Chapitre trente

🎼 If they only knew - Alfie Arcuri 🎼

If they only knew
Si seulement ils savaient
How to keep you safe like I kept you
Comment te garder en sécurité comme je t'ai gardé
How to speak the words they never use
Comment dire les mots qu'ils n'utilisent jamais
I wish they only knew
Si seulement ils savaient

If they only saw
Si seulement ils voyaient
The way my lips would shake when they met yours
La manière dont mes lèvres tremblent quand elles rencontrent les tiennes
The way a heart was met with open doors
La manière dont laquelle un coeur a été acceuilli les bras grands ouverts
I wish they only saw
J'aimerais seulement qu'ils voient

They never ever had the strength
Ils n'ont jamais eu la force
To feel the way in what we meant
De ressentir ce qu'on voulait dire

(...)

If you only knew
Si seulement tu savais
Love is just another shade of blue
L'amour est juste une autre nuance de bleu
You'd feel the same way that I do
Tu ressentirais la même chose que moi
I wish you only knew
J'aimerais seulement que tu saches

If you only saw
Si seulement tu voyais
These eyes light up that I adore
Ces yeux brillants que j'adore
The smile I need and nothing more
Le sourire dont j'ai besoin et rien de plus

(...)

If they only knew
Si seulement ils savaient
I'd still be holding you
Je serais encore en train de tenir dans mes bras

PDV Valentin

    Déjà que j'ai la boule au ventre depuis que je suis rentré de la Vendée, celle-ci ne s'intensifie que davantage lorsque je reçois un SMS de Jeanne.

Jeanne à Valentin
14h04 Est-ce que Léo est avec toi ??

Valentin à Jeanne
14h04 Non, pourquoi ??

Jeanne à Valentin
14h07 Ça s'est très mal passé avec Maman, elle sait pour toi et Léo...

Mon cœur rate un battement voire deux à la lecture de ce message. C'était censé être ma mère qui sache en premier et pas celle de Léo. Le contraire montre qu'il y a un problème, un gros problème même. Mais qu'est-ce qui s'est passé ? ! J'ai le cœur serré lorsque je lis les SMS suivants.

Jeanne à Valentin
14h08 Il est parti, mais je ne sais pas où
14h09 J'ai peur...
14h09 Maman ne veut pas que je parte aussi

Valentin à Jeanne
14h10 Je m'en charge, je te tiens au courant !

Jeanne à Valentin
15h37 Merci, j'attends ton message.

En réalité, je ne sais pas comment me charger de tout ceci parce que je n'ai que seize ans ! Seize ans bordel ! Là, pour une fois dans ma vie, je panique. Je panique parce que les messages de Jeanne me font peur car je ne les comprends pas entièrement ! Je ne comprends pas grand-chose en réalité.

Reprenant quelques grandes respirations, je tente de me calmer. J'envoie alors un message à Léo, deux, trois, mais sans réponse, pareil pour les appels. Merde ! Essayant d'être le plus calme possible malgré mon cœur qui me fait mal, je tente de réfléchir posément. Autant dire que c'est impossible. Mais où est-ce qu'il pourrait être ? Le problème, c'est qu'on est pas dans l'un de ces films à l'eau de rose où un éclair de génie me parcourt et me dit où il est. Je veux dire, il pourrait être n'importe où...

La seule chose qui me vienne à l'esprit, c'est de vérifier ses réseaux sociaux, sans succès. Du moins, jusqu'à que j'ouvre la maps de Snapchat. Et, alléluia, je suis pour une fois reconnaissant qu'il partage sa putain de position ! Il a l'air d'être à l'étang où on se balade de temps en temps. Sauf que, pareil, c'est grand. Alors, je me dis que, peut-être, il est à l'endroit où on aime se poser, peut-être. En réalité, je suis terrifié à l'idée qu'il n'y soit pas parce que je ne sais pas où il pourrait être sinon.

Je fonce alors à toute vitesse, en vélo, jusqu'aux bois. Faites qu'il y soit, faites qu'il soit, faites qu'il y soit, je ne cesse de me répéter cela sur le chemin. Lorsque j'arrive aux bois, je me dirige plus précisément à notre endroit. Un élan d'espoir m'envahit avant qu'il ne redescende tout aussi vite lorsque je ne remarque aucune présence.

L'adrénaline qui me parcourait redescend et je prends le temps de reprendre ma respiration décemment. Mais où est-ce qu'il peut b-

Lorsque j'entends du mouvement plus bas, je m'en approche pour enfin découvrir une silhouette. Il est là !

Je jette aussitôt mon vélo sur le côté et dévale la petite pente à toute vitesse. Je trouve alors Léo dans un état dans lequel je n'aurais jamais voulu le voir : en larmes, s'étouffant dans ses propres sanglots, totalement recroquevillé sur lui-même, se tenant fortement les bras et se balançant frénétiquement d'avant en arrière.

Je ne réfléchis pas davantage et me précipite vers lui. Cependant, au moment où je pose doucement ma main sur son épaule, il sursaute et se dégage de mon contact. Blessé, mais ne comptant pas m'arrêter là, je m'accroupis à sa hauteur.

— Léo, c'est moi.

Je tente de lui lever son visage de ses bras, mais sa force étonnante m'en empêche.

— Léo...

Ses sanglots redoublent et je me sens complètement désemparé face à cette situation. Je savais qu'il faisait des crises d'angoisse, mais je ne savais absolument pas que ça pouvait être à ce point. Elle me semble si différente de celle de notre noyade. Je repense alors aux erreurs que j'avais commises il y a un an et réfléchis à surtout ne pas les reproduire : 1/Ne pas parler de sa mère, 2/ ne pas parler de ce qui s'est passé, 3/ ne pas le brusquer. Ce sont les premières choses qui me viennent en tête.

Je sors alors mon téléphone de ma poche, rassure Jeanne puis mets une musique. J'espère que ça va l'aider. En tout cas, j'arrive à l'approcher et à le prendre dans mes bras. Je le serre aussi fort que je le puisse et il finit par, lui, desserrer ses mains qui étaient enfoncés dans ses bras. Je lui caresse alors doucement le dos et lui susurre :

— Je sais que ça n'en a pas forcément l'air, mais tout va s'arranger, je te le promets.

Léo pleure cependant davantage. Je n'avais jamais vu quelqu'un pleurer autant. Et bordel, ça dure. Ça dure, ce qui me paraît une éternité avant qu'il ne se calme. Pourtant, je ne crois pas que ce soit la tristesse qui lui manque, mais c'est la fatigue qui le rattrape. J'entends ses sanglots se calmer tout comme sa respiration.

— On rentre chez moi ? je propose.

Léo marmonne quelque chose d'incompréhensible tandis que je sens son poids s'alourdir contre moi. Alors, je me cale du mieux possible et le laisse doucement s'endormir dans mes bras, exténué. Faut dire que ça fait plus d'une heure qu'il pleure... Je ne savais pas que c'était possible de pleurer aussi longtemps.

Tandis qu'il dort, je converse avec sa sœur qui m'explique la situation. Autant, je n'appréciais pas tout le temps la mère de Léo, autant maintenant je la déteste voire la haïs. En même temps, qu'est-ce que je peux faire ? C'est sa mère après tout... Mais dans quelle situation nous sommes... Moi aussi, ça me fatigue. Pourtant, vu l'état de celui que j'aime, je me dis qu'il faut que je sois fort pour nous deux. Le pauvre...

Je caresse distraitement son visage, ses traits toujours un peu crispés malgré le sommeil. Je fixe ensuite ses manches de tee-shirt et les soulève doucement. J'y découvre alors des traces d'ongles qui me foutent les larmes aux yeux.

Mais comment on va s'en sortir ? Même moi, pour une fois, je ne le sais pas. Et, pour une fois, j'en ai peur, vraiment très peur. J'ai très peur parce que je sais que c'est plus grave qu'après les vacances au ski.

*

    Je me sens comme une merde depuis la crise de panique de Léo. Après ce moment, il est rentré chez lui. Il était bizarre, je ne l'avais jamais vu comme ça. Il faisait éteint : il ne m'a pratiquement pas parlé, ni regardé, ni touché. On s'est dit « au revoir » comme de simples inconnus. Ça m'a fait mal.

Lorsque je rentre chez moi, moi aussi, je suis vidé. D'ailleurs, à peine, je franchis le seuil de ma porte que j'explose en sanglots. Ma mère débarque alors aussitôt et me prend dans ses bras, comme je l'ai fait avec Léo. Et je pleure encore plus en me disant que la mère de Léo ne lui séchera aucune larme à lui. Je pleure en pensant au fait que ma mère pourrait m'engueuler pour sortir avec un garçon. Je pleure parce que je me mets à la place de Léo et que ça me terrifierait si ma mère agissait ainsi. Alors, tout tremblant, je lui demande :

— Est-ce que tu m'aimes, Maman ?

— Mais bien sûr que je t'aime, mon ange, bien sûr !

Ma mère me serre d'autant plus fort dans ses bras tandis que j'ai encore besoin d'être rassuré. Moi, je n'ai que ma mère étant donné que je ne vois plus mon père depuis que je suis petit et que ma sœur est partie en études alors ma mère est très importante pour moi. Alors, j'ai besoin qu'elle me rassure.

Ne voulant pas que Léo se sente seul et voulant, au contraire, qu'il se sente aimé, je lui envoie un SMS avant de me coucher.

Valentin à Léo
23h03 Oublie pas que je t'aime, que t'es pas tout seul et que je suis là pour toi Léo💚

Quelques minutes passent, mais je continue d'attendre une réponse qui ne vient pas. Ça me fait peur car je ne sais pas ce qui va se passer maintenant. Pourtant, l'idée d'être séparé de lui me terrifie. Tellement quand j'en dors mal et en fais des cauchemars. Des cauchemars qui ne sont finalement pas si loin de la réalité au petit matin.

Je n'ai toujours pas reçu de SMS de la part de Léo. Par contre, j'en reçois de la part de sa sœur, Jeanne. Elle m'explique alors que la petite fugue de Léo n'a fait qu'empirer les choses et qu'il est maintenant privé de sortie. Du moins, il peut recevoir du monde, sauf moi. Ça ne m'étonne pas vraiment de la part de Johanna, la mère de Léo, mais ça me fait mal quand même. En plus, c'est pas difficile pour elle de le surveiller puisqu'elle ne travaille pas et reste donc beaucoup chez elle.

Valentin à Jeanne
9h47 Et toi, ça va ?

Jeanne à Valentin
9h49 Honnêtement, bof...

Valentin à Jeanne
9h52 Tu veux qu'on se voie ?

Jeanne à Valentin
9h54 Oui, si tu veux

Valentin à Jeanne
9h54 Cet aprèm ?

Jeanne à Valentin
9h56 On fait ça oui.

C'est comme ça que je me retrouve à aller voir la sœur de mon copain. Mais dans quelle situation je suis maintenant à ne plus pouvoir voir mon copain.

 Lorsque Jeanne et moi nous retrouvons en centre ville, je remarque directement qu'elle a passé une aussi bonne nuit que moi... Ironie, bien entendu. On se fait une petite accolade puis partons marcher vers le port. Au début, on ne parle pas trop puis je lui avoue :

— Je n'ai pas eu de nouvelle de Léo depuis hier...

— Du Léo tout craché ça.

— Il est comment ?

— Silencieux, pour l'instant. Il reste dans sa chambre.

— Et toi ?

— Je sais pas, je suis perdu. Je ne sais plus quoi faire.

— Moi non plus.

Fallait se douter que notre rencontre ne serait pas joyeuse, mais ça fait quand même mal.

— Je vais essayer de lui parler, de le raisonner, mais...

Étant donné qu'elle ne finit pas sa phrase, je lui demande :

— Mais ?

— C'était dur ce que lui a dit Maman, vraiment dur.

— Du genre ?

— Elle, ..., elle lui a dit qu'il était malade, qu'il ne serait jamais heureux, des trucs du genre...

Je n'arrive même pas à commenter ce qui ne devrait même pas être dit à son fils.

— J'ai peur qu'il y croie...

— Toi, tu n'y crois pas ?

Jeanne secoue la tête puis explique :

— Je ne crois pas non, moi tout ce que je vois, c'est effectivement qu'il ne sera jamais heureux s'il écoute des gens comme ma mère. Parce que je l'ai vu heureux, avec toi. Je ne l'avais jamais vu aussi heureux qu'avec toi en fait.

Ses paroles me réchauffent le cœur de suite et me donnent envie de me battre pour Léo, et pour nous deux aussi. On ne peut pas laisser des gens comme sa mère décider pour nous. Ça serait injuste. En même temps, je ne suis qu'un gosse face à sa mère qui a tout droit sur lui. Alors, si elle décide de le punir, je ne peux rien y faire, strictement rien. Je n'ai aucun pouvoir là-dessus.

— Il faudrait que tu essayes de le voir.

— Comment ?

— Pendant que ma mère n'est pas là.

C'est comme ça qu'on se met d'accord avec Jeanne pour qu'elle me prévienne lorsque sa mère fait les courses. Deux jours plus tard, me voilà à attendre, pas très loin de chez Léo, que sa mère parte. Aussitôt fait, aussitôt je rentre chez Léo. Jeanne m'y attend et me dit qu'il est dans sa chambre. Qui aurait cru que je m'introduirais chez quelqu'un un jour ? !

Lorsque j'arrive dans la chambre de Léo, ça fait vraiment chambre de dépressif : il fait assez sombre, ça sent le renfermé et Léo écoute de la musique avec son casque, allongé sur son lit en regardant le plafond. Au début, il ne me remarque même pas puis, lorsque j'arrive à sa hauteur, ses yeux laissent transparaître de l'étonnement. Pourtant, lui qui est si expressif d'habitude, là, ce n'est que minime. Il enlève ensuite simplement son casque puis me demande ce que je fais là.

— Je viens voir mon copain, je souris doucement.

— Tu ne devrais pas être là.

— Je sais. Mais c'est que je sais aussi, c'est que ce qu'on fait n'est pas mal alors je vais pas tout arrêter parce que quelqu'un l'a dit. Déjà, parce que je ne peux pas arrêter mes sentiments pour toi. On mérite pas ça, Léo...

Ma main se rapproche de la sienne et je caresse doucement le dessus de sa main. Elle est étonnement froide. Mon regard se lève tout comme celui de Léo, qui est vide. Nous nous regardons quelques instants et j'ai presque pas l'impression de faire face à Léo, mon Léo, tellement il arbore une expression neutre.

Quelques secondes passent avant qu'il ne se meuve et s'avance vers moi. Je le laisse faire lorsqu'il vient me prendre dans ses bras. Je le serre alors en retour et ça me fait un putain de bien de l'avoir à nouveau dans mes bras. C'est comme une bouffée d'oxygène.

— Je ne te laisserai pas, Léo, jamais.

— Merci, finit-il par lâcher.

Après une longue étreinte, je sors un paquet de scoubidous de mon sac que je lui tends.

— Pense à moi quand tu les mangeras.

Mon copain hoche la tête tandis que je viens me poser à ses côtés. On reste alors autant de temps qu'on le peut, allongés ensemble, à juste profiter de la présence de l'autre. Je finis par repartir, ne voulant pas être découvert.

Lorsque j'arrive chez moi, je remarque des SMS de Léo.

Léo à Valentin
16h38 Merci
16h42 💙

Valentin à Léo
16h44 Je ne te lâcherai pas Léo 💚

Léo à Valentin
16h46 💙

Le soir même, on a regardé notre animé à distance tout en se parlant par SMS. Ça m'a rassuré qu'on fasse comme on l'aurait fait si on s'était vus. Il faut que ça continue comme ça.

Ça a d'ailleurs continué comme ça. Malgré l'interdiction de la mère de Léo, on s'envoie des SMS, on s'appelle sur Skype, on regarde des séries en même temps, etc. Ça me fait sentir comme si nous étions ensemble malgré le manque physique. Cependant, Léo part brutalement en camp d'été pendant deux semaines et, bien que je trouve ça bizarre, il n'a pas droit à son tel. Après, ça ne m'étonne que peu vu sa mère qui est du genre à trouver un camp strict et tout le bordel.

Deux semaines sans Léo, ça a été long. Je me suis vraiment senti seul, surtout quand je voyais les gars qui, eux, étaient accompagnés de leur copine. Ça m'a rappelé que, moi aussi, j'avais quelqu'un mais qui n'était pas là. On a d'ailleurs parlé avec Caleb de la situation. Je pouvais pas vraiment quand il y avait Estéban et surtout sa copine... Si ça se trouve, elle aurait approuvé le comportement de la mère de Léo. On a beaucoup parlé avec Caleb et ça m'a fait du bien de me sentir soutenu.

Ce samedi matin, je sais que Léo rentre de son camp alors j'attends des nouvelles de lui avec impatience. Cependant, ça ne vient pas. Ça m'inquiète d'ailleurs alors je reste assis sur mon lit à fixer mon téléphone comme un débile. Heureusement, vers vingt heures, je reçois enfin un SMS de sa part, ce qui me fait plaisir.

Léo à Valentin
20h17 Je ne te l'avais pas dit étant donné que ma mère ne voulait pas, mais je suis pris dans un lycée dans la filière STD2A comme je le voulais. Je te le dis maintenant parce que ma mère veut bien...
20h18 Je serai donc en internat...

Je relis les deux messages une deuxième fois puis encore une troisième pour être sûr d'avoir bien compris. Si, pour lui, professionnellement parlant, c'est génial, ça l'est un peu moins pour nous... ! Surtout que je suis un peu déçu qu'il ne m'ait même pas dit qu'il avait été pris de base. Au moins, j'aurais pu garder ça en tête. Alors que là, j'avais complétement oublié et je nous voyais déjà ensemble dans le même lycée l'année prochaine...

Le fait que la mère de Léo accepte, maintenant, ne m'étonne pas d'elle. Voilà, ça y est, elle a la possibilité de nous éloigner alors elle s'en saisit, peu importe si son fils part en filière technologique alors qu'elle ne parlait que de générale. C'est tout sa mère ça.

Je mets quelques minutes à répondre à Léo, cherchant mes mots.

Valentin à Léo
20h26 C'est super alors, non ? !

Léo à Valentin
20h28 Oui, c'est bien.

Je réalise alors qu'on ne risque pas de se revoir de sitôt et, d'un coup, mon cœur s'alourdit. En réalité, je n'ai aucune idée de quand on va se revoir, maintenant qu'il sera à des kilomètres de moi. C'est pas juste. Vraiment pas ! Il me manque...

Valentin à Léo
20h31 On pourra même pas se voir avant que tu partes ?

Léo à Valentin
20h33 Je ne sais pas...

On parle alors de ses dates de rentrée, de l'internat, de ses cours et tout. À chaque message, je sens alors le faussée qui nous sépare s'agrandir. On va même plus se voir alors... C'est sur cette bien triste pensée que je m'endors, tout seul.

*

    La rentrée c'est dans moins d'une semaine maintenant et c'est mon dernier weekend. Franchement, je l'ai passé à rien faire, juste à glander à la maison en ruminant. Je sais que ce n'est pas la meilleure solution mais je n'ai aucune envie de voir les gars. Je n'en ai pas envie parce qu'il manquerait Léo et que je verrais les copines d'Estéban et Caleb alors que moi je serais seule. Chris me propose aussi qu'on se voie, mais, ça aussi, je n'en ai aucune envie. Je l'entends déjà me dire de passer à autre chose et d'oublier Léo. Si seulement, c'était si simple...

🎼 Walking in the wind - One Direction 🎼

Il est exactement 18h47 quand je reçois un SMS de Jeanne.

Jeanne à Valentin
18h47 Profite bien de ta surprise !:p

Pas sûr du contenu, je relis le message. Elle s'est trompée de destinataire ? ! Le temps que j'y réfléchisse, ça sonne déjà à la porte. Ma mère ouvre la porte et aussitôt que j'entends le prénom « Léo » sortir de sa bouche, je sens mes battements de cœur s'accélérer. Comment ça « Léo » ? ! Il ne peut pas être ici, ce n'est pas possible avec l'interdiction de sa mère.

Pourtant, je suis déjà en train de dévaliser mes escaliers pour trouver Léo en bas de ceux-ci. Son regard est tout brillant lorsqu'il me fixe et j'en suis tout ému. J'ai envie de lui sauter dans les bras, de le serrer de toutes mes forces et de ne plus le laisser partir. Pourtant, je ne fais rien car il y a ma mère, mais je suis sûr qu'il le comprend à mon regard.

Dès qu'on peut, on monte dans ma chambre. Aussitôt la porte fermée, je sers fort Léo dans mes bras. Je profite alors de ce contact qui datait beaucoup trop. Je profite également de son odeur, de ses bras autour de mon dos, de sa respiration, de sa présence, bref de lui quoi. Je profite de Léo parce que, putain, il m'avait horriblement manqué. Je le lui dis d'ailleurs :

— Tu m'avais manqué, Lou.

Les bras du châtain se resserre autour de mon corps tandis qu'il parle tout bas :

— Toi aussi.

On passe alors un bon moment à se retrouver, dans les bras l'un de l'autre puis je le détaille. Et je remarque directement qu'il a une petite mine due sûrement à un manque de sommeil. Je compte le lui faire remarquer car ça m'inquiète mais Léo prend la parole en premier :

— C'est notre dernier soir, ce soir.

— Je sais, je lui réponds simplement.

Alors, on passe notre dernière nuit ensemble et ce fut l'une des plus belles bien que l'une des plus tristes aussi.

Le lendemain est d'ailleurs très dur. Déjà, parce qu'on a les yeux tout gonflés et les cils qui collent. Pour détendre l'atmosphère, j'ironise :

— Vu nos gueules, au moins on se regrettera pas.

Léo paraît moins enjoué que moi, car il ne me répond pas. Il caresse au contraire mon visage notamment mes paupières puis mon nez, mon front, mes pommettes, mon menton et mes lèvres. J'adore quand il me touche aussi délicatement et avec autant d'amour dans son regard.

Au bout d'un moment, le menton de Léo finit par trembler et je comprends de suite qu'il va pleurer. Cependant, je ne veux plus qu'on pleure alors je le rassure :

— Ne pleure plus, Léo, et profite juste de maintenant, ok ? C'est pas fini nous deux, ok ?

Le châtain se contente de hocher la tête, ravalant ses larmes tout comme je le fais. 

On passe notre matinée au lit, ne descendant même pas manger. On se bouge seulement lorsque Léo doit partir alors on fait notre dernière toilette ensemble. Notre même routine habituelle mais qui a un goût spécial en ce petit matin.

Le plus dur, c'est quand on doit définitivement se dire au revoir. Surtout qu'on sait qu'on a pas beaucoup de temps car sa mère ne va pas tarder à venir le chercher.

Tous les deux les larmes aux yeux, on se fixe un petit moment, ne sachant comment se dire au revoir de manière appropriée. Ça ne sera jamais assez de toute façon.

Alors, comme je ne sais pas quand nous nous reverrons, que j'en ai déjà hâte mais ne souhaite pas dire « au revoir » ni « adieu », je lui glisse simplement, avec toute la légèreté d'un adolescent de seize ans :

— À la prochaine fois.

Léo me sourit puis me répond doucement :

— Oui, à la prochaine fois.

A week ago you said to me
Il y a une semaine, tu m'as dit
"Do you believe I'll never be too far"
"Crois-tu que je ne serai jamais trop loin?"
If you're lost, just look for me
Si tu es perdu, juste cherche-moi
You'll find me in the region of the summer stars
Tu me trouveras dans la région des étoiles d'été
The fact that we can sit right here and say goodbye
Le fait que nous puissions nous asseoir ici et dire au revoir
Means we've already won
Siginfie que nous avons déjà gagné

(...)

A-ooo-ooo-ooo
We had some good times, didn't we?
Nous avons eu de bons moment, n'est-ce pas ?
A-ooo-ooo-ooo
We had some good tricks up our sleeve
Nous avions quelques bons tours dans notre manche
A-ooo-ooo-ooo
Goodbyes are bittersweet
Les adieux mèlent douceur et amertume
But it's not the end
Mais ce n'est pas la fin
I'll see your face again
Je reverrai ton visage

You will find me
Tu me trouveras
Yeah you will find me
Oui, tu me trouveras
In places that we've never been
Dans des endroits où nous ne sommes jamais allés
For reasons we don't understand
Pour des raisons que nous ne comprenons pas
Walking in the wind
Marchant dans le vent

(...)

And I know we'll be alright child
Et je sais que tout ira bien pour nous, mon enfant
Just close your eyes and see
Juste ferme tes yeux et vois
I'll be by your side
Je serai à tes côtés
Any time you're needing me
Chaque fois que tu auras besoin de moi

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