Deuxième version

Ceci est une fin alternative dont je suis beaucoup moins confiante que pour la première ;-;
Toute la partie en gras est ce qui ne change pas par rapport à la première version

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- Hinata-kun!

Hajime Hinata se retourna vers celui qui l'appelait. Il s'agissait de Nagito Komaeda, son camarade de classe, qui arrivait vers lui en agitant la main.
Komaeda était quelqu'un de particulièrement spécial, Hinata le savait depuis longtemps à présent, mais il avait fini par s'habituer, comme toute leur classe. Ils avaient tous décidé de repartir à zéro après tout. Une fois sortis du jeu, ils s'étaient tous mit d'accord pour que ce qu'il s'était passé pendant le Killing Game, tout ce qui avait été fait par chacun, soit pardonné, pour ne pas faire de différence entre les uns et les autres. Parce que, quand on y pense, en quoi une Peko Pekoyama, un Gundham Tanaka ou encore une Mikan Tsumiki vaudrait mieux qu'un Nagito Komaeda dans les faits?
Une fois sortie du jeu, Nagito était revenu dans la moyenne de la normalité, hormis sa chance incroyable, et Hajime avait fini par redevenir ami avec lui, tandis que ses relations avec le reste de la classe commençaient à se nouer plus étroitement.

- Je vais faire mes prises de sang à l'hôpital. Je crois qu'ils veulent juste plein de papiers à fournir quand ils me déclareront mort, pour prouver qu'ils ont fait leur boulot.

Cette dernière phrase fit frissonner Hajime. Comment pouvait-il dire ça si simplement?

- Komaeda... Dis pas ça...

Nagito haussa d'abord les sourcils, étonné, avant de sourire joyeusement comme s'il répondait à une plaisanterie. Il ne s'aperçut pas, et ne fit pas attention au fait que son ami était on ne peut plus sérieux.

- Oh, Hinata-kun, je ne pensais pas que tu avais un espoir assez grand pour croire encore à des cas désespérés! Mais tu as raison, l'espoir doit briller à son maximum. Je vais faire comme toi et faire semblant d'y croire aussi!

L'ancien élève des cours préparatoires soupira longuement face à la réaction du chanceux qui lui fit un clin d'oeil.

- Ok... Et pourquoi tu me parles de ça?
- Parce que je serais sûrement pas là pour le barbecue que tu voulais faire avec toute la classe.

Hinata fronça les sourcils, confus.

- Le barbecue c'est demain, donc tu pourras être là.

Nagito rit avec douceur, avec un air étrangement fatigué. Ça lui arrivait souvent, depuis quelques temps. Toute la classe était au courant de la présence de son lymphome, tout comme de sa démence frontotemporale. Certains avaient eu du mal à le croire au départ, mais, en consultant les dossiers médicaux de Nagito, la question était vite réglé. Tout le monde savait donc qu'il arrêterait son voyage bien avant eux, mais ils pensaient tous avoir encore beaucoup de temps avant cela. Plus qu'ils n'en avaient en tout cas.

- Peut-être pas.
- Pourquoi tu dis ça?
- C'est peut-être bien ma dernière consultation. Bon, je dois vraiment y aller, je ne voudrais pas arriver en retard à mon final! dit-il gaiement avant de partir en marmonnant, en plein débat si sa mort apporterait de l'espoir ou du désespoir à sa classe.

Hajime n'avait pas eu le courage de se retourner vers lui et de le rattraper, de surprise. Non, il n'avait eu que cette faible réaction de rester figé sur place. Comment pouvait-il parler de la mort si facilement? N'en avait-il donc vraiment rien à faire? Après être sorti du jeu, Hinata s'était demandé si Komaeda n'était pas au courant depuis le début que le Killing Game ne se passait pas dans leur réalité, et était en vrai dans un programme. Ça aurait expliqué son indifférence face à la mort. Mais après plusieurs conversations avec le chanceux, il en était sûr ; il ne savait pas à l'avance et agissait juste totalement sans peur de la mort. Hajime ne comprenait pas trop, il avait toujours trouvé que c'était l'une des choses les plus terrifiantes au monde, la mort. Perdre quelqu'un qui nous est cher, ça lui était déjà arrivé une fois, et il avait eu un aperçu des morts à répétition lors du jeu. Comment Komaeda faisait? Il avait déjà envisagé que ça soit à cause de sa quasi-impossibilité de mourir involontairement, comme l'a prouvé à merveille le jeu. Mais à présent que Nagito était dans sa dernière ligne droite, cette hypothèse n'était plus valable. Il avait alors réalisé une chose, oui, Nagito Komaeda avait bel et bien un remède contre la peur de la mort, un remède qui était efficace contre de nombreuses peurs pétrifiantes ;
L'habitude. Il ne connaissait qu'une partie de son sombre passé, mais Il en était sûr, la montagne de cadavres sur laquelle marchait Nagito était bien plus grande que son large sourire ne la laissait paraitre.
Bref, tout ça pour dire qu'il n'eut pas le courage de réagir à ce que Nagito avait dit, de se retourner et de le rattraper.

Une chose était sûre, s'imaginer devoir refaire le deuil d'un ami lui laissait un goût amer dans la bouche.

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Komaeda était assis dans son lit d'hôpital, et regardait passivement par la fenêtre.
Il avait hâte de revoir son chien.
Il était mort quand il était enfant, injustement écrasé par un camion sous ses yeux encore innocents. C'était son seul ami de l'époque, précédant Hinata qui arriva pourtant bien plus tard. Sa mère n'avait pas voulu de lui pendant longtemps (du chien, pas de Hinata), mais son père avait fini par l'adopter sans lui demander son avis.
"Leur maison était assez grande pour qu'il vive avec eux sans qu'elle n'ait à le voir suffisament souvent pour considérer cela comme une corvée", disait t'il. Lorqu'il était mort, Nagito avait ressentit une profonde tristesse inhabituelle. Il avait l'étrange pressentiment que sa chance avait causé la malchance de son chien, mais rien ne le confirmait encore. Il ignorait qu'il s'apprêtait à vivre de cette manière pendant toute sa vie.

Son père était quelqu'un de très affectueux avec lui, il adorait son fils et ne le cachait pas, malgré ses absences fréquentes. Il jouait souvent avec lui, dès qu'il avait du temps à la maison. Du genre à lui donner dès surnoms comme "mon bichon" ou "p'tit nuage". Sa mère, elle, était plus dans les tons "merdeux".
Il n'en avait pas la confirmation, mais Nagito était persuadé qu'elle ne voulait pas d'enfant, mais qu'elle avait succombé en voyant le désir profond de son mari, qui, Nagito l'ayant connu le savait, n'avait pourtant pas du la forcer. Il fallait ce qu'il fallait pour épouser un homme fortuné.
Elle était plus distante avec lui, mais elle le laissait se débrouiller seul ou avec l'aide des gouvernants.

Leurs morts à tous les deux avait probablement été la première grosse manifestation de chance de Nagito dans sa vie: survivre à un crash d'avion, surtout pour un jeune enfant, c'est très rare. Mais cette chance avait coûté cher, lui voler ses parents qui eux n'avait pas la chance de pouvoir causé et résister à des graves accidents. Un enfant de huit ans qui survit au détournement d'un avion, Komaeda ne l'avait pas encore compris, c'était bien sa chance qui se manifestait déjà, bien qu'elle avait probablement aussi causé l'accident.
Sa chance était toujours à double tranchant. Il avait de la chance qui causait de la malchance, et inversement. Alors ça finissait par toucher tout son entourage sur tous les plans, y compris lui.

Comme une canette qui ne sort pas malgré la pièce mise, et un camion qui s'écrase contre la machine et qui libère toutes les canettes. Que de souvenirs.

Komaeda se souvenait vaguement de l'incident qui lui avait retiré ses parents. Il se souvient s'être relevé difficilement avec peu de blessures, avant de se rasseoir hésitamment sur une aile de l'avion pleine de sang. La radio de l'avion avait déconné, bien s'était lancé sur une vieille mais douce musique. Le rendu était effrayant pour Nagito, qui avait juste attendu que quelqu'un vienne, comme ça, en se balançant au rythme de la musique.

Il allait aussi Chiaki Nanami, une ancienne camarade, une fois mort! Quelle chance il aurait de pouvoir être au paradis avec un tel modèle d'espoir à ses côtés! Bien qu'il la plaignait dans un sens, la compagnie d'un déchet ne devait guère l'enchanter.

Malgré tout, il y avait bien une chose qui allait lui manquer dans ce monde.
Une chose qui lui avait longtemps donné espoir par sa perséverance face à sa propre "nullité", disons.
Oui, c'est peut-être bien la seule chose qui lui donnait encore envie de vivre.
Cette chose c'était...

- Komaeda!

Nagito tourna la tête vers Hinata qui entra dans sa chambre d'hôpital avec un faible sourire rempli de pitié. Ils ne s'étaient pas vu depuis la veille, depuis que Komaeda lui avait annoncé que sa fin approchait. Derrière Hajime, le reste de la classe s'avança, serré à cause de la taille de la chambre. Hiyoko resta effacé dans le tableau, Sonia posa un bouquet de fleur dans le vase sur la table de chevet de Nagito, tandis que Hajime, Mikan et Mitarai s'asseyèrent sur des chaises à côté du lit.

- Vous n'êtes pas sensé être au barbecue?

Ibuki, bien calme lors de son entrée lui sauta à moitié au cou avec son air énergique habituel.

- Hier Hinata nous a prévenu pour ta maladie! Tu vas mourir?! s'écria t'elle avec un ton assez criard ce qui donne un air assez insensible.

Il hocha la tête calmement.

- Il ne fallait pas vous déplacer pour ça! Vous savez, la disparition d'un déchet comme moi n'est pas très importante.

Il les vit tous soupirer un bon coup. Komaeda n'était clairement pas la personne la plus appréciée par sa classe, même si ses relations avec elle avait grandement évolué depuis la sortie du Killing Game. Il n'était plus exclu déjà.

- Tu es quand même notre camarade de classe! protesta la princesse.
- Sonia-san a raison! aprouva vivement Kazuichi en regardant sa bien-aimé avec des yeux amoureux.
- Et les camarades de classe se doivent de s'entraider..., continua Ryota plus hésitamment - mais il est vite approuvé par son meilleur ami ce qui lui redonne confiance en ce qu'il dit-.

Komaeda rit un peu, sans trop y croire, ce qui laisse un blanc général dans la pièce. D'habitude, il y a toujours quelqu'un pour parler. Que ça soit Hiyoko qui lâche toujours une réplique cinglante - mais celle-ci ayant été forcée de venir elle ne dit rien -, Ibuki par sa joie de vivre habituelle, ou encore Akane grâce à son énergie débordante. Mais à présent que l'un d'eux est au pied du mur, que pourraient-ils dire sans être maladroits?

Mahiru prit une photo sur la table de chevet. Dessus on peut y voir Nagito à l'âge de quatre ans, devant sa grande maison, qui suce son pouce. À côté de lui, sa mère est sur une chaise et fixe l'appareil photo avec un regard froid malgré son sourire. Le père de Komaeda est accroupi à côté de son fils et tient leur chien dans les bras, un large sourire jusqu'aux oreilles.

- C'est toi petit? demanda la photographe même si la réponse lui semble évidente.

Le chanceux hocha la tête doucement. Cette photo lui évoquait tellement de souvenir. Le sourire de son père, le regard de sa mère... ils avaient l'air heureux, malgré tout.

- Oui, avec mes parents. Ils venaient de se marier si je me souviens bien. J'espérais que de mettre leur photo sur ma table de chevet les appeleraient, pour qu'ils viennent me chercher une fois mort. C'était stupide hein, qui voudrait me revoir après tout? Ils ont sans doute mieux à faire que de s'attarder sur mon cas! rit-il ce qui mit mal à l'aise les autres.

Les regards s'échangeaient, des murmures gênés se faisaient entendre, et pourtant, Komaeda ne remarquait rien à tout cela, sans doute trop impatient de partir.

- Quand... Quand sont-ils morts? hésita à dire Hinata, par peur de déclencher une réaction gênante.

Il était toujours troublé d'imaginer Nagito mort. Ses pensées à propos du garçon avaient tellement changé depuis qu'ils se connaissaient. Ils avaient été partenaire d'enquête d'abord, puis Hinata s'était mit à mépriser Nagito en découvrant sa vrai nature, puis l'inverse, et enfin ils étaient devenus amis. Il ne comprenait pas pourquoi ça le perturbait tant, il l'avait déjà vu mourir, d'une manière plus que violente. Sans doute était à cause de leur récente amitié, ou du côté irréel de chaque évènement sur l'île de Jabberwock qui lui avait peut-être empêché de le comprendre pleinement.

- Trois ou quatre ans après cette photo, répondit Komaeda.

Cela rendit un peu triste pour lui ceux qui calculèrent qu'il s'était retrouvé seul avant l'âge de dix ans.

- Donc ton cancer est arrivé à son terme...? dit Mikan en tremblant de timidité. Il n'y a plus rien à espérer?
- Non, c'est terminé! Il n'y avait déjà plus rien à faire quand ils me l'ont diagnostiqué. Je pense que demain maximum ça sera fini mais les médecins n'osent pas trop me dire.

La conversation dura encore un peu, puis ils commencèrent tous à partir peu à peu. D'abord l'ultime imposter, que Teruteru avait invité à venir manger pour se faire pardonner de l'avoir tué involontairement, et il en avait profité pour inviter Mitarai car il savait que son meilleur ami ne mangerait pas dans le cas contraire. Ensuite Ibuki qui embarquaient Mikan, Mahiru et Hiyoko pour un concert qu'elle faisait. Celles-ci craignaient un peu de l'entendre chanter. Puis Pekoyama et Fuyuhiko, prétextant un rendez-vous avec les parents de ce dernier. Akane, Nekomaru, Gundham, Sonia, suivi de Kazuichi... Peu à peu ils partirent tous un par un, ne laissant plus que Hajime et Nagito dans la chambre.

C'était silencieux, mais pas gênant. Ça l'aurait été si tous les deux ne savaient pas qu'ils passaient l'un de leur dernier moment ensemble.

- Komaeda... Tu n'as pas peur de mourir?

Nagito releva la tête et regarda son meilleur ami, surpris de cette question. Hinata était tellement fort, perséverant, beau - et sans talent, et ça, ça semblait important de la part de Nagito de le signaler - que c'était étrange de l'entendre lui poser à lui, un déchet comme ça, une question pareil.

- Non, au contraire!

Il se lècha la lèvre supérieure, impatient.

- Tu sais, ma chance m'a suivi toute ma vie! Et je crois bien que je suis incapable de mourir involontairement avec elle. Pourtant je sais que c'est la fin. Ça veut dire que ma chance va être stoppé le temps que je meurs. Ça ne va peut-être durer qu'une seconde, mais j'ai hâte de la sentir, cette seconde de malchance...

Il sourit un peu bizarrement, heureux d'imaginer cette seule seconde où la chance n'influencera pas sa vie. Il tousse un peu avant de continuer plus fort au point d'avoir du mal à respirer.

- Komaeda?!

Sa toux s'arrête et il sourit un peu pauvrement.

- Tout va bien Hinata-kun.
- Mais... Non ça va pas... Comment ça se fait que ton lymphone ai été diagnostiqué aussi tard? Comment les médecins ont fait pour ne pas voir plus tôt que ça n'allait pas?!

Nagito se raidit se hésita un instant.

- Je t'ai un peu mentit. Encore. Ils me l'ont diagnostiqué à un moment où c'était grave mais rattrapable. J'ai faillis suivre un traitement pour me faire soigner.
- Quoi...? Mais pourquoi? Pourquoi tu ne l'as pas fais alors?

Il soupira sous le regard consterné de Hajime.

- Je suis arrivé à Kibogamine, et j'y ai fais ma première année. J'ai suivi un traitement tout ce temps. Mais une fois qu'on est sorti du programme, j'ai demandé à arrêter.
- Pourquoi t'as fais ça?!

Komaeda se retourne vers Hinata en soupirant, ayant espéré qu'il comprendrait de lui-même une chose qui lui semblait à lui si évident. Hajime s'en fichait, attendant simplement sa réponse avec impatience.

- Je sais que tu n'as qu'une moitié de talent, mais je te pensais plus intelligent quand même, Hinata-kun. C'est pour toi.

Le coeur de Hajime lâcha un instant. Il ne comprenait vraiment rien aux paroles de son ami, peut-être même rien à son ami tout court parfois.

- Hein? Pour moi?

Le chanceux passa une main dans ses cheveux avant de répondre.

- Ma chance est destructrice. Elle ne laisse que moi. Ça ne m'a jamais dérangé pendant longtemps, j'avais fini par m'habituer. Mais...

Il s'interrompit un instant, pour se regarder dans le reflet du miroir en face de lui. Son petit sourire devint figé et dérangeant, ce qui mit Hajime mal à l'aise.

- Si elle venait à te tuer toi, je crois que je sombrerai vraiment dans le désespoir.

Son visage se dégêla, et il regarda à nouveau Hinata.

- Je ne peux pas laisser ça arriver, l'espoir doit continuer à briller, tu comprends? Voilà pourquoi je n'ais plus voulu me faire traiter après être entré dans le jeu. Je ne veux juste pas que tout l'espoir en toi soit gâché, et je veux que toi tu ailles bien.

Un long silence s'installa, seulement percé par les toux de Nagito qui le prennaient par moment. Puis, Hinata, qui n'avait su quoi répondre, se décida à parler.

- Non je ne comprends pas.
- Tu es plus bête que ce que je pensais alors.
- Tais toi donc. Je ne comprends pas comment tu peux dire que tu veux que j'aille bien alors que c'est la deuxième fois que quelqu'un se sacrifie pour que je survive! Que c'est la deuxième fois que je perdrai un ami cher!

Komaeda le regardit avec des yeux ronds avant de répondre.

- Tu trouveras facilement mieux qu'un déchet comme...
- Oh la ferme! Tu sais à quel point je repense à Chiaki tous les jours depuis qu'elle est morte? Énormement! Et maintenant c'est ton tour! Je peux pas encaisser ça si facilement!
- Je ne pensais pas que j'avais une si grande importance sentimentale pour toi.

Hajime bondit de son siège sous l'effet de la colère. Il ressemblait là d'avantage à un parent en train de gronder son enfant qu'à un homme en train de perdre l'un de ses amis. Il cherchait à cacher sa tristesse derrière sa colère et la capacité particulièrement forte de non-compréhension de Nagito.

- Bien sûr que tu en as! Tu es mon ami!
- La ferme.

Komaeda avait posé son front contre ses genoux, frustré par tout ce que disait Hajime.

- Non je vais pas me taire. T'as pas l'air de comprendre ce que tu représentes pour moi!
- La ferme.
- Je veux pas revivre ça encore une fois. Nagito, peut-être qu'il est encore temps de...
- LA FERME J'AI DIS!

C'était la première fois que Komaeda élevait la voix sur Hinata. Celui-ci se tut et se rassit sous la surprise. Nagito releva la tête vers lui. Des larmes roulaient sur ses joues à grande quantité et ses yeux brillaient à cause d'elles.
Il adressait un grand sourire triste à Hajime, probablement le plus grand et le plus cruel des sourires qu'il ait jamais offert, pour essayer de garder la face auprès de son ami avant sa mort, sans réussir.

- Ne rends pas les choses plus compliquées qu'elles ne le sont déjà, d'accord? Laisses moi juste profiter de cet unique instant de malchance. Tu vas me manquer aussi, Hajime.

Il posa ses mains sur le rebord de son lit et s'allongea, sentant ses derniers instants arriver. Il fixa le plafond. Voilà, le terme de tout était enfin arrivé. L'instant qu'il attendait tant allait arriver. Il allait sentir sa chance le quitter juste pour une seconde.
Il sursauta en sentant une main serrer la sienne. Il tourna sa tête vers Hajime qui le regardait juste tristement. Komaeda lui sourit gentillement avec douceur, ayant calmé ses larmes d'un instant.
Il usa de ses dernières forces pour dire cette phrase:

- Continue de faire briller l'espoir pour moi, Hinata-kun. dit-il simplement.

Il sentit alors son souffle se couper. Son corps se raidit et il se releva, et il toussa plusieurs fois dans le but de respirer, faisait paniquer son ami à son chevet.

Puis, la toux cessa. Alors que Hajime croyait que la fin du chanceux avait été atteinte, une chose à laquelle il ne s'attendait pas se produisit. Nagito rouvrit les yeux très calmement.

- Komaeda...?
- Hinata-kun? dit-il un peu faiblement.

Ils se regardaient tous les deux avec incompréhension. Il y a seulement quelques secondes, et même depuis quelques temps, Komaeda semblait être arrivé au terme de sa vie. Alors qu'à présent il avait un meilleur teint et avait l'air plus vivant que jamais depuis que Hinata l'avait rencontré.
Ils comprenaient tous les deux que quelque chose d'anormal s'était produit, à en entendre les médecins agités qui couraient dehors.
Un docteur entra en courant. Nagito ne se posait pas tant la question de ce qui s'était passé, plutôt occupé à fixer les grosses lunettes du monsieur qui lui faisaient des énormes yeux. Ceux-ci étaient en train de fixer le bloc-note qu'il tenait sous son bras avec stupéfaction.

- C'est incroyable! Le nombre d'anticorps dans votre corps ne fait qu'augmenter alors qu'on ne vous y aide même pas, il y en a suffisament pour vous assurer une vie plus longue, peut-être même guérir complétement la maladie si le rythme ne perd pas de son élan. Je n'ai jamais vu ça de ma carrière, un cancéreux qui guérit si facilement sans traitement! déclara-t'il sans même regarder le patient et son ami.

Il semblait submergé d'émotions, plus que le malade en question d'ailleurs. Il sortit en courant, probablement pour alerter ses autres collègues.
Hajime, qui avait mit un certain temps avait de réaliser ce que tout cela voulait dire, se tourna vers Nagito, un grand sourire sur les lèvres.

- C'est génial ça Komaeda! s'exclama t'il. Tu vas sûrement pouvoir guérir!

Celui-ci n'y répondit pas, ce qui fit froncer les sourcils de son ami. Il avait l'air presque contrarié. Son visage avait l'air en colère, et il ignorait Hajime à côté de lui.

- Encore..., dit-t'il simplement.
- Quoi? Qu'est ce qu'il y a? demanda Hinata.

Nagito l'ignora, se rasseyant correctement en aggripant un peu brusquement ses propres cheveux.
Son visage se tordait sous la colère et ses yeux s'écarquillaient. Il devint presque hystérique, tout son corps tremblant sous la colère qu'il retenait.
Toute la folie accumulée au fil des années, qu'il avait toujours tenté de contrôler la sortie avec son grand sourire, pouvait à présent se lire sur son sinistre visage.

- ENCORE! cria-t'il. J'EN AI MARRE J'EN AI MARRE! ELLE NE VA JAMAIS ME FOUTRE LA PAIX?!

Hinata le regardait, choqué par ce qu'il voyait. Jamais il ne l'avait vu en si piteux état.
Si désespéré.

Alors qu'il se mettait à hurler qu'il voulait juste "qu'elle" arrête de le faire vivre quand il ne le souhaitait plus, à essayer de se décrocher aux câbles pour espérer provoquer l'arrêt de la création d'anticorps, Hajime comprit de qui il parlait. De quoi il parlait.
Et il s'aperçut enfin qu'il n'y avait pas que la solitude et la folie qui avait été générés par ce phénomène.

La souffrance. Sa chance avait généré tellement de souffrance, à l'aggriper de cette manière.

- Komaeda! Calmes toi, je vais..., commença Hajime avant de se faire interrompre.
- LAISSES MOI TRANQUILLE! hurla avec hystérie Nagito, contraire à son calme habituel.

Là-dessus, il sortit avec colère un petit objet de sa table de chevet, qui était caché parmi ses papiers. Sa folie faisait trembler ses mains alors qu'elles aggripaient cet objet avec fermeté, se faisant elles-même saigner.

Hajime n'eut pas le temps de crier. Il n'eut pas non plus le temps de reconnaitre le couteau comme en étant un.
Celui-ci avait déjà tranché la gorge du chanceux.

Hinata hurla. Du plus fort qu'il pouvait, choqué par ce qu'il venait de voir.
Alors qu'il comprenait que le dernier geste et les dernières paroles de Nagito ne lui était pas destiné, il sentit le désespoir l'atteindre et le dévorer de l'intérieur. Ça le submergait cruellement, tout comme le sang de Nagito s'étalait sur ses mains.
C'était si désesperant.

Pas de chance.

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Vous en pensez quoi?
Vous avez préféré quelle fin??

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