Chapitre huit

Jubia me conduit jusqu'a ce qui semble la place centrale de leur étranges villages de champignons ( et elle ose s'étonner que je la croie quand elle parle de schtroumpfs ! ). La, des dizaines d'entre eux sont rassemblés à bavarder, jouer à la ball-... Pardon, shooter dans un gland, bref, à nous porter autant d'attention qu'à des caisses abandonnées en plein milieu de la place. Et encore, si on avait été des caisses ils auraient au moins pris la peine de nous bouger du chemin.

Ce n'est pas vraiment le genre d'accueil auquel je m'attendais. Du moins pas venant d'amis d'enfance de Jubia. Mais là encore, elle avait du leur adresser la parole une fois et décréter qu'ils seraient amis pour la vie au pays des arc en ciels.

« - Hum... Bonjour ? », demandais-je en jetant un coup d'œil à Jubia, qui ne semblait nullement affectée par leur manque de réaction.

« - Ca rappelle tant de souvenirs à Jubia... Des souvenirs heureux. Quand les autres enfants l'attachaient et lui jetaient des pommes de pain, quand ils la faisaient tomber dans la mare, les parties de courseaprèsjubia endiablées... Oh, une fois ils l'ont même envoyée voler quelque chose dans le champignon du chef ! Ils avaient tellement confiance en Jubia... »

Elle essuya une petite larme de bonheur.

Je restais planté la, bouche bée, les yeux écarquillés. Si ces gens étaient des amis pour Jubia, je n'imagine pas à quoi ressemblaient ses ennemis.

« - Ils t'ont fait du mal ? », demandais-je, incrédule.

« - Parfois. Mais nous étions des enfants, ça faisait partie du jeu.

- J'y crois pas ! Comment peux tu être amie avec eux alors qu'ils te traitaient comme ça ? Ce ne sont pas des souvenirs heureux ce sont des... »

Les mots refusent de sortir de ma bouche. Jubia continue à sourire.

« - Des fois, être rejeté des autres peut faire encore plus mal. »

Je ne réponds pas et elle se tourne à nouveau vers eux, agitant la main vers Mira qui approche avec un plateau de ce qui semble être le dîner. Pour un peu je changerais d'avis sur la jeune paysanne. La pauvre n'a pas eu une vie facile, elle non plus.

« - Et voilàà ! », annonce Mirajane en découvrant des plats bien trop verts à mon goût.

« - Qu'est ce que c'est ? », demandais-je en me retenant de faire la grimace à la salade verdâtre qu'elle me propose.

« - De la salsepareille, évidemment ! », pépie Mirajane.

Et on essaie encore de le faire croire que ce village n'est pas habité par des schtroumpfs ?

Mirajane nous fait une visite guidée tout en grignotant de la salsepareille. Je mettrais ma main à couper que la lilliputienne ne faisait pas partie des harceleurs de Jubia. Elle a l'air aussi innocente qu'un bébé, et je peux me vanter d'être un bon juge de la personnalité des gens.

« - Ici, nous avons la bibliothèque.

- Est-ce que Reby y est ? « , demande Jubia, et la jeune fille aux cheveux blancs acquiesce.

« - Ce serait alarmant si elle n'y était pas. Elle passe ses journées fourrée là bas.

- Peut-on aller la voir ? »

Mirajane accepte à nouveau et nous conduit dans un champignon rempli à craquer d'étagères diverses et plus ou moins branlantes, toutes remplies à craquer de livres. J'en saisis un au hasard : « Les contes des frères Grizzlis ». Je n'en avais jamais entendu parler. La couverture est illustrée d'un ourson adorable avec un pot de miel entre les pattes.

Alors que je repose le bouquin, une complainte se fait entendre au fond de la bibliothèque. En m'approchant, suivie de Jubia et son amie, je découvre une pile de livre monstrueuse, entassée en un amas informe. Au dessus est assise une jeune lilliputienne aux cheveux bleus et courts. Elle porte une longue robe orange et un bandeau lui retient les cheveux.

« - Reby ! », s'exclame ma compagne de route en la voyant.

Ladite Reby lève les yeux de sa lecture juste assez vite pour voir une masse bleue informe lui fonce dessus pour l'enlacer.

« - Bonjour Jubia. », répond-elle en lui retournant son câlin, « Ça faisait longtemps. »

Alors que les deux femmes échangent quelques anecdotes je me baisse vers la pile de livre sur laquelle se trouve affalée Reby. Ce sont quasiment tous des romans d'amour à l'eau de rose. Pour un peu je dirais que Reby a une peine de coeur. Ou qu'elle cherche un prince charmant.

« - Je te présente mon fiancé, Monsieur Gray. », finit par dire Jubia en tendant fièrement une main dans ma direction, comme si elle montrait un trophée dont elle était particulièrement fière. J'aurais du me douter qu'elle finirait par parler de moi.

« - Pour se fiancer les deux partis doivent être consentants, Jubia », soupirais-je en me relevant. Puis j'adresse un signe de tête à Reby. « Enchanté.

- Ne flirtez pas avec d'autres femmes en face de Jubia, monsieur Gray ! », offense Jubia, et je lève les mains en protestant :

« - J'ai juste dit bonjour !

- C'est déjà trop. »

Je roule des yeux. Comment m'en sortirais-je en l'ayant pour femme ?

Si je l'ai pour femme ! Si ! Ce qui ne risque pas d'arriver... Ahah.

« - Tu as l'air de passer ta vie ici, Reby. », remarquais-Je.

« - C'est parce que c'est le cas. J'ai du mal à m'entendre avec les autre, alors je préfère rester lire ici.

- Pourquoi ?

- Reby vient d'un autre village », m'explique Juvia, « Il a été détruit il y a longtemps par les humains et elle est la seule rescapée à sa connaissance. Alors elle est venue vivre ici.

- Ce n'est pas pour autant qu'on m'a accueilli à bras ouverts », continue Reby, « Mais ils ne m'embêtent pas et me laissent lire ici, alors c'est plus que suffisant. »

Décidément, les lilliputiens sont des petits enfoirés. Je me retiens vraiment d'aller leur filer une paire de claque un par un.

« - Et puis, Mira m'apporte à manger et elle est vraiment gentille avec moi. », sourit Reby en s'étirant. Est-ce mon imagination ou quelque chose vient-il de bouger dans son dos ? Étrange.

« - Et si on continuait la visite ? », propose Jubia en me prenant la main.

Je ne prends même plus la peine de me débattre.

« -D'accord. À plus, Reby ! »

  💙💙💙💙💙 

 Je suis TROP heureuse !!! Je suis enfin de retour au village où j'ai passé toute mon enface, et avec Grey cette fois ! Je suis si contente, il a l'air de bien s'amuser ici ! Et en plus de ça, Reby est toujours ici ! Je suis vraiment heureuse, c'était ma meilleure amie jusqu'à ce que je me fasse virer du village... oups. Bon tant pis, c'est trop tard maintenant. Je suis juste très contente de la revoir, même si elle fait la même chose que quand nous étions petite : lire. C'est d'ailleurs elle qui m'a appris à lire. Au début, elle m'a fait connaître des mots importants pour moi (comme "champignon" ou... "champignon"), et malheureusement je n'ai pas pu continuer les leçons. 

En revanche on peut continuer la visite. Le village des lilliputiens est en réalité assez grand (enfin, pour des lilliputiens évidemment), alors ça nous fait pas mal de choses à visiter. 

- Monsieur Grey, Jubia va vous conduire dans un endroit qui va vous plaire ! 
Je sais que ça va lui faire plaisir. 
- Ah bon ... ? Et.. qu'est-ce que c'est ? 
Je me tourne vers lui en souriant. 
- Une tour ! 

Il soupire. Super, il a l'air content. 

Nous arrivons en bas de la tour. Il y a un garde devant, mais je me rappelle de lui, on était amis autrefois. 
- Eh ! C'est toi Jubia ? demande mon ami. 
- Oui ! C'est Jubia ! 
- Tu n'as pas changé tu sais ! 
- Toi si ... Tu as grossi, tu étais plus beau avant. Qu'est-ce qui s'est passé Droy ? 
Il fronce les sourcils. J'ai dit quelque chose de mal ? 
- J'ai grossi parce que ça me manquait de ne pas te lancer des cailloux dessus, idiote. 
Je souris. 
- Cool. 

Grey ne dit rien depuis tout à l'heure. 
- Jubia.. Pourquoi tu ne le frappes pas ? Je me retiens de le faire depuis qu'on est arrivés ici, et là il le mérite vraiment. Toi tu n'as pas besoin de te retenir. 
- Vous savez Monsieur Grey, en réalité Droy n'est pas un mauvais garçon. Il ne mérite pas que Jubia le blesse. 
- Eh Jubia ! Tu l'as payé ce type pour rester avec toi ? lance Droy. 
- Désolée Monsieur Grey, Jubia s'est trompée. Il mérite que je le blesse. 
Mais je ne vais pas le frapper. En rétrécissant, Mirajane m'a donné une nouvelle robe magnifique (propre, et sans trous), et m'a recoiffé. Je ne veux pas abîmer tout ça. 

- Droy.. Jubia voulait s'excuser. 
- Pourquoi ?
- Heu... 
Mince. J'ai oublié ce que je voulais dire. Vite, je dois faire diversion avant qu'il me trouve idiote ! Heu ... ! Merde ! AH ! (rpz Denis) JE SAIS ! 
- Aïeeeeeeeuh ! Pourquoi tu m'as frappé ?
Ma diversion était géniale. Je suis fière de moi. 
- Jubia voulais voir si en vous frappant votre graisse allait faire des vagues sur votre corps. 

J'attrape Grey par la main, et nous nous enfuyons dans la tour. Droy a une peur bleue des escaliers, alors il ne nous rattrapera pas. Nous montons rapidement les marches pour arriver au sommet de cette tour. 

Nous sommes essoufflés. 
- Ça a fait beaucoup de bien à Jubia de frapper Droy vous savez... 
- Jubia. Que s'est-il passé pour que tout le monde te traîte mal. Qu'as-tu fait quand tu étais petite ? demande Grey. 
J'ai les larmes aux yeux. 
- Mon-Monsieur Grey... Vous vous inquiétez pour Jubia ? C'est le plus beau jour de sa vie ! 
- Je suis sérieux. 
- AH ! (#2)

- Répond à ma question. 
- Quand elle était enfant, Jubia cherchait ses parents. Et elle est venue ici en pensant qu'ils se seraient cachés parmi les lilliputiens. Mais les autres enfants se sont moqués d'elle parce qu'elle n'avait pas de parents, et qu'elle était mal habillée. Mais elle, au moins, savait parler aux animaux, alors qu'eux avaient peur que des fourmis envahissent leur village et détruisent tout sur leur passage .. 
Grey s'approche de moi et me sert dans ses bras. Hein ? Je ne comprends pas tout. 
- Monsieur Grey ? 
- Jubia.. Je suis désolé. Je me moque souvent de toi, alors que tu n'as pas eu une enfance facile. Excuse-moi. 
Je me mets à pleurer, et passe mes bras autour de lui. 
- Monsieur Grey.. Vous savez tout le monde se moque de Jubia, mais personne ne s'est jamais excusé pour ça. Merci. 

Après ça, Grey s'est tout de suite éloigné de moi. Pendant qu'il était dans mes bras j'ai pensé à toutesles choses cochonnes qu'on pourrait faire  au fait que c'était la première foisque quelqu'un s'excusait auprès de moi, surtout pour quelque chosecomme ça. Ça m'a fait plaisir. J'étais vraiment contente. 

- Monsieur Grey. Quand Jubia venait au village quand elle était enfant, elle venait se réfugier ici pour dormir. Jubia vous avait promis de vous emmener à sa maison, et cette tour est ce qui y ressemble le plus. Alors.. Bienvenue chez elle. Enfin.. chez vous. 
Je souris. Grey n'a pas l'air convaincu. 
- Monsieur Grey ? 
- Tu veux qu'on reste vivre dans ce village ? C'est ça ? 
- Vous savez, cette tour a beaucoup d'avantages, comme .. un micro-ondes ! Cool non ? Aussi, vous pouvez faire de la musique avec les planches grinçantes au sol, et quand il pleut le rez-de-chaussée se transforme en piscine ! 
Toujours pas convaincu ? Pourtant il devrait bien aimer, déjà parce que .. c'est une tour. Il aime bien les tours (ça rappelle notre première rencontre, où je suis allée le délivrer des griffes de ce méchant-mais-pas-trop-et-aussi-copain-de-Lucy dragon). Et aussi, il y a un micro-ondes ! Tout le monde rêve d'avoir un micro-ondes, non ? En réalité je ne sais pas trop à quoi ça sert, mais les gens ont l'air content d'en avoir. Donc je suppose que c'est cool ! 

- Jubia. Tu veux vraiment qu'on reste dans ce village ? Réponds-moi vraiment. 
- Oui. Au moins, on a une maison. 
- Alors ce sera sans moi. Je ne veux pas rester dans un village où l'on te traite mal et où tu as de mauvais souvenirs. 



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