Chapitre 17 : Violence
Brouke s'entassa dans la cour intérieure du château avec les autres soldats. Le roi avait convoqué l'armée entière sans leur donner la raison de ce rassemblement.
Valkar se présenta à la foule confuse avec une certaine satisfaction, resplendissant dans son manteau rouge et or.
- Soldats, je vais avoir besoin de vous pour faire respecter l'ordre ! tonna le roi. Voyez-vous, certains n'ont pas payé la taxe qui m'était due et se doivent d'être sévèrement corrigés ! Je vous ordonne donc de les châtier comme ils le méritent ! Usez de la violence, c'est la seule chose que ces gueux comprennent !
Des murmures choqués fusèrent, mais une voix forte et claire s'éleva au-dessus d'eux :
- Le roi Edwin ne nous aurait jamais demandé une horreur pareille.
- QUOI ? QUI A DIT CA ? rugit Valkar.
Un main se leva parmi la foule.
- Viens me rejoindre, dit-il sur un ton mielleux qui ne présageait rien de bon.
Brouke observa la scène, le ventre tiraillé par la peur. Un soldat qu'il ne connaissait pas se fraya un chemin jusqu'au roi et se planta devant lui avec défiance.
- Alors comme ça, mon frère est un meilleur monarque que moi ?
- J'ai un profond respect pour le roi Edwin, et vous êtes en train de gâcher son héritage.
- Ah oui ?
Valkar attrapa l'épée de son interlocuteur et la lui planta dans le ventre jusqu'à la garde.
- et que dis-tu de ça ? dit-il avec un sourire malsain.
Le soldat cracha du sang au visage du roi avant de retomber mollement sur le sol.
Un hoquet de stupeur parcourut l'assemblée, horrifié par tant de cruauté.
- Je disais donc, reprit Valkar comme s'il ne s'était rien passé, usez de la violence, c'est la seule chose que ces gueux comprennent...
***
Dans les dortoirs, Brouke et ses frères d'armes discutaient des évènements de la matinée.
- Je ne veux pas brutaliser des innocents, s'attristait Brouke. je me suis engagé dans l'armée pour défendre et protéger, pas pour attaquer. En plus Zerka nous rabâche sans cesse qu'il faut user de la violence en dernier recours, et là, le roi ordonne qu'on tabasse la population ? C'est n'importe quoi.
- je crains que nous n'ayons pas le choix mon frère, Valkar nous a bien dit qu'il nous surveillerait de très près, et je le crois, vu ce qu'il a fait à l'autre soldat....
- ça aussi c'est n'importe quoi ! cria Brouke, au bord des larmes.
Il se cacha sous ses couvertures et leur tourna le dos. Il ne voulait pas qu'ils le voient dans cet état. Il sanglota le plus discrètement possible, et ne put s'empêcher d'écouter la conversation qui se poursuivait sans lui.
- ça ne peut plus continuer comme ça, murmuraient à présent ses frères d'armes. Il est complètement déboussolé depuis la mort d'Edwin et de Tiana.
- Il s'en veut terriblement de ne pas avoir retrouvé la princesse, il fait des cauchemars toutes les nuits.
- Il faut qu'on fasse quelque chose !
- Oui mais quoi ? Tu as vu ce qui est arrivé à l'autre soldat lorsqu'il a osé dire ce qu'il pensait ?
- Peut-être que si on rassemble assez de monde et qu'on le prend par surprise....
Le manque de sommeil dû aux nuits blanches eut raison de Brouke et il s'endormit avant d'avoir pu entendre la mutinerie que ses frères d'armes fomentaient.
Il se réveilla quelques heures plus tard lorsqu'un soldat d'une autre division lui secoua vigoureusement l'épaule.
- Quoi ? grommela-t-il, dérangé.
- Des soldats se sont rebellés et ont tenté de tuer le roi... Je suis désolé.... Ta division en faisait partie... Ils ont tous été capturés et vont être brûlés vif ce soir.
Brouke écarquilla les yeux d'horreur et de confusion.
- Quoi ?
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