Morgane lisait calmement, allongée sur son matelas confortablement.

Midi avait sonné, mais Alzaïr ne pointait toujours pas le bout de son nez.

La princesse, inquiète, fit de la recherche de ce garçon sa quête.

Elle descendit vers les appartements de son ami.

Telle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle le vit.

Faisant face à un rosier qui, pauvre de lui, semblait avoir trépassé,

Alzaïr avait rempli sa chambre de larmes après avoir tant pleuré.

D'autant plus inquiète, elle s'avança vers le dragon attristé,

Mais ainsi devant la raison de sa peine, il ne sembla point la remarquer.

Faisant preuve d'empathie, elle ne dit pas un mot,

Et toucha simplement l'immense patte tenant le minuscule pot.

« Elle était si jeune et pleine de feuilles ! »

S'écria enfin la créature en deuil

Lentement, il tourna sa tête vers la princesse.

Les yeux encore larmoyants il décoiffa la femme d'une caresse.

« Une plante que j'appréciais grandement s'est fanée et ce, malgré tous mes efforts pour la protéger. »

« Mais ce n'était que cela, une plante, pourquoi la pleurer ? »

« C'était l'un des plus beaux des présents que l'on m'ait faits. »

« Si tu as fait tous ces efforts pour la garder en vie, alors ce n'était pas ta faute, tu le sais. »

« Peut-être a-t-elle voulu partir, haineuse de se retrouver entre mes griffes. Elle s'est peut-être sentie étouffer. »

« Quelle est donc la raison de ces lourdes pensées ? Je doute qu'une fleur puisse porter de tels griefs ! »

« Et si c'était vrai ? Je l'aurais compris... Après tout cette vie, elle ne l'avait pas choisie...»

« Alzaïr, cela fait trente ans que je te connais et ne t'ai jamais vu ainsi. »

Soupirant, le dragon répondit :

« C'est parce que jamais je ne me suis senti ainsi... »

« Il semble que tu l'avais depuis l'éternité... »

« Cela fait trente jours que j'ai reçu ce rosier, mais j'ai l'impression que cela se compte en années. »

« Alors si tu l'appréciais tant... Veux-tu l'enterrer ? »

Le dragon sembla hésiter.

« Non » répondit-il, finalement.

« Si je la laisse comme cela, elle sera peut-être capable de donner vie à un autre plant. »

« Comme tu le souhaites. Te sens-tu mieux ? »

Il opina du chef et se cogna contre le plafond. Ne pas faire attention à sa taille... Peut-être se faisait-il vieux ?

« Parfait ! Je meurs de faim, alors allons faire à manger ! »

Elle sortit de la pièce pour laisser à son garde l'intimité nécessaire pour se changer.

Alors qu'il venait juste de prendre forme humaine, elle demanda à travers la porte :

« Je me demande comment tu as pu si vite t'emmouracher d'un rosier. Était-ce parce qu'il s'agissait d'un cadeau ? »

« Peut-être. »

Tout en regardant, dans un coin de la pièce, le dernier pétale encore vif de la fleur dont il avait tant pris soin, il énonça ces mots.

Un pétale violet et doré, d'une beauté presque inégalable. Presque à jamais inégalée.

Jamais il ne laisserait s'en aller un cadeau aussi magnifique, pas sans avoir tout donné.

Bonne année 2021! 

Pas d'épisode spécial pour le nouvel an,

à la place je me suis simplement amusée avec de pauvres rimes pas très bien agencées.

Mais au moins, j'aurais écrit quelque chose,

et un pan des pensées d'Alzaïr, qui me semblait plutôt sympa d'aborder.

Enfin, meilleurs vœux, que cette année soit bonne!