✨Chapitre 14✨


Le réveil sonna de nouveau. Sa sonnerie stridente lui vrilla les tympans mais elle n'y fit pas attention. Comme toujours à 6h du matin, cette sonnerie sonnait comme un douloureux rappel. Il n'y avait plus de temps à perdre. Depuis qu'elle avait rendu visite à Fintan, depuis l'accident d'Oralie et la manifestation de ses nouveaux pouvoirs elle n'était plus la même. Oh elle allait mieux qu'il y a 2 semaines c'est sûr mais elle cachait bien les fissures de sa carapace sous des sourires, des discussions polies et des études acharnées. Oralie ne s'était toujours pas réveillée bien qu'Elwin pense qu'elle devait se réveiller d'un jour à l'autre voir d'ici quelques heures. Clara ne laissa pas cette pensée lui donnait de l'espoir. Elle avait voulu plonger de nouveau dans l'esprit d'Oralie mais on lui avait demandé de s'abstenir. D'après le médecin et même quelques télépathes, l'esprit de son amie se reconstituer et sa mémoire reprenait force. Clara n'insista pas, remercia tout le monde et était sortie de la pièce aussi vite qu'elle y était rentrée après sa dispute avec le chef du cygne noir. Depuis, elle travaillait sans relâche. Chaque journée commençait à 6h par un entrainement intensif qu'elle s'obligeait à subir. Elle se sentait de plus en plus menacée, sa position en tant que future reine était compromise, pas seulement pas Fintan et les Invisibles mais aussi Lady Gisela et quantité d'autres rebelles tapis dans le noir, elle en était certaine. Clara se devait d'être prête, d'être en mesure de se défendre et de protéger son royaume comme on attendait d'elle qu'elle le fasse. C'était son devoir. Alors elle se leva du lit énergiquement et enfila son armure. Elle avait passé un temps fou à la confectionner avec l'aide d'une gnomide et de son garde du corps gobelin qui avait quelques contact dans la création d'armure à la cité d'or. Elle les avaient gracieusement remercié pour leurs loyaux services. Surtout qu'elle avait harcelée le gobelin pendant des jours de lui apprendre comment se battre. Celui-ci avait capitulé lorsqu'au matin de son 4ème jour il l'avait vu vêtue de l'armure, glaive en main prête à en découdre. Il avait souri entre ses dents et avait consenti à l'entrainer, uniquement parce qu'elle était la future reine, il l'avait prévenue que si elle tentait d'échapper à sa surveillance comme Sophie et ses amis le faisaient avec leurs gardes du corps, leur accord prendrait fin. Elle n'avait eu d'autre choix que d'accepter. Désormais elle s'entrainait tous les matins avant d'aller rompre son jeune avec les conseillers. La plupart ne se rendaient compte de rien. Ces entrainements connus de très peu de personnes. Elle en avait uniquement parlé à Zarina à vrai dire et la conseillère s'était montrée très compréhensive, après tout c'était à elle que reposait la tache de lui apprendre à maitriser sa foudre mais aussi les différentes capacités elfiques comme la lévitation, la télékinésie ou encore le contrôle du souffle. Zarina était donc la seule au courant de son entrainement matinal et quelques fois elle venait la rejoindre pour constater elle-même ses progrès. Il était vrai qu'elle progressait vite et elle ne disait pas ça pour se vanter. Ses coups étaient plus précis, sa défense redoutable et sa patience aiguisée. Le gobelin se révélait un très bon entraineur. Il lui avait demandé de choisir elle-même ses armes, plusieurs étaient nécessaires. Mieux elle savait se battre, mieux elle serait efficace et espérons le capable de vaincre ses ennemis. Clara savait que les cités perdues n'avaient pas d'armée à proprement parlé, du moins du côté des elfes. Ces derniers se reposant derrière l'armée de la reine Hylda que Clara n'avait pas encore eu l'honneur de rencontrer. Une rencontre qui ne tarderait pas à n'en pas douter. Elle devait être prête. Clara avait choisie de s'entrainer au tir à l'arc, de manier les poignards, de savoir utiliser une dague et manier deux épées. Elle avait aussi instruit son garde du corps à l'escrime et avait chargée qu'on lui rapporte un équipement des cités interdites ainsi qu'un sac de box et des gants. Autant mettre toutes les chances de son côté pour savoir se défendre. Son garde : Walton avait refusé les armes à feu ce qu'elle avait compris. Il souhaitait également qu'elle sache lancer des étoiles gobelines et l'entraina au combat rapproché, à la traque et aux techniques de camouflages. Clara s'entraînait sans relâche sans jamais se plaindre. Pendant une heure presque tous les matins, sauf lors des réunions express du Conseil où elle prenait gare à cacher ses mains égratignées, Terik s'en apercevrait en un rien de temps, de même que Bronte qui devenait extrêmement observateur. Si l'Ancien s'en rendait compte, elle serait dans un sacré pétrin pour sûr.

C'est pourquoi ce matin-là, elle se cantonnerait à des terrains d'attaques sûrs. Une séance en solo ne pourrait pas faire de mal. Elle enfila une tunique noire avant de la recouvrir de l'armure ciselée en prenant garde à bien placer le col, elle enfila un leggings au tissus inflammable d'après le gobelin puis boucla deux grosses ceintures argentées autour de sa taille. Elle n'y attachait pas ses armes pour le moment. Se balader munie d'armes dans le palais lui revaudraient bien trop de problèmes. Ses 2 poignards, sa dague, son arc et ses flèches ainsi qu'une épée et son matériel d'escrime et de boxe étaient rangés dans une malle de la salle d'entrainement spécialement emménagée. Clara enfila ses bottes noires, légères, souples sans être trop fine, elles étaient parfaites pour le combat. Elle avait aussi des protégés poignets, pratique pour y glisser ses poignards qu'elle lança dans un sac de sport, elle les enfileraient plus tard. Puis elle fila sans crier gare saluant Walton qui la suivit sans faire d'histoire jusqu'à la salle où elle déposa son sac, enfila les protèges poignets puis sortit Espérance et Mirage de leurs fourreaux pour les ranger à leur place. Elle s'était habitué à leurs poids. Clara se sourit à elle-même alors qu'elle fit quelques moulinets gracieux avec les poignards. Walton lui avait demandé de nommer chacune de ses armes pour tisser des liens qui feront la différence sur le champ de bataille si elle faisait confiance à sa technique, sa force et ses armes. Clara avait ri mais avait pour autant choisie un nom à chacune des armes de son arsenal. Enfin sauf les épées, elle utilisait celle du garde du corps alors elle n'en voyait pas l'intérêt. Son arc elle l'avait nommé Arrowspike et sa dague portait le nom de Nightmare. Des noms forts, sombres mais qui convenait à l'énergie qu'elle ressentait lorsqu'elle les utilisaient. Walton lui donna quelques indications et elle commença son entrainement. Les dispositifs interactifs mis en places réagissaient à sa présence comme de véritables cibles mouvantes ce qui rendait sa tâche d'autant plus difficile. Elle sortit ses deux poignards, enchaina une roulade pour empêcher un coup prévisible du gobelin avant d'éviter les divers poutres. Elle en déchiqueta une et lança son Espérance droit dans la cible avant de contrer une attaque du gobelin avec mirage. Elle enchaina une prise lui faisant perdre l'équilibre. La dague toujours accrochée à sa hanche elle esquiva un coup de justesse avant de réussir à planter la dague sous le cou du gobelin qui lui lança un regard carnassier.

-Vous progressez princesse. C'est une évidence. Même si de toute évidence.

Il tira une dague cachée qu'elle n'avait pas vue pour la placer sur son thorax. Ce coup aurait pu être mortel. Destruction mutuelle infligée.

Clara sourit en relachant son emprise sur le gobelin.

-J'y étais presque.

-Effectivement. N'oubliez pas de bien camper sur vos appuis et de ne jamais lâcher une arme dans la précipitation. Plus vous restez à l'affut des coups bas plus vous avez de chances de les éviter. Continuer à vous entrainer sans moi. Je veux vous voir manier chacune de vos armes comme si elles étaient vos plus fidèles allier.

Clara hocha la tête, attrapant ses poignards avant d'enchainer quelques mouvements sur une cible mouvante en paille qui se déchiqueta sous l'assaut. Elle attrapa ensuite son arc et tira ses trois flèches en argent droit dans le cœur de la cible pour la première, la seconde logée dans son thorax et la troisième au centre de la tête.

-Je n'aimerais pas être votre ennemi retorqua une voix qu'elle connaissait trop bien. Surprise elle se retourna nouant une de ses jambes autour de celle de l'individu et le plaqua au sol, Mirage logée près de sa gorge et Esperance en l'air. Terik leva les mains au ciel dans un signe de paix et ce n'est qu'après l'avoir vu sourire impressionné son regard fixé sur elle qu'elle se rendit compte qu'elle se tenait à califourchon au-dessus de lui.

-Je ne vous savez pas aussi bonne combattante Clara.

Elle se releva rouge de gêne, époussetant sa tunique.

-Et moi je ne pensais pas que vous souhaitiez vous faire tuer répliqua-t-elle du tac au tac en rangeant ses poignards. Terik épousseta sa tunique bleu ciel en souriant. Ses mèches brunes bouclées étaient de travers et elle remarqua le boitillement subtil de sa jambes.

-Je suis désolé pour votre jambe. J'ignorais que c'était vous.

-Je n'aurais pas dû vous surprendre. C'était ma faute.

Clara baissa les yeux surprise par l'intensité qu'elle lisait dans ses yeux cobalt. Avec la Terik la distance semblait de rigueur. D'autant que leur précédente position l'avait plus perturbée qu'elle n'en laissait paraitre. Et les émotions qu'elle lisait chez l'elfe ne la laissait pas indifférente non plus. Il se rapprocha d'elle plus près qu'il ne l'était convenable puis se tourna vers le gobelin.

-Walton, pouvez-vous je vous prie attendre derrière la porte. J'aimerais m'entretenir en privé avec la princesse.

Walton lança un regard à Clara qui lui confirma d'un signe de tête que tout allait bien. Le gobelin rassuré s'inclina donc devant le conseiller.

-Très bien Conseiller Terik. Je serais derrière la porte princesse si vous avez besoin de moi.

Il lança un regard d'avertissement à Terik et ferma la porte derrière lui.

-Depuis combien de temps cela dure-t-il ? demanda ce dernier.

-2 semaines.

Terik hocha la tête en pleine réflexion.

-J'avais supposé plus que ça vu la facilité avec laquelle vous avez réussi à me mettre à terre.

Clara gloussa alors qu'elle détachait sa queue de cheval laissant ses mèches blonds foncés libre de tout mouvement. Elle se tourna vers le conseiller qui s'éclaircissait la gorge en la voyant.

-Si je suis venu vous trouvez se reprit-il. C'est parce que j'avais un présent pour vous.

Il lui tendit une grosse boite que Clara refusa de toucher.

-Vous n'avez nul besoin de...

-J'insiste.

Elle lui prit la boite des mains. Lourde en effet et ouvrit le coffret. Placée sur un coussin bleu royal se trouvaient deux épées en argent et or. L'une argenté serties de saphir et d'émeraude et une deuxième dorée serties de rubis et d'ambres.

-Elles sont magnifiques. Je ne peux pas accepter c'est... beaucoup trop.

Elle se tourna vers Terik qui l'empêcha de fermer le coffre.

-Vous n'avez pas besoin d'accepter quoi que ce soit. Elles sont à vous.

-Je ne comprends pas.

-Ces épées ont été forgées par les premiers gobelins en hommage à vos parents. Elles se nomment Midnight et Daylight. Ce cadeau a en quelque sorte scellée notre traité avec les gobelins. La reine Hylda les a fait spécialement concevoir pour ses majestés. Elles vous appartiennent.

-Elles sont... sublimes mais je...comment.

Terik sourit, de ce sourire dont il avait le secret qui avait le don de faire chavirer son idiot de cœur.

-Croyez-vous vraiment que je ne me rendrais pas compte de vos entrainements matinaux ? Vous êtes peut être discrète mais on ne me cache rien à moi.

Clara leva les yeux au ciel s'écartant de lui.

-J'en déduis que vous m'espionniez.

Terik dû sentir la tension dans sa voix car il se rapprocha de nouveau d'elle et elle n'eut même pas la force de s'éloigner.

-Pas dans le sens que vous croyez. Je m'inquiète pour vous.

-Ce n'est pas la peine. Je contrôle la situation.

-Vraiment ? A quand remonte la dernière fois où vous avez pris le temps de vous reposer. Et je ne parle pas de votre emploi du temps tellement chargé qu'il vous arrive de somnoler les yeux ouverts pendant vos repas, ou quand vous êtes auprès d'Oralie. Je sais que vous passez vos fins de journées à la bibliothèque dans le but d'en apprendre le plus possible sur notre monde.

Clara évita son regard.

-Vous ne comprenez pas je dois être prête.

Il agrippa son poignet pour la forcer à le regarder. Or elle n'avait pas besoin de ça. Sa seule présence l'incendiait et elle ne pouvait pas détacher complétement son regard de lui. C'était impossible. Il était sa gravité. Son ancre. Et pourtant il n'était qu'un amis, un conseiller, un mentor. Et elle était son élève, sa future reine, son amie. Que dieu préserve son cœur car à chaque fois qu'elle pensait à son « amitié » avec Terik son cœur se déchirait.

-Je comprends Clara. Je vous comprends. Mais vous vous surmenez. Je ne prendrais pas le risque que vous vous blessiez.

-Vous n'avez pas besoin de vous inquiéter Terik. Je gère la situation.

Elle se détourna pour attraper son épée mais il l'en empêcha, la plaquant contre le mur. Sans défenses. Vulnérable. Et définitivement trop proche de lui.

-Quand finirez-vous par comprendre ? Que je m'inquiète pour vous. Que vous...

Mais il ne finit pas sa phrase, conscient de la tension qui s'était accumulée dans l'air, de leurs souffles qui se mélanger, de chaque partie de son corps pressé contre le sien, de sa main dangereusement proche de sa hanche. Son regard divagua vers ses lèvres lorsqu'il se rendit compte de leur proximité. Clara avait tout bonnement cessé de respirer alors qu'elle tentait d'en bien que mal de ne pas le regarder trop intensément. Cependant, elle ne le laisserait pas gagner ce petit tour de force.

-Je quoi Terik ? Finissez cette phrase.

Il laissa échapper un rictus, détournant le regard un instant avec que ses yeux cobalt ne se fixe à nouveau sur elle. Uniquement sur elle.

-Ce n'est pas l'envie qui m'en manque croyez-moi.

Clara laissa échapper un souffle tremblant pour se ressaisir.

-Alors dîtes le.

-Pourquoi êtes-vous si têtue, obstinée, tenace.

Clara lui lança un sourire de défi.

-Désolé de vous déplaire autant Terik mais je suis ainsi.

Il ne se laissa pas déstabiliser et frôla de nouveau sa hanche de sa main, déclenchant un frisson le long de son dos.

-Oh mais j'aime ça chez vous.

Pourquoi le ton de sa voix la faisait autant vibrer du désir. Elle déglutit lorsqu'elle le vit se lécher les lèvres subtilement. Toujours si propre qu'il suffirait d'un mouvement pour...

-Vous m'en direz tant répliqua t'elle tant bien que mal.

Il fronça légèrement les sourcils, confus mais le sourire de défi flottait encore dans l'air.

-Pourquoi refusez-vous de le voir ? Pourquoi me détestez-vous autant ?

Terik était frustré elle le voyait, elle le sentait. Mais jamais il ne saurez aussi loin de la vérité.

-Je ne vous déteste pas.

-Oh vraiment ?

La question ne méritait pas de réponse. Car la réponse les précipiterait droit dans le fossé. Elle sentait son contrôle se fondre à mesure que sa main caressait sa hanche rentrant en contact avec sa peau sous l'armure. Elle se sentit trembler et il s'en rendit compte.

-Pourquoi faites-vous cela ? Pourquoi vous entêtez ?

-C'est vous qui insistez !

Il éclata de rire.

-Vous, les empathes êtes vraiment mauvais pour le mensonge.

-Je ne mens pas.

-Cherchez-vous à me convaincre ou à vous convaincre que vous ne ressentez rien ?

Il persista à la toucher et la peau froide de sa paume brula sa peau surchauffée. Dieu du ciel que faisait-il ?

-Je sais que vous le ressentez aussi.

Il attrapa sa main de sa main libre pour la poser sur sa poitrine où elle sentait son cœur battre à tout rompre. A cause d'elle. Clara leva les yeux vers lui pour le voir plus proche encore.

-Je peux le ressentir en vous.

Elle expira.

-C'est impossible.

-Je ne suis pas empathe mais je peux le sentir. Vous ressentez ce que je ressens.

Clara évita son regard inquisiteur. Il disait la vérité mais comment la lui cacher.

-Je ne vois pas ce que vous voulez dire.

-Alors pourquoi à cet instant précis j'entends votre cœur battre comme s'il voulait s'échapper. Votre souffle est inégal, vous évitez mon regard et vous ne tentez pas de me planter votre dague dans le cœur alors que je sais qu'avec n'importe qui, vous l'auriez déjà mis à terre.

-ça peut toujours s'arranger.

Terik sourit dangereusement.

-Alors vous ne ressentez rien quand je vous touche ?

Pour exprimer son point, il continua de la caresser. Son toucher plus persistant, sa caresse plus audacieuse. Sa deuxième main remonta le chemin vers sa hanche pour glisser le long de son corps, le long de la courbe de son cou pour se placer derrière sa nuque, son pouce à un centimètre de ses lèvres. La chaleur ne fit que

Clara se sentit se mouvoir plus proche de lui et elle vit dans son regard qu'il avait gagné. Elle lui avait prouvé qu'il avait raison. Qu'elle était sensible à ses caresses, à ses regards, à lui. Terik sembla encore plus perdus lui aussi. Son regard avait perdus toute sa malice à mesure que lui aussi se perdait dans ce qu'il ressentait à son contact.

-Dites-moi que vous ne ressentez rien.

Elle ne pouvait pas.

-Je..

Terik expira d'une voix rauque, écartant son regard brulant d'elle comme s'il lui fallait tout le contrôle du monde pour ne pas l'embrasser.

-Vous me tourmentez. Cessez je vous en prie.

-Cessez ? Vous êtes celui qui me tourmentez ! Vous ne cessez de me vexer !

Elle laissa sa frustration sortir consciente que ça ne faisait que la rendre encore plus pressante qu'il ne mette fin à cette torture. Qu'il s'éloigne ou qu'il reste.

-Je suis censé être un homme d'honneur mais avec vous..

Sa voix se brisa sur les derniers mots.

-Avec moi quoi ?

-Je pers tout contrôle dès que je suis avec vous. A chaque instant que je passe en votre présence je...vous tourmentez mes pensées jour et nuit

Leurs lèvres s'effleuraient presque dans la plus empoisonnée des tentations. Leurs nez se touchaient, leurs fronts aussi et elle sentait son souffle sur elle, qui lui picotait la peau à chaque mot. Elle le voulait. Désespérément. Clara se retenait presque de gémir tant elle voulait qu'il réduise cette distance infime. Elle le regretterait certainement mais à l'instant présent rien ne comptait plus que Terik.

-Je n'ai rien voulu de tout ça. Je n'ai pas demandé à éprouver ce que je ressens , à devoir mentir à tous, à vous, d'être distraite dès que vous entrez dans une pièce, dès que vous êtes près de moi.

Terik laissa échapper un souffle rauqua alors qu'il approchait sa tête de son cou, inspirant son odeur, la rendant faible aux genoux, forcée de s'accrocher plus à lui.

-Jamais de toutes mes années d'existence, je n'ai rencontré une femme comme vous.

Il effleura de nouveaux ses lèvres la faisant gémir de frustration.

-Vous me consumez Clara, c'est affolant à quel point vous consumez tout mon être.

Jamais elle ne s'était sentie aussi proche de craquer. Pendant deux semaines elle l'avait évité et maintenant, maintenant elle désirait qu'il l'embrasse.

-Vous êtes tout ce à quoi j'aspire Clara. Je ne pourrai jamais me tenir éloigner de vous. Vous êtes la force que fait battre mon cœur.

Oh mon dieu pourquoi tu disais-il tout ça maintenant.

-Peu importe à quel point je sais que c'est mal je...

-Ne peux pas y résister termina t'elle pour lui.

Terik hocha la tête avec empressement alors que sa prise sur son corps se raffermissait.

-Dites le moi. Dites-moi que vous ressentez ça.

Elle se pencha plus près de lui inconsciemment toujours plus proche.

-Embrassez moi Terik murmura t'elle en regardant droit dans ses yeux bleu.

Terik gémit avant de toucher ses lèvres d'une caresse. Trop intense et pas assez.

Puis la porte s'ouvrit en trombe pour laisser rentrer Walton. Clara repoussa Terik tant bien que mal, la perte de contact la laissant vidée.

-Que se passe t'il Walton ?

-La conseillère Oralie vient de se réveiller.


Clara n'avait même pas changer de tenue qu'elle sortait de la salle de combat au pas de course, Terik et Walton derrière elle. Elle essayait de toute ses forces de se concentrer, d'oublier qu'il y a à peine 10 secondes, elle suppliez Terik de l'embrasser. Qu'il l'avait tourmenté, caressé au point de laisser le feu se propageait chez elle comme une trainée de poudre. Elle n'osait imaginer ce qui se seraient passé s'ils n'avaient pas été interrompus. Combien de lignes auraient ils franchis ? Elle le voulait, elle le lui avait demandé explicitement de la toucher, de continuer d'allumer ce brasier en elle. Jamais elle ne pourrait oublier ses aveux, son regard plus sombre que d'habitude. Il était le premier à l'avoir rendue ainsi, impuissante à lui résister. Clara voulut crier de frustration. Pourquoi possédait il se pouvoir sur elle. Ce pouvoir qu'elle semblait également exercer sur lui. Il était à 2 mètres d'elle, son visage plus sévère qu'il ne l'était dans la salle d'entrainement. Sa posture fière, les manches de sa tunique remontée faisant sortir les muscles de ses avant bras. Elle ne pouvait s'empêcher de le regarder. Il dégageait une telle énergie, son pouvoir de discerneuse le cerner sans même le toucher et ses émotions semblaient iradier de lui. Jamais ça n'avait été aussi intense. Elle s'approcha de la porte du château d'Oralie mais Terik tira sa main pour l'empêcher d'entrer. Elle aller répliquer quand elle remarqua à quel point son regard était tendu. Walton les dévisagea tout deux et Clara n'osa même pas le regarder.

-Pas question que je vous laisse de nouveau tous les deux sans surveillance. Le conseil vous attends princesse et vous aussi Conseiller Terik.

Terik voulait lui dire quelque chose, elle le savait mais il mis un sourire poli qui n'atteignait pas ses yeux sur son visage, lâcha froidement sa main et s'avança dans le château derrière le garde du corps et elle-même. Clara salua l'intégralité des 20 personnes présentes dans le château. Elle jeta cependant à peine un regard à Mr Forkle posté près du lit d'Oralie. Sophie se trouvait appuyée contre le mur, les yeux embués de larmes puis elle jeta enfin un regard vers le lit où Oralie était appuyée contre nombres de coussins, ses yeux bleu glacier ouverts, sa peau pâle comme jamais mais elle était bien là, vivante, réveillée. Clara sentit des larmes lui dévalaient le visage alors qu'elle se jeter sur son amie qui l'accueillit de ses bras. Elle avait eu si peur de la voir disparaitre.

-Tu es réveillée murmura-t-elle à sa meilleure amie.

-Je suis désolé de t'avoir fait peur, que tu aies dû voir tout ça.

Clara se sépara d'Oralie la tenant par les épaules pour qu'elle puisse comprendre que Clara ne lui en voulait pas.

-Ce n'est pas ta faute. Tu ne pouvais pas savoir que tu allais te...

Briser. Elle n'arriverait pas à prononcer ce mot. Pas devant elle.

Les yeux d'Oralie se remplirent de larmes.

-Merci, de m'avoir sauvée. Sans toi je serais...

Mais Clara la coupa.

-Ne dis pas ça. Je n'aurais jamais laisser cela arriver. Tu es ma meilleure amie.

-Tu l'es aussi.

Clara la serra de nouveau contre elle. Elle ne laisserait personne à qui elle tenait mourir. Jamais. Pas si elle avait son mot à dire.

-Je suis désolé Oralie. Pour tout.

Les yeux d'Oralie se figèrent et elle regarda autour d'elle, vers ses amis, ses collègues, évitant soigneusement le regard de Sophie.

-Vous savez tous n'est-ce pas.

Tout le monde hocha la tête. Oralie trembla et pâlit puis regarda enfin Sophie, qui sembla enfin se sentir quelque peu rassurée. Cette dernière allait ouvrir la bouche mais Oralie détourna le regard douloureusement froidement stoppant Sophie dans son mouvement.

-Je refuse d'en parler devant Sophie.

-Quoi ? murmura cette dernière la voix brisée.

Oralie détourna la tête.

-Je pense connaitre son opinion de moi. Je suis encore trop faible pour renouveler cette conversation. Je ne désire pas parler de ma vie personnelle maudite en sa présence. C'est déjà bien assez douloureux, je ne souffrirai pas plus que je ne le fais déjà.

-Mais, je commença Sophie en larmes alors que des gardes gobelins se postaient près d'elle.

-Je suis désolé, je ne pensais pas tout ce que j'ai dit. Je suis désolé de tout ce que j'ai pu vous dire, j'étais immature et...

Elle pleurait en remarquant qu'Oralie ne l'avait pas regardé une seule fois.

-S'il te plait sors. Ce sera mieux pour nous deux. C'est ce que tu as toujours voulu au fond. Que je sorte officiellement de ta vie. Tu as gagné.

Oralie retenait ses larmes tant bien que mal alors que Clara sentait son cœur se briser par l'assaut d'émotions qu'elle ressentait. Elle souffrait comme si son talent avait brutalement évolué. Et alors elle comprit lorsqu'elle vit les mains de Sophie. Son optimisation s'était déclenchée sans qu'elle ne s'en rende compte. Tous ses pouvoirs se déchainaient. Clara sentit sa vue se brouiller et tomba à genoux. Terik se jeta près d'elle, la retenant alors qu'elle sentait toutes les pensées des gens qui l'entouraient se bousculer dans ses pensées tels des poignards. Jamais même auprès des humains elle n'avait ressenti une telle douleur.

-Sophie arrête ! cria-t-elle.

Sophie se rendit compte de la douleur qu'elle insufflait à Clara. Edaline serra sa fille en pleurs contre elle. Sophie s'excusait en larmes à Clara, à Oralie, à tout le monde.

-Je n'ai jamais voulu vous faire souffrir Oralie. J'avais juste mal parce que vous étiez une des personnes en qui j'avais le plus confiance !

Puis Sophie sortit en courant de la salle. Emery se massa les tempes et se racla la gorge en jetant un regard à Oralie qui tentait de retenir ses sanglots et Clara et Terik accroupit par terre alors qu'elle essayait de calmer l'affreux brouhaha qui avait pris place dans son esprit.

-Bon, maintenant que tout le monde a reris ses esprits pouvons-nous.

Oralie le coupa.

-Bien sûr Emery nous allons parler. Je suis virer n'est-ce pas ?

Emery n'aimait visiblement pas le ton d'Oralie car il jeté un regard courroucé à cette dernière.

-J'aimerais connaitre votre version des faits. Nous aimerions tous l'entendre.

Bronte hocha la tête timidement vers Oralie qui lui rendit un sourire triste. Bronte savait pour Kenric elle en était sûre. Sophie lui avait confié que lors de son arrivée dans les cités perdues elle avait subi un entretien pour rentrer à Foxfire. Bronte, Kenric et Oralie étaient ses examinateurs. Elle avait dû lire les pensées de Bronte et ce dernier s'était fait la remarque que Kenric n'arrêtait pas de dévorer Oralie des yeux. Il savait elle en était sûre.

-Et non Oralie. Dans l'état actuel des choses il serait stupide de vous renvoyer. Cela ne ferait que créer une émeute et avec la menace constante des invisibles cela empirerait la situation. Nous avons besoin de vous au conseil dit Bronte.

Alina cacha fort mal son rictus et Clara la fusilla du regard ce qui eut pour effet de la faire taire.

-Tu as probablement un motif pour tes actes.

Oralie éclata d'un rire sans joie.

-Un motif ?

-Il a bien dû se passer quelque chose pour que tu sois aussi inconsciente dans tes choix Oralie grommela Alina.

Oralie était furieuse, Clara sentait la fureur irradiait littéralement de son cœur prête à se fondre sur Alina ou Emery, voir les deux.

-Qu'espérait vous entendre au juste ? Que je regrette mes actions ? Que je regrette d'avoir donné mon ADN au Cygne Noir ? Que je regrette d'être la mère biologique de Sophie ? J'ai participé à ce projet car je voulais améliorer notre monde et par la même occasion c'était le seul moyen pour moi d'avoir une fille. Même si ça me condamnait à ce qu'elle ne sache pas mon secret. Bingo, elle l'a appris et elle me déteste. J'ai tout sacrifié pour elle. J'ai sacrifié mon amour avec Kenric pour la protéger. C'était ma tâche. Et non je n'ai pas regretté Kenric, je ne le regretterais jamais car il était l'amour de ma vie. Je l'ai refusé, pendant des années, j'ai refusé de m'enfuir, de quitter le conseil avec lui. Pour Sophie. Et puis un jour je n'ai plus pu lui dire non parce que je l'aimais, plus que tout. Nous nous sommes mariés en secret et puis nous...

Sa voix se brisa. Leur enfant. Un bébé qui n'avait jamais vu le monde. Un bébé qui enfreignait toutes les règles.

-Je suis tombé enceinte. Ça n'était pas censé arriver mais...je n'ai même pas eu le temps de lui en parler. Il est décédé avant. Fintan avait dû avoir vent de mon implication dans la naissance de Sophie alors il s'en ai pris à tout ce que j'avais de plus cher. Kenric savait tout. Du moins comme je l'ai appris récemment il en sait bien plus que ce que tout le monde pensait.

-Vous avez ouvert votre cache ? demanda Luka.

-Oui. Mon seul secret oublié ne nous as pas appris grand-chose. A part que Kenric était au courant pour Elyseus. Il doit y avoir des traces de ses connaissances d'Elyseus dans sa cache.

-Qu'as-tu vus dans la cache Oralie ? demanda Alina. Encore un extrait de ta romance maudite ? Tu nous met tous en danger avec tes secrets.

Oralie ne s'énerva pas elle se contenta de sourire.

-Ma romance maudite Alina ? Je sais ce qui te dérange en vérité.

-Quoi donc éclaire ma lanterne.

-Tu es jalouse. Parce que contrairement à toi j'ai connu l'amour. Kenric m'aimait et je ne le regretterais jamais. Mon seul regret a été de ne pas avoir accepté de quitter le conseil ou plutôt d'avoir accepté trop tard.

-Comment ça ? demanda Noland.

-Le jour de l'incendie, j'avais accepté de partir. J'allais tout avouer. Mais Fintan l'a tué. Kenric avait un pressentiment qu'il allait lui arriver malheur alors il m'avait fait promettre de donner à Sophie sa cache si jamais. Ce soir-là c'était la dernière fois que je le voyais avant...

Les yeux d'Oralie se perdirent dans les images du feu.

-Kenric ne portait pas de bague ? Toi non plus demanda Liora. On aurait dû la retrouver dans les décombres.

-Si il en portait une. Un collier.

Elle tira un collier de sous la robe. Un anneau en or y pendait au bout. Une mince ligne d'écriture était gravée dessus.

-Pourquoi les enquêtes que nous avons mené pour savoir si Kenric et toi aviez une liaison n'a rien donné.

-Nous étions discrets. Notre mascarade n'a pas duré longtemps. Nous avons accepté nos sentiments peu de temps après l'arrivée de Sophie avant ça c'était...compliqué.

Je pense que c'est assez de détails dévoilés sur ma vie privée.

Oralie pleurait et Clara la serra dans ses bras. Della, Liora, Velia, Zarina et Clarette se pressèrent pour voir leur amie. Bronte semblait mal en point et il réfléchissait.

-Nous prendrons une décision de sanction plus tard. Quand tout ça sera finis. Nous ne pouvons pas tolérer que de telles infractions soient commises au sein du conseil. Les relations amoureuses et la création d'une famille sont proscrites. Notre fiabilité en tant que Conseiller ne doit pas être remise en question par de telles infractions. La loi est dure mais c'est la loi.

Bronte serra les poings et se dirigea vers Emery.

-Dans ce cas Emery, beaucoup d'entre nous vont devoir quitter ce conseil.

Que voulait dire Bronte. Elle jeta un regard à Terik qui semblait presser d'entendre Bronte dire ce qu'il avait à dire.

-La plupart d'entre nous savez pour Oralie et Kenric et ils n'ont rien dit. Toi aussi tu savais au fond de toi Emery qu'ils étaient bien plus que des amis. Oh oui ils se détestaient et se disputaient comme chien et chat à l'arrivée d'Oralie mais personne n'était dupe. Ces disputes, cette tension constante n'était là que pour masquer de véritables sentiments. Je suis coupable presque autant qu'Oralie. Je l'ai aidé dans l'affaire Prentice, je me doutais de son implication dans le projet et j'ai trafiqué les résultats de mes enquêtes sur Kenric et Oralie.

Emery avait pali brusquement ce qui semblait impossible lui qui se vantait de toujours garder son calme.

-Tu quoi ! Tu savais tout !

Bronte semblait lancer.

-Au début je ne pensais que c'était une amourette mais Kenric m'a confirmé que ce n'était pas le cas.

Oralie se redressa surprise.

-Bronte ? Kenric te l'avait dit ?

-Oui. Il m'a tout dit quelques semaines avant l'incendie. Il m'a fait jurer que s'il lui arrivait quelque chose, tu aurais ma protection au sein du Conseil. Kenric m'exaspérait mais il était talentueux, gentil et il t'aimait par-dessus tout.

Emery s'apprêtait de nouveau à intervenir mais Clara l'en empêcha.

-Je pense que c'est beaucoup de révélations en peu de temps. Oralie n'a pas besoin de tout ce stress. Je refuse qu'elle soit virée du conseil.

-Vous êtes peut être la future reine Clara mais vous n'avez pas l'autorité pour cela dit Alina d'une voix si teigneuse que Clara aurait pu la gifler si Terik ne l'avait pas empêcher.

-ça n'en vaut pas la peine. Elle n'en vaut pas la peine et toi. Tu vaux mieux que ça.

Terik la regarda de son regard bienveillant. Alina éclata de rire.

-Mais regardez les ces deux-là ! Comment pouvez-vous Terik vous ranger du côté de cette absurdité ?

-Clara n'est pas une absurdité cria Luka qui juste là était rester silencieux.

Elle lança un regard de remerciement à Luka (Lumière) qui se plaça à côté de Terik. Curieusement ils se tenaient exactement de la même manière. Jamais elle n'avait remarqué à quel point les deux hommes semblaient similaires. Ils la défendaient toujours et souvent ils se retrouvaient à arborer des comportements jumeaux. Etrange. Même si Luka l'avait toujours protéger il y avait quelque chose de différent depuis son arrivée dans les cités interdites. Il se tenait près de Zarina. D'ailleurs cette dernière s'avança pour parler.

-Laissons Oralie se reposer. Notre journée est loin d'être terminé. La princesse a ses sessions de travail, nous avons en tant que conseiller divers rendez-vous et projets plus important que de nous prendre la tête pour des choses aussi peu importantes que cela. Oralie est réveillée, elle est notre amie, une puissante empathe et une conseillère incroyable. Notre princesse avait raison lorsqu'elle a dit qu'une guerre se préparait. Une guerre se prépare bel et bien et nous devons tous présenter un front unis si nous voulons gagner. Alors suivons notre leader. Car d'ici peu de temps on ne se prosternera plus devant la princesse mais devant notre reine. Et comme personne n'a osé poser de question sur sa tenue je vais moi-même vous apprendre que notre princesse sait se battre.

-Et sacrément bien ajouta Terik en souriant. Elle m'a mis au tapis.


Clara lui sourit lorsqu'elle vit Terik la regarder. Il semblait fière d'elle et par les dieux elle sentait son cœur gonfler de bonheur. Elle se tourna vers Oralie, elle les regardaient tous les deux. Cela ne fit aucuns doutes pour Clara qu'Oralie avait compris.

-Je n'en dirai pas tant mais..

Walton l'interrompis.

-La princesse est trop modeste. Elle est une très bonne combattante. Elle sait manier l'arc, l'épée, le poignard et la dague. Avec une dirigeante comme elle, nous les vaincrons ses invisibles.

-Walton a raison dit Oralie. Le monde avait besoin d'une reine. Nous l'avons trouvé. Je suis désolé de vous avoir caché tant de choses mais je n'avais pas le choix.

Tous les Conseillers acquiescèrent.

-Tu es notre amie Oralie. On te pardonnera toujours dit Darek en souriant.

-Nous sommes heureux que tu ailles bien. Ton siège t'appartiendra toujours renchérissait Clarette.

-En parlant de siège dit Bronte. Si Oralie a repris des forces je pense que nous avons un endroit où aller.

Bronte aida Oralie à se relever, elle semblait aller mieux ce qui était rassurant. Jamais Clara n'aurait pu faire face aux conséquences si Oralie ne s'en était pas sortie. Si elle avait disparue dans le néant dévoré par la culpabilité et la tristesse.

-Où ça ? demanda Clara.

-Vous verrez Princesse.

Clara se retrouva muette devant la salle du trône. Elle n'avait jamais osé y mettre les pieds. Le trône était grand, élégant, simple malgré tout. Des pierres précieuses, chaque pierre des 12 conseillers entourés un énorme sablier gravé dans le métal précieux. Le siège était fait de cristal et d'argent et d'or, finement ciselé. C'était le trône d'une reine accompagné du trône du roi. Inoccupé. Qu'il faudrait occuper un jour. Un jour elle règnerait aux côtés d'un roi. Un roi qui ne pourrait être... Elle se tourna vers l'elfe qui la regardait puis il fixa le trône. Le trône du roi. Son regard se fit plus sombre teinté d'amertume et de tristesse. Derrière les 2 trônes royaux se trouvaient 12 sièges pour les douze conseillers.

-Ce trône n'attends que vous Votre Majesté dit Emery. Il est votre.

Clara se retourna vers l'ensemble des conseillers accompagné de Luka (Mr Forkle était rentré, vu la froideur que lui réservait Clara il n'était pas nécessaire qu'il reste). Alden et Della se tenaient plus loin avec leurs deux enfants.

-Je ne comprends pas. Je ne suis même pas encore reine.

-Vous le serez Princesse. Très bientôt.

-Ce qui veux dire ? demanda Clara jetant un regard paniquer à Oralie qui venait à la même conclusion qu'elle.

-Il est temps pour vous de vous inscrire chez les entremetteurs Princesse dit Alina avec un sourire qui donna la chair de poule à Clara.

Luka s'imposa.

-N'est-ce pas trop tôt ? C'est une grande responsabilité que de choisir son partenaire de vie. Un choix crucial encore plus pour Clara qui doit choisir qui régnera avec elle sur ce monde. Le choix de la personne avec qui on va passer l'éternité ne se fait pas en quelques semaines.

-On dirait bien que vous en savez quelque chose, Lumière c'est ça ? Quelque chose à nous avouer ?

Le visage de Luka affichait une pure colère. Il n'était pas le seul d'ailleurs. Terik semblait s'être retranché dans un mutisme terrifiant.

-Je ne suis pas marier Conseillère Alina si c'est cela que vous demandez. Mais oui il y a de cela longtemps j'ai choisis un partenaire de vie.

-Et où est-elle alors ? trancha la conseillère.

-Ma vie privée ne vous concerne absolument pas. C'est de celle de la princesse dont nous parlons. Vous ne pouvez pas lui imposer de choisir un époux maintenant. Elle est jeune et...

-Et un mariage est précisément ce dont notre peuple a besoin. Depuis qu'ils savent que la princesse a survécu tout le monde attends son couronnement. Notre monde a besoin d'espoir. Elle en est le symbole.

-N'est-ce pas trop tôt ? demanda Terik entre ses dents. Sa frustration évidente.

Le cœur de Clara battait trop vite. Elle n'était pas prête à choisir un mari ? A organiser des galas ? A se faire courtiser par des hommes qui ne s'intéresseraient qu'à sa couronne. Elle voulait que sa vie future sois remplie d'amour. Elle voulait se marier par amour. Pas par devoir ou pour régler un problème politique de grande envergure.

-Il n'est jamais trop tôt contra Emery. Bien sûr nous ne forcerons en rien la princesse mais il serait bon pour elle qu'elle commence sa recherche.

-Une recherche ? On parle de mariage, d'amour pas de devoir s'énerva Terik.

Clara avait mal à la tête, elle s'approcha du trône et s'assit sans même se rendre compte qu'elle venait d'avoir pris place dans son trône. Tout le monde s'arrêta de parler sauf Terik qui ne s'était visiblement pas rendu compte de l'assourdissant silence.

-Elle devrait avoir le choix. De se marier par amour. La plupart des hommes qui demanderont sa main voudront la couronne. Je pense que notre princesse, que Clara mérite mieux qu'une union politique.

-Et elle le fera Terik dit Oralie. C'est à Clara de décider.

Mais Alina n'en avait pas terminé.

-Que suggérez-vous Terik ? Que notre Princesse se marie avec un membre du Comité du Cygne Noir ? Ou mieux encore un membre du conseil.

Cette réflexion sortit Clara de ses pensées sombres. Terik baissa la tête évitant résolument son regard. Un mariage avec un conseiller. C'était bien trop dangereux de se plonger dans cette idée surtout aux vues des récents évènements. Jamais le Conseil ne tolérerait que la règle qui interdisait de fonder une famille pour les Conseillers soit levé de même que les règles d'Assortissement qu'elle trouvait injustes.

-Vous déformez mes mots.

-A vous entendre cela serait la meilleure alternative.

-Je n'ai pas dit cela j'ai seulement dit...

-ASSEZ cria Clara en se levant du trône. Cette conversation est aller trop loin. Je ferais mon devoir je me marierai. Mais je ne souhaite pas être forcé à quoi que ce soit. L'homme que je choisirais d'épouser devrait m'aimer pour qui je suis pas ce que je représente. Je ne veux pas contracter d'union que je ne désire pas ou un mariage qui n'a pas la base d'un traditionnel mariage. Le mariage est basé sur l'amour. Pas sur de la politique ou un traité de paix. Et que je sache en matière d'amour et de mariage peu d'entre vous s'y connaisse.

-J'ai vécu l'amour Princesse rétorqua Alina en rougissant.

Le bruit d'une toux étouffée se fit entendre. Alden. L'épouse de ce dernier semblait furieuse.

-Peut-être n'est-ce pas le moment de ramener de vieilles histoires Alina. D'autant plus que le mariage ne fait pas partie de ton expérience. Ni l'amour murmura-t-il à son épouse en attrapant sa main.

Alina se rembrunit lorsqu'elle vit le regard de Della vers son mari. Visiblement il y avait anguille sous roche. Elle voyait très mal Alden être infidèle bien qu'elle le connaissait peu. Quant à Alina il était à présent certain qu'elle avait encore des sentiments pour le télépathe. Della semblait lui porter une haine profonde.

-Là n'est pas le sujet contra t-elle. J'ai pris ma décision. Je m'inscrirai sur les listes des entremetteurs. Mais rien ne me force à choisir mari. Je préfères me concentrer sur mes études, les problèmes urgents et surtout la guerre qui s'apprêtes à nous tomber dessus. Car il se peut que pour la première fois dans l'histoire des elfes, notre peuple aura besoin d'une armée.

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