Chapitre onze

— Tu te rappelles quand je t'ai demandé comment t'as su que t'étais gay en boîte ?

Maladroit, voilà ce que je suis. Je suis en train de marcher pour aller rejoindre Léo, comme tous les matins de lycée, accompagné de Chris. Cependant, j'avais une envie. Alors, j'ai profité de notre moment de marche avec lui. Ça devient une habitude ce moment matinal d'ailleurs. C'est parce qu'il y a tellement de monde dans le bus que Chris et moi avons décidé, depuis la rentrée de janvier, de descendre quelques arrêts de bus plus tôt pour prendre l'air.

Alors, aujourd'hui, je profite de ce moment pour parler plus sérieusement avec lui, ce qui est pourtant chose rare.

— Oui, je me rappelle, répond le blond, visiblement amusé.

— Ok, et bien je suis gay, moi aussi.

— Tu dis ça parce que t'es intéressé par moi ? s'amuse-t-il à me mettre mal à l'aise ce con.

— Quoi ? ! Mais non, pas du tout ! Je te dis parce que... J'en sais rien en fait. Je voulais te le dire, c'est tout.

— Tu l'as dit à qui d'autre ?

— À Léo, seulement à lui.

— Logique, tu lui dis tout. Et il en pense quoi ?

Sorti de sa bouche, on dirait presque que c'est une remarque mais je n'en tiens pas rigueur et me contente de répondre à sa question :

— Il est content que je lui aie dit.

— Tu m'étonnes.

— Tu vas arrêter de te moquer de moi, surtout quand je te dis un truc aussi important !

Qu'est-ce qu'il m'énerve parfois ! Pour moi, c'est un grand pas de le dire à quelqu'un et, lui, il en a rien à foutre !

— « Aussi important », t'es juste gay quoi.

Et voilà, il se moque à nouveau de moi.

— Tout le monde n'est pas aussi à l'aise que toi pour l'assumer, écoute ! Mais, merci, j'apprécie.

Constatant que je suis vexé, Chris, étonnement, se rattrape, en passant un bras autour de mes épaules :

— Et bien, bienvenue alors !

— T'es con, je pouffe.

Chris me sourit et je secoue la tête.

— Et maintenant, tu vas m'avouer que tu kiffes un mec et que t'as besoin de mes conseils de génie ?

— Tu pars trop loin !

En vérité, peut-être pas si loin, mais hors de question que je lui dise la vérité. J'ai trop de fierté, surtout quand ça concerne Chris.

— Non, mais par exemple, comment tu sais si un mec est gay ?

— Tu lui fais faire un test de gay-pistage.

— Tu fais chier.

Chris est hilare tandis que je le pousse loin de moi. Comment vous voulez être sérieux avec ce con ? !

— En vrai, tu lui demandes et basta.

C'est logique, effectivement. Mais, je ne ferai jamais ça pourtant : trop risqué.

— Tu es déjà sorti avec un mec ?

— Sortir, c'est un bien grand mot, mais, il s'est effectivement passé quelque chose avec Tristan cet été au camping, j'avoue, pas très fière.

— Mais non ! J'avais rien vu ! se morfond théâtralement mon pote. Mais, à part lui, rien ?

Je secoue la tête et ça a l'air de l'étonner.

— Et bien, comme quoi des beaux mecs et pas trop cons peuvent n'avoir jamais été en couple au lycée.

— Euh... merci ? je le remercie dubitativement, en même temps, tout le monde ne collectionne pas les mecs comme toi.

— Je les collectionne pas : je n'ai juste pas encore trouvé un qui vaille la peine que je reste avec lui plus qu'une nuit.

Je souris, amusé d'une phrase typique à la Chris. 

— Ça y'est, je ne suis plus le seul gay de la bande ! blague le blond.

— Oui, enfin, ça reste entre nous.

— T'es en train de me dire que je vais le savoir alors que Caleb et Estéban ne le savent pas ?

Je roule les yeux, trouvant ridicule qu'il s'enthousiasme pour si peu. Il y a quoi de si palpitant à ce qu'il le sache et pas mes deux amis ?

— Je suis flatté, dis donc. J'ai hâte d'être ton parrain gay !

— Mon dieu, tais-toi, Chris ! je m'esclaffe.

Nous arrivons à l'arrête de bus, près de la boulangerie où Léo et moi nous retrouvons. Je le vois d'ailleurs au loin. Chris me lance alors :

— Je te laisse avec ta gonzesse !

Je n'ai pas le temps de lui lancer une insulte que Chris me quitte pour aller fumer. Je rejoins alors Léo, qui a les sourcils froncés.

— Et bien, il a l'air de sacrée bonne humeur !

— Normal, il se prend pour mon parrain gay.

Léo n'a pas l'air de comprendre ce que je raconte. Je lui explique alors la situation tout en marchant vers notre lycée.

— Pourquoi tu lui as dit ?

Je vois bien que ça a l'air de déranger Léo et j'avoue que je ne comprends pas trop pourquoi. En quoi c'est si grave que ça ? Ok, d'un point du relationnel, c'est étonnant étant donné que je suis plus proche de Caleb et Estéban. Mais, d'un point de vue orientation sexuelle, je me sens plus à l'aise de le dire à quelqu'un de gay, comme moi. Au moins, je suis sûr de ne pas avoir de réactions désagréables.

— Parce qu'il est gay aussi ? je propose, pas sûr de moi. Ça te dérange ?

— C'est juste qu'hier, j'étais le seul à savoir et, maintenant, ce n'est plus le cas. Je suis étonné que tu en parles si vite.

Je me braque un peu, ne comprenant pas sa réaction. Il s'attendait à quoi aussi ? ! Je ne commente pas davantage tandis que Léo lâche :

— Je parie qu'il va te sauter dessus maintenant.

J'éclate de rire devant sa remarque qui s'accompagne d'une mine boudeuse de sa part. Je sais que, même s'il ironise, il n'en pense pas moins. Du Léo tout craché : protecteur et jaloux.

— N'importe quoi.

— Mais bien sûr, il ne va pas se gêner, tu verras.

— Mais non, tu t'inquiètes pour rien là, Léo.

— Pff, tu es trop naïf.

Et même s'il sourit je sais que la situation ne le fait pas vraiment rire, pas du tout même.

Bon finalement, il n'avait pas complètement tort. Chris est beaucoup plus avenant et proche, physiquement, avec moi ce qui n'échappe pas au regard haineux de Léo.

Je suis en train de manger au self avec tous les gars et leurs copines quand je suis quelque peu tiraillé entre Léo et Chris qui se trouvent chacun assis à mes côtés. D'un côté c'est assez amusant et même plaisant de voir mon meilleur ami bouillir de jalousie, mais de l'autre, ça m'embête de le voir aussi mal. Surtout que je serais dans le même état que lui si les rôles étaient inversés, voire pire.

— Du coup, on se voit après les cours pour faire un foot ? me rappelle Chris.

— Un foot, bien sûr, j'entends Léo marmonner et je ne peux empêcher le sourire débile qui se dessine sur mon visage.

— Ouais, cool. J'ai dit aux gars, je précise tout en zieutant sur le châtain qui écoute attentivement notre conservation.

— Les gars ?

Le blond hausse les sourcils et je m'empresse de clarifier :

— Bah on y va tous ensemble, non ?

— Euh ouais, bien sûr.

Je sens que Chris est inconfortable et je me demande s'il comptait vraiment insérer les gars dans cette sortie. Tant pis maintenant, que c'est fait, c'est fait.

— On se rejoint à la boulangerie avec les cookies ? je propose aux autres.

Le reste de la table accepte et nous finissons notre repas avant de retourner en cours pour finir notre journée scolaire. Je remarque bien que Léo est un peu distant envers moi tandis que Chris en profite pour me parler et me raconter des trucs qui nous font marrer. En même temps, je préfère parler avec Chris que jouer au foot : je suis une bille et lui aussi. C'est pas fait pour moi ce sport. Je sais même pas pourquoi il m'a proposé d'en faire d'ailleurs. Ainsi, le blond et moi parlons tandis qu'Estéban, Caleb et Léo jouent. Je ne peux d'ailleurs pas m'empêcher d'observer Léo. Il se débrouille pas trop mal. Enfin, jusqu'à qu'il tire plusieurs fois mais ne marque jamais face à Estéban, goal impressionnant. Toutefois, ça semble l'énerver de ne pas réussir car il tire rageusement dans le ballon avant de se diriger vers moi.

Il me fusille du regard avant d'attraper sa gourde dans son sac et d'aller s'asseoir sur un banc plus loin. Pourquoi il ne vient pas avec Chris et moi ? Bien sûr, je ne suis pas dupe, je vois bien que quelque chose ne va pas et ça me fait de la peine de le voir comme ça.

— Je reviens, j'indique à Chris en partant vers Léo.

Je m'assieds alors aux côtés de mon meilleur ami qui m'ignore royalement. Bonne ambiance...

— Qu'est-ce que tu veux ?

Ça a le mérite d'être clair. Sa voix est plutôt sèche tandis que son regard se porte en face, et non vers moi. Je remarque alors que Chris a pris la place d'Estéban au niveau du goal et que ce sont maintenant Estéban et Caleb qui tirent.

— Pourquoi tu fais la gueule depuis tout à l'heure ? je m'enquiers.

Bon, en réalité, j'ai ma petite idée mais j'ai envie de l'entendre le dire de lui-même. Qu'il assume un peu, pour une fois.

— C'est l'autre qui m'énerve là ! Tu lui as dit depuis seulement ce matin et il fait que de te draguer ouvertement devant tout le monde, maugrée-t-il, tu crois vraiment que les autres ne vont pas comprendre qu'ils ont loupé un truc s'il continue à agir comme ça ?

Son " ça " sonne comme une insulte que je me contente d'ignorer. Par contre, je dois dire que je n'y avais pas pensé. Faudrait peut-être que j'en parle avec Chris s'il continue d'insister.

— J'espère pas. Après tout, il a toujours été un peu joueur avec moi.

— Joueur ?

Léo se tourne aussitôt vers moi, ses yeux brillant de colère. Il enchaîne alors :

— Il est pas joueur là ! On dirait qu'il te chasse comme un gibier. On dirait un prédateur !

J'explose de rire face à sa comparaison ce qui l'énerve, dans un premier temps, puis il finit quand même par rire avec moi.

— Bon ok, ma comparaison était à chier mais c'est ce que c'est : il te drague.

Sa phrase s'accompagne de grands gestes de sa part et il me fait sourire. Lui et son caractère de gamin, lui et ses mimiques théâtrales. Je décide de le rassurer parce que je suis sympa quand même :

— De toute façon, il n'a aucune chance.

— Mouais.

— Non, sérieusement. Je ne sortirai jamais avec lui.

— Ne jamais dire jamais. Et puis de toute façon, je ne le laisserai pas s'approcher de trop près, déclare-t-il comme si c'était une évidence et d'une manière un peu psychopathe.

— Et qu'est-ce que tu vas faire, hein ? je questionne, amusé de son comportement.

— Un bon poing dans sa petite gueule de débile.

— Bien entendu, je me moque.

     Cette attitude, un peu étrange je l'admets, de Chris envers moi continue tout le long de la semaine. À tel point que Caleb me demande la semaine d'après :

— Je sais que ça ne me regarde pas, mais c'est quoi ce truc entre Chris et toi ?

— Quel truc ? je demande précision.

— Je sais pas, il est différent envers toi.

Je vois bien que Caleb est pas très à l'aise et je me demande bien pourquoi il prend la peine de faire ceci alors. C'est pas du genre de mon ami de poser ce genre de question. En effet, Caleb, un peu comme moi, parle très peu de sentiments et ce genre de chose. En réalité, j'en parle de plus en plus avec Léo parce qu'il a ce truc inexplicable qui me permet de m'ouvrir, sans même le vouloir.

— Tu essayes de rendre Léo jaloux ?

Aussitôt, j'arrête de manger mon kebab et fixe, étonné, Caleb. Quelle étrange question. Et pourtant, quand il la pose, elle ne me paraît pas si éloignée de la vérité que ça. Je ne crois pas que je l'ai fait si consciemment que ça, mais le résultat est le même : Léo meurt de jalousie. Je crois, qu'au début, je trouvais assez amusant que Léo réagisse mais j'imagine que ça ne doit pas être si amusant que ça pour lui. Je me sens d'ailleurs un peu idiot et méchant sur le moment.

— Non, pas du tout ! Mais maintenant que tu le dis, je me rends compte qu'il doit vraiment mal le vivre.

— C'est pas dur à deviner vu la tête qu'il a tiré toute la semaine, ajoute Caleb.

— Pourquoi tu me parles de ça ?

— Parce qu'on fait partie de la même bande alors on, enfin je, remarque ce genre de chose. Et même, je suis étonné qu'on en parle pas.

Et, c'est vrai. Depuis cet été, je me suis éloigné de Caleb avec qui j'étais pourtant le plus proche jusqu'alors. En réalité, ça a été un véritable coup de cœur amical avec Léo que tout a été rapidement chamboulé. C'est vrai qu'on en a jamais parlé avec Caleb. Je m'en veux d'ailleurs d'avoir pensé trop à moi et à mon bonheur au détriment de mon autre meilleur ami.

— C'est vrai que je t'ai un peu laissé de côté depuis cet été. Je suis désolé.

— Ça change rien les " désolé ".

Je sais que ce n'est pas méchant de sa part. Il s'agit juste d'un fait et, encore, il a raison.

— C'est vrai, mais je le suis quand même. Je t'avoue que, même moi, je n'étais pas prêt à tout ça. C'est juste arrivé si vite et maintenant, on en est là.

— Ouais, Chris qui te drague et Léo qui est jaloux. Qui l'aurait cru cet été ?

Caleb et moi nous sourions. Effectivement, personne ne l'aurait cru cet été et pourtant c'est la situation actuelle : Chris me drague et ça rend jaloux Léo. J'apprécie d'ailleurs qu'on en parle avec Caleb, indépendamment du fait que ce soit de la drague entre mecs. Il n'a rien relevé de ce côté-là et je dois bien avouer que ça me rassure pour la suite.

PDV ESTEBAN

     Je mange avec Léo ce midi et Caleb avec Valentin. Ça fait partie de mon plan : interroger nos deux amis, notamment concernant cette drôle de semaine où Chris a l'air soudainement à fond sur Valentin. Que Chris soit sur un mec, ça n'a rien d'étonnant, mais sur Valentin, ça l'est davantage. D'autant plus que ça a l'air de faire du mal à Léo.

Alors, j'ai décidé d'enquêter un peu en demandant à Caleb de poser des questions à Valentin et moi à Léo. Ça a été dur de convaincre Caleb, qui ne fait que de me dire de laisser nos deux amis communs tranquilles. J'ai d'ailleurs dû lui promettre de garder ses sœurs un après-midi en échange !

Et maintenant, nous y sommes. Je mange seul avec Léo et je compte bien en savoir davantage.

— Drôle de semaine, non ?

— Oui.

Léo ne rajoute rien d'autre alors je tente de creuser davantage :

— On est d'accord que Chris drague Val' ?

— Et encore, c'est un euphémisme.

Je reconnais bien le Léo jaloux à cette réponse. C'est un mauvais défaut que je lui connais. Le problème, c'est que ça a l'air de le bouffer.

— Ça t'embête ?

— Un peu.

— C'est pas ce que ta tête dit.

— Pourquoi tu me le demandes alors ?

Léo part dans sa cuisine s'occuper des pâtes et je viens l'aider. Cependant, je n'abandonne pas et continue :

— C'est pour ça que t'as des gros cernes cette semaine ?

Mon ami paraît se vexer de mon commentaire peu valorisant sur son physique. Je le sais susceptible sur ce sujet mais je ne pensais pas que c'était si méchant ce que j'avais dit.

— Je veux dire, tu dors mal en ce moment ?

— Oui, j'arrête pas de penser à Chris et Valentin.

Je suis rassuré, mais si nous nous sommes éloignés cet été avec Léo, qu'il s'ouvre toujours à moi.

— Tu es jaloux ?

— Ouais, ça me bouffe.

Ça ne m'étonne pas étant donné son caractère. Léo envie beaucoup les autres et s'imagine toujours des vies différentes que la sienne, sans même parfois se rendre compte du positif de sa propre vie. En tant qu'ami, je suis là pour le lui rappeler j'imagine.

— Tu devrais lui en parler au lieu de tout garder pour toi.

— Difficile avec Chris collé à ses chaussures.

— En plus, tu devrais pas être jaloux de Chris. Tu lui arrives même pas à la cheville.

En voyant sa tête, je me rends compte que j'ai dit le contraire de ce que je voulais dire. Je me marre puis me rectifie :

— Je voulais dire : il ne t'arrive même pas à la cheville.

— T'es bête, souffle mon ami.

— Nan, mais c'est vrai. T'as peur de quoi face à Chris ?

Timidement, mon ami avoue :

— Qu'il me vole mon Valentin.

Je ne peux pas m'empêcher de trouver sa réaction mignonne. Ça serait encore plus agréable s'il disait tout cela à Valentin, le principal concerné.

Nous finissons ensuite le repas puis retournons en cours. À la récré, j'accompagne Caleb au coin fumeurs. J'ai beau détester l'odeur, je me force pour savoir où la situation en est.

— Alors ? ! je m'empresse de demander une fois que tous les deux.

— Alors Valentin a bien remarqué que Chris le draguait et il s'en veut que ça fasse souffrir Léo.

— Et moi, Léo est bouffé par la jalousie. Le positif, là-dedans, c'est que ça montre que Léo tient plus que ce qu'il le dit à Valentin.

— Il n'y a rien de positif à ce qu'il souffre, me contredit immédiatement le brun.

Je m'apprête à rajouter quelque chose lorsque Chris se joint à nous. Il s'allume alors une cigarette et nous fixe, intrigué. C'est vrai qu'on est un peu trop silencieux pour que ça ne soit pas suspect. De mon côté, j'ai une question qui me brûle les lèvres. Je brise alors ce silence que je trouve trop pesant :

— Tu veux sortir avec Valentin ?

Chris a l'air amusé de ma question puis m'embête :

— Ça te dérangerait ?

Sa réplique fait sourire Caleb, que je fusille du regard. Il est censé me soutenir pas se moquer de moi ! Tu parles d'un ami !

— T'es bête, tu sais bien que non.

— Rien n'est sûr dans cette bande, renchérit Chris.

— Alors tu admets que tu dragues Valentin ?

— Je m'amuse, c'est tout.

Sa réponse fait moins sourire Caleb qui lui sort, assez froidement :

— Si t'amuser, c'est faire souffrir les autres, tu ferais mieux d'arrêter ça.

On sait tous qu'il parle de Léo. Chris, un sourire aux lèvres, déclare :

— Si ça peut ouvrir les yeux à certains.

PDV VALENTIN

     C'est la première fois de la semaine que je me retrouve seul avec Léo et nous en sommes d'ailleurs contents. Cependant, ma petite conversation plus tôt avec Caleb tourne toujours dans ma tête. Et, ce qui est sûr, c'est que je n'ai pas envie que Léo souffre. Je tente alors timidement :

— Ça va toi cette semaine ?

— Ça va et toi ?

— Ça va aussi.

Nul, clairement nul comme intervention. Je soupire alors et propose :

— Tu voudrais pas qu'on soit honnêtes plutôt ?

Léo me fixe attentivement et je me lance :

— Je suis désolé que tu aies l'air de souffrir de mon rapprochement avec Chris.

— Rapprochement ? Il te quitte plus !

— Je suis désolé, je te dis.

Ça me coûte déjà un peu de le dire alors il pourrait faire un effort.

— Et moi, je suis désolé d'être le stupide jaloux qui ne fait que des problèmes pour rien !

— Ce n'est pas rien et tu devrais m'en parler au lieu de garder ça pour toi.

— C'est vrai que c'est facile comme bonjour de dire ça.

— Je sais.

Au même moment, la cloche sonne et nous allons à notre dernier cours de la journée. À la fin de celui-ci, je course Léo qui est déjà parti de classe.

— Léo, attends !

Ce dernier, à mon plus grand étonnement, m'attend et je le rejoins.

— Je peux venir travailler chez toi ce soir ?

Léo hésite et ça me serre le cœur. Il ne devrait pas hésiter, car il devrait être heureux qu'on passe plus de temps. Je comprends alors qu'il est vraiment pas bien. Finalement, il accepte et nous allons donc chez lui. Comme dit, nous travaillons vraiment. Vers dix-huit trente, je range mes affaires scolaires pour rentrer chez moi. Le châtain me regarde attentivement faire puis lâche :

— De toute façon, tu es à moi alors Chris ferait mieux d'arrêter ses conneries.

— Le niveau de jalousie vient officiellement d'exploser, je me moque et Léo sourit.

Je suis alors content que la glace se brise enfin entre nous. Il rajoute même :

— Et alors ? J'assume complètement. Un jour, tu seras mien.

Voilà encore une bombe à la Léo Le Guen qui me fait chavirer et espérer, une fois de plus.

🚩 Coucou tout le monde, j'espère que vous allez bien !

Nous revoilà pour un nouveau chapitre qui amorce bien les prochains.

Qu'avez vous pensé de ce chapitre ? Des comportements de Valentin, Léo et Chris ? Du PDV d'Estéban ?

Je vous dis à la semaine prochaine,
D'ici-là, portez-vous bien,
L :") 🚩

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top