Chapitre 1

— Maddy, qu'est-ce que tu attends bordel ?! Achève le !

Les larmes coulent sur mon visage, je ne veux pas... Un nouveau coup de fouet résonne, l'homme geint de douleur. Ça fait peut-être dix minutes qu'il ne crie plus.

— Putain, Maddy !

L'autre homme, celui qui est censé être mon mentor, me crie dessus, mais je n'ose pas.

— Allez ! Tue le ! Tu sais ce qu'il a fait !

Je regarde l'homme, l'agresseur, le violeur et le tueur de ma mère est là, devant moi. L'achever devrait être facile, il a abattu ma mère, mais je n'y arrive pas. Je n'ai jamais arracher la vie de quelqu'un, j'ai réussi à l'éviter pendant dix-neuf ans, mais aujourd'hui c'est mon baptême du feu. Je dois le tuer. Pour venger ma mère, pour faire comprendre qu'on ne touche pas à ma famille.

Une porte claque, me faisant sursauter. Une aura empli la pièce, mon père vient d'entrer. Je me tourne vers lui, il me lance un regard qui me fait presque froid dans le dos, je le déçois.

— Toujours pas mort ce fils de pute ? Madison, t'es censé le tuer.

— Elle n'y arrive pas. Elle est faible.

— Je vois ça.

Mon père s'approche de moi, je lève la tête pour le regarder. Il pose une main sur ma joue et me l'essuie. Ce geste est doux, mais son regard dur.

— Madison, il a agressé, violé et tué ta mère. Il doit payer.

— Je n'ose pas.

Sa main se resserre sur mon visage, me forçant à le tournée pour regarder l'homme.

— Penses-tu qu'un monstre de ce genre a le droit de vivre ? Tu as vue le corps de ta mère, tu as vue ce qu'il a fait.

— Je sais.

— Alors prends cette putain d'arme et mets lui une balle dans le crâne. C'est tout ce qu'il mérite.

— Je ne veux pas tuer papa.

— Mais tu es obligée. Si ce n'est pas toi qui l'abat, les autres te prendront pour une femme faible, sans défense. Tu feras honte à ta mère.

Je ne réponds rien, maman n'aurait pas honte. La vie est précieuse à ses yeux, elle préférait sauver les gens que les tuer, c'est bien pour cela qu'elle était médecin... Mon père ramasse l'arme que j'ai faite tomber et la glisse dans ma main.

— Allez mon petit papillon, fais ce que tu dois faire.

Je baisse les yeux sur le pistolet, c'est le mien, mon père l'a fait graver pour mes dix-huit ans. Drôle de cadeau, mais pas surprenant quand sa famille dirige un gang important à Chicago. Il y a un papillon, le surnom qu'on me donne depuis ma naissance, je déteste le voir sur une arme. Ce surnom m'a été donné par ma mère, parce qu'un papillon s'est posé sur moi quand je suis née, elle y voyait un coup du destin.

— Madison, on a pas mille ans !

Hash me coupe de mes réflexions, je regarde l'homme, il a le dos droit, fier malgré tout. Je finis par m'approcher de lui, ce sera le seul et unique homme que je tuerais de ma vie. Le seul. Je dépose mon pistolet sur sa tempe, il se mets à rire malgré la douleur.

— Je pensais que le père s'occuperait de moi. Après tout, j'ai tué ta femme, sale chien.

— Papillon, occupe toi de lui. Je ne veux pas me salir sur un porc pareil.

J'appuie sur la détente et tourne la tête, le rire de l'autre monstre s'achève quand je tire. Je sens son cerveau exploser, je sais que j'ai quelques éclaboussures sur ma main, je sens le sang chaud. Je n'entends pas le corps tomber, mes oreilles sifflent à cause du coup de feu. Je n'entends pas les échanges entre mon père et Hash non plus, je sens juste des mains me guider vers la sortie. J'ouvre les yeux quand je bute contre une marche, je remets la sécurité à mon arme et la range dans son boîtier, accroché à mon pantalon. Nous quittons la cave, c'est terminé, enfin.

— Tu as fait ce qu'il fallait papillon. Ta mère n'aurait pas été vengé avec la justice.

— Je ne veux plus jamais tuer papa. Je ne suis pas un de ces monstres que tu abats si souvent.

— C'est vrai, tu es plus pure. Mais la vie est une belle salope. Ta mère était un être de lumière, et regarde ce qu'on lui a fait.

— Ça ne veut pas dire qu'il faut être comme ces monstres. On ne vaut pas mieux qu'eux.

Je réussis à me libérer des bras de mon père et je me dirige vers ma chambre, à l'étage. Je retire la ceinture qui contient l'arme que j'ai utilisé et j'entre dans ma salle de bains, je dois retirer ma crasse, retirer le sang que j'ai fait couler. Je me déshabille, jetant directement mes habits à la poubelle, et saute sous ma douche, tant pis pour l'eau froide.

5 ans plus tard.

Je retire mon couteau de l'homme que je viens d'abattre, c'en est finie pour ce porc. Je commence à l'essuyer sur un mouchoir quand j'entends du bruit, je reste sur mes gardes, posant une main sur mon arme à la ceinture.

— Wow, Maddy, c'est moi.

Je souris en entendant Matt, il finit par sortir de l'ombre. Il regarde le cadavre derrière moi, souriant à son tour.

— Pour quelqu'un qui ne voulait surtout pas tuer, tu t'en sors bien maintenant.

— Que veux-tu, mon père a su profiter du décès de ma mère pour me donner le goût de la mort.

— C'est ce que je vois. C'était quoi son crime à lui ?

— Pédocriminel.

— Bon débarras ! Je t'offre à boire ?

— C'est très gentil mais non, je rentre. Je n'aime pas avoir le sang de ce porc sur moi.

— Je te ramène ?

— Ma voiture n'est pas loin. Si tu veux on peut se voir ce soir au club.

— Avec plaisir.

Je termine d'essuyer mon couteau et le range, puis je rejoins mon ami. Il me raccompagne jusqu'à ma voiture, je le salue et monte dans mon véhicule. Je le démarre, retire mes gants et roule jusqu'à la maison familial. J'y habite toujours, je n'ai jamais pris le temps de déménager, bien que parfois j'aimerais partir. Il y a encore le souvenir de ma mère, son fantôme hante encore les lieux, alors je n'ose l'abandonner. Parfois, je vais dans son ancien dressing, toujours avec ses vêtements, lavés soigneusement tous les mois, avec la même lessive qu'elle utilisait de son vivant. Mon père, lui, après la vengeance que j'ai du exécuter, a repris sa vie, bien qu'aucune autre femme n'ai passé la nuit avec lui ne serait-ce qu'une fois.

J'arrive rapidement au domicile familial, je me gare dans le garage et me dirige vers ma chambre quand je suis arrêtée par mon père.

— Papillon, où étais-tu ?

— Je m'occupais d'un violeur d'enfant.

— J'espère que ça t'a fait du bien.

— Beaucoup. Ça fait toujours du bien de se débarrasser de ce genre d'ordure.

— Tu as bien effacé tes traces ?

Je pouffe de rire, secouant la tête.

— Tu sais bien que la police ne mène pas des enquêtes approfondis pour ce genre de porc. Ils savent déjà, il était fiché dans le registre des délinquants sexuels et avec plusieurs plaintes à son cul. En plus, qui toucherait à moi ? Ce n'est pas comme si mon père ne terrifiait pas toute la police de Chicago.

— Tu as raison, mais fait tout de même attention Papillon.

— Oui papa. Maintenant, je peux aller prendre ma douche ? Je déteste me sentir sale.

— Bien sûr.

Je souris, je profite de passer à côté de mon père pour l'embrasser puis je monte jusqu'à ma chambre, où je pose mon matériel sur mon bureau avant d'aller dans la salle de bains. Je me glisse sous la douche une fois nue, ça fait du bien de se laver. A chaque fois j'ai l'impression que ça me lave des crimes que j'ai commis, bien que je sens que je deviens un monstre comme mes victimes.

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