Chapitre dix

     Une grosse douleur au dos me réveille et j'émerge doucement de mon très agréable sommeil. Je mets quelques instants à m'habituer à la lumière et constate que je suis sur Léo. Genre, enroulé contre lui. Et que je suis en boxer. Et que lui aussi. Mais comment on en est arrivés là ? !

Complètement crevé, je ne réfléchis pas davantage et me décale pour m'allonger plus confortablement sur le lit après avoir éteint la lumière qui était toujours allumée. Cependant, aussitôt que je bouge, Léo marmonne quelque chose d'incompréhensible et vient passer son bras autour de ma hanche. Je n'ai pas le temps de m'attarder davantage sur son geste que je me rendors automatiquement.

La deuxième fois que je me réveille, c'est cette fois-ci à cause d'un réveil.

— Lou, je grogne tout en cachant ma tête sous l'oreiller.

Ce dernier met bien trop de temps à éteindre son réveil et ça m'irrite.

— Faut qu'on se lève.

— Pourquoi ? je boude, voulant me recoucher.

— Parce que mes parents arrivent avant midi et qu'il faut tout ranger.

Je ne bouge plus et commence petit à petit à retomber dans les bras de Morphée, mais Léo ne semble pas de cet avis. Il tire en effet doucement la couette et mon oreiller pour me laisser goûter au froid de l'extérieur du lit.

— Léo, je marmonne.

S'il croit que je vais me lever, il peut toujours rêver. Au moment où il dépose un baiser sur ma joue, j'ouvre les yeux, étonné et pour le coup, ça me réveille automatiquement. Ok, peut-être que je me réveillerais plus facilement si j'avais ce genre de réveil agréable ! Je me redresse alors et m'assois, complètement courbaturé du fait de ma position plus tôt dans la nuit. Je remarque aussi que j'ai la bouche la plus pâteuse que je n'ai jamais eu de ma vie. Je déglutis ainsi quelque fois et constate que ma gorge est serrée ce qui me fait donc mal.

Léo semble le remarquer car il m'indique que j'ai une bouteille à mes pieds. Je réalise qu'il y a également une bassine. Après avoir fini la bouteille d'eau, je lui demande :

— J'ai vomi après les toilettes ?

— Tu ne te rappelles pas ? il s'étonne.

— Pas vraiment, j'avoue pas très fier.

C'est la première fois que je ne me rappelle pas de tout. J'ai beau essayé de me rappeler d'hier, je n'ai que des vagues souvenirs après avoir vomi. Je crois que Léo est venu m'aider puis m'a couché. C'est ce dont je me rappelle vaguement en tout cas. Mon meilleur s'assied en face de moi et nous nous retrouvons alors tous les deux en tailleur. Et c'est seulement à ce moment-là que je remarque une marque dans son cou.

J'approche d'ailleurs ma main pour toucher cet endroit précis de sa peau et réalise qu'il s'agit d'un suçon. Je fronce alors les sourcils, pensif. Ce matin, Léo et moi étions juste en boxer - ce qui est rare pour lui - il a un suçon et je ne me rappelle pas de tout. Je dois avoir l'air stressé car Léo s'enquiert :

— Pourquoi tu fais cette tête ?

— Pourquoi tu as un suçon ?

Aussitôt, Léo rougit et répond :

— Peut-être parce que tu m'en as fait un, idiot.

— On a fait d'autres choses ?

— Quoi ? ! Mais t'es malade ou quoi ? ! Bien sûr que non, on a rien fait d'autre !

Je suis étonné de sa réaction, surtout sachant qu'une fois on était assez excités dans ce même lit. Je tente de ne pas être blessé par le dégoût perceptible dans  sa voix, mais j'avoue être vexé. Puis, je me rappelle de quand c'est arrivé et effectivement, nous n'avons rien fait de plus que des baisers.

— Mais tu te rappelles pas de quoi exactement ?

— D'après les toilettes.

Rapidement, le visage de Léo se décompose puis un air fermé le recouvre. Je le sens alors se fermer et je m'en veux, bien que je ne comprenne pas vraiment pourquoi.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Il s'est quelque chose après que j'aie vomi ?

— Non, rien.

Son ton trop sec prouve pourtant bien le contraire. Voulant qu'il soit honnête, j'insiste :

— Tu me le dirais si quelque chose s'était passé ?

— Qu'est-ce que tu veux qu'il se soit passé ?

Léo croise les bras sur son torse et c'est mauvais signe. Il commence à se refermer sur lui-même et je me sens un peu démuni. En plus, il n'a pas répondu à ma question. Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour que ça le braque ?

— Tu te rappelles de Tristan au moins ? il demande, un peu dépité.

Aussitôt le prénom mentionné, aussitôt mon cœur loupe un battement. Effectivement, je m'en rappelle. Il est vrai que je lui confié ça, avec un peu, beaucoup, d'aide de l'alcool.

— Oui, je me rappelle de ce que je t'ai dit, et de ce que tu m'as dit.

Un silence flotte jusqu'à que nous demandions en même temps :

— Pourquoi tu me l'avais pas dit avant ?

Nous sourions alors de cette même prise de parole puis je laisse Léo répondre en premier :

— J'ai un peu honte et puis c'est pas quelque chose dont on parle tous les jours non plus.

— Tu devrais pas avoir honte. C'était plutôt ce pari qui était honteux.

— Alors tu as couché avec ce mec juste pour un pari ?

Léo grimace et je suis un peu attristé qu'il puisse penser ça de moi. Je rectifie alors :

— Non, bien sûr que non ! Il me plaisait alors c'est arrivé, c'est tout.

— Tu l'aimais ? Tu l'aimes ?

— Non. Je veux dire, bien sûr qu'il y avait quelque chose cet été sinon je n'aurais pas couché avec lui. Mais, d'un autre côté, je crois que je m'étais fait à l'idée que ce ne serait que pendant les vacances.

— Pourquoi que l'été ? Vous auriez pu sortir ensemble puisque vous habitez dans la même ville, non ?

Les mots ont l'air d'écorcher la bouche de Léo et sa réaction me fait discrètement sourire. Qu'est-ce qu'il est possessif quand il veut ! Honnête, je lui explique :

— Il sortait d'une relation alors il avait pas envie de se mettre en couple. Et, moi, et bien... je crois pas que j'étais prêt à m'afficher avec un mec.

— Pourquoi ?

— Parce que déjà, j'étais pas 100% sûr que j'aimais que les gars. Et, parce que, j'avais peur de la réaction de ma mère, des gars... et maintenant de toi.

Je pense que Léo peut voir la peur dans mon regard. J'en ai même les mains qui tremblent. Putain, j'ai peur. J'ai peur de ce qu'il va dire, de ce qu'il va penser, de ce qui va changer entre nous deux. Il prend alors la parole :

— Tu es gay ?

— Oui.

Mon cœur bat fort dans ma poitrine et j'attends. Je ne sais pas ce que j'attends, mais j'attends. Est-ce que j'attends sa bénédiction ? Sa surprise ? Son dégoût ? Je ne sais pas, mais j'attends et c'est long.

— Ok, je suis content que tu me l'aies dit.

— Pourquoi ?

— Parce que c'est le genre de chose que des meilleurs amis se disent.

Ça fait mal, mais je n'en monte rien. Ça me fait d'ailleurs chier que ça me fasse mal.

— Et maintenant, tu serais prêt à être avec un mec ?

Je suis un peu étonné de sa question et du sérieux qu'il prend. C'est une bonne question. Essayant d'être le plus honnête possible, je déclare :

— Si le mec en vaut la peine, alors oui, à 100%.

Et, aussitôt dit, aussitôt je pense que Léo en vaut la peine. Je serais même fière d'être avec lui. Et c'est la première fois que je m'imagine avec lui. C'est étrange, mais agréable à la fois. Encore plus agréable quand il me regarde aussi intensément. Et encore plus lorsqu'il saisit mes mains encore tremblantes.

— Je t'aime comme tu es.

Je lève alors mon visage vers mon meilleur ami et nous nous sourions, sincèrement. Ok, je crois que je viens de faire ce qui est communément appelé " coming out " à quelqu'un. Et bien ! Léo casse cependant l'ambiance lorsqu'il me demande :

— Et ça fait mal ?

— De quoi ?

— L'anal.

Je pouffe de surprise parce que je n'en reviens pas d'avoir cette discussion avec Léo. Comment on en est arrivés là ? Face à ma réaction, mon meilleur ami se défend :

— Quoi ? ! Je n'ai pas le droit de demander ?

— Si, bien sûr ! Je comprends que tu t'inquiètes pour ton derrière.

Je lui fais un sourire pervers et il fait mine de s'indigner. Nous explosons alors de rire avant que je ne réponde à sa question, enfin pas vraiment :

— Je peux pas te dire si ça fait mal, c'est pas moi qui étais dans cette position.

Le châtain lâche un petit « oh » et je m'enquiers, confus :

— Je dois le prendre comment ?

— Par derrière apparemment.

Léo et moi nous fixons quelques secondes, tous deux ahuris de sa propre blague, avant d'exploser de rire. Si je m'y attendais à celle-là ! Il prend vraiment de ses aises celui-là parfois ! Il m'étonne de plus en plus.

Après tout ceci, nous décidons de nous habiller. Léo fait alors attention de bien cacher mon suçon avec ses vêtements. C'est tellement bizarre à dire : mon suçon, sur sa peau... Nous allons ensuite au salon où le visage du châtain se décompose en y voyant l'état. Faut dire que ses parents reviennent avant manger... Les gars ont dormi un peu n'importe où : Jules et Arnaud sont imbriqués comme des logo sur un fauteuil, Mattéo est assis sur un autre fauteuil, Caleb et Estéban sont sur un matelas gonflable et Chris et Clément sont à même le tapis. Et bien... !

Au fur et à mesure, nous réveillons les gars. Certains émergent d'ailleurs difficilement notamment Mattéo, Chris et Clément. Sans que ni moi ni Léo ne comprenions, les gars explosent de rire quand je dis que j'ai des courbatures de partout.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— On savait que t'allais dire ça vu comment tu t'es endormi sur Léo.

Je remarque aussitôt que Léo est gêné et j'avoue que moi aussi. Chris nous montre alors la photo qu'il a prise où je suis allongé sur Léo comme lorsque je me suis réveillé pour la première fois.

— Vous êtes cons, est tout ce que je trouve à dire.

Nous nous activons alors pour remettre la maison en ordre avant que les parents ne reviennent. Comme d'habitude, certains ne foutent rien. Sans surprise, c'est le cas de Chris et Clément qui regardent des vidéos YouTube en mangeant des chips, maintenant allongés dans le canapé. Arnaud ne fait pas grand-chose car il est trop occupé à englober un gros bol de céréales. En revanche, vu la tête de Mattéo, je suis surpris qu'il aide autant. Nous sommes d'ailleurs en train de faire la vaisselle ensemble.

— Ça a été hier après avoir vomi ?

— Entre nous, je m'en rappelle pas trop.

Le garçon aux cheveux rouges lâche un petit rire tandis qu'il lave la vaisselle que j'essuie puis range. Curieux, je lui demande :

— Tu fumes souvent ?

— En soirée, ça arrive, oui. Pourquoi ?

— Pour savoir, comme ça.

Mattéo me sourit et s'apprête à rajouter quelque chose mais Léo débarque dans la cuisine. Un moment de silence s'installe et je ne comprends pas pourquoi c'est le cas. Mon meilleur quitte la pièce après avoir saisi un sac poubelle. Perplexe, je continue d'essuyer, ne commentant pas ce moment étrange. Cependant, Mattéo décide d'en parler :

— Je crois qu'il m'en veut pour hier soir.

— Pourquoi ? je m'étonne.

— Parce que t'étais dans le mal à cause de la beuh.

— C'est idiot, vous ne m'avez pas forcé.

— C'est Léo.

Je lève le regard vers Mattéo, pas sûr de comprendre où il veut en venir. Est-ce qu'il est en train de dire que Léo est idiot ? Je m'apprête d'ailleurs à lui faire un commentaire, mais il rajoute :

— Je veux dire, Léo est toujours hyper possessif lorsque ça te concerne.

— Ça va, je hausse les épaules.

— Ça te saoule pas parfois ?

Je secoue la tête. Aussi bête que ça sonne, j'aime quand il est possessif. Je crois, qu'au fond, ça me fait sentir aimé. S'il ne m'appréciait pas un minimum, il ne se comporterait ainsi, non ?

Après la vaisselle, les poubelles, l'aspirateur, la serpillère, nous avons fini. Je suis d'ailleurs assez crevé quand tout cela est terminé et Léo aussi. Une fois tout le monde parti, nous nous avachissons sur le canapé comme des loques.

Nous sommes limite en train de somnoler lorsque ma mère m'appelle. Naturellement, nous nous souhaitons la bonne année puis elle me demande quand je rentre avant de me proposer que Léo vienne manger à la maison ce soir étant que les voisins seront là aussi. A la fin de l'appel, mon meilleur ami m'indique :

— Je vais préparer mon sac.

Ça me fait sourire qu'il ne réfléchisse même pas et qu'il souhaite venir chez moi. Pendant qu'il fait ses affaires, je fais également les miennes. Je suis d'ailleurs toujours un peu barbouillé et Léo s'en moque.

Nous sommes en train de finir nos affaires lorsque Jeanne débarque comme une furie dans la chambre. Elle fonce prendre son frère dans les bras pour lui souhaiter la bonne année et fait de même avec moi. Ensuite, elle nous bombarde d'informations sur sa soirée du premier de l'an qu'elle a passé, pour la première fois, sans ses parents avec sa meilleure amie.

— Laisse-le tranquille, Jeanne, souffle gentiment Léo à sa sœur qui ne semble plus s'arrêter de parler.

Celle-ci le foudroie du regard tandis que je lui dis de continuer ce qui l'amuse tandis que je tire la langue à Léo. Le châtain part ensuite parler à ses parents et j'écoute attentivement la brunette de treize ans.

— Je suis content que tu aies passé une bonne soirée.

— Et toi ? Vous avez pas trop fait les cons ?

Je rigole face à son vocabulaire toujours aussi fleuri et réponds :

— Non, ça va.

On est censés être des exemples pour elle avec Léo alors hors de question que je lui avoue que j'ai vomi. Ma fierté en prendrait un coup en plus.

— Ouais, c'est ça. De toute façon ma questionne était stupide : bien sûr que vous alliez faire les cons.

— On ne change pas une équipe qui gagne.

Elle sourit et je fais de même avant qu'une main se pose sur mon épaule. Je me retourne vers Léo qui me sourit également et me fixe d'une façon attentive.

— Mon père propose de nous emmener maintenant si tu veux.

Je hoche la tête et continue de le regarder avant que sa sœur n'intervienne :

— Tu vas où ?

— Mêle-toi de tes affaires, répond son frère.

Sa sœur lui lance un « bouffon » tandis que mon meilleur ami sourit à pleines dents. Je secoue la tête et me lève.

— On va chez moi, j'indique à la jeune fille.

Une trentaine de minutes plus tard, je suis devant ma porte d'entrée, avec Léo, et y entre après l'avoir déverrouillée. Ma mère se lève alors du canapé où elle regardait la télévision. Elle me prend dans ses bras avant de me souhaiter :

— Bonne année, mon chéri.

— Bonne année à toi aussi, maman, je marmonne, gêné qu'elle me surnomme ainsi devant Léo.

Ça le fait d'ailleurs sourire tandis que ma mère offre également une accolade à Léo. Et, c'est à mon tour de sourire de ce moment.

— Vous comptez manger ce midi ?

Je me tourne vers Léo qui secoue la tête et je réponds à ma mère :

— Je pense qu'on mangera plus tard.

Nous montons ensuite dans ma chambre et je m'écroule sur mon lit. J'ai les yeux fermés mais les ouvre étant donné que Léo ne m'a pas rejoint. Je le trouve alors à lire une feuille blanche, visiblement concentré. Mon cœur loupe cependant un battement lorsque je réalise qu'il s'agit de la lettre écrite pour son anniversaire. Je bondis aussitôt de mon lit et tente de lui arracher le morceau de papier.

— Rends-moi ça !

Il lève alors la tête et je crois que je suis littéralement mort de honte, mes joues rouges doivent le prouver. Je ne voulais pas qu'il la lise ! Enfin si, sinon je ne l'aurais pas écrite, mais je n'avais pas les couilles de la lui donner. Et ça m'embête qu'il la lise sans que je ne l'eusse préparée.

— Pourquoi, c'est pour moi, non ? demande-t-il innocemment, ne comprenant visiblement pas que ça me dérange autant.

— Oui, mais, mais tu n'étais pas censé la lire, je tente de me sortir de cette situation inconfortable pour moi. S'il te plait, Léo, ça se fait pas.

Il arrête alors sa lecture et me tend la lettre. Je soupire, de soulagement, mais mon meilleur semble déçu.

— Ça me ferait plaisir de lire la suite, le début était très bien.

Bien entendu, face à sa petite bouille mignonne, je finis par craquer et approuver qu'il lise la suite. Léo en est d'ailleurs trop content et se replonge immédiatement dans la lecture.

— « Pour toujours, dans mon cœur, V. »

Léo lit à voix haute les derniers mots que j'ai écrits et je rougis automatiquement. Je savais pas comment finir aussi. J'allais pas mettre « bisous » ou encore « je t'aime ». Mais, au final, c'est toujours aussi niais et je me sens complètement exposé qu'il ait lu cela. Gêné, je m'assieds sur ma chaise roulante de bureau. Léo continue de fixer la lettre puis me tombe dans les bras. Il finit alors assis à califourchon sur moi et je tente de garder l'équilibre avec le fauteuil pour que nous ne tombions pas. Ses mains entourent naturellement ma nuque tandis que les miennes se posent sur ses hanches pour nous maintenir. Nos regards ne se lâchent plus et un sourire est présent sur son visage.

— Pourquoi tu ne me l'as pas donnée ?

— Parce que je la trouvais nulle, et ridicule, et niaise aussi, et, un peu tout en fait, mais pas bien, j'avoue, toujours aussi peu à l'aise.

— Moi, je trouve ça bien. Superbement bien même.

— Tu dis ça pour être sympa, je roule des yeux.

— Non, sérieusement. C'est la première fois que quelqu'un m'écrit quelque chose comme ça. C'est vraiment beau, et, et ça me touche.

Je ne sais plus quoi dire et lui non plus apparemment car on se tait. On continue de se regarder, moi toujours aussi gêné et lui toujours en train de me sourire.

— Vraiment, merci.

Il me serre alors dans ses bras et je profite de cet agréable contact. Il me demande ensuite :

— Je peux la garder ?

— Étant donné qu'elle est pour toi, j'imagine que oui.

Léo sourit de toutes ses dents puis pose la lettre sur mon bureau, là où elle devait sûrement être. Ça m'apprendra à pas ranger !

Avec Léo, nous finissons par nous poser dans mon lit, notre playlist jouant sur l'enceinte. A un moment, on s'est dit que ça serait plus pratique de créer une playlist commune de musiques étant donné le nombre de moments que nous passons ensemble. Ça a été d'ailleurs facile d'en créer une vu nos goûts musicaux similaires.

Léo traîne sur son téléphone tandis que j'ai ma tête poséea sur son ventre, me reposant. Il me tend au bout d'un moment son téléphone pour que je regarde la photo de Léo et moi, endormis l'un contre l'autre la nuit dernière, qu'a mise Chris dans le groupe de la soirée. Les gars se foutent encore de notre gueule tandis que je réponds par un emoji doigt d'honneur avec le téléphone de Lou. Ils sauront direct que c'est moi : Léo est trop poli pour envoyer ça.

Je souris quelques secondes en fixant la photo puis la mets en fond d'écran d'accueil pour faire chier Léo.

— Mais qu'est-ce que tu fais ?

— Rien, je réponds innocemment tout en lui rendant son téléphone.

Il soupire puis pose son téléphone. À mon plus grand bonheur, car il vient passer ses mains dans mes cheveux et ça fait trop du bien. Tellement de bien que je pourrais en dormir. Je demande alors à mon meilleur ami :

— Ça te dérange si je fais une sieste ?

— Non, va y.

— Merci.

C'est ce que je fais, bien à mon aise dans cette position surtout avec un massage capillaire.

Après ma sieste, nous allons enfin manger et, en bon repas de lendemain de soirée, nous mangeons des pâtes. Une fois le repas terminé à plus de quinze heures passées, je lui propose :

— Ça te dit qu'on sorte ?

— Où ?

— On s'en fout, tu verras.

— OK.

Je pars alors enfiler des chaussures et Léo s'en étonne :

— On part maintenant ?

— Maintenant, je déclare sûr de moi.

Je préviens alors ma mère qui me dit de rentrer avant qu'il ne fasse nuit et de l'appeler s'il y a un problème. A croire que j'ai quatre ans. Une fois son petit discours barbant passé, Léo et moi sommes dehors. C'est vrai qu'il ne faut pas qu'on traîne étant donné que la nuit tombe vite.

— On va où ? ne peut s'empêcher de demander Léo.

— Si je te le dis, tu ne voudras pas.

Je continue de marcher tandis qu'il s'arrête. Je me retourne vers lui en souriant avant de lancer :

— On va juste dans les bois, je veux te montrer un endroit.

— Quoi ?! Hors de question ! objecte-t-il directement.

Il revient à mes côtés et tente de me dissuader. Je finis alors par déclarer après son long monologue pour qu'on n'y aille pas :

— Je te promets que je ne te ferai pas peur, je veux simplement te montrer un super bel endroit.

— Mouais.

Je sais bien qu'il n'est pas super rassuré mais nous arrivons quand même au bois. Je le sens se rapprocher plus de moi ce qui ne peut pas m'empêcher de me faire sourire.

— Il n'y a personne, c'est trop flippant, maugrée Léo.

— Au contraire, on peut faire tout ce qu'on veut tranquille.

Il ne dit rien puis finit par répondre, pensif :

— Ouais, tu as raison. Tout ce qu'on veut. On passe par-là ? demande-t-il tout un coup beaucoup plus détendu.

Je hoche positivement la tête et nous dérivons par la droite pour nous écarter du chemin des promeneurs et nous aventurer dans la forêt. Lou reste devant moi et commence à crier. Je rigole et il continue en hurlant :

— On peut faire tout ce qu'on veut ! J'aime pisser sous la douche !

J'explose de rire tandis qu'il continue de gueuler des débilités du même genre. C'est bien Léo d'agir ainsi. Je le suis et finis par me mettre à gueuler n'importe quoi à mon tour. Ça fait du bien de s'en foutre de tout. Cependant, le châtain se prend une branche à un moment donné et manque de tomber, sous mon rire moqueur. Il se retourne et me montre son doigt d'honneur ce qui me fait encore plus pouffer. Léo qui fait un doigt d'honneur, pas croyable ! Il continue de marcher tout en braillant puis on finit par descendre.

— Il n'y a pas des poneys ici ? s'intéresse Léo en se retournant vers moi avec un grand sourire.

— Si, sûrement. Je crois qu'il n'y en a qu'un.

Mon meilleur ami se met à courir vers le grand enclos alors je fais de même.

— Il est là-bas ! je crie en voyant la petite bête marron.

J'attrape mon meilleur ami par le poignet et nous nous approchons le plus près possible de la grille pour pouvoir toucher le poney.

— Il a une sale gueule, je fais remarquer.

— Mais non, il est super beau ! me contredit Léo.

Je souris puis il prend une photo et je me fous littéralement de lui.

— Sérieusement ? Un selfie avec poney immonde ?

— Oh, ferme-la toi !

Je pouffe mais Léo m'attrape et me force à poser avec lui et l'animal. Je fais alors des grimaces ce qui amuse le châtain. L'animal se met ensuite à faire un bruit étrange ce qui me fait bondir et pousser un cri loin d'être masculin. En plus, je fais peur au poney et à Léo.

— C'était quoi ce cri ?! s'esclaffe Léo.

— Je n'en sais rien, la bestiole m'a fait peur. Bon, on y va, j'aimerais qu'on arrive avant qu'il ne fasse trop sombre.

— Oui, tu as raison.

Nous continuons de marcher et Léo me suit.

— Viens par là, descends doucement pour pas tomber.

Je descends le premier et remarque que Léo a quelques difficultés à faire de même. Je lui tends alors ma main qu'il saisit pour me rejoindre.

— Merci, c'est super beau.

— Ouais, je trouve aussi.

Nous observons tous les deux le merveilleux et simple paysage qui nous entoure : l'étang bordé par les rochers puis la forêt.

— On s'assoit sur le rocher ?

Léo hoche la tête et je m'y asseois le premier avant de l'aider à faire de même.

— J'étais jamais venu ici, pourtant je suis venu plein de fois dans cette forêt, déclare Léo la voix tremblante.

— Tu as froid ? je m'inquiète.

— Oui, un peu. Je n'ai pas eu le temps de prendre une veste tout à l'heure.

Je pense bien à lui donner ma veste mais je ne veux pas tomber dans ce cliché de couple. Surtout que nous ne sommes pas un couple. Mais bon, je ne vais pas le laisser crever de froid... Oh et puis merde ! J'emmerde les clichés.

— Au risque de faire cliché, tu veux ma veste ? je propose plus timidement que je ne l'aurais voulu.

— Au risque de faire cliché, oui.

Je souris et enlève ma veste pour la passer par-dessus ses épaules.

— Merci, sourit-il.

Maintenant, c'est moi qui ai froid. Je frotte mes mains entre elles et Lou me regarde avant de me tirer pour me coller à lui ce qui me surprend, agréablement. Je suis bien là.

— Merci de m'avoir emmené ici.

— De rien, j'aime bien être ici. C'est encore mieux avec de la musique.

— Je ne sais pas, il faut qu'on essaye.

Je comprends que c'est une demande alors je me saisis de mon téléphone et sélectionne une musique de notre playlist : 🎼Ed Sheeran, Friends🎼.

— J'adore cette musique, confie Léo dès que la musique commence.

— Moi aussi.

Un doux silence règne tout le long de la musique. Comme une bulle où seul nous deux sommes présents. La musique se répète et le châtain finit par poser sa tête sur mon épaule. Je passe alors mon bras derrière son dos et le colle, si ce n'est plus possible, à moi. Puis nous restons je ne sais combien de temps, assez pour que la nuit soit entièrement présente.

— On devrait y aller, j'indique à Léo.

En effet, je sais déjà que je vais me prendre une remarque par ma mère.

— Oui, on devrait.

— On ne va plus rien voir après.

— Oui... On reviendra ? demande-t-il tout bas.

— Oui, autant que tu veux.

Il se lève alors et m'aide à faire de même. Nous remontons avec difficulté vers le chemin. Puis, Léo nous éclaire avec sa lampe de poche intégrée à son téléphone et nous marchons doucement. Nos mains se frôlent parfois et ça me donne envie de lier nos doigts. Cependant, bien entendu, je ne le fais pas. C'est pourquoi, je suis surpris lorsque, lui, Léo Le Guen, le fait. Surpris, mais surtout heureux. Un sourire ne peut d'ailleurs s'empêcher de naître sur mon visage tandis qu'une boule se forme dans mon ventre.

Nous marchons jusqu'à la sortie du bois et je profite car Léo va surement lâcher ma main une fois que nous serons sur la route, à la vue des autres. Pourtant, il ne le fait pas et nous marchons tranquillement sur le trottoir tout en continuant de parler. Toutes les personnes que nous croisons fixent nos mains avec insistance et/ou avec une expression de visage plutôt dérangée. Ou alors, c'est moi qui me fais des idées. Je crois que c'est un peu des deux en réalité. Ça reste un fait : tenir la main de quelqu'un est équivoque à sortir avec lui pour les gens.

— La tête des gens, lance Léo, visiblement amusé de la situation.

— Oui, c'est assez marrant.

— Oui, ce n'est pas comme si on était ensemble ! On est meilleurs amis et tant pis s'ils ne le comprennent pas.

J'opine de la tête bien que sa réponse me compresse un peu le cœur. J'aurais préféré qu'il ne dise rien. Parce que, moi, ça ne m'amuse pas que l'on me regarde mal parce que je lui tiens la main. Ça ne m'amuse pas que ses regards soient liés au fait que nous soyons deux personnes du même sexe. Et, encore une fois, Léo me blesse avec ce genre de phrases. Parce que ça me fait réaliser que nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde. Peut-être que pour lui, c'est amusant, mais pour moi, c'est loin de l'être.

J'ai même plus envie de lui tenir la main, surtout si pour lui c'est pour rire. Je reste alors silencieux mais Léo s'en inquiète :

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Rien, je marmonne.

— Pourquoi tu ne veux pas me dire ?

Je hausse les épaules. Moi-même, j'ai du mal à savoir pourquoi je ne lui dis pas. Parce que ça va me faire réaliser que nous sommes différents ? Parce qu'on va se prendre la tête ? Face à son regard insistant et réellement inquiet, j'avoue, pour une fois :

— Je trouve pas ça drôle que les gens nous regardent comme ça, comme si on était des bêtes des foires. Moi, ça me fait peur. Parce que, comme je te l'ai dit, je suis gay, pour la vie donc, alors je n'ai pas envie d'être une bête de foire toute ma vie.

Je sens ma gorge me serrer d'avoir dit à voix haute ce que j'avais sur le cœur. Parfois, ça me fait peur d'être gay à cause des autres : peur de leurs regards, de leurs commentaires, de leurs actes. Je ne veux rien de tout ça, je veux juste aimer qui je veux.

— Je suis désolé si j'ai été maladroit, je n'avais pas pensé les choses comme ça.

— Forcément, tu n'es pas gay.

Et c'est trop bizarre de dire ça et je m'en veux un peu. Parce que ça crée un fossé entre nous, comme si nous étions chacun de l'autre côté d'un pont. En fait, en le disant, j'espère qu'il me dira que c'est faux, comme un con. Je l'espère parce que je veux qu'il m'aime même si je suis un gars. Je lui tends alors une perche, le cœur battant. Cependant, Léo ne répond rien et je crois que c'est pire. Au fond, je le sais mais ne préfère ne pas y penser : il n'est pas gay. Et forcément, ça veut dire qu'il ne pourra jamais m'aimer comme je l'aime. Le reste du trajet et assez silencieux et, lorsque j'arrive près de chez moi, je détache ma main de la sienne. Ce n'est pas parce que je lui ai avoué être gay que tout le quartier doit le savoir.

Nous rentrons alors chez moi, dans une drôle d'atmosphère. Les deux couples de voisins sont déjà là et ma mère me lance un regard désapprobateur. Je sais que je me prendrais une remarque plus tard pour être rentré la nuit tombée. Léo et moi saluons les invités puis nous asseyons dans le salon pour boire et manger avec eux. Je suis d'ailleurs étonné que ma mère nous laisse boire avec eux du mousseux. Vers vingt-heures, nous décidons de monter dans ma chambre. Je fais ainsi remarquer à Léo :

— On s'est pas offert nos cadeaux de Noël !

On en avait parlé une fois avec Léo, au début pour rire, de s'offrir des cadeaux pour Noël. En réalité, je trouvais que c'était une bonne idée alors on a fini par dire qu'on le ferait. Je suis d'ailleurs étonné que nous ayons oublié de s'échanger les présents plus tôt surtout que, lorsque Léo a fait son sac, il a bien pris soin de les emmener. Chacun se saisit du cadeau de l'autre et les cachons derrière notre dos. On se chamaille ensuite sur celui qui offrira en premier son cadeau à l'autre et je finis par céder. Je tends alors mes deux emballages que mon meilleur ami s'empresse de déballer comme un gamin. Il sourit d'ailleurs comme tel en découvrant un manga et une boîte de chocolats.

— Merci !

Léo me serre ensuite dans ses bras puis semble impatient que j'ouvre les siens. J'ouvre d'abord le plus lourd et découvre un parfum, ce qui me fait sourire. J'ai bien compris que c'était en référence au parfum qu'il m'avait offert au collège.

— Comme ça, celui-là, tu l'auras jusqu'aux études supérieures.

Je lui souris, amusé puis défais, délicatement comme demandé par le châtain, le deuxième cadeau. Je découvre alors un dessin de moi en version Tokyo Ghoul. Il s'agit de celui qu'il faisait l'autre jour. Je suis complètement fan du résultat en tout cas. Vraiment, je pense que c'est l'un des plus beaux cadeaux que l'on ne m'ait jamais fait ! Léo remarque d'ailleurs mon émotion et mon contentement, d'autant plus que je le serre un long moment dans mes bras.

Après ce moment un peu émotions que je tente de vite faire passer, n'étant pas très à l'aise, je mets alors la musique à fond pour étouffer le boucan d'en bas. Léo et moi buvons quelques gorgées provenant de la passoã d'hier soir. Puis, nous nous dandinons comme des idiots dans ma chambre. Je dois avouer que je m'en fiche complètement qu'on est l'air de deux abrutis et profite simplement du moment présent. Nous faisons alors cela pendant une bonne heure : boire de la passoã, et même la terminer, et danser. C'est pour ça que j'aime Léo : à deux on arrive à s'amuser.

La bouteille finit, nous nous asseyons comme mon lit. Sûrement parce qu'il a un peu bu, Léo reparle de tout à l'heure :

— Je suis désolé pour tout à l'heure. Je comprends que ça ne soit pas drôle. En réalité, c'est effrayant de se dire que ce genre de regards peut t'accompagner toute ta vie.

Nous nous regardons et je hoche la tête, bien que surpris qu'il puisse comprendre ça. Je n'aime pas tenir le genre de discours du genre « Si tu ne vis pas quelque chose, tu ne le comprends pas », mais une part de vrai réside toutefois dedans. C'est pourquoi je suis étonné qu'il comprenne.

— Parfois, ça me fait peur d'être gay, je confie.

— Parce que t'as peur du regard des autres et surtout de ta famille ?

Je hoche la tête puis la baisse, fixant mes doigts. C'est bête, parce que je sais que ma mère m'aime et ma sœur aussi, mais ça me fout la trouille quand même. On entend tellement d'histoires de personnes homosexuelles virées de chez elles que j'ai peur que ça m'arrive, au fond.

— Tu ne devrais pas. Je suis sûre que ta mère continuerait de t'aimer.

— J'espère.

— Moi, je n'en suis pas si sûr par contre.

Je relève alors ma tête vers Léo, qui a le regard dans le vide. Je n'avais pas pensé à ça, mais il est assez évident que sa mère et Charlotte ne sont pas des fans des personnes homosexuelles. Je n'imagine pas si quelqu'un de la famille proche l'est ! Déjà qu'il y a une tante qui l'est ! Mais pourquoi il s'inquiète de cela s'il n'est pas gay ? Il ne devrait pas s'en inquiéter, si ? Encore une fois, il me perd.

— Je ne crois pas que ma mère et Charlotte le toléreraient.

— Tant mieux que tu ne le sois pas alors, je tente d'être optimiste.

Sauf que ma remarque rassurante n'a pas l'être de lui plaire car il fronce les sourcils. Cependant, il ne commente pas. Je n'arrive pas à le comprendre dans ces moments-là. Je le vois alors se refermer sur lui-même, impuissant.

— Je n'ai jamais dit que je n'étais pas gay.

Mon cœur loupe un battement tandis que je me répète ses mots dans ma tête. Qu'est-ce qu'il veut dire ? Encore un mystère à la Léo.

— Est-ce que tu es gay ? je demande doucement.

Un silence s'installe ce qui me fait douter sur le fait qu'il réponde à ma question. Il paraît perdu, si perdu. Je ne l'ai jamais vu dans cet état. Je passe alors un bras réconfortant autour de ses épaules et le serre contre moi.

— Si répondre à cette question a l'air de te faire tant de mal, ne réponds pas.

— Merci, souffle le châtain.

Ça me perturbe d'ailleurs de faire face à quelqu'un qui a l'air de vivre son orientation sexuelle encore moins bien que moi et, pour le coup, vraiment moins bien. Est-ce que toutes les personnes homosexuelles le vivent aussi mal ? Je n'espère pas.

J'ai espoir, qu'un jour, le fait que j'aime les gars, tout en étant un, ne soit qu'un fait parmi d'autres me concernant. Mais, pour l'instant, j'ai l'impression que ça prend beaucoup de place dans ma vie, surtout quand j'ai Léo à mes côtés. Léo qui confirme mon attirance pour les garçons, Léo pour qui je cache mes sentiments par peur de tout gâcher entre nous, Léo qui n'est pas gay mais qui sort des phrases mystérieuses. Léo.

We're not, no we're not friends, nor have we ever been
Nous ne sommes pas, non nous ne sommes pas amis, et nous ne l'avons jamais été
We just try to keep those secrets in a lie,
Nous essayons juste de garder ces secrets dans un mensonge
And if they find out, will it all go wrong?
Et s'ils le découvrent, tout cela va-t-il mal ?
And Heaven knows, no one wants it to.
Et Dieu le sait, personne ne le veut

So I could take the back road
Je pourrais prendre la route de secours
But your eyes will lead me straight back home
Mais tes yeux me ramèneront directement chez moi
And if you know me like I know you
Et si tu me connais comme je te connais
You should love me, you should know
Tu devrais m'aimer, tu devrais savoir

That friends just sleep in another bed,
Que les amis dorment dans un autre lit
And friends don't treat me like you do
Et les amis ne me traitent pas comme tu le fais
Well I know that there's a limit to everything,
Je sais qu'il y a une limite à tout
But my friends won't love me like you
Mais mes amis ne m'aimeront pas comme toi

We're not friends, we could be anything
Nous ne sommes pas amis, nous pourrions être n'importe quoi
If we try to keep those secrets safe
Si nous essayons de garder ces secrets en sécurité
No one will find out if it all went wrong
Personne ne le découvrirait si tout allait mal
They'll never know what we've been through
Ils ne sauront jamais ce qu'on a traversé

(...)

But then again, if we're not friends
Mais encore une fois, si nous ne sommes pas amis
Someone else might love you too
Quelqu'un d'autre pourrait t'aimer aussi
And then again, if we're not friends
Mais encore, si nous ne sommes pas amis
There'd be nothing I could do
Il n'y aurait rien que je puisse faire

(...)

Oh, my friends will never love me like you
Oh, mes amis ne m'aimeront jamais comme toi

©️la coccinelle (avec quelques modifications personnelles)

🌳Hey tout le monde, j'espère que vous allez bien !

On se retrouve pour ce nouveau chapitre (avec un petit peu de retard oupsi!). Qu'en avez-vous pensé ? Notamment de Valentin qui ne se rappelle pas de tout concernant la veille ? du moment V/L et de la conversation autour de l'homosexualité ?

Je vous souhaite une excellente semaine et vous dis à vendredi,

D'ici-là, portez-vous bien,
L :")🌳

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top