Chapitre sept
Never felt like this before
Je ne me suis jamais senti comme ça avant
Are we friends or are we more?
Sommes-nous amis ou sommes-nous plus ?
(...)
I'm not sure
Je ne suis pas sûr
But baby if you say you want me to stay
Mais bébé si tu dis que tu veux que je reste
I'll change my mind
Je changerai d'avis
Cause I don't wanna know I'm walking away
Parce que je ne veux pas savoir que je m'en vais
If you'll be mine
Si tu m'appartenais
Won't go, won't go
Je n'irai pas, n'irai pas
So baby if you say you'll want me to stay, stay for the night
Alors bébé si tu dis que tu voudrais que je reste, reste pour la nuit
I'll change my mind
Je changerai d'avis
Lean in when you laugh
Penchée lorsque tu ris
We take photographs
Nous prenons des photos
There's no music on
Il n'y a pas de musique
But we dance along
Mais nous dansons
©️ la coccinelle (avec quelques modifications personnelles)
🎼Change my mind - One Direction 🎼
— Je ne vais jamais y arriver ! je me plains à peine ai-je enfilé les patins à glace.
Je galère à faire rien que deux pas avec ces patins aux pieds. Je savais que ça n'allait pas être facile, mais j'ai l'impression de faire du surplace. C'est d'ailleurs sûrement pas qu'une impression. J'essaie d'avancer encore un peu mais je perds immédiatement l'équilibre et me rattrape de justesse au comptoir. Aussitôt, Léo et Caleb explosent de rire et je leurs lance un regard noir. Je sens que je vais regretter d'avoir fait plaisir au châtain aux lunettes en venant.
— Si déjà tu n'arrives pas là, qu'est-ce que ça va être sur la glace, se moque Caleb.
— Vous avez promis de m'aider, je boude, je suis déjà sympa d'être venu parce que j'en ai jamais fait contrairement à vous deux.
— Mais oui, ne t'affole pas, continue de rire Caleb en marchant vers moi.
Nous allons ensuite poser nos affaires dans un petit casier. Léo choisit le casier 28 et range la clé dans sa poche quand toutes les affaires sont rangées.
— Je le sens vraiment pas, je déclare quelque peu nerveux.
Autant je suis le premier à déconner, autant là j'ai juste l'impression que je vais devenir le clown de tous.
— Ne t'inquiète pas, je suis là, me rassure mon meilleur ami en me souriant.
Automatiquement, je souris et reprends confiance en moi. Après tout, il a raison, ça doit pas très si sorcier que ça de patiner ! Je ne suis pas plus bête qu'un autre ! Je tente alors quelques pas très incertains. Caleb et Léo ont déjà fait quelques mètres. Je les regarde, toujours pas rassuré parce que un, je n'ai jamais fait de patin à glace, deux, ce qui se rapproche le plus ce sont des rollers que je n'ai pas pratiqués depuis mes trois ans et encore, et trois, je ne le sens toujours pas.
— Allez Valentin, fais pas ta fillette.
— Ta gueule, je répliquer à l'attention de Caleb tout en lui lançant un regard noir ce qui le fait rire.
J'avance encore, mais accroché aux rebords de la piste, comme si ma vie en dépendait. C'est plutôt ma fierté qui en dépend en réalité.
— Eh, bah voilà. Suis-nous.
Le brun et le châtain s'éloignent mais je n'arrive pas du tout à les suivre. Je ne fais que glisser vers l'arrière ou l'avant tout en continuant de rester accroché aux rebords. Léo se retourne et me regarde avec un petit sourire en coin. Le genre de sourire en coin compatissant qui veut dire « Je ne vais pas me foutre de ta gueule parce que je suis sympa mais j'en meurs d'envie quand même ».
— Viens, me dit mon meilleur ami.
Commençant à prendre confiance, surtout avec le sourire de mon meilleur ami, je m'élance dynamiquement vers lui. Cependant, à peine ai-je fait un mètre que je glisse et me rattrape de justesse à la barre. Le groupe de filles à côté rient tandis que je rougis instantanément, mort de honte. Je regrette déjà d'être venu, je suis complètement ridicule.
— Prends mon bras, si tu veux, me propose Léo en me voyant galérer.
Je lui saisis immédiatement son bras, au niveau de son coude, et le tiens fortement. Léo avance doucement et je suis complètement avachi sur lui. Autant continuer à être ridicule. Et puis, comme quoi d'être nul, ça a son avantage : je tiens le bras de Léo. Je ne vais pas m'en plaindre.
— Tu es en train de me broyer le bras, me fait remarquer le châtain.
— Je savais que je n'aurais pas dû venir, je me lamente de mon propre sort.
Aussitôt, ça fait rire mon meilleur ami et je me rends compte de mon propre ridicule. En même temps, c'est difficile de patiner !
— Faîtes des tours tous les deux, j'essaye tout seul.
Je propose ça aux gars car je ne veux pas être le boulet de service. Ça fait une demi-heure que je suis sûr la glace et c'est toujours aussi délicat pour moi.
— Mais non, c'est bon, décline Caleb, on est venu à trois, on reste à trois.
— C'est profond ce que tu dis, tu vas me faire pleurer.
Les deux gars me sourient puis j'insiste :
— Si, si, sinon vous n'allez pas vraiment profiter.
Mes deux amis finissent par se lancer un regard avant de partir ensemble. De mon côté, voulant vraiment m'améliorer, je me lance de plus belle. Je souffle un bon coup et m'accroche à la barre tout en avançant doucement, très doucement. Je suis content de ne pas être encore tombé mais je décide d'attendre les deux autres quand je vois qu'il n'y a plus de barre pour se tenir. Léo et Caleb arrivent et ne peuvent s'empêcher de rire encore en me voyant galérer.
— Bande de cons. Aidez-moi à passer au lieu de vous foutre de moi.
— Va bien falloir que tu lâches la barre à un moment donné de toute façon, me fait remarquer Caleb.
— Oui, bah, pas pour tout de suite.
Les gars finissent par céder et viennent m'aider à traverser. Je m'accroche à eux deux car je ne tiens vraiment pas en équilibre. Pensant que j'allais arriver à la barre, je lâche leurs bras mais je tombe en arrière et atterris sur les fesses. Les deux gars sont morts de rire pendant que j'essaye de me relever, ce qui est peine perdu tout seul.
— Tu es tombé ? me nargue Léo avec un grand sourire moqueur.
— Non, je lèche le sol, connard, je lance avec sarcasme.
Léo explose de rire avant de me tendre sa main pour me relever. Sauf que je tire un peu trop dessus et il manque, lui aussi, de tomber. Truc vraiment cliché, je me retrouve propulsé contre le torse de mon meilleur ami en l'espace d'un instant. Un peu gêné, je me recule et tombe sur le regard tout aussi perdu de Léo. Drôle de moment.
Deux heures plus tard, je commence enfin à m'améliorer. Même si je ne vais pas vite, même pas du tout, je glisse tout seul. Je suis tellement lent que les gars ont le temps de faire un tour tandis que je n'en suis qu'à la moitié, et encore quand je suis rapide. Le patin à glace, c'est décidément pas mon truc.
— Je peux rester encore une heure, nous prévient Caleb.
— Profitons alors. Je vais patiner avec vous.
Je patine surtout derrière eux mais c'est encore plus drôle par ce que je peux les pousser comme ça. Puis, on fait les cons et on s'amuse comme des gamins. Et je passe un excellent moment. Surtout quand Léo me tient le bras et me guide.
Le temps passe vite car Caleb doit déjà partir. Nous partons chercher ses affaires au casier puis je téléphone à ma mère pour lui demander de venir me chercher vers 17h45, un peu avant la fermeture pour pouvoir récupérer nos chaussures sans une queue que je devine déjà immense.
— On y retourne ? je propose avec un grand sourire à Léo, une fois que nous avons dit au revoir à Caleb.
— Qui aurait cru que tu aimerais patiner ? me charrie Léo.
Je lui tire la langue avant de l'emmener sur la glace. Je lui tiens encore le bras pour éviter de tomber une troisième fois. Peut-être aussi parce que j'aime ça. Peut-être aussi parce que je peux me cacher derrière ma nullité sur la glace pour le faire.
🎼 How deep is your love - Calvin Harris, Disciples 🎼
Nous faisons une pause au bout d'un moment et nous arrêtons. « How deep is your love » se met à jouer et je commence à danser dessus comme un idiot. Léo me rejoint plus timidement et je tente de le faire tourner sur lui-même mais je manque de le faire tomber. On se dit alors qu'il vaut mieux que j'arrête de danser pour le bien de tous. De toute façon, « Hello » d'Adèle passe et ce n'est plus la même ambiance pour le coup. Mais j'arrive à faire rire Léo en faisant comme si j'étais le chanteur. Cet idiot prend même ma connerie en vidéo avec son iPod Touch mais je m'en fais fiche. J'accentue même ma gestuel et ça fait d'autant plus rire Léo. Forcément, la musique se finit et je me calme.
Je pique l'appareil numérique de mon meilleur ami et le prends en photo par surprise. Il finit par venir à mes côtés et nous posons devant l'appareil comme des idiots. Au bout de quelques photos, nous décidons de profiter encore de la piste. Tout se passe bien jusqu'à que je tombe et atterrisse sur les fesses, encore une fois. Léo éclate de rire, et moi aussi, tandis que je gêne tous ceux autour de moi. Je me relève à l'aide de la barrière et déclare après avoir bien ri de moi-même :
— J'ai trop mal au cul et au dos. On sort ?
— Si tu veux, bouclette. En plus, j'y suis pour rien.
Léo est en train de s'éloigner de moi lorsque je crois comprendre son allusion. Je n'en reviens qu'il me sorte ce genre de vannes. Il est plus si innocent que ça le petit et je crois qu'il va falloir que je m'y fasse car ce n'est pas la première fois ! Je le suis alors et nous allons récupérer nos affaires puis enfiler nos chaussures avant d'attendre ma mère dehors.
— Je pensais que j'allais tomber beaucoup plus de fois ! je m'étonne, faisant le bilan de ce nouveau sport.
— Trois fois c'est quand même pas mal, me rappelle mon meilleur ami, moqueur.
— C'était ma première fois aussi ! je me défends.
— J'espère que t'es pas comme ça pour toutes tes premières fois alors.
Encore ahuri qu'il fasse une référence sexuelle, je me tourne vers lui avec une tête choquée. En plus, c'est méchant quand même ! Je m'indigne alors :
— Je rêve où tu viens encore de faire une référence au cul ?
— Je dis ça pour toi.
Il retient un rire tandis que je lui donne un coup dans les côtes.
— Me cherche pas, parce que sinon je vais te faire mal où tu as mal, me menace Léo avec un petit sourire diabolique.
— Tu n'oserais pas, je réplique sûr de moi.
Le châtain, après avoir rapidement regardé autour de lui, me fout une tape sur les fesses. Devant ma mine choquée, mon meilleur ami explose de rire et ne s'arrête plus.
— Le Guen, espèce de petit profiteur ! je m'indigne tandis qu'il continue toujours de rire.
Entre deux rires, il me fait remarquer, un peu essoufflé :
— Profiter de quoi ? Il y a rien à toucher.
— Léo !
Il me fatigue. En même temps, il a pas tort. Comparé à lui, je n'ai vraiment pas de cul. Genre, Léo est celui de la bande qui en le plus, sans même le travailler. Je m'apprête à lui rendre l'appareil mais la voiture de ma mère arrive ce qui me coupe automatiquement dans mon geste.
— Tu le paieras, Le Guen, je le menace avec un regard, qui se veut, tueur.
Cependant, ça nous fait juste pouffer tandis que nous montons dans ma voiture. Je m'assois à l'arrière avec Léo et me venge de sa tape sur mes fesses en lui pinçant la cuisse à multiples reprises ce qui le fait tressaillir à chaque fois.
— Alors cette patinoire ? questionne ma mère en nous jetant un coup d'œil par le rétroviseur.
— Je suis tombé que trois fois.
— Ça ne m'étonne pas, réplique automatiquement ma mère avec un petit sourire.
— Merci de croire en moi ! je boude. Je te fe- aïe ! je m'écris lorsque mon idiot de meilleur ami me pince à son tour la cuisse.
— Il y a un problème ? demande ma mère, les sourcils légèrement froncés, ne comprenant visiblement pas ce qui se passe.
Je me retourne vers Léo et lui fait le signe « tu es mort » avant de répondre sous le rire caché du châtain à côté de moi :
— Nan, ça va.
Nous arrivons à la maison de Léo et ma mère arrête la voiture. Je réalise alors que je ne vais plus le voir avant longtemps, au moins une semaine ! Et tout de suite, je perds mon sourire, sans oser lui dire que ça me fait chier sur le moment.
— Passe de bonnes vacances avec ta famille, alors.
— Oui, toi aussi. À vous aussi, Samantha.
Ma mère lui souhaite la même chose en retour tandis que nous nous regardons toujours intensément avec Léo. Il me sourit une dernière fois puis sort de la voiture, me laissant tout penaud. Je suis un peu déçu qu'on se quitte seulement par un sourire...
Je passe alors à l'avant de la voiture et ma mère me fait directement la remarque :
— Tu aurais pu te mettre devant, quand même ! Tu sais très bien que je trouve que ça fait taxi sinon.
— Désolé, je réponds automatiquement.
Effectivement, je le sais bien, mais j'avoue n'y avoir vraiment pas pensé. Faut dire que je voulais juste rester proche de Léo. Léo, qui est maintenant parti. Ça va être long une semaine sans lui, quand même.
— C'est quoi cette tête ? me questionne ma mère.
— Quelle tête ? je fais l'innocent, ne voulant pas qu'elle remarque que ça me fait chier d'être séparé de mon meilleur ami.
— On dirait que tu fais la tête, pourtant ça avait l'air d'aller avec Léo.
Justement, il est plus là mais ma mère n'a pas l'air de faire le lien. Tant mieux de toute façon. Ne souhaitant pas m'attarder sur le sujet, je monte le volume de la radio et ne parle plus du trajet. Une fois arrivé à la maison, nous préparons le dîner puis je monte dans ma chambre après celui-ci. On est en train de se parler sur Skype avec Léo et nous nous finissons par nous appeler.
« — Je te manque déjà, bouclette ?
— Pff, n'importe quoi. », je réponds à mon meilleur ami, en cachant un petit sourire.
Notre appel dure bien toute la soirée et à la fin de celle-ci, on convient de se voir le lendemain. Une dernière fois avant qu'il parte. Comme ça, je vais l'aider à faire ses affaires en plus. Je m'endors alors bien plus léger, sachant que je vais voir Léo le lendemain.
Lorsque nous nous retrouvons le lendemain pour le goûter un grand sourire se dessine automatiquement sur mon visage. Je lui donne ensuite la tablette de chocolat que j'ai achetée avant de venir. La préférée de Léo : milka Lu. On se pose alors devant un Disney que je n'ai jamais vu : Rox et Rouky. Et le film me fait franchement penser à notre amitié.
— Quand t'amènes du chocolat, en fait, c'est pour tout le manger ? me taquine Léo.
Je m'arrête alors dans mon mouvement, le carré de chocolat devant ma bouche, prêt à être manger. Le châtain en profite pour me le piquer et l'avaler.
— T'es sérieux ? !
Mon meilleur ami se contente de se délecter de son met tandis que je tends le bras vers la tablette de chocolat. Cependant, je n'ai même pas le temps de m'en approcher que Léo me tape sur le bras. Ce dernier s'affale alors et ma main se retrouve posée sur la sienne. Je ne pipe plus un mot et n'ose plus bouger.
Le film continue et je jette un coup d'œil sur nos mains de temps en temps. Au bout d'un moment, je caresse distraitement mon pouce contre sa paume. Léo ne fait aucune remarque ni geste puis, au bout de quelques minutes, il lie nos doigts. Et, encore quelques minutes après, je me rapproche encore un peu de lui et me pose contre son épaule. Me sentant là où je devrais être, je ne bouge plus du film.
À la fin de celui-ci, Léo met une playlist Spotify sur son ordinateur tandis que nous restons dans la même position. Me sentant à l'aise, j'avoue :
— J'étais déçu qu'on se quitte comme ça hier.
— « Comme ça », comment ?
Est-ce que je lui dis la vérité ? Cette situation me rend inconfortable. Je n'aime pas me sentir si vulnérable. En marmonnant, je lui réponds :
— Sans t'avoir pris dans mes bras.
Alors, Léo passe son bras gauche autour de mes épaules et me sert d'autant plus contre lui. Ma tête dans le creux de son épaule, je peux alors sentir son odeur qui me fait encore plus sentir bien.
— Tu vas me manquer, cette semaine. Un peu.
Je ne peux pas m'empêcher de rajouter le « un peu ». C'est fou comment je ne sens pas à l'aise de dire ce que je ressens. J'ai toujours peur d'en dire trop et de tout faire foirer. J'ai peur de dire le mot de trop et de perdre Léo.
— Toi aussi, tu vas me manquer. Mais tu sais très bien, que je reviendrai toujours. Je reviendrai toujours pour toi.
Mon cœur loupe alors un battement et je souris dans son épaule. J'aime bien quand il me dit ce genre de chose. Ça me fait ressentir tout plein de choses. Ça me fait me sentir vivant.
Le téléphone qui vibre de Léo nous sort de notre bulle. Surtout quand je vois que c'est un message Instagram d'Estelle. Aussitôt, je me redresse comme si j'avais reçu un coup. En réalité, c'est tout comme. Essayant tant bien que mal de cacher ma douleur, je demande :
— Vous vous parlez encore ?
— De temps en temps, on parle de dessin. Elle dessine aussi.
— Ok.
Je ne dis plus un mot et un silence s'installe. Je me sens idiot de ressentir ce que je ressens. Je devrais me foutre qu'il parle avec une fille quelconque qu'il arencontrée en boîte de nuit. Pourtant, c'est tout le contraire, ça m'agace mêmebeaucoup car, si c'est vraiment une fille lambda, pourquoi il lui parle encore ?
— Ça te dérange ?
— Bien sûr que non, tu fais comme tu veux, c'est pas comme si on était ensemble, je cingle, voulant paraîtredétaché.
Et de dire ça, ça me sert le cœur parce que c'est vrai. Je n'ai pas à être jaloux puisqu'on est pas ensemble. Il est libre et moi aussi, et pourtant ça me fait chier de savoir qu'il parle avec cette fille de l'autre soir, surtout qu'ils avaient l'air de si bien s'entendre.
— Oui, t'as raison, c'est pas comme si on était ensemble, bien que...
Et Léo s'arrête dans sa phrase, comme ça alors que je suis pendu à ses lèvres. Qu'est-ce qu'il voulait dire ? ! Timidement, je le lui demande :
— Bien que ?
Comme si ce n'était rien, Léo me balance :
— Bien que tu sois la seule personne avec qui je me vois être en ce moment.
Je bloque instantanément à cette phrase et mon cœur loupe un battement à nouveau. Ça veut dire quoi cette phrase ? Nous continuons de nous regarder et, à ce moment-là, je me sens si perdu. Pour une fois, j'ai l'impression de ne vraiment pas savoir ce qu'il se passe dans la tête de Léo. Après tout, c'est bien son genre de dire des phrases sans sens qu'il me lâche comme une bombe. Et moi, comme un con, ça me fait espérer. Je m'accroche à ses bombes qu'il me lance de temps en temps, quand je m'y attends le moins.
Jeanne débarque comme une furie dans la chambre pour nous prévenir que nous mangeons. Aussitôt, je tente de ne plus avoir l'air aussi préoccupé tandis que je me rends dans la salle à manger avec Léo. Nous passons un bon repas avec la mère de Léo, Jeanne, Léo et moi. Jeanne est toujours pleine de vie et me fait sourire. Elle vient d'ailleurs avec nous dans la chambre se vernir les ongles. Ça pue le chimique. Je la regarde faire puis lui demande, intéressé :
— T'as du vernis noir aussi ?
Aussitôt, elle lève la tête, part dans sa chambre et revient avec un noir que je trouve plutôt beau.
— Je peux te le mettre ?
Je hausse les épaules tandis qu'elle paraît trop contente de me mettre du vernis à ongles. Ça amuse d'ailleurs Léo qui me prend en photos avec son téléphone. Je n'ai jamais mis de vernis alors c'est étrange de me voir avec quand Jeanne a fini. Cette dernière nous laisse ensuite pour aller lire tandis que Léo scrute mes mains.
— Ça va, elle a plutôt bien mis.
— « Plutôt » ? T'as qu'à le faire la prochaine fois, je lui fais remarquer ironiquement.
Léo fait une grimace puis se dirige vers sa valise pour les vacances qu'il pose délicatement sur son lit. Ça me fait sourire la manière si carrée dont les quelques affaires sont pliées. C'est tout mon contraire ! Je regarde alors le châtain faire ses affaires. Il en prend d'ailleurs beaucoup trop pour une semaine et il roule des yeux à chaque fois que je lui fais la remarque. Je lui donne également mon avis quand il hésite entre tel ou tel tee-shirt ou chaussure. Les chaussures, c'est sa grande passion ça aussi. Il en a je ne sais combien mais il trouve toujours qu'il en a pas assez !
Lorsqu'il ferme sa valise, Léo paraît soulagé d'avoir fini sa tâche. Nous allons ensuite nous brosser les dents pour aller nous poser dans le lit. Nous nous changeons et je frissonne quand je glisse mon jean contre mes fesses. La patinoire m'a vraiment causé des hématomes aux fesses et ça fait trop mal. Je pensais pas que ça serait aussi douloureux. Je les montre d'ailleurs à Léo en lui faisant remarquer :
— Toi qui te moquais de mes chutes, regarde comment ça m'a niqué !
Léo ne s'attendait sûrement pas à ce que je lui montre ma fesse gauche et fait une tête entre choquée et hilare.
— Putain, c'est énorme ! s'étonne-t-il.
— Ça fait mal aussi.
— Pauvre chou, il se moque avant de s'enquérir, tu mets de la crème au moins ?
— Pour que faire ? J'ai des bleus, ça part tout le temps.
Je remonte mon boxer tandis que mon meilleur ami secoue la tête avant de sortir de la chambre. Il revient en me balançant une crème sur la couette et me sermonne :
— Un hématome, ça se soigne idiot.
À mon tour de faire la grimace tandis que je me saisis du tube. Je me lève alors et baisse mon boxer jusqu'à mon hématome d'une couleur étrange. Ça fait vraiment mal cette connerie en plus. Je me contorsionne comme je peux pour atteindre ma fesse gauche et applique la crème froide sur ma peau colorée. Au final, c'est au dos que je vais avoir mal avec cette position. J'entends d'ailleurs Léo se moquer de moi.
— J'allais dire tu ferais mieux de m'aider au lieu de rire, mais ça serait étrange, je lance spontanément.
Est-ce que ça serait aussi étrange que la dernière fois dans son lit à son anniversaire ? Je crois que Léo et moi pensons à la même chose au même moment, car il baisse la tête et se mord nerveusement la lèvre. J'aurais peut-être dû éviter la blague. Surtout, que, même moi, je ne suis pas trop à l'aise avec ce qu'il s'est passé l'autre soir. C'est trop bizarre de se dire qu'on avait envie l'un de l'autre de cette manière bien que cela a été très agréable et que c'était visiblement mutuel. Mais quand même, je n'y crois toujours pas et je crois que je préfère même ne plus y penser.
Enfin, j'essaye, car depuis cette soirée d'anniversaire, je pense encore plus à Léo. J'y pense, car je vois bien qu'il m'attire vraiment physiquement, en plus de mentalement. Surtout que je suis perdu quant à ce que lui ressent. Un jour, j'ai l'impression que c'est mutuel puis l'autre, je me dis que je suis que son meilleur ami. Et ça commence à me prendre la tête de ne pas savoir ce qu'il veut, bien que je ne sache pas vraiment ce que je veuille non plus...
Le silence que j'ai provoqué dure jusqu'à ce que la crème pénètre complétement ma peau et que je remercie de Léo de me l'avoir passée. Nous nous posons ensuite dans le lit et mon ami se saisit de son téléphone. Je m'approche alors pour voir et constate qu'il parle avec l'un de ses cousins qui a un peu près le même âge que lui. Je pose ma tête sur son épaule et zieute ce qu'il écrit. Je l'embête d'ailleurs et il s'en plaint tandis que ça me fait sourire.
— T'as les mains froides ! il se lamente.
— Je t'avais dit que j'avais froid, je lui réplique en référence à quelques minutes plus tôt, lorsqu'on se changeait.
— C'est pas une raison pour que moi aussi j'aie froid.
— Réchauffe-moi alors.
Léo me lance un coup d'œil blasé tandis qu'il continue d'échanger des messages. Puis, il soulève légèrement son tee-shirt et, comme je n'en comprends pas la raison, il me fait signe d'y mettre mes mains. Aussitôt, je rencontre la chaleur de sa peau ventrale et j'en suis même étonné étant donné la froideur de mes mains.
— Mais t'es vraiment une bouillotte, en fait !
— Je suis plus utile qu'il n'y paraît.
— Effectivement, je vais essayer de m'en rappeler quand j'oublie à quoi tu me sers.
Le coup de pied dans les miens ne se fait pas attendre et ça me fait juste sourire. Au bout de quelques minutes, le châtain parle d'une voix assez sérieuse :
— D'ailleurs, je voulais te parler de quelque chose.
Pour ajouter du sérieux à sa parole, Léo verrouille son téléphone et tourne son visage vers moi. Je lui fais comprendre que je l'écoute et il développe :
— Je pars au ski avec mon tonton, tata et cousin pendant les vacances de février et je me demandais si tu voulais venir.
Sur le moment, je ne réagis pas, intégrant rapidement la nouvelle et tout ce que cela implique.
— T'en penses quoi ?
Léo se mordille la lèvre alors je viens passer mon pouce pour qu'il arrête avant de lui répondre :
— Ça serait trop cool, oui.
On passe ainsi une bonne heure à imaginer ces vacances ensemble. Ça nous rend limite euphoriques et je suis trop content qu'il m'ait proposé ça. D'autant plus que j'ai fait que deux fois du ski dans ma vie et les deux fois en classe de neige. Léo, lui, est bien plus expérimenté et possède même une étoile d'or alors que moi juste ma première étoile... Je sens que je vais encore être le clown de ces vacances. Mais je m'en fiche, tout ce que je comprends, c'est je vais passer une semaine avec Léo et, ça, c'est trop cool !
Léo et moi élaborons même une stratégie pour que ma mère accepte. De toute façon, il n'y a pas de raison qu'elle refuse à vrai dire, mais on ne sait jamais. Nous nous endormons d'ailleurs sur nos plans pour dans, presque, trois mois.
Le lendemain, au moment de quitter Léo pour une semaine, je suis content quand il me prend dans ses bras. Je le lui fais d'ailleurs remarquer ironiquement :
— C'est mieux qu'un vieux sourire quand même !
— Idiot.
Je souris tandis que je serre Léo dans mes bras également. Parce que, quand même, une semaine sans Léo, ça va être long.
I know your eyes in the morning sun
Je connais tes yeux dans le soleil matinal
I feel you touch me in the pouring rain
Je te sens me toucher sous la pluie battante
And the moment that you wander far from me
Et au moment où tu t'éloignes de moi
I wanna feel you in my arms again
Je veux encore te sentir dans mes bras
And you come to me on a summer breeze
Et que tu viennes à moi dans une brise d'été
Keep me warm in your love and then softly leave
Garde-moi au chaud dans ton amour et pars doucement ensuite
And it's me you need to show
Et c'est à moi que tu dois montrer
How deep is your love
Jusqu'à quel point ton amour est profond
I really need to learn 'cause we're living in a world of fools
J'ai vraiment besoin d'apprendre parce que nous vivons dans un monde d'imbéciles
Breaking us down
Qui nous brise
When they all should let us be
Quand ils devraient tous nous laisser vivre
We belong to you and me
Nous nous appartenons
I believe in you
Je crois en toi
You know the door to my very soul
Tu connais la porte de mon âme
You're the light in my deepest darkest hour
Tu es la lumière dans mes heures les plus noires et profondes
You're my saviour when I fall
Tu es mon sauveur quand je tombe
And you may not think
Et tu ne penses peut-être pas
I care for you
Que je me soucie de toi
When you know down inside
Quand tu sais au plus profond
That I really do
Que je m'en soucie vraiment
And it's me you need to show
Et c'est à moi que tu dois montrer
©️ la coccinelle (avec quelques modifications personnelles)
⛸️ Coucou tout le monde,
On se retrouve pour le septième chapitre de la LPF.
Alors, qu'est-ce que vous en avez pensé ? Du moment patinoire ? Puis, du moment V/L ?
Pour ceux en vacances, je vous en souhaite des excellentes ! Pour les autres (comme moi, vive les études en Allemagne xD), ça arrive ;)
Je vous dis à la semaine prochaine pour un chapitre dans le thème de Noël, ça tombe bien, non ? :p
D'ici-là, portez-vous bien,
L :") ⛸️
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