✨Chapitre 11✨
Clara se réveilla le cœur lourd, les yeux bouffis par les larmes, la gorge sèche, le goût du sédatif qu'on lui avait donné encore sur les lèvres, une migraine intense et des douleurs dans tout le corps comme si elle avait traversé une tempête. Et puis brusquement tout lui revint en mémoire.
La cérémonie, sa danse avec Terik, son regard, sa tristesse lorsqu'il la quitta, puis la discussion avec Oralie, ses aveux sur Kenric, l'arrivée de Sophie et leur horrible dispute puis Oralie s'était effondrée dans ses bras. Son esprit était vide et froid. Elle s'était brisée.
Sa colère s'était déchainée contre Sophie. Comment avait elle osée dire cela à Oralie ? A la personne la plus gentille qu'elle connaissait. Sophie était immature, perdue et incapable de voir que les gens autour d'elle essayaient de la protéger.
Elle se leva d'un bond du lit bien décidé à voir Oralie, à la sortir de son esprit briser et à dire à son égoïste fille le fond de sa pensée à défaut d'étrangler celle qu'elle considérait comme son alliée.
Une migraine intense la força à se rassoir.
-Je ne te conseille pas de te lever Clara murmura la voix de l'homme dont elle avait si peur de tomber amoureuse.
-Terik ! Que faites-vous ici ! Avez-vous-même idée de l'inconvenance de...
Elle s'arrêta net lorsqu'elle le regarda dans les yeux. Il semblait n'avoir pas dormis de la nuit, ses yeux rougis, ses cheveux décoiffés et son regard hagard. Il la fixait avec une telle peur dans ses yeux. La peur de la perdre.
-Terik allez-vous bien ?
Il se leva tremblant, passant une main dans ses mèches désordonnées et elle se leva pour se tenir à sa hauteur. Bien qu'il la dépassé d'au moins 20cm. Il lui attrapa la main et elle sentit un éclair la transperçait et elle sut dans son regard qu'il l'avait senti aussi. Il lui caressa doucement la main et des frissons lui traversaient le corps. Elle se sentait honteuse de ressentir cela, de penser à lui alors qu'Oralie était aux portes de l'oubli, d'un destin pire que la mort. Et pourtant c'était plus fort qu'elle.
-Vous. Est-ce que vous allez bien ? demanda t'il de sa voix douce.
-Je...non...il faut que je vois Oralie. Elle a besoin de mon aide.
-Je sais. Mais il faut que tu manges. Cela fait 4 jours que tu dors tu dois prendre des forces.
-4 jours !
Elle était maintenant furieuse et lâcha sa main brutalement.
-Comment avaient vous osés me droguer !
-Je n'étais pas au courant qu'ils allaient faire ça ! Mais vous en aviez besoin, vous deveniez hystérique dit Terik en tentant de se défendre.
Lamentablement d'après elle.
-Bien sûr que je n'allais pas bien ! Oralie est brisée ! Vous n'étiez pas là vous me n'avez pas entendus ce qu'à dis Sophie, ce qu'Oralie a dévoilée.
Aussitôt Terik se tendit. Il n'était pas dupe.
-Pourquoi me l'avez-vous caché, que Oralie était la mère de Sophie.
-Tout le monde est au courant maintenant ?
-Tout le conseil, Alden et sa famille et quelques autres émissaires importants comme Grady et Edaline.
Clara se décomposa.
-Oh mon dieu, ils, ils sont au courants.
-Sophie leur a dit. Ils ont...acceptés la nouvelle.
Une bouffée de colère l'envahis à la mention de la jeune fille.
-Vous lui en voulez beaucoup n'est ce pas ?
-Est-ce vraiment si surprenant. Vous n'étiez pas là. Rien de tout cela ne se serais passé si vous...
Elle arrêta sa phrase. Il n'y était pour rien. Cependant Terik se rapprocha.
-Si je quoi ?
-Rien.
-Je ne crois pas cela.
Clara baissa les yeux. Il était bien trop proche d'elle. Elle n'était pas sûre de pouvoir ne serais ce que le regarder dans les yeux. La piqure de son départ de la dernière fois bien trop douloureux pour elle.
-Ce que je pense n'importe peu.
-Je ne crois pas que cela soit vrai. Dites moi.
-Pourquoi êtes vous partis ? Après notre danse.
Elle l'entendit haleter de stupeur.
-Je...
-Vous n'avez pas à répondre.
-Au contraire je dois vous dire que...
-Il n'est pas nécessaire de me dire que vous aviez d'autres choses à faire, peut être même d'autres jeunes femmes à voir qui seraient disons plus belles et plus intéressantes que moi. Vous n'avez pas à vous excusez.
Elle commença à se diriger vers son armoire.
-Maintenant excusez moi mais je dois me préparer. Il faut que j'aille voir comment va Oralie. Et au plus vite.
Terik ne bougea pas. Il n'en avait manifestement pas l'intention. Il était pensif, les poings resserrés comme s'il était en colère. Pas contre elle mais contre lui.
-Vous pensez réellement que je suis parti parce que vous ne m'intéressiez pas ?
Sa voix montrait son énervement. Tout compte fait il lui en voulait peut être.
-Pourquoi seriez vous partis sinon que je vous déplais ou que vous faisiez simplement la politesse en m'invitant à danser.
Elle savait qu'elle était immature de réagir ainsi. Mais elle était à bout de nerf. Et sa présence épuisait sa patience. Il la détournait de son but.
-Comment pouvez vous penser cela ! C'est insensé s'écria t'il avec force de mouvements de bras.
-Terik ce n'est pas le moment pour (elle les désigna d'un geste) cela.
-Nous ne sommes pas « cela » Clara vous le savez autant que moi !
Il était frustré et elle commençait à fulminer.
-Je sais ! Nous ne sommes rien d'autres que des collègues ! Maintenant laisser moi me préparer ! Je doute que vous soyez d'une très grande aide pour cela !
Oh non. Pourquoi avait elle dit ça. A présent sa colère se transformait en du désir à l'idée qu'il la voit, sans rien d'autres qu'elle-même. A en juger par le regard de Terik il avait penser à la même chose qu'elle et elle sentit son ventre réagir à son regard sombre.
-Excusez moi je me suis mal exprimée. C'était une erreur de ma part. Maintenant sortez. Je serais prête à voir Oralie dans 10 minutes.
Il ne bougea pas et la fixa sans vergogne. Pourquoi rendait il cela si difficile. Il lui suffisait de tourner les talons et oublier qu'elle avait insinuée ressentir plus que de l'amitié pour lui.
-Vous pensez que vous n'êtes qu'une collègue pour moi ?
-Quoi d'autre pourrais je être ?
Elle le provoquait. Il laissa échapper un rire sans joie. Un rictus. Comme si elle était stupide.
-Quoi d'autre en effet.
Elle se rapprocha de lui dans une énième tentative de le faire déguerpir. Mais cela eut l'effet inverse. Ainsi proche de lui elle avait l'impression d'augmenter le feu qui grandissait en elle.
-Partez.
-C'est vraiment ce que vous voulez.
-Oui.
-Vraiment ? Clara vous êtes quelque chose de plus pour moi. Vous n'êtes pas une collègue ou même une amie. Vous êtes...tout. Vous me frustrez, vous me faites rire, vous êtes l'objet de mes désirs, celle dont je rêve la nuit, celle dont je rêve de faire mienne.
Elle voulait s'écarter de lui mais c'était trop. Elle n'avait plus d'oxygène.
-Vous êtes enivrante et il m'est impossible de rester loin de vous peu importe combien j'essaye. C'est impossible.
Leurs lèvres s'étaient rapprochés jusqu'à ce qu'il remplisse les derniers centimètres qui les séparaient. Ses lèvres était douces mais possessives comme s'il lui interdisait d'embrasser d'autres hommes que lui. Elle lui rendit son baiser sans réfléchir. Elle en avait rêvé mais jamais ainsi. C'était dévorant, comme une caresse, jamais assez et à la fois trop pour elle. Et elle ne voulait pas qu'il s'arrête mais elle devait l'arrêter. Avant de succomber et d'être incapable de le refuser. Elle tombait amoureuse et il ne faisait rien pour empêcher cet amour de la consumait.
Elle se retira. Il avait les lèvres enflées et les yeux cagoulés de désir et elle savait qu'elle devait refléter ses sentiments.
-Je ne peux pas. Je suis désolé.
Il baissa le regard.
-Je comprend. Je...Je vais vous attendre dehors.
-Je rejoindrai le château seul. Pas besoin de m'attendre.
Il hocha la tête.
-Très bien.
Il quitta la pièce et elle pleura pour elle, pour Oralie et pour l'homme qu'elle aimait.
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Clara se dirigea d'un pas qu'elle espérait confiante vers le château d'Oralie mais ses pensées étaient trop confuses, elle était perdue. Pourquoi l'avait il embrassé ? Aujourd'hui ? Après l'accident d'Oralie. Sa meilleure amie. Un membre de plus haute importance du Cygne Noir. La mère de Sophie. Perdue dans ses pensées sombres elle ne remarqua même pas qu'elle était arriver devant la porte. Elle prit une profonde inspiration avant de toquer trois coups brefs qui résonnèrent sur la porte de cristal. Ce fut Alden qui lui ouvrit. Il n'avait pas bonne mine lui aussi et si ses sourcils se froncèrent à la vue de sa tenue simple qui ne correspondait pas aux habits d'une princesse il n'en dit rien. Il était bien trop poli et bien trop inquiets pour ça.
-Nous vous attendions princesse déclara t'il avec un sourire encourageant.
Cependant elle ne se fit pas gagner par ses espoirs. Comment alors qu'elle avait appris il y a si peu de temps qu'elle était une elfe capable de sauver des vies grâce à son talent de télépathe était elle capable de sauver Oralie ? Jamais elle n'avait fait ça de sa vie et aujourd'hui elle se sentait faible. Malgré ses 4 jours de sommeil forcés, elle ne sentait plus tout ses membres comme si chaque parcelle de son énergie s'était évaporée lorsqu'elle avait déclenché cet orage qui aurait fait pâlir le roi de l'olympe. Jamais elle n'avait était aussi en colère, ses émotions l'avait possédé et elle avait sentie son corps la démangeait, ses doigts se tendant d'instinct vers cette énergie électrique vertigineuse. Elle était incontrôlable. Et maintenant elle était une chargeuse. Capable d'une colère ou d'une émotion un tant sois peu forte pour provoquer des éclairs et anéantir sur son passage. Vu sa colère d'hier elle était fière d'avoir eu ce control sur elle. Bien que c'était surtout Zarina qui l'avait aidée.
D'ailleurs c'était celle-ci qui tenait la main pâle d'Oralie, ses yeux bleu électriques remplies de larmes. Les 11 conseillers étaient là, leurs mines déconfites, blessées ou furieuses pour certains. Bronte était hors de lui et Emery tentait tant bien que mal de le maitriser. Le Comité était là aussi, au grand complet. Elle évita obstinément le regard de Mr Forkle. Elle n'était guère prête pour un interrogatoire. Luka était là aussi appuyé contre le mur visiblement perdus dans ses pensées. Terik était à ses côtés. Elle refusa de le regarder alors elle baissa les yeux, remarquant le tremblement de sa jambe. Mais elle remonta vite le regard conscient de sa position. Elle était la princesse des cités perdues. La future souveraine. Elle ne baisserai pas les yeux, peu importait ce qui s'étaient passés entre eux elle était plus forte que cela.
Aujourd'hui elle était là pour aider Oralie. Pour la sauver. Elle devait y arriver, elle devait la ramener. Coute que coute. Elle y laisserait sa vie s'il le fallait.
Puis elle remarqua la personne pour qui elle éprouvait une haine pire que tout. Sophie. Elle était proche d'Oralie mais n'osait pas la toucher. Clara sentit presque un grognement émanait d'elle lorsque leurs regards se croisèrent et elle s'avança si vite vers Sophie pour la gifler avec toute sa colère quand deux paires de bras puissantes l'en empêchèrent ainsi que la voix tonitruante de Mr Forkle.
-Clara ! Pas maintenant ni ici.
Elle était furieuse. Et Sophie la regardait avec des yeux larmoyants.
-Je suis désolé Clara je ne voulais pas...
-Tu ne voulais pas ! crier t'elle. As-tu même conscience des phrases que tu lui as lancée ? Tu l'as brisée Sophie ! Tes actes ont eu des conséquences affreuses sur la personne la plus fantastique que je connaisse. Ta mère ! Ta mère qui a tout donné pour te protéger ! Qui a perdu l'amour de sa vie à cause de TOI ! Qui a tout sacrifié pour TOI ! Qui prendrait le coup de grâce sans hésiter pour ta petite personne ! Qui a gâché son unique chance de bonheur pour TOI ! Et tu dis : désolé ? Es tu à ce point égoïste, égocentrique et immature ?
Le visage de Sophie était crispé de même que ceux de toute l'assemblée rassemblée autour du lit d'Oralie. Depuis qu'elle était entrée c'était la première fois qu'elle jetait un véritable regard à Oralie. Elle était pâle comme un fantôme, ses yeux résolument fermés empreint de douleur et de tristesse, sa peau était parsemée de striée de larmes séchées. Ses boucles blondes encadrait son visage parfait la faisant ressembler à Aurore lors de ses 100 ans de sommeil forcés. Sauf que cette dernière avait eu un sommeil certes long mais paisible. Oralie, elle, souffrait. Enfermée dans ses pires souvenirs. Incapable de se réveiller. S'approchant à chaque minute d'un destin pire que la mort. L'oubli. Froid, vide, sans couleur.
-Il faut se concentrer reprit Luka. Il faut la réveiller et pour cela il vous faudra vous associer. Sophie a déjà sauver des esprits brisés. Elle peux réessayer mais elle n'y arrivera pas seule.
-Je refuse de la laisser s'approcher d'Oralie, elle a déjà fait assez de dégâts murmura Clara, cependant tout le monde l'avait entendue et Sophie sursauta sous le choc.
-Clara s'il te plait, pardonne moi. Je ne voulais pas la faire souffrir. Si j'avais su...
-Quoi ? Tu aurais repris tes paroles ? Le mal était déjà fait tu les avais pensées.
Tout le monde baissa la tête.
-Tu as osé évoqué Kenric. Alors que tu sais ce qu'il était pour elle.
Clara remarqua à peine qu'elle pleurait mais entendait les larmes des conseillères, de Della et de Edaline qui savaient la profondeur des sentiments de la conseillère.
-Tu savais à quel point elle l'aimait.
Même les hommes se sentirent coupable. Emery évita son regard noir. Bronte semblait mécontentent aussi mais il parla d'une voix rauque.
-Il faut la sauver princesse. Elle doit revenir parmi nous. Son esprit est...différent. Tous les télépathes ici présentes peuvent le confirmer.
Aussitôt Clara s'inquiéta davantage. Certes elle voulait étriper Sophie et la sortir de la pièce au plus vite mais elle était surtout consciente de la puissante du Colibri. Qu'elle le veuille ou non elles allaient devoir s'allier.
-Emery, Tiergan, Mr Forkle et Mr Fitz Vacker ont tentés de pénétrer dans son esprit. Sans succès. Tiergan et Mr Forkle ont réussis cependant à voir et ressentir des choses étranges. Son esprit n'est pas glacial. Du moins pas en totalité. Nous pensons qu'Oralie s'est réfugiée quelque part dans son esprit. Un endroit qu'elle seule peut atteindre et ses messieurs n'ont pas réussis à s'approcher plus. Son esprit semble plus fort.
-Et vous dit elle à Alden. Pourquoi n'avez-vous pas essayer ? Vous êtes bien télépathe ?
Elle était consciente d'avoir été brusque mais le temps presse et les dernières informations mises à sa disposition n'auguraient rien de bon.
Ce dernier lança un long regard à son épouse. Della, dont la beauté hypnotisait encore Clara avait pali et s'était approchée de son mari lui attrapa le bras. Alden lia leur doigts et lui embrassa la tempe avant de répondre.
-Comme vous le savez j'ai eu l'esprit brisé et depuis j'ai tendance à éviter ce genre de situations. De peur de ne pas être assez fort pour ne pas être immergé. Je sais que les dégâts imposés à mon esprit ont été soignés avec succès. Il lança un regard presque tendre à Sophie. Cependant, bien que j'aimerais de tout mon cœur aider, je ne ferais pas souffrir ma famille. J'ai promis de ne plus plonger dans un esprit brisé.
L'amour que Clara voyait entre Alden et Della la brisait et en même temps réchauffait son cœur. Elle ne put s'empêcher de regarder Terik. Elle aimerait pouvoir vivre un amour aussi pur, aussi sincère. C'était comme si le télépathe était prêt à attraper la lune au lassos pour sa femme, qu'il ne voyait personne autour d'elle. Seul l'eclipseuse comptait à ses yeux. Et elle sentit son cœur se briser un peu plus à mesure qu'elle les regardait et ressentait chaque émotion qui faisait battre leurs cœurs tel un seul.
Une véritable torture pour elle qui repensait encore à la douceur des lèvres du conseiller. Sans nul doute elle rêverait de ce moment encore longtemps et elle craignait de ne plus pouvoir supporter d'être en sa présence sans effleurer ses lèvres des siennes.
Clara tenta de se ressaisir elle était sûre que ses pensées n'étaient pas à l'abris.
-Je comprends ça répondit elle le cœur serré.
-Sophie n'a pas encore essayé, il se trouve que nous t'attendions. Tu dois plonger avec Sophie. Et le plus tôt sera le mieux.
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Il avait fallu une heure pour mettre au point un plan qui convenait à tout le monde. En tant que future souveraine, Clara avait tranché et le reste de l'assemblée avait approuvé. Sophie en revanche se tenait à l'écart. Clara savait qu'elle était dure envers elle mais elle ne parvenait pas à trouver la force en elle de lui pardonner. Son esprit ne pensait qu'à Oralie ou à Terik quand celui-ci qui s'était pleinement investi dans leur plan lui effleurait la main ou la couvait d'un regard soucieux. Dieu elle pouvait ressentir le conflit qui régnait en lui de l'autre bout de la pièce et ses regards la consumait tellement qu'elle était sûre qu'elle allait finir par prendre feu. Dans sa propre tête, elle avait peur. Pour sa meilleure amie. Et si elle ne réussissait pas ? Et si Oralie mourait durant leur plongée dans son esprit ? Sera-t-elle capable de la ramener ? Oralie acceptera t'elle qu'elle envahisse ainsi ses souvenirs les plus privés ?
Ne pensa pas à ça Clara. Si tu commences ainsi tu n'y arrivera pas. Je crois en toi. Oublie toute cette culpabilité. Je peux la sentir commencer à te dévorer vivante. Oralie vivra. Grâce à toi. Elle a besoin de son amie. Mais avant tout elle a besoin du Phénix. Concentres toi mon enfant.
La voix de Forkle avait envahie son esprit telle une brise légère et elle s'était sentie forte. Elle pouvait le faire. Elle en était capable. Elle, Clara Specter, princesse des Cités Perdues allait sauver Oralie. Elle allait se montrer à la hauteur des espérances qu'on posait sur ses épaules. Elle allait devenir puissante et protéger son monde et les gens qu'elle aimait.
Merci, pour tout. Lui répondit Clara.
-Je suis prête !
Clara se positionna avec Sophie. Chacune la main sur une des tempes de Oralie. Elle ne bougea pas bien sûr, seul le bruit de sa respiration laborieuse se faisait entendre.
-Prête ? demanda Sophie la voix tremblante.
-Prête acquiesça t'elle.
Et elles plongèrent dans l'esprit brisé de la conseillère.
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C'était de loin la pire expérience de toute sa vie. L'esprit d'Oralie était indescriptible. Il était à la fois vide et rempli, à la vois silencieux comme la mort et bruyant. Le cri d'Oralie était le seule son. Clara devina qu'elle était en pleine crise. Ses émotions étaient un vrai tourbillon. Et Clara souffrait. Les cris lui vrillaient les tympans.
-On doit avancer Sophie. Ne me perds pas.
-Je te suis.
-Il y a une lumière.
-Le havre murmura Sophie
-Le quoi ?
-Chaque personne possède un havre. Rempli de souvenirs. De bribes plus précisément. Tout se désintègre. Elle se protège.
-On doit la sauver. Par tous les moyens s'il le faut.
-Ses souvenirs contiendront peut être des informations.
Clara avança prudemment jusqu'à cette lumière et puis le décors changea. C'était une pièce blanche. Et des bulles flottaient. De différentes couleurs. Bleu, rose, rouge, orange, verte et violette. Dans les bulles elle remarqua des images. Elle se vit elle même dans une bulle violette. Elle riait avec Oralie. Clara sentit les larmes.
-Oh Oralie.
Elle continua de marcher et remarqua Sophie et Oralie. La dispute. La bulle était rouge sombre. Elle serra les poings en proie au souvenir.
Puis un souvenir attira son attention, en fait il y en avait plusieurs. Tous avec Kenric. Sauf un. Sans réfléchir elle touche les nombreuses bulles et des images se bousculèrent dans son esprit et celui de Sophie.
Oralie et Kenric riaient, ils dansaient dans le salon d'Oralie, leurs fronts se touchaient.
-Pars avec moi.
-Je ne peux pas Kenric.
-S'il te plait. Elle s'en sortira sans toi.
-Je.
-Ora je t'aime. Partons.
-D'accord. Je t'aime.
Oralie et Kenric enlaçaient dans un lit. La lumière du matin éclairait Oralie. Elle était radieuse. Son bonheur irradiait de son être. L'amour qui vivait entre eux se faisait ressentir dans toute la pièce.
-Tu es si belle.
-Arrête Kenric.
-N'ai-je pas le droit de complimenter ma femme.
-Si tu peux mon mari.
Elle l'embrassa. La pièce se remplis de gémissements amoureux.
-Je t'aime Kenric. Je t'aime tellement si tu savais. Tu es l'homme de ma vie.
-Je ne t'abandonnerais jamais.
-Tu n'as pas intérêt.
-Peu importe ce qu'il m'arrive je te promet qu'on se retrouvera toujours.
-Toujours.
Puis il l'embrassa et ils firent l'amour à la première heure du matin.
-Je vous déclare mari et femme vous pouvez embrasser la mariée.
Deux anneaux d'or. Un fil incassable retenait leurs mains liées.
-Dans la vie comme dans la mort. Vous serez lier pour l'éternité.
Une danse. Un collier retenant une alliance en or.
Le mariage d'Oralie et Kenric.
-Je t'aime Kenric.
-et je t'aime Oralie Fathdon.
Le feu, les flammes, un hurlement.
Oralie était blessée, tenant dans la main un collier, une bague en or.
Regardant le brasier qui s'étendait au loin.
-KENRIC !
Puis elle tenta de sauter dans les flammes.
Zarina l'en empêcha.
-Oralie, ça ne sert à rien, il est parti.
Un flot de larmes et des hurlements à briser les cœurs.
Si ces derniers n'étaient pas déjà briser.
Par l'amour.
Oralie se tenait devant Fintan. Clara reconnaissait son visage. Il semblait fier, arrogant.
-Ma très très chère Oralie, je vois que vous vous portez bien.
-Que faites vous ici ?
Il ricana.
-On est pas content de me voir.
Les ruines s'effondraient autour d'eux. Oralie saignait. Le pyrokinésiste aussi.
-Vous avez tuer l'homme que j'aimais.
Sa voix se brisa.
-Ce sacrifice était nécessaire. Tu dois comprendre que ta place est avec nous. Peu importe ton lien avec le Colibri.
-Elle s'appelle Sophie.
-Elle ne sait pas que tu es sa mère. Elle est puissante cette enfant elle vous ressemble. Mais elle ignore toute la vérité.
Oralie pleura.
-Non.
-Elle te détestera. Tout comme Kenric si il avait su. Mais il est mort, je l'ai tué.
-Vous êtes un monstre. Vous m'avez tout pris.
-La conseillère la plus puissante des cités perdues. Quel choc que vous ayez tenu si longtemps. Pour cacher à tous votre liaison. Votre mariage avec Kenric. Personne ne se doute que vous aviez transgressé les règles à ce point. Au point de vous retrouver avec un enfant.
Oralie porta la main à son ventre.
-C'est donc bien vrai. Le rouquin a quitté ce monde mais il vous a laissé un souvenir de lui. Votre enfant. Comme c'est dommage. Il ne rencontrera jamais son père.
Oralie pleurait.
-Que voulez vous ?
-Votre mort. Mais vous faire souffrir sera plus drôle. Comment vont réagir ses bons vieux conseillers lorsqu'ils apprendront que vous attendez à un enfant. Ou Sophie lorsqu'elle apprendra votre lien de sang.
Oralie tituba. Elle tomba à la renverse comme soudain malade, ses yeux étaient vitreux et elle était pâle et agrippée son ventre.
-Que...que m'avait vous fait.
Fintan sourit puis éclata d'un rire sardonique. Démoniaque.
-Tu ressens déjà les effets n'est ce pas. Du poison que j'ai glissé dans ton verre.
-Non...non...je vous en prie Fintan.
-Il ne survivra pas à ça. Ton enfant.
Oralie cria.
-Pourquoi faites vous ça ?
-J'avais promis de détruire ce bonheur.
-Si tu survie tu finira seule. Et ton fils mourra. Comme son père. Un jour tu comprendras. Pourquoi j'ai fais cela. J'aime faire souffrir ceux qui se mettent en travers de mon chemin. D'abord ton cher et tendre, puis le fruit de votre amour. En poursuivant avec ta fille puis je t'anéantira toi.
L'image se disloqua et Oralie hurla alors que du sang coulait autour d'elle et qu'elle perdait connaissance.
Clara hurla et lâcha la tempe de Oralie. En même temps que Sophie. Les larmes dévalaient ses joues et elle s'agrippa au mort s'écroulant contre ce dernier.
-Oralie était enceinte. Elle a perdu le bébé. Fintan il...
Puis elle perdit connaissance.
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