Chapitre six (2/2)
🎼Magnets — Lorde, Disclosure🎼
— Je te l'avais dit, lâche Estéban en passant un bras autour des épaules de Léo lorsque nous rentrons dans la boîte, allez, maintenant on profite.
Déjà, je profiterais mieux s'il enlevait son bras autour de Léo. Aussitôt que je me fais la remarque, je me sens con et n'en reviens pas de penser un truc pareil. Va falloir que je me détente, surtout que c'est juste Estéban, son meilleur ami.
Nous allons directement danser parmi la foule. Je cherche Léo du regard et il semblait faire la même chose car il est déjà en train de me regarder. Je m'approche alors de lui et passe un bras autour de ses épaules. Automatiquement, le mécheux me sourit et nous commençons à danser ensemble. Alors que la musique ne s'y prête pas du tout, je fais tourner Léo dans tous les sens et ça le fait marrer. On est dans notre bulle, rien que tous les deux, et je me sens bien. J'en ressens même une forte chaleur intérieure, un fort bonheur, et je compte bien le partager avec Léo.
Les musiques s'enchaînent et Léo se laisse complètement aller, ce qui est trop marrant à voir. Il me fixe avec un grand sourire avant de se rapprocher de moi. Il se déhanche, sans me quitter des yeux et avec un stupide sourire collé à son visage. Je pensais pas le dire un jour, mais là, tout de suite, Léo est hypnotisant. Je ne peux alors pas m'empêcher de le contempler, comme aimanté par ce qu'il dégage. Pour la deuxième fois de la soirée, je le trouve magnifique. Mes yeux ne quittent plus les mouvements des chaque partie de son corps.
Je suis brusquement sorti de ma torpeur lorsque l'on me saisit le bras pour me retourner et que je fais face à Estéban. Il s'empresse de me crier pour que j'entende bien :
— Danielle, Pauline et Jade ont trouvé des copines, rejoignez-nous.
Je hoche la tête de haut en bas comme un automate, encore dans ma transe, et lui réponds bien fort également :
— Je préviens Léo.
Estéban me fait alors un drôle de sourire accompagné d'un clin d'œil que je ne saurais interpréter. Qu'est-ce qui lui pend ? Il m'indique ensuite où ils sont puis disparaît parmi les nombreuses personnes.
Je pivote alors mon corps et un sourire ne peut s'empêcher de se former sur mon visage en voyant Léo danser. Un grand sourire même, parce qu'on peut dire qu'il ne fait pas partie de la catégorie de ceux qui savent danser. Heureusement, le ridicule ne tue pas, comme on dit. Mais le plus important, c'est qu'il a l'air vraiment heureux et libre. Ce qui est, je trouve, trop rare chez lui. J'adore le voir ainsi.
Arrêtant de le contempler, je m'approche de lui et, puisqu'il est dos à moi, je pose mes mains sur sa taille. Je le sens tressaillir, sûrement de peur, froussard comme il est, et le retourne pour lui répéter ce que m'a dit Estéban. Je commence alors à m'avancer tandis que je sens une petite main, que je connais bien, s'accrocher à mon tee-shirt.
Nous rejoignons ainsi les gars à une table avec trois nouveaux visages, composés que de filles. Les regards se lèvent vers nous et après s'être brièvement présentés, nous prenons place sur une banquette. J'apprends alors que les trois filles se nomment Louise, Estelle et Marigue. Placé entre Chris et Marigue, je n'entends rien de la conversation entre Léo et Estelle. Ce qui est dommage car ça a l'air passionnant vu le sourire de Léo. Ce dernier part même danser avec cette belle brune, tandis que je le suis d'un œil attentif et énervé. Qu'est-ce qu'il me fait là ? !
— Ce ne serait pas un regard de jaloux ? me taquine Chris, avec un sourire de connard qui a raison.
— Moi ? je fais l'innocent et il hoche la tête. Pas du tout, pourquoi je le serais ? je mens.
J'ai toujours caché aux autres ce que je ressentais niveau sentiments et je ne compte pas m'arrêter aujourd'hui. Hors de question que Chris sache que cette situation me dérange. Alors je mens, et bien même, de sorte qu'il me croit.
— Parce qu'il a quelque chose entre vous qui nous échappe à tous.
Je tente de ne rien laisser paraître alors que je suis étonné qu'il ait pu remarquer quoi que ce soit entre Léo et moi. S'il y a vraiment quelque chose d'ailleurs. Peut-être pas pour qu'il parte aussi vite avec une inconnue sur la piste de danse.
— Il n'y a pas qu'à vous que ça échappe, je finis par soupirer, mon regard toujours stoppé sur les deux corps qui se sont maintenant rapprochés.
Réalisant ce que je viens de dire, je chercher précipitamment à changer de sujet. Et ce, sans même bien réfléchir à ce que je dis :
— Comment t'as su que t'étais gay ?
À peine ai-je fini de poser ma question que j'ai envie de disparaitre, loin, dans un coin, seul. Mais quel con je suis ! Qu'est-ce-que je lui demande ça pour changer de sujet ? Ça va ne faire que renforcer ses doutes. Je me désespère parfois.
— Quand j'ai embrassé pour la première fois un garçon, répond-il simplement.
Et je me dis, tant qu'à avoir posé la question, autant m'y intéresser. Sans oser le regarder dans les yeux, bien entendu, faut pas exagérer non plus. J'assume pas à ce point-là ma question initiale.
— Genre, ça t'a paru une évidence ?
— En quelque sorte, oui.
Je suis étonné lorsque Chris continue de me répondre, avec un ton sérieux que je ne lui connaissais pas :
— Tu sais, j'ai toujours cru que j'étais hétéro parce que c'est qu'on attend de toi quelque part mais quand j'ai embrassé un garçon, j'ai compris que je l'étais. En fait, je pense que tant qu'on n'a jamais essayé, on ne sait jamais vraiment.
Je hoche la tête, réfléchissant à mon cas personnel. Il est vrai que je n'ai jamais vraiment eu d'attirance pour les filles et que je n'en ai jamais embrassé d'ailleurs. Ça me donne pas vraiment envie de toute façon.
Mon regard toujours perdu sur Léo, Chris se moque, avant d'aller danser à son tour :
— Allez, je te laisse rager dans ton coin.
Pfff, connard va. Au fond, il n'a pas complètement tor : bien sûr que ça me fait quelque chose de voir les deux collés ensemble. C'est son anniversaire, l'essentiel c'est qu'il s'amuse et profite, j'imagine. Mais actuellement, ça me fait chier qu'il s'amuse avec quelqu'un d'autre que moi. Je reste alors bêtement et amèrement les fixer, ma tête posée sur mon poing droit et mon autre main jouant avec un parasol de cocktail qui traîne.
— T'es fatigué ? me demande Jade, en prenant place à mes côtés, sa hanche touchant la mienne.
L'espace personnel, elle connaît ? Agacé, j'invente :
— Non, non, je fais juste une sorte de pause, on va dire.
— Et tu l'as fini quand cette "pause" ? ironise-t-elle en mimant les guillemets avec ses doigts.
Cette Estelle vient de poser une main sur le bras de Léo. Je vois aussitôt rouge et me dis qu'il est temps que je retourne sur la piste. Je réponds alors à l'amie de Pauline :
— Maintenant.
Je me lève et saisis le poignet de la brune pour l'emmener danser. Sans être méchant, Jade a plus le rythme que Léo, mais bon, c'est moins drôle, faut bien l'avouer aussi. Je fais exprès de danser près de Léo et l'autre fille que je fixe toujours d'un mauvais œil. La fille finit d'ailleurs par nous remarquer et vient danser avec nous. Elle danse dans tous les sens, c'est ridicule à voir.
Je commence à avoir chaud et je constate que Léo aussi en voyant la fine couche de sueur sur son visage et la couleur légèrement rougeâtre de celui-ci. Je réduis alors l'espace entre nous deux et lui demande, préoccupé :
— Ça va ? T'as pas trop chaud ?
— Si, j'en peux plus.
Il se prend au même moment un coup par une personne qui bouge et j'aboie automatiquement :
— Fais gaffe, putain !
Le type se retourne et lève les mains, pour montrer qu'il n'a pas fait exprès, avant de reprendre ses mouvements dans tous les sens.
— Ça te dit qu'on aille se rafraîchir ? je propose.
Léo hoche la tête et nous quittons la foule tous les deux. Étant donné le monde, sa main revient s'accrocher à mon tee-shirt comme tout à l'heure. Nous passons alors aux toilettes boire de l'eau du robinet et nous asperger d'eau puis allons sur la terrasse. L'air froid de décembre nous fouette le visage et le changement de température est autant violent qu'il me fait du bien. Léo part alors s'assoir dans un coin plus tranquille que ce soit en termes de personne et de bruit.
— Ça va mieux ? je m'enquiers.
— Ouais, j'en pouvais plus. Je pensais pas qu'on aurait autant chaud ! s'étonne-t-il tout en dégageant ses cheveux légèrement collés à son front.
Un silence s'installe et ma jalousie me consumant, je ne peux pas m'empêcher de demander :
— C'est qui cette Estelle ?
Je peux vous dire que s'il y a bien un prénom des trois nouvelles filles que j'ai retenu, c'est bien le sien.
— Une amie de Pauline, pourquoi ?
— Rien comme ça.
— T'es jaloux ?
Je me tourne aussitôt vers Léo qui arbore un petit sourire que je déteste actuellement. C'est impossible de lui mentir pourtant, il me connaît trop bien.
— Tu me crois si je te dis que non ?
— Non.
— T'as raison.
Nous lâchons un petit rire tandis que Léo vient glisser un de ses doigts doigts dans ma poche de pantalon, là où ma main y est déjà. Mon cœur lâche un battement puis je le fixe, perdu. Le beau châtain finit par me sourire timidement et je le lui rends. Je me dis alors que j'en ai vraiment rien à faire de cette Estelle à cet instant précis. Elle ne sait rien de ce que je sais sur Léo de toute façon. Il ne la regarde même pas comme il le fait envers moi.
— C'est mignon que tu sois jaloux, commente mon meilleur ami.
— Mmh.
— Si, ça veut dire que tu tiens à moi.
— Parce que tu ne le savais déjà pas ?
Ma question reste en suspens et je suis aussitôt gêné de l'avoir posée. J'espère qu'il ne va pas croire que je tiens à lui plus qu'un meilleur ami.
— Je ne sais pas, tu me le dis pas forcément.
Toujours le regard en face, afin d'éviter son regard, je réplique :
— Je ne te le dis pas forcément, mais je te le montre.
Encore une fois, j'ai peur qu'il pense que je fais référence aux baisers. Je précise alors de suite :
— La vidéo m'a pris un peu de temps par exemple.
— Je me doute et elle me fait très plaisir.
Léo caresse le dos de ma main de ses doigts froids et je tente de ne pas m'attarder sur ce contact. Souhaitant me dégager de cette situation que je trouve de plus en plus intense, j'invite Léo à retourner à l'intérieur.
Nous restons encore un sacré temps puis partons de la boîte avant la fermeture afin d'éviter tout problème. Arrivés chez Léo, certains sont chaud de continuer la nuit, ou la matinée étant donné l'heure, tandis que d'autres préfèrent aller se coucher. C'est d'ailleurs le cas d'Arnaud et Jules qui se sont déjà endormis, lamentablement avachis l'un contre l'autre sur un canapé. Jade, Estéban et Danielle sont également partants pour aller se coucher. On installe alors des matelas un peu partout dans le salon avec des plaids, sacs de couchage et oreillers.
Chris, Mattéo, Caleb et Pauline ainsi que Léo et moi nous posons dans un coin. Nous mettons la musique pas trop fort et jouons à Times Up!. Je ne sais même plus comment on a eu l'idée. Sauf que quelques règles changent, bien entendu : chaque carte passée aboutit à une gorgée et le total des cartes trouvées correspond aux nombres de gorgées à boire pour une équipe adverse. Avec Léo, on défonce tout et même le couple Caleb/Pauline, qui se chamaille d'ailleurs sur leur manque de compréhension. Chris et Mattéo, eux, n'en ont absolument rien faire et se tapent tout le temps des barres.
Et, comme c'est l'anniversaire de Léo, notre équipe écope de beaucoup de gorgées de Vodka. Beaucoup trop à mon goût d'ailleurs. Mon compagnon de jeu à l'air de s'en fiche et je suis étonné qu'il tienne aussi bien.
On joue bien pendant une bonne heure puis finissons par tous aller nous coucher vers six heures du mat. Léo et moi partons dans sa chambre et je me jette sur son lit Queen size sans plus attendre. Ça fait trop du bien d'être sur un lit moelleux. Ça fait par contre beaucoup moins de bien quand Léo s'affale sur moi. Genre, tout son corps est étendu sur le mien. Il ne s'arrête pas là pour me déranger et dépose un baiser dans mon cou.
Il va pas recommencer avec ça ! Eh bien, si, il semble décider à continuer ses petits baisers contre ma peau. Il en parsème quelques-uns dans mon cou puis le long de mon épaule gauche. Je tente alors de ne rien laisser paraître et de respirer correctement, pas comme la dernière fois, mais il me rend la tâche difficile. Léo chuchote alors contre ma peau :
— J'aimais bien quand tu soupirais la dernière fois.
Mon cœur loupe un battement à sa remarque et je sens mon rythme cardiaque s'accélérer. Il me met vraiment dans des états pas possibles. Lorsqu'il recommence ses baisers sur ma peau brûlante, je passe naturellement ma main dans ses cheveux et me laisse aller. C'est si bien et si facile. Le fait d'être dans le noir et d'avoir bu contribuent largement à mon laisser-aller. Je ne me prive alors plus de mes soupirs et finis par soulever le visage de Léo pour l'embrasser.
C'est juste trop beau et je profite du moment au maximum. Nos langues viennent également s'ajouter et ça, plus ses baisers avant dans mon cou, me font tressaillir en bas. J'espère que Léo ne le remarquera pas, ça serait trop la honte sinon. Nous échangeons d'autres baisers toujours aussi envieux et je commence vraiment à avoir du mal à contrôler mon érection. Je pousse alors légèrement Léo, essoufflé, et me dégage de son corps pour aller me mettre de mon côté de son lit.
Tout mon corps brûle de désir et mon cœur bat contre ma tempe. J'entends Léo bouger puis me demander, visiblement inquiet :
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Rien, je murmure, mort de honte.
— Pourquoi tu m'embrasses plus alors ?
Étant donné que je lui faisais dos, je me retourne vers lui. S'il savait comment j'ai envie de l'embrasser, mais ça me fait trop réagir en bas.
— J'ai envie de t'embrasser.
— Embrasse-moi alors.
Sa manière si enfantine de présenter les choses me fait sourire et je tâte dans le vide pour le trouver. Une fois son visage reconnu, je m'en approche et caresse ses lèvres de mon pouce.
— Tu m'excites, Léo, je réussis à avouer, éprouvant moins de gêne que d'habitude entre l'alcool et le noir.
Un silence s'en suit après ce que je viens de confesser. Je sens mes joues devenir rouge et mon cœur battre à tout rompre. Dans le silence, Léo vient passer sa main de mon pouce à mon bras puis dans mon cou jusqu'à mon visage. Je le sens alors s'approcher et réunir nos bouches à nouveau. Entre deux baisers, il avoue à son tour :
— Toi aussi.
Nos baisers s'enchaînent et le désir reprend rapidement possession de mon corps. Je ne savais pas que je pouvais autant aimer qu'il m'embrasse ni qu'il me touche. Au bout d'un moment et, sans que nous ne réalisions vraiment ce que nous faisons, nos bassins se retrouvent collés l'un à l'autre. Nos érections se rencontrent alors à travers nos pantalons et, naturellement, nous les mouvons l'une contre l'autre, à la recherche du moindre contact possible. Cela dure quelques minutes jusqu'à que je me recule de Léo et nous stoppe, bien que n'en aillant pas la moindre envie :
— On ferait mieux d'arrêter là, on va le regretter demain sinon.
J'ai la respiration saccadée, chaud partout et le cœur qui bat à tout rompre. J'ai tellement envie de lui tout de suite, mais je sais que ça ne serait pas raisonnable et qu'on va le regretter, ce dont je n'ai pas du tout envie. Au bout de quelques secondes, Léo répond :
— Oui, tu as raison.
Je l'entends bouger, puis plus rien. Déçu, je n'ose plus me mouvoir non plus. J'ai pas envie que ça se finisse comme ça alors que c'était si bien. Je fais alors une chose que je fais rarement, voire jamais en fait : je fais le premier pas. Je me rapproche ainsi de Léo et viens coller mon torse contre son dos et enrouler mes jambes avec les siennes. Il m'aide d'ailleurs à le faire. Je dépose ensuite un baiser dans sa nuque et souffle un « bonne nuit » que Léo me rend avant de bailler.
Sacrée soirée.
Never really felt bad about it
Je ne me suis jamais vraiment senti mal pour ça
As we drank deep from a lie
Alors que nous buvions allègrement à partir d'un mensonge
Cause I felt melting magnets babe
Parce que je sentais la fusion des aimants babe
The second I saw you through half-shut eyes
À la seconde où je t'ai vu à travers mes yeux mi-clos
(...)
He was talking, I was wondering 'bout
Il était en train de parler, j'étais en train de me questionner à propos
You and that girl, she your girlfriend?
De toi et cette fille, elle est ta petite amie ?
Face from heaven, bet the world she don't know
Un visage d'ange, je parie le monde qu'elle ne sait pas
Pretty girls don't know the things that I know
Les jolies filles ne savent pas le choses que je sais
Walk my way I'll share the things that you want
Marche à ma façon, je partagerai les choses que tu veux
Uh-oh, dancin' past the point of no return
Uh-oh, danser au-delà du point de non-retour
Let go, we can free ourselves of all we've learned
Se laisser aller, nous pouvons nous libérer de tout ce qu'on a appris
I love this secret language that we're speaking
J'aime ce langage secret que nous parlons
Say it to me, let's embrace the point of no return
Dis-le-moi, embrassons le point de non-retour
Let's embrace the point of no return
Embrassons le point de non-retour
©️la coccinelle (avec quelques modifications personnelles)
🎇 Salut tout le monde, on se retrouve pour la deuxième partie du chapitre 6 !
Alors, qu'en avez-vous pensé ?
Je vous dis à dimanche pour un petit bonus😜
D'ici-là, portez-vous bien,
L :) 🎇
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