0- Prologue.

« L'adolescence commence le jour où, lorsqu'il suit un western à la télévision, un enfant préfère voir le cow-boy embrasser l'héroïne plutôt que son cheval. » De Myriam Elison.

« Dans cette Vie, chaque Humain se construit son immeuble sur les fondations de son passé avec la certitude de ne jamais l'achever. » De FERHAT.

« Cette vie est ce que vous en faites. Peu importe ce que vous allez gâcher parfois, c'est une vérité universelle. » De Marylin Monroe.

« La vie est un long fleuve lointain qui s'écoule dans l'océan. On ne peut pas savoir ce qu'il y a à l'autre bout de l'océan. C'est pour cela qu'on ne sais ce qu'il y a après la mort. »

La vie par ci, la vie par là.

Ce sont toutes des citations populaires. Une personne m'a dit qu'elles étaient fausses.

Cette personne m'a dit que chaque être était une goutte de pluie qui décend paisiblement du grand ciel. Et brutalement, rejoint la terre. C'est ce grand ciel, qu'on appelle « la vie ». Et la terre c'est sa fin.

« L'unique miracle de la vie c'est la naissance »

Elle m'a dit que ça aussi c'est faux. Car l'unique miracle de la vie... C'est la mort. Puisque c'est le seul examen, que tout le monde peut passer sans échec.

J'ai trouvé ces théories complètements absurdes. Tellement cyniques que j'ai ris aux éclats, me moquant amicalement de la personne m'ayant fait cet avis. Je n'étais qu'alors qu'une goutte qui tardait à prendre de la pesanteur.

Cette personne s'appelait Aliénore Aquitaine Hellfrost. Fille du propriétaire d'une des plus grandes entreprises hôtelière familiale de renommée mondiale et prodige des surdoués. Son prénom même faisait référence à la célèbre Aliénor d'Aquitaine, symbole de puissance et promise déjà à un grand avenir.

Et derrière tout ce palmarès... elle était aussi... ma meilleure amie.

Beaucoup l'enviaient, beaucoup la détestaient, peu l'aimaient. À cause d'une fiction qu'on s'impose, celle de cette fille parfaite qui a tout pour elle et à qui tout réussi.

On dit que les gens qu'on ne regarde pas sont des trésors oubliés, mais qu'en est-il de ceux qu'on regarde trop souvent ?

Je me suis souvent demandé, si cette fiction était infondée ou de ta faute.

Tout ce que je sais, c'est que la fille que j'ai connu était bizarre et introvertie. Elle était extrêmement imprévisible et avait des goûts inhabituels. Le seul être que je connaisse qui ait été prêt à être un humain et à en prendre la responsabilité.

Mais elle était aussi une adolescente d'une naïveté presque égale à celle d'une enfant. C'est ce qu'il l'a détruit petit à petit en la rongeant de l'intérieur.

La récompense de toutes ces années d'obéissance n'a jamais été ce qu'elle voulait. Dans une pièce où elle était une marionnette aux fils incassables.

Quand on est si loin de toute amitié, si seule, si triste, toute démarche difficile devient impossible. On s'observe, on se craint soi-même, et l'on disparaît dans la peur de se laisser mourir.

J'ai été témoin de ses multiples facettes. De cette souffrance qu'elle m'avertissait à plusieurs reprises. De ses sourires forcés. De son voile percé. Oui j'ai été témoin. La seule d'ailleurs.

Bien sûr je ne comprenais pas. Je n'ai pas compris. La petite goutte que j'étais ne pouvais pas comprendre. C'est pour cela que je me suis toujours excusée. Et aujourd'hui encore..

Je m'excuse...

De n'avoir pas pu te comprendre...

Je me rends enfin compte que l'absence est, pour qui aime, la plus certaine, la plus efficace, la plus vivace, la plus indestructible, la plus fidèle des présences. Vous aussi... vous n'allez pas le comprendre.

Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie.

À présent j'ai 89 ans. J'ai vécu longtemps je sais. Je me suis dit que si je pouvais pas vivre pour moi, je devrais le faire pour toi. Tu aurais tant voulu que je sois heureuse.

Et tu sais quoi ? J'ai finis vieille fille. Je n'ai pas eu d'enfants et je n'ai même pas été fichu de me trouver un mari. Quand j'y pense j'étais beaucoup trop fière à l'époque. Cette époque.

J'ai fait un rêve... Je vais bientôt mourir. Tout le monde en parle autour de moi. Mais personne ne veut rien dire. Oui, je vais te rejoindre.

Mais avant cela, je veux me rappeler. Je vais me rappeler de tous ces bons souvenirs de notre jeunesse. Je veux essayer, pour une dernière fois, de te comprendre. Jusqu'à ce jour.

Jusqu'à ce jour où tu n'étais pas en cours et que la professeur d'histoire que tu détestais tant entra dans notre classe, avec ses robes démodées et sa perruque morose qui avait des trous ; entra avec une expression maussade, et prononça cette phrase que je n'oublierai jamais :

— Je suis venue vous annoncer une terrible nouvelle au sujet d'Aliénore... votre camarade de classe... s'est enlevée la vie.

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s . h . e . l . l . y

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