Cet OST est juste déchirant...

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Un mois s'est écoulé... Les jeunes rebelle d'Izumi ont su trouver refuge dans la forêt sombre de Yakushima**. La guerre venait à peine de commencer et les alliés se multipliaient autour de la Capitale, grâce à Shigaraki qui restait tapi dans l'ombre de son armée. Cet homme était loin d'être un roi plein de bonté, il voulait simplement reprendre le contrôle de ses terres et faire tomber à jamais le Sénat. Il se fichait de la corruption, car il y en a toujours eu, mais moins démonstrative. Le Sénat avait pris le pouvoir et manipulait à sa guise les sept rois du continent. Seul Shigaraki Tomura n'était pas dupe et avec Dabi en tant qu'allié, sachant qu'il est le roi légitime d'Izumi, la force de frappe ne sera que plus puissante. Il suffirait seulement que l'un d'entre eux lève le petit doigt pour que tout le monde se soulève.

**La forêt d'inspiration pour Princesse Mononoké

Et même si les rebelles d'Izumi et Shigaraki menaient leur propre guerre chacun de leur côté, sans se connaitre, ils étaient déjà alliés puisque leur ennemi reste le même.

Cependant des événements éclatent toujours plus violemment dans les terres. Les patrouilles du roi d'Izumi ont été massacrées, les villages assiégés réduits en cendres, les plaines dévastées et rougies par le sang.

Et toute cette boucherie menée par la haine d'une seule personne...

- Pitié ! pleure un soldat ayant perdu son bras et un bout de sa jambe.

Le malchanceux ne voyait plus un être humain dressé devant lui, katana en main dont la lame ruisselait de sang. Il voyait un démon venu lui arracher la vie et l'emporter au plus profond des ténèbres pour le punir de tout le mal qu'il a pu causer à ces pauvres gens affaiblis par la faim et le désespoir.

Ce démon avait perdu la raison... Sa souffrance l'a conduit à la folie et sa haine avait conquiert son coeur. Plus personne ne pouvait le raisonner... Le seul être capable de l'écarter de sa noirceur n'était plus de ce monde. Chagrin, souffrance, coeur brisé, haine, culpabilité ; tous les éléments l'ont englouti.

Mais l'amour l'a détruit...

Cet être dont le regard d'une clarté lunaire ne reflétait plus aucune âme abat son arme sur sa victime, sous ses crics d'effroi et le sang giclant sur l'herbe piétinée et brûlée. Il menait sa propre guerre, complètement différente de celle de tout un continent...

Le crépuscule tombe lentement et le vent frais s'intensifie. L'orage se rapprochait et bientôt, il balayera la série de massacres que le démon a laissé trainer sur son chemin. Bakugou veille sur la forêt avec Kirishima et leur équipe, tous armés en cas d'imprévu et perchés dans les grands arbres, pendant que la nouvelle tribu réfléchissait dans la grande cabane également perchée entre les arbres.

- On est en sous effectif, soupire Midoriya. Le Sénat a une emprise trop grande sur Izumi.

- Mais leur nombre n'arrête pas de baisser, informe Hawks, penché sur la carte. J'ai pu faire un vol de nuit et constater les dégâts. Hier encore, les camps étaient plus de cent mille autour du territoire, maintenant les voilà réduits à une bonne cinquantaine.

- Comment c'est possible ? Une autre armée s'en serait chargée pour nous aider ?

- Je ne pense pas, même si c'est fort possible. Mais en enquêtant sur place, je n'ai remarqué aucune trace d'une quelconque armée à cheval. J'ai seulement trouvé des marques similaires sur chaque corps mutilé et c'est l'oeuvre d'une seule personne.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? demande Iida.

- Je dis que ces patrouilles ont été anéanties par un seul individu à lui tout seul. Les incendies ayant brûlé plusieurs hectares de plaine sont de source humaine et toutes ont été déclenchées dans un ordre précis. D'abord la patrouille du Nord...

Le dresseur céleste glisse son doigt sur la carte afin d'illustrer le trajet qu'il décrivait oralement.

- Pour finir jusqu'à celle de l'Est. La plus proche de nous.

- Tu veux dire...?! se décompose Uraraka.

- Qu'il est encore en vie... sourit Hawks.

Au même moment, Kaminari se rue dans la cabane, essoufflé par sa course. Tout le groupe se tourne alors vers lui.

- Dabi est de retour !

- À la bonne heure, soupire Hawks en se redressant.

- Mais il est mal en point...

Aussitôt, le visage de Hawks se décompose, puis il s'empresse de suivre le jeune assassin jusqu'à l'entrée de la forêt. Kirishima et Bakugou encadrent la jument du démon, lui tenant les rênes. Dabi gardait la tête en avant, dissimulé sous un long tissu noir par dessus son manteau, faiblement accroché à la crinière de sa monture tâchée de sang, mais heureusement pas blessée. La pauvre jument l'avait transporté jusqu'ici sans ménager ses efforts et le sang avait séché sur sa robe autrefois si magnifique. Elle méritait bien un moment de répit. Kirishima caressait son encolure en la calmant tandis que Bakugou la tractait en lançant des regards suspicieux vers le démon qui était aussi pâle qu'un mort.

- Dabi ! appelle Hawks.

Tout le groupe l'entoure, mais le pauvre souffrant tourna ses yeux un peu plus loin, où il remarque Sora, l'étalon de la princesse. Il avait espoir de la trouver avec lui, mais personne. Et ce semblant d'espoir éveillait sa rage au fond de lui. Cependant, son corps ne supportait plus aucune force excessive. Doucement, il se laisse glisser de sa jument, aussitôt rattrapé par Hawks qui restait derrière lui à le soutenir.

- Tu tiens à peine debout...

- Lâches moi, agresse Dabi en le repoussant sèchement. J'ai pas besoin de ton aide...

- Qu'est-ce qui te prends ??

- Ferme la... Ferme la ou je te tue...

Hawks comprend très vite qu'il n'était plus maitre de son esprit, alors il ne prend pas compte de son agressivité. La rage l'aveugle. Dabi se tenait à son cheval pour rester debout, peinant à respirer correctement, ne distinguant plus les nuances de couleur, seulement du gris à perte de vue.

- Sois raisonnable on va trouver un remède, insiste Hawks en passant sous son bras. Tu dois te reposer.

- Laisse moi putain !!

Le groupe s'exclame en voyant le démon tomber à genoux, courbé de souffrance en se tenant le coeur. Hawks s'abaisse à sa hauteur mais sursaute en le voyant s'écrouler sur le côté, presque mort.

- Dabi ?! Hé ! secoue-t-il. Amenez un médecin !

Tsuyu et Kyoka se chargent d'exécuter son ordre alors que le dresseur tentait de porter son rival en le chargeant à moitié sur son épaule. Kirishima s'occupe de la jument et Bakugou passe sous l'autre bras du démon en pestant.

- Putain il est lourd ! grogne-t-il.

Dabi ouvre les yeux en écoutant le vent doux siffler dans ses oreilles. Allongé dans un champ bleuté alors que le ciel était d'un étrange blanc pur, il se redresse sans douleur en scrutant le paysage. Il sursaute en regardant son bras dépourvu de brûlures, puis passe sa main sur son visage afin de vérifier. En effet, toutes ses brûlures avaient disparues. Il se lève d'un bond, mais ses jambes étaient un peu engourdies, ce qui lui fait retomber au sol.

- Tch...

- Tout va bien ?

Cette voix qui brisait ce silence presque apaisant glaçait le sang de Dabi. Il relève vivement la tête vers...

- Riku ??

La princesse lui souriait tendrement en lui tendant la main. Vêtue d'une longue robe blanche aux manches longues et pendantes, ses cheveux lavande dansait au gré du vent. Le démon n'en croyait pas ses yeux et ne savait pas s'il devait se réjouir ou prendre peur face à ce miracle. Sans plus attendre, il se relève d'un bond en l'enlaçant fortement. Une étreinte que la féline lui rendait dans la même tendresse.

- Je t'ai pourtant vu mourir... tremble-t-il.

- Je suis là maintenant... chuchote-t-elle. C'est fini...

- Je suis désolé...

Elle étouffe un léger rire en reculant.

- Pour quelle faute ?

Mais quelque chose clochait et la lueur que Dabi avait retrouvé s'efface en prêtant plus attention à la Riku qu'il voyait. Celle ci avait tout de la vraie, mais un air aussi paisible arracherait presque le coeur du démon. C'est comme si elle avait trouvé le repos... Riku sourit alors que Dabi recule, sonné, puis se baisse pour cueillir une de ces fleurs magnifiques.

- Tu sais, reprend-t-elle. J'aime beaucoup leur couleur. Elles me font penser à tes yeux et il suffit que je les regarde pour penser à toi. On a vécu énormément de choses...

Elle lâche un nouveau rire toujours plus adorable.

- Et dire qu'on ne supportait pas au début. Je donnerai tout pour revivre ces instants. Après tous, ça reste mignon.

La voix du démon reste éteinte. Il avait peur de complètement vriller à cause du choc grandissant en lui.

- Connais tu l'histoire de la déesse et de son amant ? C'est un récit bien critiqué, mais cet amour est vrai. Laisse moi te la raconter.

La princesse tourne alors autour du démon en contant l'histoire, détachant les pétales de sa plante une par une.

- Les humains ne connaissent que ce qu'ils veulent connaitre. Mais l'histoire reste incomplète. Megamineko avait une aventure avec Basan. Il leur a fallu cacher cette liaison pendant toute une ère périlleuse. Bien sûr, je te raconte cela dans les grandes lignes... À l'époque où les fléaux détruisaient le monde avec leurs querelles, la déesse était la seule à être intervenue pour arrêter ces folies. Elle avait enfermé les trois démons dans les Abysses, avec l'accord d'Hadès. Basan a accepté son sort alors qu'il l'aimait autant qu'elle ne l'aimait. De toute façon, que ce soit du point de vue des dieux ou des démons, leur union n'était pas acceptable. Voire même contre nature. 

Riku cale son dos contre celui de son roi, regardant l'horizon. Le vent s'élève légèrement.

- Une ère de guerre et d'amour les a finalement séparé à jamais... C'est triste non ? Mais avant de laisser place au sacrifice, Basan et Megami ont prêté serment dans le dos de tous. Ils s'étaient promis pour le meilleur et pour le pire, de la vie et à la mort. Alors si l'union était impossible dans le monde divin, leurs réincarnations parmi les mortels les feront se retrouver un jour. Devoir se sacrifier pour sauver la face et montrer l'exemple, Megami ne pouvait plus porter le chagrin d'avoir perdu l'homme qu'elle aimait au point d'abandonner son immortalité... Avant de se donner la mort. Je te laisse raconter la suite...

Le poing du démon se serre et son corps était comme figé. Les pétales de chaque fleur décorant ce champ virevoltent dans la brise de plus en plus intense et l'atmosphère s'assombrit légèrement.

- Basan a fait la même chose quelques siècles plus tard après avoir appris la tragédie... continue-t-il. Mais pour être sûre de la retrouver, il a dû choisir son enveloppe charnelle parmi les mortels...

- Oui... Rien de tout cela n'était un hasard. C'est comme si tout était écrit à l'avance... Le destin voulait que nos chemins se rencontrent. On ne fait qu'appliquer le serment de cet amour. Le nôtre...

- ...

- C'était pour moi un énorme cadeau de te revoir, Basan...

- "Etait"...?

Dabi se retourne alors que Riku s'avance vers l'ombre. Le vent souffle violemment, empêchant le démon de la rattraper. Puis la princesse se retourne avec un sourire et une larme perlant sur sa fine joue. Cela sonnait comme un adieu...

- Riku !

- Mais je crains que l'heure ne soit pas encore venue...

- Pourquoi ?!

- Tu as encore tant de choses à accomplir. Je suis heureuse d'avoir pu te prendre dans mes bras une nouvelle fois... sourit-elle tristement.

Alors qu'il tentait de crier son nom en lui tendant la main, sa voix restait sourde et son corps était comme repoussé par le vent vers la lumière, alors que la princesse se laissait sombrer lentement.

- Sayonara... Dabi...

Dabi se réveille brutalement, sans remarquer qu'il reposait dans une des cabanes de la tribu rebelle, les plaies soignées et le corps à une température raisonnable. C'était donc un rêve... Un rêve pourtant bien réaliste.

Bien triste réalité qui achève le démon...

Il se laisse alors retomber sur le tas d'oreillers en se tenant la tête, s'arrachant presque les cheveux, la mâchoire contractée et les bras tremblants. Il ne savait plus s'il avait envie de pleurer ou de laisser éclater sa colère. Même s'il savait que Riku n'était plus là, il espérait la revoir alors qu'il ne devrait pas. Et ce rêve le ramenait sur Terre en lui faisant comprendre qu'elle est bel et bien partie à jamais.

- Alors pourquoi tu me hantes...?! tremble-t-il, la voix déraillante.

À suivre...