Chapitre 32 : Dure réalité
Dayana eut beaucoup de mal à ouvrir les yeux. Elle n'avait qu'une envie, faire dos aux rayons du soleil qui lui intimaient de se lever et dormir une journée ou deux. Mais elle ne pouvait pas. Avec une pensée pour sa mère à qui elle avait promis d'être courageuse, elle rejeta les couvertures, revêtit sa façade pour masquer ses faiblesses et remballa ses affaires.
En chemin, la jeune femme repensa à ce qu'il s'était passé la veille.
Ces créatures qui nous ont attaqué... J'ai l'impression qu'elles sont apparues pour moi, pour me tuer. C'est donc que quelqu'un les envoie. Pourtant, je viens à peine d'arriver dans mon royaume, personne ne peut être au courant, personne à part....
Elle jeta un coup d'œil à Freya qui marchait devant elle.
Et si.... Et si c'était son interlocuteur qui avait envoyé ces créatures ? Mais ça n'a pas de sens, Freya s'est ardemment défendue et a tenté de me protéger, elle a soigné ma blessure... Soit l'homme a décidé de faire une pierre deux coups et de se débarrasser de moi et Freya, soit je me trompe et ça n'a absolument rien à voir.
Dayana rejoua l'attaque une centaine de fois dans sa tête pour essayer d'y déceler un indice, une indication sur la nature des créatures et leur maître, mais tout ce qu'elle obtint c'est un mal de crâne.
- Nous approchons, informa subitement Freya. Dayana, tu ferais bien de mettre ta capuche et de veiller à ce qu'elle couvre bien tes cheveux. Personne ne doit te reconnaître. Pareil pour toi Bun. On n'est déjà pas très sûr de ce qu'il s'est passé hier, alors évitons d'attirer l'attention.
La princesse s'exécuta et fit bien attention à ce qu'aucune mèche rebelle ne dépasse. Entre la bataille contre les créatures et le vent qui lui avait cinglé le visage pendant des jours, il devenait urgent qu'elle refasse sa tresse. Bun n'avait pas ce problème avec ses cheveux courts. Même si sa capuche s'arrêtait au niveau de ses sourcils, on ne voyait aucun cheveu blanc.
En fin d'après-midi, la petite troupe arrivèrent à leur destination. A droite du chemin menant au cœur du village, se trouvait un panneau en bois sur lequel était inscrit une phrase pour le moins étrange.
Et n'oubliez jamais que... BOUDOU, est un village.
- Ils font bien de le préciser, parce qu'avec leurs trois misérables cabanes, ça ressemble vraiment pas à un village, se moqua Bun, un sourire suffisant sur le visage. C'est ça ton royaume, princesse ?
La jeune femme le foudroya du regard mais ne répondit pas.
Elle vérifia une dernière fois que tous ses cheveux étaient bien dissimulés et avança, prête à découvrir ce village qu'elle n'avait encore jamais vu. Ce royaume était le sien et pourtant il lui était complètement étranger. Cela la dérangeait et elle souhaitait y remédier. Elle voulait renouer avec son peuple.
Elle fut néanmoins très surprise de constater que Boudou ne faisait même pas la taille des jardins du château, où elle avait passé des après-midi entières à se promener. Constitué de cinq maisons, une auberge nommée "Le petit hêtre", quelques commerces et une petite écurie, le village semblait presque abandonné sans les quelques passants qui vaquaient à leurs occupations.
- Je vais aller acheter des chevaux. Je vous laisse réserver les chambres à l'auberge, ordonna Freya en tendant quelques pièces d'argent à la princesse. On se retrouve là-bas.
L'assassin partit vers les écuries alors que Bun et Dayana marchaient vers "Le petit hêtre".
L'auberge était petite mais confortable. Des tables et des chaises étaient disposées ça et là pour accueillir les clients qui souhaitaient se restaurer. L'escalier au fond menait aux chambres et sur la droite se tenait un grand comptoir où l'aubergiste, un homme bedonnant au visage rond avec une moustache, essuyait des pintes.
La princesse et le noryn allèrent à sa rencontre.
- Bonjour, salua poliment Dayana.
- Bonjour, je m'appelle Tylosus, répondit l'homme avec un air enjoué. Ici, vous trouverez tout ce dont vous avez besoin ! A manger, à boire et de quoi dormir. En quoi puis-je vous être agréable ?
- Nous aimerions deux chambres s'il-vous-plaît et nous mangerons ici ce soir si cela ne vous dérange pas.
- Me déranger ? Mais bien au contraire vous m'honorez ! Ce soir c'est ragoût de pommes de terre. C'est ma femme, Artésia, qui le prépare. Vous allez voir c'est excellent !
- Je n'en doute pas une seule seconde monsieur, souria la jeune femme.
Soudain, la porte de l'auberge s'ouvrit brusquement et cinq hommes aux sourires malveillants et armés jusqu'aux dents entrèrent.
- Tylosus ! Mon ami ! s'exclama le chef de la bande d'un air faussement amical.
- Tirio, gronda l'aubergiste en faisant le tour du comptoir pour faire face aux nouveaux arrivants. Que viens-tu faire ici ?
- Je viens manger un bout avec mes amis, est-ce un crime ?
- Tu n'es pas le bienvenu ici. Pars.
- Tu me vexes Tylosus. Tu sais pourtant ce qu'il se passe lorsque je suis vexé. Je deviens méchant.
Trois de ses compagnons sortirent épées et dagues de leurs fourreaux, prêts à saccager l'endroit.
Tirio lorgna Dayana d'un œil lubrique mais Tylosus se plaça devant elle et le noryn.
- Laisse mes clients tranquille, espèce de malfrat. Tu as fait suffisamment de mal à ce village. Pars je te dis.
- Très bien. Je m'en vais.
Le bandit fit mine de partir puis se retourna brutalement et il donna un grand coup de poing dans la mâchoire de l'aubergiste, qui s'étala de tout son long, inconscient.
Tirio voulut en profiter pour attraper Dayana par le bras mais il dut reculer rapidement pour éviter la hache de Bun.
Le jeune homme mugit et se rua vers les brigands.
Dayana observa la scène avec stupeur. Bun était en infériorité numérique, et pourtant il tenait en respect les quatre hommes aussi facilement que s'il se battait contre des enfants. La princesse remarqua soudainement qu'il en manquait un. Ce dernier se tenait en retrait et semblait en grande concentration. La hache du noryn s'arracha soudainement des mains du jeune homme et s'éleva dans les airs, sous les yeux ahuris de son propriétaire. La lame pointa vers lui et fila à toute vitesse dans sa direction.
L'héritière entra alors en action. Elle créa immédiatement un champ de force autour de Bun qui le protégea de la hache. L'arme retomba à terre en un terrible bruit métallique, inerte. Dayana leva sa main et les bandits s'envolèrent jusqu'au plafond de l'auberge, gigotant leurs bras et leurs jambes en tous sens, impuissants.
- Byjiu ! Fais quelque chose ! cria le chef de la bande.
- Je ne peux rien faire ! Elle est trop forte ! répondit le sorcier d'une voix légèrement tremblante. Son aura rayonne de puissance !
- Tu n'aurais pas pu vérifier son aura AVANT qu'on les attaque ? lui reprocha Tirio.
La jeune femme relâcha subitement sa concentration et les bandits tombèrent lourdement sur le sol. Ils se relèvent tant bien que mal, avec nombre de grognements et de gémissements et s'en allèrent sans demander leur reste.
Bun récupéra sa hache, la regarda d'un air suspicieux, évaluant si elle était encore possédée. Il la menaça du regard, puis la remit à sa ceinture.
Dayana s'assit auprès de l'aubergiste, posa ses mains entourées d'un halo blanc sur sa tête et laissa sa magie le sortir de l'inconscience. Tylosus papillonna un instant des yeux avant de se redresser doucement.
- Vous allez bien ?
Une femme entra dans l'auberge, les bras chargés de sacs de nourriture. Petite et rondouillette, elle était vêtue d'une ample robe blanche et d'un tablier rouge à carreaux. Ses cheveux châtains étaient relevés en un chignon. Quelques mèches rebelles encadraient son visage bienveillant.
Lorsqu'elle aperçut une jeune femme encapuchonnée aider l'aubergiste à se relever, elle posa immédiatement les sacs et se rua vers eux.
- Tylosus ! Tu vas bien ? demanda-t-elle en l'examinant des pieds à la tête.
- Oui, mon amour, rassure-toi, je vais bien. Ces deux jeunes gens m'ont sauvé la vie.
- Vous exagérez un peu monsieur, ria doucement Dayana, un sourire gêné sur les lèvres.
- Si si, j'insiste. Mais permettez-moi de vous présenter ma femme, Artésia.
- Enchantée, que s'est-il passé ? interrogea-t-elle.
- Tyrio et sa bande de malfrats sont revenus, expliqua son mari. Il voulait probablement tout saccager comme la dernière fois. Il a essayé de s'en prendre aux clients, je me suis interposé mais il m'a assommé d'un coup de poing. Lorsque je me suis réveillé, ils étaient partis alors je suppose que ces jeunes gens les ont fait fuir.
- Merci infiniment pour ce que vous avez fait, dit Artésia avec chaleur. Laissez-nous vous offrir le repas et vos chambres pour vous remercier.
- C'est très gentil de votre part, nous acceptons, répondit Dayana.
- C'est la moindre des choses, rétorqua Artésia, qui récupéra ses sacs de courses et disparut derrière le comptoir pour aller préparer le ragoût.
- Voici vos clés de chambre, prenez l'escalier derrière vous pour y accéder, elles sont au premier étage, indiqua Tylosus, qui reprit son essuyage de vaisselle.
La princesse retourna auprès de Bun, qui était resté planté au milieu de la salle, les bras croisés, le visage renfrogné.
- Tiens, voici la clé de ta chambre, dit-elle en lui tendant la clé.
Le jeune homme lui prit des mains en grommelant.
- Qu'est-ce qui ne va pas ? lui demanda-t-elle.
- Tu n'avais pas à intervenir.
- Pardon ?
- Je n'avais pas besoin de ton aide, je m'en sortais très bien tout seul.
- Ta propre hache était en train de te foncer dessus !
- Je n'avais pas besoin de ton aide ! et puis c'est à cause du magicien, il a triché ! Sans lui, je contrôlais parfaitement la situation.
- Utiliser la magie c'est tricher ? demanda-t-elle, interloquée et furieuse à la fois.
- Exactement !
- Tu es pourtant bien content quand je te soigne, rétorqua-t-elle.
- Je ne t'ai jamais demandé de me soigner.
- Je devrais te laisser saigner à mort et te laisser te faire tuer, c'est ce que tu es en train de me dire ?
- Je sais pourquoi tu fais ça.
- Pourquoi je fais quoi ?
- Si tu me protèges et me soignes, c'est dans l'unique but de me rapporter comme trophée, le dernier noryn de sa tribu.
Dayana écarquilla les yeux, ouvrit la bouche et la referma plusieurs fois. Elle n'en croyait pas ses oreilles.
- Si tu es là, c'est parce que j'ai vu dans tes yeux la blessure de ton âme, martela-t-elle. Si tu es là, c'est parce que je veux que tu racontes ta version des faits au Conseil. Je veux rétablir la vérité et réparer les torts qu'ils t'ont été faits, en espérant que cela apaisera le feu de la haine qui te consume. Je veux te sauver, à défaut d'avoir pu sauver ta tribu. Et si je te protège et te soigne, tout comme je protège et soigne Freya, tout comme j'ai protégé et soigné l'aubergiste, c'est parce que j'ai le pouvoir et l'envie de faire le bien autour de moi.
- ... Je n'ai pas besoin d'être sauvé, cracha-t-il, acide.
Bun tourna les talons, monta les escaliers et claqua la porte de sa chambre.
Dayana soupira et se réfugia dans la sienne. Elle s'assit sur le lit et entreprit de refaire sa tresse.
- ça y'est, annonça Freya en entrant. Demain, trois chevaux nous attendent aux écuries.
- Tu en as mis du temps, lui reprocha la princesse.
- Oui j'ai dû attendre le palefrenier et les négociations ont été difficiles mais j'ai fini par y arriver.
Dayana était certaine que la raison du retard de l'assassin était fausse. Elle avait sûrement profiter de l'occasion d'être seule pour contacter l'homme mystérieux à qui elle avait parlé la dernière fois. Cependant, Dayana préféra ne rien dire et continua de faire sa tresse.
- Ils sont devenus sacrément longs, remarqua Freya en l'observant se coiffer. Je n'en reviens toujours pas que tu aies autant grandi... Je t'ai laissé il y a à peine deux ans et lorsque je te retrouve, tu as vingt-quatre ans.
- Vingt-trois.
- C'est pareil.
- J'imagine que ça doit faire bizarre... ça me fait drôle aussi de revenir dans mon royaume quatorze ans après, mais pour le reste du monde, il ne s'est écoulé que deux ans... j'ai du mal à m'habituer à ce décalage.
- Je comprends.... Tu ne voudrais pas que je te coupe les cheveux ? Tu perdras moins de temps à les coiffer.
- Non.
Le ton de la jeune femme était sans appel.
- Pourquoi ?
- Pour deux raisons. La première, mes cheveux blonds sont la preuve que je suis la fille de Tiana et Edwin Astaveron, ils sont le symbole de ma royauté et de ma légitimité au trône. La deuxième, la plus importante...
- Oui ? l'encouragea l'assassin devant son hésitation.
- .... Ils sont un peu la dernière chose qu'il me reste de mes parents, avoua Dayana en caressant sa tresse affectueusement. Je n'ai plus rien qui me rattache à eux, aucun objet à chérir, excepté ma chevelure.
- Je vois, répondit placidement Freya.
- Enfin bref, reprit la princesse en jetant sa tresse dans son dos après un silence gênant. Je vais me reposer un peu avant le dîner.
Elle s'allongea sur le côté et ferma les yeux, coupant court à toute discussion.
***
Bun ruminait en faisant les cent pas dans sa chambre. Comme elle était petite, il devait constamment se retourner s'il ne voulait pas se prendre le mur, ce qui l'énervait encore plus.
Il ne supportait pas la pitié de la petite princesse de pacotille. Elle voulait le sauver, c'était vraiment n'importe quoi ! Il n'avait pas besoin d'être sauvé ! Il n'avait pas besoin d'aide ! Pas besoin d'être protégé ni soigné ! Il était noryn ! Il était fort et brave ! Le fils du chef de la tribu ! Il avait survécu à une attaque d'assassins... parce qu'il n'avait pas été là lorsque ça s'était produit.
Bun s'assit sur le lit.
Qu'avait-il fait depuis ? Rien. Il s'était terré dans la haine pour oublier sa peine. Il avait préféré taper du poing et hurler sa rage plutôt que verser des larmes et sentir son chagrin couler sur ses joues. Il avait préféré brûler de colère plutôt que de ressentir le vide béant qu'avait laissé la perte de ses proches.
Elle voulait apaiser le feu de la haine qui le consume... Mais sans ça, que lui reste-t-il ? Une coquille vide. Le désespoir.
Le sauver.... Le pouvait-elle ? Vraiment ? Pourrait-elle l'aider à apaiser son âme ? à sourire à nouveau ? à être heureux à nouveau ?
Il s'allongea sur le côté et replia ses genoux vers son torse.
Je veux être sauvé...
Des larmes vinrent bientôt former une auréole sur l'oreiller.
***
Dayana se réveilla quelques heures plus tard, au bruit d'un raclement de lame. Elle se releva d'un coup, alerte puis soupira en apercevant Freya affuter sa dague.
- Désolée, je t'ai réveillée ?
- Non, mentit-elle outrageusement.
- On va manger ?
Dayana hocha simplement la tête et les deux jeunes femmes descendirent l'escalier. La nuit étant déjà fort avancée, il y avait très peu de clients. Même si la plupart des tables étaient vides, elles choisirent la plus reculée, proche de l'escalier.
- Tu sais où est Bun ? demanda l'assassin.
- Dans sa chambre, il boude.
- Pourquoi ?
- Rien qui ne vaille la peine d'être mentionné.
Freya haussa les sourcils mais n'insista pas.
Artésia arriva peu de temps après avec deux bols de ragoût fumant et des tranches de pain épaisses.
- Tenez, bon appétit les amis !
- Attendez, la retint la princesse. Puis-je vous poser quelques questions ?
- Bien sûr ! répondit la femme de l'aubergiste avec un grand sourire.
- Depuis combien de temps subissez-vous ces attaques de brigands ? J'ai cru comprendre que ce n'était pas la première fois.
Artésia regarda autour d'elle, s'assit tout près de Dayana et chuchota :
- Depuis que le nouveau roi est sur le trône, tout est parti de travers. Les taxes ont quadruplés, les familles modestes sont réduites à la pauvreté, les gens bons et honnêtes sont obligés de voler pour survivre et nourrir leurs enfants. Pendant ce temps-là, les mécréants en profitent pour attaquer auberges et commerces....
- Ne sont-ils pas punis ? Que fait l'armée ? interrogea la princesse, les yeux écarquillés.
- L'armée tabasse parents et enfants et les envoient tous au cachot s'ils ne peuvent pas payer les taxes, sur ordre du roi.
- Mais l'armée est censée protéger le peuple !
- Pas avec ce roi-là, déclara la bonne femme en baissant encore d'un ton.
- Qu'en est-il des mages ? Ne peuvent-ils pas aider ?
- Certains d'entre eux sont poursuivis en justice pour abus de leurs pouvoirs magiques. Il y a des avis de recherche un peu partout. Mais j'ai entendu parlé d'un sorcier, Nathanys. Ce serait le bras droit du roi, mais lui est gentil et aide la population. Des gens de passage m'ont expliqué qu'il les a aidés dans la misère et leur a évité la prison.
- Mais il ne peut pas aider tout le monde tout seul.
- Non, mais j'ai aussi entendu parler de La Salamandre....
- La Salamandre ? Qu'est-ce que c'est ?
- C'est un groupe de rebelles qui s'est formé peu de temps après la prise de pouvoir de Valkar et de ce que je sais, ils sont plutôt efficaces et ont aidé de nombreuses personnes. Leur chef se fait appelé La Salamandre et il serait toujours à la recherche de nouvelles recrues, si vous êtes intéressée... conclut-elle avec un clin d'œil avant de se lever.
Dayana la remercia d'un faible sourire, accablée par les révélations d'Artésia. Elle ne pouvait pas croire que son oncle soit aussi... inhumain. Heureusement qu'il y avait des gens pour aider son peuple le temps qu'elle reprenne sa place sur le trône.
- Je te l'avais dit que ton oncle était un homme cruel, lâcha Freya.
La princesse lui jeta un regard noir et entreprit d'oublier ses problèmes le temps d'un repas. Elle ferma les yeux et laissa le ragoût lui réchauffer le ventre et le cœur. Ses pensées dérivèrent vers Bun, seul dans sa chambre.
Il a été plus que désagréable, mais peut-être qu'un bol de ragoût lui fera du bien. Il avait l'air plutôt ébranlé par ce que je lui ai dit.
Dayana se leva, demanda un troisième bol au comptoir puis monta les escaliers. Elle toqua à la porte. Pas de réponse.
- C'est moi, précisa la princesse en frappant une deuxième fois.
- Vas-t-en ! gronda le noryn à travers la porte.
- Je t'ai apporté à manger, insista-t-elle.
- VAS-T-EN !
- Très bien ! Je laisse le bol sur le seuil.
La jeune femme savait qu'il était inutile de guetter le moment où le noryn sortirait de sa grotte, alors elle se rendit dans sa chambre, où Freya l'attendait déjà.
- ça va ? J'ai entendu des cris.
- ça va.
- ça a l'air. Comment va l'animal sauvage ?
- Il grogne mais il n'est pas méchant.
- Mouais.
- Demain est un autre jour, dit solennellement la princesse en s'installant dans son lit.
- Comme tu dis, répondit l'assassin en faisant de même. Bonne nuit.
- Bonne nuit.
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