. Je ne demande pas pourquoi elle est là, parce qu'au fond, je me doute de pourquoi et je n'aime pas cela. Silencieusement, mais tout en ne nous quittant pas du regard, nous nous brossons les dents. Nous allons ensuite nous coucher. Et, forcément, c'est un peu gênant de dormir avec son meilleur ami avec qui on est, à un moment, sorti. J'aurais dû penser à ça quand j'ai accepté sans réfléchir ! Quel idiot je fais parfois !

Valentin met notre playlist et nous nous allongeons, face à face, en silence. Un silence cependant agréable, contrairement à ces derniers temps. Ça me fait bizarre d'être si proche de lui sans n'avoir aucun contact avec lui. Est-ce que ça serait bizarre si on en avait un ? Doucement, et sans le quitter du regard pour essayer d'être discret, je rapproche mes doigts de son avant-bras.

Le brun en face de moi ne cille pas et je me dis que, par chance, il n'a peut-être pas remarqué. Au bout de quelques musiques, mes doigts viennent frôler sa peau de l'avant-bras. Et, ce simple contact, me fait louper un battement de cœur. Je caresse alors sa peau de mon pouce tandis qu'il m'observe faire, toujours silencieux. Justement, pour une fois, on ne parle pas et j'aime ça. Parce que Valentin est du genre à dire ce qu'il pense alors que, moi, j'ai plus de mal. J'aime alors qu'il respecte ce silence.

Au bout de quelques minutes, Valentin approche également sa main de mon bras puis vient la poser sur ma joue. Le cœur battant, je le laisse caresser affectueusement ma joue. Encore une fois, c'est un contact tout bête, mais j'ai l'impression que ces contacts veulent dire bien plus que les baisers qu'on a pu échanger. Mais, justement, on ne dit rien. Juste, on vit et on ressent.

Sa main finit par passer partout sur mon visage : de ma joue droite, elle passe à mon front puis à mon autre joue, elle remonte ensuite jusqu'à mes sourcils puis à mes paupières. J'ai le souffle coupé de la délicatesse et du regard avec lesquels il me parcourt. Je n'ai jamais été touché ni regardé ainsi. C'est aussi perturbant qu'agréable.

Mon souffle se coupe totalement lorsqu'il passe ses doigts sur mes lèvres. Ça me rappelle nos nombreux baisers échangés. Ça me fait d'ailleurs une drôle d'impression dans le ventre. Je me laisse faire, n'osant plus bouger. Ses doigts continuent de se balader jusqu'à mon cou où je soulève naturellement la tête pour qu'il ait un meilleur accès. Instinctivement, je me rapproche aussi de lui. J'ai l'impression que, malgré le fait qu'il parcourt mon corps depuis quelques minutes déjà, ça ne sera jamais assez.

Alors, lorsqu'il remonte sa main le long de ma nuque, j'attrape son poignet, un peu plus brusquement que je ne l'aurais voulu. Pour compenser ce manque de délicatesse, je dépose, avec toute la tendresse que je peux, mes lèvres contre son poignet. Moi aussi, je veux lui montrer.

Alors, j'embrasse sa paume de main à plusieurs endroits avant de retourner sa main pour embrasser chacune de ses jointures tout comme ses phalanges. Valentin me laisse faire, toujours sans un mot. Seule nos respirations se font entendre et elles sont parfois plus bruyantes et irrégulières. Mes doigts cherchent aussi son cou, pour caresser du bout des doigts ses deux initiales accrochées à sa chaîne. Je fixe surtout le « L » qui y pend. Heureusement, il l'a gardée.

Pour finir, je dépose sa main sur ma joue et me pose dessus après un dernier baiser sur celle-ci. Mon regard se repose alors sur le brun en face de moi, mon cœur battant la chamade. J'ai pourtant du mal à continuer ce contact visuel parce que j'ai du mal avec la manière dont il me regarde. Il y a trop de douceur pour un simple ami. Ça me fait peur.

Je ferme alors les yeux et me contente de profiter du contact de sa main chaude contre ma joue. Au bout d'un moment, j'entends du mouvement et je n'ai pas le temps de comprendre que je me retrouve dans ses bras, les bras de Valentin. Encore une fois, ça me coupe le souffle et je n'ose plus bouger un moment. Puis, je finis par mieux me positionner afin de pouvoir respirer correctement et d'avoir plus de contact avec lui. Ma tête se retrouve ainsi contre son épaule tandis je ne sais pas que faire de mes mains. Je les passe alors derrière sa taille et caresses d'ailleurs celle-ci de mon pouce, à travers son tee-shirt.

Les mains de Valentin, elles, sont, l'une, autour de mes épaules, l'autre dans mes cheveux. J'aime vraiment lorsqu'il me caresse les cheveux alors je me contente de profiter. Mes doigts, qui étaient autour de sa taille, finissent par passer sous son tee-shirt. Je rencontre ainsi sa peau chaude et douce que je caresse doucement avec bonheur. Au bout de quelques minutes, Valentin bouge à nouveau et s'allonge sur le ventre, soulevant son tee-shirt pour que je comprenne. Son petit sourire est adorable et je ne peux m'empêcher de lui lâcher un petit sourire en retour. Ça m'apprendra à être tactile, maintenant il veut plus !

Toujours allongé à ses côtés, je continue mes caresses sur sa peau dorsale, maintenant que j'ai un meilleur accès, de ma main gauche tandis que l'autre soutient ma tête. Je vois bien que ça lui fait du bien car Valentin finit par fermer les yeux. Et je ne l'avais jamais vu aussi apaisé qu'à présent. Honteusement, je le trouve magnifique. Si magnifique que mon cœur se serre d'avoir osé le quitter. Comment j'ai même pu faire cela...

Refoulant ce genre de pensées, je continue mes caresses, m'appliquant même.

— Je commence à m'endormir, me prévient Valentin d'une petite voix.

— Dors alors.

— Tu veux pas que je te fasse un petit massage aussi ?

Dis comme ça, je serais idiot de dire non, mais il a l'air vraiment de s'endormir alors je n'ai pas envie de l'empêcher. Mettant de côté l'idée agréable et tentante d'un message, je me contente d'aller éteindre la lumière. Puis, parce que sa peau me tente depuis tout à l'heure, je viens déposer un baiser en haut de son dos avant de baisser son tee-shirt. Je laisse un moment mes lèvres contre sa peau, car ça me fait du bien de retrouver ce contact avec lui.

Je vais ensuite me coucher dans le lit, collé au mur, pour ne pas être trop près de Valentin. Cependant, il ne semble pas être de cet avis, car je le sens coller son corps contre le mien et passer son bras autour de mon bassin. Comme d'habitude, face à ce genre de geste de sa part, je n'ose plus bouger au départ. Puis, je me réveille et, timidement, je viens lier mes doigts avec les siens. Je sens ensuite sa bouche se rapprocher de ma peau de nuque et il finit par y déposer un baiser. Un frisson me parcourt tandis qu'il me susurre :

— Tes bisous m'avaient manqué.

Moi aussi, ça m'avait manqué. En fait, lui, Valentin, m'avait manqué. Je m'en veux d'ailleurs presque de l'avoir quitté, presque. Puis, je pense à ce que dirait ma mère ou même ma sœur si elles me voyaient actuellement. Pourtant, j'oublie cette petite voix intérieure qui me dit que je fais quelque chose de mal parce que je me sens si en paix tout de suite.

Je m'endors alors ainsi : dans les bras de Valentin. C'est difficile à réaliser, mais je n'avais pas aussi bien dormi depuis des jours voire des semaines.

Cutting the cold
Coupant le froid
Of when we met
De notre rencontre
Burning our lungs
Brûlant nos poumons
With a cigarette
Avec une cigarette

And I don't know why you said
Et je ne sais pas pourquoi tu as dit
"I'm not afraid
"Je n'ai pas peur
Of running away with you
De m'enfuir avec toi
And all your pain."
Et toute ta douleur".

'Cause when we touch, touch, touch
Car quand on se touche, touche, touche
I feel you blush, blush, blush
Je te sens rougir, rougir, rougir
Close your heart up, up, up
Ferme ton coeur
Breaking me down, down, down
Me brisant au plus bas 

Remember us now (remember us now)
Souviens-toi de nous maintenant 
And don't forget (and don't forget)
Et n'oublie pas
Swallow your pride (swallow your pride)
Ravale ta fierté
That's what you meant (that's what you meant)
C'est ce que tu voulais dire

And I don't know why you said (I don't know why)
Et je ne sais pas pourquoi tu as dit
You're not afraid (you're not afraid)
Que tu n'as pas peur
Of running away from me (of running away)
De me fuir
From the bed we made (the bed we...)
Du lit que nous avons fait

☁️Coucou tout le monde, on se retrouve pour la deuxième partie de ce chapitre !

Déjà, un peu spécial, je vous ai posté une chanson que j'ai composée et écrite pour cette histoire. En réalité, il y en a une petite dizaine avec cette histoire alors je me suis dit pourquoi pas la partager avec vous, même si c'est loin d'être parfait ! J'espère que ça vous plaira quand même :)

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? Personnellement, j'ai pris un grand plaisir à écrire la fin du chapitre que je trouve d'une douceur spéciale, surtout avec cette incroyable deuxième musique !

Je vous dis à la semaine prochaine pour la suite,

D'ici-là, portez-vous bien,
L :")☁️

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