Chapitre vingt-deux (1/2)

🎼 Just a little bit of tour heart - Harry Styles🎼

    Lorsque je me réveille ce samedi matin, je mets du temps à immerger. Je mets notamment quelques instants à comprendre que je ne suis pas seul dans mon lit. Je n'en avais tellement plus l'habitude que, sur le moment, je ne comprends pas puis me rappelle rapidement qu'il s'agit de Léo.

Même si nous nous sommes endormis dans les bras de l'autre, seules nos jambes se touchent à présent. La soirée me revient en mémoire et je sens un frisson inattendu me parcourir. C'est vrai que c'était bien. C'était différent de d'habitude. Je ne saurais pas vraiment expliquer en quoi et pourquoi, mais c'était différent. On ne s'est pas embrassés, comme nous avons déjà pu le faire, mais on s'est touchés l'un l'autre d'une manière qu'on avait jamais faite avant. C'était rempli de tendresse et de douceur. Ça m'en retourne d'ailleurs encore l'estomac. C'était comme magique hier soir, mais je ne sais pas ce qui m'attend ce matin. Est-ce qu'il va encore me rejeter ?

Je rumine alors quelques minutes avant que je ne l'entende me demander :

— T'es réveillé ?

Je lui réponds positivement tandis que je vais un peu ouvrir les volets, pour qu'on se voit mieux l'un l'autre. Je me rallonge ensuite sous la couette et la remonte jusqu'à mon nez.

— T'as bien dormi ? je m'intéresse.

— Bien et toi ?

— Bien aussi.

En réalité, je n'avais pas aussi bien dormi depuis des semaines. Parce que hier soir, j'avais l'impression que tout allait bien entre nous deux, peut-être trop bien même. Je ne connaissais pas cette tendresse de sa part et, maintenant que j'y ai goûté, j'aimerais y avoir accès plus souvent. Même si ça me fait bizarre de le dire, hier soir, je me suis senti aimé. Et je ne sais pas si ça a du sens ni ce que ça signifie venant de sa part. Ça me rend encore plus perdu que je ne l'étais déjà.

Alors, je préfère être prudent ce matin et ne pas m'attendre à grand-chose de sa part. Cependant, il m'étonne lorsqu'il me rappelle :

— Il y a quelqu'un qui m'a proposé un massage hier soir...

Faisant l'innocent, j'ironise :

— Ah bon ? ! Qui ?

Léo me fait une grimace tel un enfant tandis que je lui souris. Puis, j'accepte et lui dis de se mettre sur le ventre. Trouvant cela plus pratique, je m'assois à califourchon sur lui puis le questionne, préférant lui demander sa permission :

— Je peux soulever ton haut ?

— C'est plus facile pour me masser, oui.

Je lui fous une petite claque derrière la tête face à son ton moqueur tandis que je me défends :

— J'essaye d'être gentil et voilà comment tu me remercies.

Je vois un sourire se former sur les lèvres de Léo tandis que je soulève son tee-shirt. Mes mains vont alors en bas de son dos puis remontent jusqu'à ce que son tee-shirt me le permette. Léo a d'ailleurs l'air de vraiment apprécier lorsque je masse vers ses épaules, mais j'ai du mal avec son tee-shirt. Alors, je lui propose de l'enlever et c'est ce qu'il fait. Je crois qu'il en est bien content car lorsque je détends ses épaules, il souffle de plaisir :

— Merci.

Je souris tandis que je me donne du mal à la tâche. Après, je trouve qu'il y a bien plus chiant que de faire du bien à une personne qu'on apprécie alors je me plains pas trop. Surtout quand ça implique de toucher son corps, notamment ses taches de rousseur sur ses épaules que je trouve mignonnes. Comme lui hier soir, je dépose un baiser sur son corps, moi sur ses taches de rousseur, pour annoncer la fin du massage. Léo se retourne ensuite tandis que je suis toujours à califourchon sur lui et qu'il est toujours torse nu. Drôle de situation pour des anciens amants, maintenant redevenus meilleurs amis. Ne sachant pas trop où poser mes mains dorénavant, je les pose sur ses hanches que je finis par caresser distraitement.

— Merci, répète une nouvelle fois le châtain sous moi.

— De rien, et tout ce que je trouve à répondre.

Léo paraît aussi gêné que moi et finit par proposer qu'on aille petit-déjeuner, ce que j'acquiesce.

Le reste de la matinée est tranquille, cependant, c'est différent de ces dernières semaines. C'est difficile à expliquer mais je le ressens dans ses gestes et regards envers moi qui sont plus expressifs et moi fermés. Sentant que je peux l'embêter, j'en profite d'ailleurs lorsque je dois mettre ma pommade.

— Je la mets que si tu me l'appliques.

Léo paraît désabusé de mon comportement et me fixe un moment, se demandant sûrement si je suis vraiment sérieux. Constatant que oui, il vient donc s'asseoir à mes côtés et ouvre la pommade. Comme je ne bouge pas, il me fait remarquer :

— Faut pas que je soulève ton tee-shirt, non plus, si ?

— Maintenant que tu le dis... Ok je le fais, je me rétracte face à son regard noir.

Léo sourit alors, fier de son effet, et met de la pommade sur ses doigts avant de venir m'en appliquer. Je gesticule au contact froid tandis que le châtain me demande d'arrêter de bouger, ce qui est tout de même assez compliqué vu la situation.

— T'es vraiment un sale gosse, se moque Léo de moi une fois la pommade pénétrée.

Je hausse les épaules tandis qu'il lève les yeux au ciel. Il part ensuite, sûrement se laver les mains, puis revient. Il regarde ensuite l'heure et marmonne :

— Faudrait que je rentre, il est tard.

La situation devient alors incomfortable, sans que je ne sache réellement pourquoi. Léo et moi nous fixons un moment, assez long avant que je ne commence à parler. Cependant, il parle au même moment alors on ne se comprend pas. Et forcément, chacun dit à l'autre de parler et la situation devient encore plus gênante. C'est ridicule bordel.

Je finis par le raccompagner à ma porte et vais même jusqu'à l'arrêt de bus avec lui, qui se trouve pas très loin de chez moi. Ça me rappelle la fois où je lui avais comme volé un baiser, le jour où on s'était mis ensemble. Je range cependant ce souvenir de côté, préférant oublier ce bon moment qui ne se reproduira pas. Voyant le bus arriver au loin, je salue simplement Léo :

— À lundi.

— À lundi, bonne fin de week-end.

Le temps que le bus arrive Léo et moi nous sourions, toujours un peu gêné. Juste avant qu'il ne monte, il me demande :

— À la boulangerie ?

Comprenant tout de suite ce qu'il veut dire, je réponds :

— À la boulangerie.

Je vois un petit sourire se dessiner sur son visage tandis qu'il rentre dans le bus. Il me fait un dernier signe puis le véhicule s'éloigne. Je réalise que mon cœur bat vite lorsque je décide de rentrer chez moi.

On va recommencer à se retrouver à la boulangerie le matin comme on le faisait habituellement. Ça me réjouit sans que je ne le contrôle et ma mère, comme toujours j'ai l'impression, remarque cette joie sur mon visage au moment de déjeuner.

— Je reconnais ce sourire.

— Quel sourire ? je fais mine de rien tandis que je commence à manger.

— Le sourire amoureux.

— Je suis pas amoureux, je m'insurge et mimant une tête dégoûtée.

Ma mère marmonne un « si tu le dis » tandis que nous continuons de manger. Au bout d'un moment, elle me questionne :

— Il y a du nouveau avec cette Léa ?

Elle lâche pas l'affaire, c'est dingue ! Étant donné que je m'en veux un peu de lui mentir sur la personne, je tente d'être honnête sur la situation.

— Ça recommence à être comme avant.

— C'est bien, non ?

Bonne question, je ne me la suis pas encore trop posée. Effectivement, c'est plutôt positif, mais en même temps ça fait mal. Ça fait mal parce que je ne sais pas si j'ai envie que tout redevienne, exactement, comme avant. Me posant vraiment la question, je demande à ma mère :

— Tu crois que c'est possible de redevenir ami avec quelqu'un avec qui on est sorti ?

— J'imagine que ça dépend. Ça dépend si vous vous aimez toujours plus que des amis et si vous voulez vraiment être amis à nouveau, j'imagine.

Je hoche la tête tandis que je tente de répondre à ces deux questions. Ça me fait peur de répondre à ses questions, notamment parce que j'ai peur de souffrir à nouveau et je n'en ai absolument pas envie.

— Tu ferais quoi dans l'hypothèse où tu apprécies toujours la personne plus qu'une amie et que tu ne veux donc plus être son amie ?

— Je lui ferais comprendre mes limites.

— Tu lui dirais comment ?

— Soit directement soit plus subtilement.

— Comme tu peux être plus subtil ?

— Les gestes, les actions, les regards tout ça.

Aussitôt, je ne peux pas m'empêcher de repenser à ce week-end. Ce genre de gestes, actions et regards ? Les souvenirs défilent dans ma tête. Puis, je repense à ceux du ski. Une chose me revient alors en tête et je déclare, un peu incomfortable :

— Je me disais que ça serait bien que je me fasse tester pour les MST et tout aussi...

Aussitôt, ma mère arbore une drôle de tête puis me questionne :

— Vous l'avez déjà fait ?

— Non, on a pas été jusque-là...

Je suis un peu gêné d'avoir ce genre de conversation. Je le suis d'autant plus lorsqu'elle veut me parler de contraceptions et protections pour les rapports hétérosexuels. Je me défile alors et pars dans ma chambre, le plus vite possible. Si elle savait que je n'ai aucunement besoin d'informations sur les rapports hétérosexuels et qu'en fait je l'ai déjà fait avec une amourette d'été, elle serait surprise.

Les deux questions de ma mère me restent en tête, notamment lorsque j'essaye de dormir. « Ça dépend si vous vous aimez toujours plus que des amis et si vous voulez vraiment être amis à nouveau. », tels on était les mots de ma mère si je m'en souviens bien. Personnellement, c'est évident que mes sentiments n'ont pas disparu du jour au lendemain et hier soir me l'a bien rappelé. Mais est-ce que lui ressent quelque chose pour moi ? Je suis confus à son sujet.

Je ne conçois pas comment il aurait pu se comporter ainsi pendant les vacances ni hier et même me dire qu'il m'aime s'il ne ressent rien pour moi. Néanmoins, parallèlement, il me délaisse du jour au lendemain, sans se soucier de ce que ça peut me faire. J'ai du mal à concevoir qu'il puisse m'aimer s'il me fait aussi autant souffrir. Sur ce point, je ne le comprends pas. Si on aime quelqu'un et qu'on sait que c'est réciproque, on sort avec et basta, non ? Pourquoi ça semble si compliqué pour Léo ?

La deuxième question me semble plus compliquée à répondre. J'ai l'impression que le fait qu'on reste "amis" ou non avec Léo dépend plus de lui que de moi. Et je n'aime pas être en position d'infériorité parce que je n'aime pas qu'il ait un pouvoir sur moi que je ne possède pas. Si ça ne tenait qu'à moi, bien sûr que je voudrais être avec lui à nouveau. C'est pour ça que je n'aime pas ma situation actuelle car j'ai l'impression d'être faible. J'ai l'impression d'être l'idiot qui attend.

Je n'ai ni envie d'être le faible ni l'idiot de l'histoire. Ma mère a raison concernant les limites : Léo doit comprendre que j'en ai. Il doit notamment comprendre que m'abandonner du jour au lendemain puis revenir quelques semaines après en me touchant et regardant de la manière dont il l'a fait hier, ce n'est pas possible. Ça ne l'est pas parce que ça me torture. C'est un mot fort, pourtant je me sens torturé de le retrouver comme avant alors qu'on a été amants. Je veux plus que ça, je veux de lui tout entier. Je le veux pour moi, à nouveau.

Alors, ouais, je veux être avec lui à nouveau, mais pas être son petit toutou non plus. Léo doit comprendre qu'il m'a blessé et que je ne supporte pas ses retournements de veste. Pourtant, j'ai l'impression qu'une fois en face de lui je suis une vraie guimauve. En réalité, j'ai du mal à le rejeter quand il vient vers moi. Je suis tellement désespéré du moindre contact que je prends la plus petite miette qu'il daigne me donner. Cependant, je ne veux pas qu'il s'en rende compte, ça me rendrait vraiment vulnérable face à lui. La preuve, il a déjà réussi à me faire souffrir et je n'ai pas envie que ça se reproduise.

Je n'avais pas trop réalisé cela avant ce soir, mais c'est vrai que j'impose pas assez mes limites quand ça concerne Léo.

    Alors, même si la semaine d'après tout semble redevenir comme avant avec Léo, je lui fais parfois comprendre que ce n'est plus comme avant. Cependant, je remarque qu'à chaque fois, ça lui fait quelque chose et, au fond de moi, ça me fait mal aussi.

Ce week-end, Estéban fête son anniversaire chez lui et on a acheté des cadeaux avec les gars le vendredi aprèm. J'appréhende un peu pour ce soir vis-à-vis de Léo. Parce qu'à chaque soirée, on a tendance à pas mal se rapproché tous les deux... Et, je ne veux pas qu'il m'ait aussi facilement. Du moins, je ne veux surtout pas qu'il m'ait juste un soir, pour mieux me délaisser le lendemain, la journée.

D'ailleurs lorsqu'il a proposé qu'on aille à la soirée ensemble, comme on l'aurait normalement fait, j'ai refusé. À la place, j'y vais avec Chris, en bus. Je vois bien que ça fait chier Léo quand j'arrive avec Chris chez Estéban. En plus, on est grave en retard à cause de l'autre abruti blond. Chris ne s'en excuse aucunement et s'en amuse plutôt :

— Les stars se font attendre, que voulez-vous.

— Stars mon cul, lui réplique Caleb, une bière à la main.

Tandis que Léo et moi nous fixons toujours depuis que je suis arrivé, je mets fin à ce contact visuel en allant m'asseoir à côté de Caleb. Je salue ensuite les gars puis la copine d'Estéban, Danielle, ainsi que celle de Caleb, Pauline, et une autre de leur pote Jade. Je me présente ensuite aux potes de rugby d'Estéban que je ne connais pas très bien. Il y a également Arnaud et Jules, mais aucune trace de Mattéo. C'est dommage parce que je me marre bien avec lui en soirée en général.

La soirée commence tranquille, comme une soirée chez Estéban. Ça fait plusieurs fois que Léo et moi nous regardons en même temps et ça me gêne. Au bout d'un moment, je finis d'ailleurs par aller sur le balcon fumer avec Chris, histoire de penser à autre chose. Il a l'air de remarquer que quelque chose cloche puisqu'il me demande :

— Ça va pas ?

Je dois bien avouer que je suis étonné qu'il l'ait remarqué, mais également qu'il prenne la peine de s'en inquiéter. En réalité, je me suis pas mal rapprocher du blond depuis que j'ai plus de temps pour quelqu'un d'autre. Je suis un peu étonné de ce que j'ai découvert, mais, au fond, je ne me suis pas trompé sur toute la ligne.

— Ça va.

Je sors une cigarette du paquet que je viens d'acheter juste avant la soirée avec Chris. C'est pour ça qu'on était en retard : on a fait une pause au bureau de tabac, au supermarché pour l'alcool puis chez un de ses potes pour la beuh.

Le goût de nicotine me détend un peu et je fixe au loin. Chris s'allume aussi une clope puis vient passer un bras autour de mes épaules. Même si avoir du contact avec lui m'étonne toujours, je ne commente pas. En plus de son geste, il me rassure :

— Allez, profite de la soirée et rends honneur à Estéban.

Je hoche la tête tandis que nous continuons de fumer notre clope tout en discutant. Un des potes de rugby d'Estéban se joint également à nous et nous en profitons pour apprendre à se connaître. On doit rester un sacré moment tous les trois à parler car Jules débarque et nous accuse, ironiquement, de déjà faire une contre soirée. On rejoint alors les autres et je sens direct le regard de Léo sur moi. Ça va pas être comme ça toute la soirée, si ?

On décide d'amener de la bouffe et d'entamer celle-ci, commençant à crever de faim. Danielle, la copine d'Estéban, nous demande ensuite de tous nous asseoir devant la télévision. Je sais déjà ce que c'est puisqu'elle nous a tous demandé de lui envoyer des photos d'Estéban et de nous avec lui. Comme tout le monde se précipite pour s'asseoir, je me retrouve en saucisse entre un mec du rugby et... Léo. Super. Lui et moi nous jetons un rapide regard avant de nous concentrer sur l'écran. Cependant, pendant tout le film de photos et vidéos, je ne peux pas m'empêcher de penser à nos cuisses qui se touchent, à nos bras qui se touchent ainsi qu'à nos épaules qui se touchent.

— Merci, tout le monde !

Estéban est tout sourire à la fin du film tandis qu'il part embrasser rapidement sa copine. J'en profite alors pour me lever afin d'avoir plus d'espace. Je vais également me chercher une autre bière. Jules et Arnaud font de même et on reste un moment parler dans la cuisine tout en mangeant un sachet de chips. Je pense un peu à autre chose lorsque mon regard tombe sur Léo qui se fait embarquer sur la piste de danse par Pauline. Je ne peux alors pas m'empêcher de sourire parce que ça se voit qu'il n'est pas dans son élément. Il me lance d'ailleurs un regard désespéré et je devine sur ses lèvres un « aide-moi ». Cependant, je lève les mains pour lui faire comprendre que je ne peux rien faire tandis qu'il se fait secouer par la blonde de Caleb. Je suis clairement amusé de la situation et prends même une petite vidéo pour lui foutre la honte plus tard. C'est d'ailleurs quand il me voit faire ceci qu'il débarque comme une furie.

— Supprime-moi ça tout de suite, Val'.

Je recule alors mon bras face à un Léo en rogne. La situation amuse évidement nos deux amis qui finissent par quitter la cuisine pour nous laisser régler nos "problèmes". S'ils savaient... Alors, Léo et moi continuons de nous chamailler. Je finis cependant par être mal à l'aise lorsque nos bassins se touchent étant donné que Léo est complètement contre moi pour attraper mon téléphone qui est dans ma main. Le châtain semble alors prendre, lui aussi, conscience de la situation et se recule tout en croisant les bras. Il arbore ainsi une tête de gamin qui boude et je viens le taquiner en lui donnant un coup de hanche. Un sourire se dessine sur son visage tandis que je lui propose :

— Tu veux que je te fasse un mélange pour me faire pardonner ?

— Mouais, ça sera toujours ça j'imagine.

Nous nous sourions tandis que je vais lui préparer un mélange à partir de vodka. Léo en a l'air satisfait car il en boit plusieurs gorgées d'affilée.

— Pas mal, mais tu n'es pas entièrement pardonné.

— De toute façon, tu connais mon mot de passe de tel, je lui fais remarquer.

Léo hausse les épaules tandis je continue de le regarder. En vrai, il est beau ce soir. Il a une chemise à rayures qui lui va vraiment bien. Voulant l'embêter encore un peu, je le tire, un peu trop brusquement sans le vouloir, sur la piste de danse. On se prend alors tous les deux du mélange que je viens de faire sur nos vêtements. Léo s'en inquiète tandis que je m'en fous et commence à danser.

— Je veux m'essuyer, ça va puer sinon, m'indique le châtain.

Je hoche la tête tandis que je le regarde se diriger vers la salle de bain. Cependant, je voulais danser avec lui alors je le rejoins. Il a pas tort : on va empester l'alcool si on ne fait rien maintenant. Cependant, au moment où je suis seul dans la salle de bain avec lui, je me demande ce que je fous là. Lui aussi a l'air de se le demander car on reste à se fixer comme deux idiots. Léo finit par briser le silence en me demandant :

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— Comme toi, je veux me nettoyer.

Contrairement à lui, c'est mon pantalon qui a pris. Déjà comme il est noir, ça ne se voit pas alors que lui, avec sa chemise qui a du blanc, on le remarque. Le châtain l'enlève d'ailleurs et se retrouve alors en débardeur blanc devant moi, dévoilant ses fins bras. Il frotte ensuite son vêtement sous l'eau, dans le lavabo, tandis que je l'observe faire, silencieux. Nos regards finissent par se croiser et, après un contact assez long, Léo me demande :

— T'as mis du mascara ?

Je hoche la tête, essayant de ne pas être gêné. Bien entendu, quand j'en ai mis, je voulais qu'il le remarque, mais maintenant que c'est chose faite, je suis gêné. Surtout qu'il ne dit plus rien maintenant.

— T'étais pas censé t'essuyer aussi ? me fait remarquer le châtain.

Je m'avance alors vers lui et tente de me frayer un chemin jusqu'au robinet. Forcément, on se touche avec Léo et je m'extirpe vite de cette situation. Au final, j'ai toujours une grosse tâche et ça fait lever à Léo les yeux au ciel. Il se saisit alors de l'éponge et s'accroupit devant moi, pour atteindre ma cuisse. Celle-ci tressaillit d'ailleurs de surprise lorsque Léo tente d'enlever la tâche. Bordel, je ne pensais pas qu'il ferait ça. Et je sais pas mais de le voir à mes genoux, en simple débardeur, ça me fait quelque chose. J'ai envie de le toucher, vraiment. Alors, je le fais : je dépose ma main sur son épaule recouverte de taches de rousseur et la caresse doucement.

Et bordel, ce que ce petit contact me fait du bien. C'est comme une bouffée d'oxygène. Léo finit par se débarrasser de la tâche et se relève pour rincer l'éponge. Je suis derrière lui lorsqu'il fait ceci et je réduis l'espace entre nous. Je remarque alors ses joues rouges à travers le reflet du miroir. La musique en arrière-plan, lui et moi ne nous quittons pas des yeux. C'est d'ailleurs très perturbant, d'être si près de lui. Sans un mot, Léo se recule davantage et vient se poser complètement contre moi, ses cheveux chatouillant ma nuque. Instinctivement, je viens poser une de mes mains sur sa hanche, que je caresse.

Il a maintenant les yeux fermés et je l'admire ainsi dans le reflet du miroir. Je le trouve magnifique, ça m'en serre même le cœur de bonheur. J'ai envie de faire plein de choses, mais je ne fais pourtant rien, me contentant de le couver du regard. Léo finit par venir saisir mon autre main libre et lie nos doigts ensemble. Il ouvre également les yeux et nos regards se bloquent à nouveau. J'aimerais tellement savoir ce qu'il pense, là, maintenant. Tandis que je suis toujours perdu dans son regard, Léo se retourne et cale sa tête contre mon épaule, posant ses mains contre mon torse. J'entoure alors son bassin de mes bras et hume son odeur, que je reconnaîtrais entre toute.

J'entends un petit soupire de satisfaction de la part de Léo et ça me fait sourire. Moi aussi, je suis bien là. Alors qu'on est en soirée, on est tous les deux dans cette salle de bain à se faire un câlin. Du moins, c'était un câlin jusqu'à ce que Léo dépose un baiser dans mon cou. Ça faisait longtemps... Si longtemps que j'en laisse échapper un soupire. Léo vient alors passer une de ses mains chaudes dans mon cou qu'il continue s'embrasser.

Putain, c'était pas censé se passer comme ça. J'avais dit qu'il ne se passerait rien ce soir et voilà dans quelle situation je me retrouve : complètement à sa merci. Pourtant, mon corps et mon cœur n'ont totalement pas envie d'arrêter là tandis que ma tête me dit que c'est déjà trop. Qu'est-ce que ça veut dire si je le laisse m'avoir comme il le veut ?

Sa bouche parcoure ma peau de cou tandis que je lutte contre moi-même. Alors stop. Stop ! Un peu plus brusquement que je ne l'aurais voulu, je repousse Léo par les épaules. Ce dernier a théâtralement les yeux ronds et la bouche entrouverte d'étonnement. Ne pouvant supporter la situation davantage, je m'éclipse de suite de la pièce. J'ai le cœur qui bat la chamade lorsque je retourne au salon. Un peu paumé, je me rends à la cuisine et me serre un verre que je bois d'une traite.

Bordel, je ne suis même pas bourré que je suis déjà allé trop loin avec Léo...

I can't even think straight but I can tell
Je n'arrive même pas à penser distinctement (de manière hétérosexuelle aussi mdr) mais je peux dire

(...)

And I'll still be a fool, I'm a fool for you
Et je serai toujours un idiot, je suis un idiot pour toi

Just a little bit of your heart
Juste un peu de ton coeur 
Just a little bit of your heart
Juste un peu de ton coeur
Just a little bit of your heart is all I want
Juste un peu de ton coeur c'est tout ce que je veux
Just a little bit of your heart
Juste un peu de ton coeur
Just a little bit of your heart
Juste un peu de ton coeur
Just a little bit is all I'm asking for
Juste un peu c'est tout ce que je demande

I don't ever tell you how I really feel
Je ne dis jamais ce que je ressens vraiment
'Cause I can't find the words to say what I mean
Car je n'arrive pas à trouver les mots pour dire ce que je veux dire
And nothing's ever easy
Et rien n'est jamais facile

I know I'm not, you're only
Et je sais que je ne suis pas le seul pour toi
But at least I'm one
Mais au moins j'existe pour toi
I heard a little love is better than none
J'ai entendu dire qu'un peu d'amour est mieux que rien

💭Coucou tout le monde !

Voilà la première partie de ce chapitre si long que j'ai dû le diviser ! J'espère que cette première partie vous a plus :)

Je vous dis à la semaine prochaine pour la suite !

D'ici-là, portez-vous bien,
L :")💭

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