Chapitre quinze

Oh, you love me
Oh, tu m'aimes
You put me to bed
Tu me mets au lit
Yeah, you love me
Oui, tu m'aimes
Dress me to the nines
Tu m'habilles à neuf
Yeah, you love me
Oui, tu m'aimes
You tell me I'm special, so special
Tu me dis que je suis spéciale, si spéciale
I know you love me
Je sais que tu m'aimes
'Cause you want the best
Parce que tu veux le meilleur

But you love me wrong
Mais tu m'aimes mal
Yeah you love me wrong
Oui, tu m'aimes mal

Oh, you love me
Oh, tu m'aimes
You lose sleep over me
Je suis la cause de tes insomnies
I know you love me
Je sais que tu m'aimes
'Cause I'm there in your wallet
Car je suis là, dans ton portefeuille
And your locket
Et dans ton médaillon

(@LeaABY traduction)

🎼 Love me wrong - Allie X ft. Troye Sivan 🎼

PDV Léo

   Seul, je marche en direction du lycée. Valentin m'a planté. Il aurait pu au moins avoir la décence de me prévenir. Je sais que c'est étrange entre nous depuis son anniversaire, mais tout de même, c'est méchant de sa part de ne pas me prévenir. Depuis son anniversaire...

Son anniversaire où je l'ai embrassé pour la seizième fois. Et nous savions tous deux ce que cela signifiait. Enfin, je pensais qu'il le savait jusqu'à qu'il aille dormir avec l'autre, Chris. Moi qui avais pris mon courage à deux mains, une fois de trop, pour aller embrasser Valentin. Bon, je l'admets l'alcool m'avait bien aidé. Mais tout de même, je l'ai fait et cet ingrat est allé dormir avec quelqu'un d'autre que moi et, en plus, avec quelqu'un qui lui court après !

D'ailleurs, je n'en reviens toujours pas que Valentin m'ait fait ça. Je pensais qu'il voulait de ce seizième baiser. Sinon pourquoi il aurait initié cela ? J'ai été naïf, voilà tout. J'aurais dû me douter que tout cela n'était qu'un jeu pour lui. Je me sens même bête d'être allé l'embrasser et honteux qu'il soit allé dormir avec quelqu'un d'autre juste après. J'espère qu'il n'a rien fait avec Chris. Mon imaginaire me joue des tours et me torture depuis cette soirée.

Je dois faire une drôle de tête lorsque j'arrive en classe car, lorsque je m'assois aux côtés d'Estéban, il s'enquiert d'emblée :

— Ça va ?

Je me contente de hocher la tête tandis qu'il me demande :

— Tu n'es pas avec Valentin ?

Cette fois-ci, je secoue la tête et mon meilleur ami s'en amuse :

— Tu comptes me parler qu'avec ta tête ?

Pour l'embêter, je hoche une nouvelle fois la tête et ça le fait sourire. Le cours commence et je suis complètement perdu dans mes pensées, n'écoutant que vaguement. Là encore, je me sens idiot de penser à Valentin. C'est bizarre qu'il ne soit pas encore là, en cours. Finalement, ce n'était peut-être pas contre moi s'il n'était pas présent ce matin, à la boulangerie comme tous les matins. Alors, dès la pause de la matinée, je saute sur mon téléphone pour lui envoyer un SMS. Cependant, il m'a devancé car il m'en a déjà envoyé un.

Valentin à Léo
9h32 Migraine, je ne viens pas en cours. Désolé de prévenir que mtnt, je dormais :/

Léo à Valentin
10h07 Pas de soucis, rétablis-toi bien !

Lorsque je relis mon SMS, je soupire de soulagement, car rien de grave ne lui est arrivé, mais aussi de déception envers moi-même car mon message est beaucoup trop cordial pour quelqu'un d'aussi spécial. Je m'en sens d'ailleurs idiot. Je ne pouvais pas écrire quelque chose de plus amical ?

— Des nouvelles de Valentin ?

Je l'avais oublié celui-là. C'est vrai que Caleb est parti fumer et qu'Estéban l'a accompagné. Sympa la solidarité. J'adore me retourner en tête à tête avec Chris aka le gars qui drague mon Valentin.

— Ouais, il a une migraine.

— Je passerai le voir cet aprèm dans ce cas-là, il indique.

Je fixe, un brun énervé, le blond saisir son téléphone et envoyer un SMS. Pourquoi est-ce qu'il me dit ça ? Qu'est-ce que j'en ai à faire en plus ? !

— En plus, c'est la Saint Valentin et j'avais quelque chose à lui dire à ce sujet.

À quel sujet ? Sur sa fête ou sur le fait que ce soit la journée des amoureux ? Parce que si c'est la deuxième option, c'est étrange. Je n'aime pas trop ça.

— Pourquoi tu devrais lui parler de ce sujet ? je m'intéresse, tout en essayant de cacher mon animosité.

— Parce que je compte lui demander de sortir avec moi.

Inspiration. Expiration. Inspiration. Expiration. Je crois que j'inspire et inspire une bonne dizaine de fois tout en rejouant les mots dans ma tête. C'est une blague, pas vrai ? Il ne va pas sérieusement lui demander de sortir avec lui ? ! L'idée me fait automatiquement paniquer et je sens mon ventre me faire mal. J'ai même les larmes qui me montent aux yeux sans que je ne le contrôle. Et si Valentin acceptait ? Mais bien sûr qu'il va accepter, il serait bête de ne pas le faire ! Qui voudrait sortir avec un mec qui a peur d'admettre qu'il aime un gars alors qu'il en ait un ? Qui voudrait sortir avec un mec qui a peur du regard de sa famille ? Qui voudrait sortir avec un mec qui fait des crises de panique ? Qui voudrait de moi au fond ? Qui ? Qui, alors qu'un autre mec qui s'assume complètement est disponible ?

Ma gorge est tellement serrée que je n'arrive à rien dire. Je reste simplement à fixer Chris, dans un état pitoyable.

— Tu en penses quoi ?

Que j'ai envie de t'en mettre une ? Mais bien sûr, je ne le ferai jamais. Comme je n'irai jamais voir Valentin pour lui dire ce que je ressens vraiment envers lui et encore moins pour lui demander de sortir avec moi. Rien que de l'imaginer, ça m'angoisse. Pourtant, si je ne fais rien, c'est Chris qui va l'avoir. Et, je crois que, ça, ça m'angoisse encore plus.

Cette idée, celle de Chris et Valentin ensemble, sous mes yeux, tous les jours de l'année, ne me quitte pas pendant les deux autres heures de cours. Cette idée effrayante m'obsède et m'angoisse. Une réelle bataille se joue en moi. D'un côté, je ne veux pas que Valentin m'échappe mais de l'autre j'ai peur de lui avouer mes sentiments. Je me sens tiraillé. Et, chaque fois que je pose mon regard malade sur Chris, la boule dans mon ventre s'agrandit.

Je ne peux pas laisser cela arriver. Je ne le peux pas ! Je ne supporterai pas de les voir se tenir la main, de s'embrasser, de se toucher devant moi. Les images défilent dans ma tête et ça me rend malade. J'ai même envie de vomir tellement ça me prend les tripes. Je sais pourtant ce qui me reste à faire si je ne veux pas que tout cela arrive réellement.

🎼 Youth - Troye Sivan 🎼

PDV Valentin

     Je me suis réveillé vers neuf heures trente ce matin et, heureusement, ça allait beaucoup mieux. Je crois qu'il était temps que j'aie une bonne nuit de sommeil. En ce moment, j'ai le sommeil tourmenté du fait d'un certain châtain à lunettes. J'ai tenu à le prévenir, bien que tardivement, de mon absence au lycée ce matin et il m'a répondu d'une manière que j'ai trouvé assez froide. Enfin, ça ne change pas de nos échanges réels de toute façon.

Mon premier sourire est lorsque ma sœur m'envoie bonne fête. C'est vrai que c'est la Saint Valentin aujourd'hui ! Ce qui est drôle, c'est que les gens associent tellement ce jour à l'amour que la plupart en oublie que c'est aussi, et surtout bien entendu, ma fête. Ce qui est dommage surtout pour un concept aussi débile et flou que l'amour. Il n'y a rien de plus con que de s'offrir des cadeaux et de faire attention à la personne qu'on aime pour seulement un jour. Ça devrait être tous les jours.

Aujourd'hui, je vais profiter de ma propre compagnie. Ce n'est pas comme si quelqu'un allait me déballer ses sentiments aujourd'hui. Je me regarde alors une série tout en mangeant des céréales. Vers midi, je reçois un SMS et l'ouvre.

Chris à Valentin
12h23 Bonne Saint Valentin, je sens que celle-ci va être spéciale ;)

Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? En quoi cette Saint Valentin pourrait-elle être plus spéciale qu'une autre ? Il n'a pas prévu quelque chose quand même ? J'espère pas, ça serait la panique sinon !

Je décide de me reconcentrer sur ma série bien que le SMS reste dans un coin de ma tête. Vers midi trente, je suis une seconde fois dérangé, mais par ma sonnerie d'entrée cette fois. J'espère que ce n'est pas Chris ou une connerie du genre ! Nan, soyons réaliste, ça doit juste être le facteur. Encore en pyjama et pas du tout lavé, je me dirige vers ma porte et ouvre dans cet état.

— Léo ? ! je m'exclame aussitôt.

Je fixe le châtain qui arbore une drôle de tête. À vrai dire, j'ai du mal à décrypter ce qu'il ressent. Je crois y lire du stress, de l'impatience et de l'excitation. Et honnêtement, ça lui donne un drôle d'air. Je m'apprête à lui demander la raison de sa présence mais il fait tout autre chose. En effet, Léo s'approche vivement de moi et pose ses lèvres sur les miennes, tout simplement. Comme ça, tranquillement, sans prévenir, sur le pas de ma porte alors que je suis en pyjama. Réveillez-moi, ça ne peut pas réellement se passer ! Léo ne peut pas être en train de m'embrasser hors soirée.

Bien qu'une partie de moi ne croit pas à ce qui se passe, une autre profite juste de ce baiser. Ce baiser si simple qui consiste en ses lèvres ardemment pressées contre les miennes, qui n'osent plus bouger. Ce baiser qui me libère d'une tension que je n'avais pourtant pas l'impression d'avoir retenue. Je fais alors avancer nos deux corps puis ferme maladroitement la porte de mon pied. À bout de souffle de ce baiser inattendu, je me recule de Léo et le fixe, ne comprenant pas ce qui se passe. Il me dévoile alors la chose dont je m'étais le moins attendu aujourd'hui :

— Je t'aime.

Alors ça, c'est encore plus surprenant ! Tout penaud et le cœur battant, je ne sais que faire. Sous le choc, je me contente de le serrer contre moi, fort. Je tremble de tout mon corps entre le baiser et ses mots. Il m'aime. Et, pour une fois, il n'y a pas d'alcool, pas de jeux des quinze baisers donnés. Non, rien de tout ça, juste il m'aime. Ça me rend si heureux que j'en ai les larmes aux yeux sans même le contrôler. Il m'a embrassé et m'a dit je t'aime. Je répète : Léo m'a embrassé et m'a dit je t'aime. Voulant me libérer de ce poids, je susurre, timidement, au creux de son oreille :

— Je t'aime aussi.

Et putain, ce que ça fait du bien de le dire, à voix haute, et plus seulement de le penser, secrètement dans ma tête. Enfin, après tous ces mois de doutes, de questionnements, de peines, de colère, mais surtout de bonheur. Parce que Léo, c'est surtout mon rayon de soleil dans ma vie.

Je profite alors de ce moment unique en ce genre que j'apprécie énormément. Faut dire que ça ne m'arrive pas tous les jours ce genre de choses ! Je veux dire, Léo m'a embrassé, m'a dit je t'aime, je l'ai pris dans mes bras, je lui ai dit je t'aime à mon tour et il m'a serré encore plus fort dans ses bras. C'est juste trop bien. Je n'ai pas envie que ce moment s'arrête, vraiment pas. Je ne pensais pas avoir la chance de vivre ça un jour et encore moins aujourd'hui.

Au bout d'un moment, Léo et moi nous décrochons l'un de l'autre. On se fixe alors, autant avec gêne qu'avec un air niais collé sur nosvisages. Ne voulant pas que la situation devienne inconfortable, autant pour lui que pour moi, je lui demande :

— Chris savait que t'allais venir ?

— Non, pourquoi ?

— Parce qu'il m'a envoyé un SMS étrange.

Je le lui montre et Léo paraît étonné. Il m'avoue ainsi :

— Chris m'a dit qu'il allait te demander de sortir avec lui cet après-midi.

— Quoi ? !

— Je te jure, il t'a même envoyé un SMS à le récré pour te prévenir.

— Il ne m'en a jamais envoyé.

Léo et moi nous fixons, ne comprenant pas vraiment ce qui se passe. Pourquoi Chris aurait menti en disant m'envoyer un SMS mais ne l'a pas fait ? Visiblement, ni Léo ni moi ne trouvons un sens aux actions de Chris - si elles en ont d'ailleurs. Maintenant, je me demande si Léo est venu juste parce qu'il croyait que Chris et moi allions sortir ensemble. Ne préférant pas savoir la réponse et profitant juste du fait qu'il soit là, maintenant, je m'abstiens de toute autre question.

Je propose alors à Léo de venir dans le salon où je glandais il y a à peine quelques minutes.

— C'est pas du foutage de tronche ça peut-être : pendant que certains sont en cours d'autre sont en pyjama devant la télé à manger des céréales !

Léo s'assoit ensuite sur le canapé et je le suis dans son mouvement.

— Hé ! J'étais vraiment malade hier, j'en ai même vomi !

— Mouais.

Léo se moque de moi et arbore un sourire que je trouve mignon. Je me contente alors de le fixer et on finit tous les deux par en être gênés. Étant donné que ce genre de situation ne m'est jamais arrivé, genre de sortir avec quelqu'un, je ne sais pas comment réagir. Est-ce qu'on sort même ensemble en fait ? Ça serait fou !

Ne sachant pas vraiment comment me sortir de cette situation inconnue, je me contente de venir poser ma tête contre son épaule. Léo ne réagit pas pendant quelques secondes puis finit par glisser sa main vers la mienne et les enlace. Ça m'en serre d'ailleurs le ventre. Parce que j'ai l'impression que ça n'a plus la même signification qu'avant maintenant qu'on s'est dit « je t'aime ». Enfin, je crois qu'on fond, je l'aimais déjà quand je lui donnais ce genre de geste.

Je finis par lever ma tête vers le châtain et on se fixe un petit moment avant que je n'ose poser mes lèvres sur les siennes. Et putain, c'est si agréable. C'est si agréable parce que c'est simple. C'est d'ailleurs tout ce que j'ai toujours voulu : que ce soit simple. Léo finit par se décrocher de moi, visiblement gêné.

Je lui propose alors qu'on regarde la série que j'étais en train de visionner. Comme j'ai vu seulement deux épisodes, j'ai vite fait de lui expliquer l'histoire. Elle n'est pas très complexe de toute façon, c'est un truc typique d'adolescent.

— J'ai faim, grogne Léo au bout d'un moment.

C'est vrai que moi j'ai petit déjeuné tard alors je n'avais pas pensé au fait que Léo puisse avoir faim. Je lui propose ainsi qu'on aille se préparer à manger. En vérité, c'est lui qui se retrouve à cuisiner et moi à l'admirer, l'embêter et, parfois, l'aider. Je ne sais pas très bien cuisiner et, en plus, j'aime pas ça alors moins je cuisine mieux je me porte. Je ne comprends d'ailleurs pas vraiment ce que Léo cuisine. Je crois que lui non plus d'ailleurs. Il a juste pris des choses dans le frigo : du poulet, de la mozzarella et du jambon fumé. Tant que c'est mangeable, ça me va, si son machin l'est. On a également décongelé des potatoes.

— Bon bah bon appétit, je lance pas vraiment convaincu par sa viande.

Pourtant, Léo en a l'air fier car il prend en photo son œuvre culinaire. Il me prend également en photos et je fais le con dessus. Je goûte alors ma première bouchée du poulet farci de mozzarella et enveloppé de jambon fumé. Et... ce n'est pas si mauvais en réalité ! C'est même bon pour être honnête !

Léo semble attendre ma réaction et, bien décidé à l'embêter, je lâche :

— Ça passe.

Le châtain paraît déçu alors je ne tarde pas à lui avouer que c'est en réalité très bon.

— Je crois que c'est un de mes repas préférés, je le complimente même.

— Et bien, habitue-t'y toi car c'est la seule chose que je sais cuisiner et que je te cuisinerai par conséquent.

— Parce que tu comptes cuisiner pour toi d'autres fois ?

Léo s'empourpre puis se contente d'avaler une autre bouchée de son repas. Sa réaction m'amuse tandis que je continue aussi mon repas. On décide ensuite de se manger une glace en dessert et de regarder encore un épisode de la série qui nous plaît à tous les deux. Cependant, je trouve ça dur de me concentrer sur la série alors que Léo est juste à côté de moi et qu'il m'a dit « je t'aime » quelques heures plus tôt. Est-ce que je vais m'en remettre un jour ?

Je n'arrive vraiment pas à rester calme et passe même mon temps à lui jeter des petits coups d'œil. Bien entendu, il le remarque et me taquine dessus :

— Tu sais ce que c'est un télé, non ? Parce que tu ne la regardes pas je te ferais remarquer.

— Excuse-moi d'être perturbé car mon meilleur ami a débarqué chez moi et m'a dit « je t'aime » » après m'avoir m'embrassé ! je lâche et Léo est aussitôt gêné.

Il ne dit plus rien et se contente de fixer l'écran. Voulant un peu l'embêter, je me rapproche encore plus près de lui puis pose ma tête sur ses cuisses. Il sursaute légèrement, visiblement étonné de mon contact tandis que je lui souris de toutes mes dents.

— T'es gêné ? je demande, taquin.

— Tais-toi et regarde la série.

— Et si je préfère te regarder ?

Léo me lance alors un regard désabusé, bien qu'un petit sourire naisse sur ses lèvres. Je continue alors mes bêtises et me saisis de ses mains pour y déposer plein de petits baisers. Ça marche puisqu'il s'agace et essaye de me pousser de lui. On se chamaille alors et il se calme seulement lorsque je dépose un baiser furtif sur ses lèvres. Profitant qu'il soit désemparé, je prends le dessus de notre petite bataille.

On passe alors un bon moment à se chamailler et, entre deux gestesaffectueux, on s'échange parfois des petits baisers volés. Puis, nous finissons par montrer dans ma chambre afin que Léo me donne les cours que j'ai loupés. Quand c'est fait, nous nous posons dans mon lit, avec notre playlist comme souvent. La situation n'est pas si différente que d'habitude. Cependant, chacun émet une certaine réserve quant à nos gestes affectueux. Peut-être que maintenant, on sait que ça ne veut plus dire la même chose et qu'on en a un peu peur. Peur et envie, un peu des deux pour mon cas.

Par exemple, maintenant, j'ai envie de contact avec lui, mais j'ignore si ça serait adapté ou non. Alors, timidement, je rapproche mes doigts des siens. Nos extrémités se frôlent quelques instants, jouent ensemble puis se lient. Je me sens idiot lorsque ça me serre le ventre, à nouveau. Sérieusement, juste pour des doigts liés ?

Je les regarde, me demandant ce que tout cela signifie. Est-ce que tout ça, ça veut dire qu'on est ensemble ? Et si oui, ça veut dire quoi exactement ? Bien que ces questions me brûlent la langue, j'ai peur de les poser. J'ai peur que ça gâche toute ambiance. Mais, en même temps, je ne sais pas combien de temps je vais tenir à ne pas savoir. Je me lance, pas très sûr de moi :

— Hé Léo, je peux te poser une question ?

Léo hoche la tête et je pose la question :

— Est-ce qu'on est ensemble ?

Aussitôt, je sens le corps de Léo se tendre et je regrette automatiquement d'avoir parlé. Ce dont j'avais peur semble se passer. Aussitôt, c'est mon cœur qui se tend chez moi.

— Je ne sais pas.

Bien que la réponse ne me convienne pas vraiment, je suis content qu'il soit honnête.

— Est-ce que tu aimerais ?

— Pourquoi je serai venu sinon ?

Mon souffle s'étant bloqué, je respire à nouveau normalement. Léo et moi nous tournons l'un vers l'autre, nos regards s'accrochant. Malgré les doutes que je lis dans qes belles iris bleues, je crois y lire aussi de l'affection. Je veux d'ailleurs m'accrocher à cette lueur et pas au reste. Répondant à sa question, j'approche doucement mon visage du sien que je viens caresser du bout des doigts. Nos lèvres finissent par se frôler puis Léo me surprend en initiant le baiser. Un baiser qui en sera suivit d'autres.

Je finis par me moquer en faisant remarquer :

— C'est hyper niais de se mettre en couple le jour de la Saint Valentin. C'est cliché aussi.

Visiblement amusé, le châtain rétorque :

— Va falloir t'y habituer : il n'a rien de plus niais et cliché que de sortir avec quelqu'un.

— Au secours !

Léo lâche un petit rire puis je continue :

— Après, je veux bien un effort. Mais c'est bien parce que c'est toi.

Mon... copain, je peux l'appeler comme ça, non ? C'est trop bizarre, mais en même temps ça paraît tellement bien et juste qu'il soit mon copain. Un silence, pas du tout dérangeant s'installe jusqu'à ce que Léo le brise :

— Est-ce que tu veux le dire aux gars ?

— Et toi ?

— Je t'ai posé la question en premier alors réponds le premier !

Plus facile à dire qu'à faire.

— Et réponds honnêtement, s'il te plaît.

Je ne réfléchis alors pas davantage et réponds à sa question :

— Je sais pas, c'est aussi comme tu veux.

— Oui, mais toi, qu'est-ce que tu veux ?

— Être avec toi ?

— C'est pas une réponse.

— Je sais, mais c'est vrai. J'ai juste envie de me comporter avec toi comme j'en ai envie sans me cacher, mais...

— Mais ?

— Je ne sais pas si j'en saurais capable dans la vraie vie.

— Moi non plus.

Voulant détendre l'atmosphère, j'ironise :

— Quelles poules mouillées on fait !

Léo se contente de rajouter :

— Alors on garde ça pour nous ?

— Oui, pour l'instant.

Léo acquiesce puis vient poser sa tête contre mon épaule. Je lui caresse alors le dos de sa main gauche de mon pouce. J'aime le sentir contre moi, sachant que c'est mon copain. Parce qu'en réalité, tout ceci, le fait d'être tactiles et tout, on le faisait déjà avant. J'ai l'impression que ce qui change réellement, c'est le nom qu'on pose sur notre relation. En couple et puis meilleurs amis. Et, je crois que je suis heureux que nous ayons enfin mis le bon nom sur notre relation. Ça me soulage même.

Nous réalisons seulement quand ma mère rentre du travail qu'il est tard. Léo se prépare pour rentrer chez lui, mais ne voulant pas le quitter tout de suite, je l'accompagne à l'arrêt de bus. C'est bête, mais je n'ai pas envie que cette journée à ses côtés s'arrête. Lorsque nous attendons le bus, assis côte à côte sur le banc de l'arrêt de bus, je soupire :

— Sacrée Saint Valentin.

— C'est une belle date pour se mettre ensemble. En plus, c'est facile de s'en rappeler.

— Ça reste cliché.

Léo pouffe puis approche ses doigts des miens. Nous les laissons se frôler et jouons même de ce petit contact discret. Je finis par remarquer le bus au loin.

— Bon bah rentre bien.

— Ouais, toi aussi.

Moment gênant pour se dire au revoir maintenant qu'on est plus que meilleurs amis. Comment on doit le faire ? Décidant de porter mes couilles, contrairement à ce qu'a pu me dire Chris l'autre jour, je dépose un baiser furtif sur les lèvres de Léo avant de rapidement filer chez moi. J'ai un grand sourire car je suis fier de mon action. Je reçois aussitôt un SMS de Léo.

Léo à Valentin
18h27 Idiot !

Valentin à Léo
18h27 Idiot que t'aimes 💚

Léo à Valentin
18h28 En fait, je me suis trompé de maison !💙

Valentin à Léo
18h30 C'est toi l'idiot !💚

Léo à Valentin
18h32 Idiot que t'aimes ;)

Valentin à Léo
18h33 Idiot quand même !
18h33 💚

Léo à Valentin
18h34 💙

— Je peux savoir à qui t'envoies des SMS avec un sourire niais ?

Je relève ma tête vers ma mère, qui me fixe tandis que je suis toujours planté dans le hall d'entrée. J'enlève alors mon manteau et mes chaussures et vais m'asseoir dans la cuisine. Ma mère me suit et commence à préparer le repas tout en essayant d'obtenir plus d'informations sur mon soi-disant sourire d'amoureux. En vrai, je meurs d'envie de lui dire. Pourtant, quelque chose au fond de moi n'ose pas. Optant pour la demi-vérité, je finis par lui avouer :

— Je sors avec la fille dont je t'ai parlé.

— C'est pas vrai ? ! Mais c'est génial ça !

Ma mère a l'air aussi heureuse que moi plus tôt.

— Comment elle s'appelle ? Tu as une photo d'elle ?

M'enfonçant dans le mensonge que j'ai moi-même créé, je réponds :

— Je n'ai pas de photo d'elle, mais elle s'appelle Léa.

J'ai choisi la facilité en féminisant le prénom de Léo. Au fond, la situation me fait un peu rire. Ma mère croit que je sors avec une fille et qu'elle s'appelle Léa. Si elle savait...

Cependant, elle me pose beaucoup trop de questions sur cette Léa fictive et je finis par la prévenir :

— Tu me poses encore une question sur elle et je ne t'en parle plus !

Aussitôt, ma mère arrête ses questions et ça me fait sourire. Je ne la connaissais pas aussi excitée pour si peu. Avant que je ne monte dans ma chambre, elle me dit :

— Je ne voulais pas t'embêter plus tôt dans la cuisine avec ta copine. C'est juste que je voyais bien que ça te tracassait alors que maintenant ça a l'air de te rendre vraiment heureux. Et, c'est tout ce que je puisse te souhaiter.

Je souris à ma mère puis vais lui faire un petit câlin avant d'aller me coucher. Une bonne demi-heure après, je suis emmitouflé dans mon lit, sur mon téléphone. Je traîne sur Instagram lorsque je tombe sur une nouvelle publication de Léo. Le cœur battant, je réalise qu'il s'agit de notre repas de ce midi. En légende, il a écrit : « Comprendra qui pourra💚💙 ». J'aime alors la photo puis décide d'envoyer un SMS à Léo avant de me coucher.

Valentin à Léo
23h38 Bonne nuit Léo 💚

Léo à Valentin
23h42 Bonne nuit Valentin 💙

Je m'endors alors pour la première fois en étant le copain de Léo et ça me réjouit. J'en souris même tout seul dans mon lit. Bordel, je sors avec Léo, enfin.

What if, what if we run away?
Et si, et si nous nous enfuyions ?
What if, what if we left today?
Et si, et si nous partions aujourd'hui ?
What if we said goodbye to safe and sound?
Et si, et si nous disions au revoir en toute  sécurité ?
And what if, what if we're hard to find?
Et si, et si nous étions difficiles à trouver  ?
What if, what if we lost our minds?
Et si, et si nous perdions la tête ?
What if we let them fall behind and they're never found?
Et si nous les laissions tomber derrière nous et que nous les retrouverons jamais ?

And when the lights start flashing like a photobooth
Et quand les lumières se metten à clignoter comme un photomaton
And the stars exploding, we'll be fireproof
Et les étoiles explosent, nous serons à l'épreuve du feu

My youth, my youth is yours
Ma jeunesse, ma jeunesse est tienne
Trippin' on skies, sippin' waterfalls
Trébuchant sur des cieux, sirotant des cascades
My youth, my youth is yours
Ma jeunesse, ma jeunesse est tienne
Run away now and forevermore
S'enfuyant maintenant et pour toujours
My youth, my youth is yours
Ma jeunesse, ma jeunesse est tienne
A truth so loud you can't ignore
Une vérité si évidente que tu ne peux l'ignorer

Cause we've no time for getting old
Car nous n'avons pas de temps pour vieillir
Mortal body, timeless souls
Corps mortels, âmes immortelles
Cross your fingers, here we go, oh, oh, oh
Croise les doigts, nous voilà, oh, oh ,oh

(@lacoccinelle, avec quelques modifications personnelles)

💘Coucou tout le monde,
J'espère que vous allez bien !

On se retrouve pour ce chapitre spécial Saint-Valentin ! J'espère que vous l'avez aimé ;)

Je vous retrouve dimanche pour un petit bonus !💘

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