24. Retour à Miami
Dès que j'ai atterri, je me suis précipitée chez moi pour déposer ma valise. Le trajet m'a permis de réfléchir longuement et à présent, je suis plutôt remontée contre Emett. Je passe devant l'ancien lit d'Alpha. Mes yeux se remplissent vite de larmes et un sanglot menace d'éclater lorsque je repense à sa petite bouille toute mignonne qui me demandait de la nourriture.
Je chasse ses pensées de mon esprit d'un coup de tête. Je quitte aussi vite mon studio pour rejoindre l'hôpital. J'en ai marre à force de revenir ici. Je me dirige hâtivement vers l'accueil. Je pousse les clients, trop inquiète pour Emett.
— Donnez moi le numéro de la chambre d'Emett Suarez.
— Excusez-moi Mme, mais vous devez faire la file. De plus, seule la famille est autorisée.
Je plaque brutalement mes mains sur le bureau, le bruit sourd faisant sursauter les gens autour de moi. Hors de moi, je dis, agressive :
— Ok, mais pendant de temps, j'ai dû faire cinq heures de vol pour arriver ici parce que mon cop... Ami est à l'hôpital. Alors, donnez moi le numéro de chambre où je le trouve seule.
Tous se sont tût, écoutant attentivement ma crise de nerfs. Le réceptionniste se lance rapidement dans la recherche de la chambre d'Emett. D'une voix légèrement tremblante, il me répond :
— C'est la chambre... Euh... 44.
Je hoche la tête et quitte l'accueil pour m'enfoncer dans les couloirs de l'hôpital. Je tourne alors à gauche quant je percute quelqu'un dans ma course. Lorsque je relève ma tête, je dis :
— Lola ?!
Je me remets rapidement debout tandis que cette peste esquisse un sourire mesquin en croisant les bras.
— Tient, tient... Une revenante !
— Pousse toi de là, salope ! Je dois aller voir Emett !
Lola ris jaune avant de me dire :
— Pas sûre qu'il ait réellement envie de te revoir...
— Et pourquoi ?? Qu'est-ce que tu en sais ?!
En prenant appui sur sa jambe, elle passe sa main sous son coude et observe négligemment ses ongles.
— Disons que quand tu es partie comme une lâche, c'est chez moi qu'Emett est revenu trouver du réconfort...
Mon coeur s'arrête et je fixe maintenant Lola, dépitée.
— Vous... Vous avez couché ensemble ?
— Oh non ma belle, on a baisé. Sauvagement. Diablement. Avidement. Et il m'a dit que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas passé une aussi bonne partie de jambe en l'air !!
Je suis sûre que de la fumée pourrait sortir de mes oreilles. Je suis à la fois, haineuse, triste et dégoûtée. Mon poing part tout seule et s'écrase sur son nez, encore.
— Ah... Ça me démangeait depuis que je t'ai croisée... J'aimerais bien te dire désoler mais je ne le suis pas du tout.
Je passe à côté d'elle, la laissant seule au milieu du couloir avec son nez qui pisse le sang. Un petit sourire victorieux me gagne mais il s'efface vite lorsque j'arrive devant la chambre 44. Je prends une grande inspiration avant de poser ma main sur la poignée pour ouvrir la porte. À peine suis-je entrée à l'intérieur que Mathias me saute dessus. Il m'enlace entre ses grands bras.
— Si tu savais comme je suis soulagé de te revoir...
— Moi aussi...
Je réponds à son étreinte mais notre câlin est vite interrompu par un raclement de gorge. Je me détache de mon ami et me poste devant le lit d'Emett, les bras croisés.
— Alors maintenant, p'tit con, tu vas m'expliquer ce qui t'es passé par là tête pour tenter de mette fin à tes jours !!
— Je sais pas... Quand j'ai compris que tu étais réellement partie, j'ai pété un câble...
— En quoi ça te dérange que je parte ? Tu as bien ta Lola pour passer le temps, non ? Tu n'as aucunement besoin de moi !
— Sauf que j'ai récupéré tous mes souvenirs. Je me souviens de toi, beauté.
L'entendre m'appeller de nouveau "beauté" déploie une nuée de papillons dans mon bas-ventre. J'ai envie de sauter et de crier de joie mais je me retiens. Surtout que, les paroles de Lola me laissent un goût amer dans la bouche.
— Autre que ça, t'as pas quelque chose à me dire toi ?
Les yeux d'Emett s'assombrissent d'un coup et il affiche une mine grave.
— Oui. Je suis légèrement en colère. Pourquoi t'as couché avec ce mec, putain ?!
— T'as couché avec un autre ?!
Je fais abstraction à l'exclamation de Mathias et me défends :
— C'est ma vie, je te signale ! On est plus ensemble ! C'est toi qui l'a dit ! Je suis libre comme l'air. Par contre, toi tu t'es pas gêné non plus !
— Comment ça ?
Je ris jaune. Il est sérieux là ?!
— Malgré le fait que tu aies retrouvé la mémoire, ça t'as pas empêché de te jetter dans les bras de Lola.
Emett se mord la lèvre et évite mon regard. Donc, ce qu'elle m'a dit est vrai... J'avais espéré que Lola ne raconte que des balivernes pour me rendre folle de jalousie.
— Juste un bisou...
— Juste un bisou ?! JUSTE UN BISOU ?! JE SAVAIS PAS QU'UNIR DEUX CORPS DANS UNE ÉTREINTE CHARNELLE ET INTIME ÉTAIT QU'UN "BISOU" !!!
Maintenant, les jumeaux arborent tous deux une mine interloquée. Je lâche un rire nerveux avant de cracher :
— T'es qu'un con, Emett Suarez... Sors de ma vie.
Aussitôt dit, je regagne l'accueil sans attendre. J'essuie d'un revers de la main une larme qui roule sur ma joue. Je ne pleurerais pas.
En marchant, je réfléchis à tout ce qui s'est passé dans ma vie depuis que je suis arrivée à Miami. Je voulais une vie tumultueuse et remplie d'aventures. Et bien, je suis servie !
Alors que j'allais entrer chez moi, je remarque qu'une lettre est par terre, devant ma porte. J'ai dû la rater tantôt tellement j'étais pressée. Je me baisse pour la ramasser puis entre chez moi. Après m'être débarassée, je m'assois sur mon canapé et ouvre la lettre. Je commence à lire :
Chère Mila,
Avant, je ne connaissais pas vraiment l'amour. C'était un sentiment inconnu pour moi. Lorsque j'ai connu Lola, j'ai cru savoir ce que le sentiment d'aimer quelqu'un voulait dire. Au début, je voulais faire ma vie avec elle. Je voulais pousser mon dernier souffle avec elle. Puis, le temps passait et je changeais. J'avais décidé de me retirer du cartel de drogue dont je faisais parti. Je me suis cherché un travail et un appartement. Puis, je t'ai rencontré. Tu étais un peu comme la lumière au bout du tunnel. Dès que je t'ai vu danser, ce jour là, j'ai su que j'étais fait comme un rat. Même si cela fait un peu psychopathe de dire ça, mais tout chez toi me passionnait. Ta voix, ton odeur, ton sourire, tes yeux, tes cheveux, ton corps, ta personnalité, tout. Cela à été le coup de foudre pour moi. Tu as su repenser mes blessures et comblé ce vide qui m'habitait depuis déjà trop longtemps. Je ne te remercierai jamais assez pour cela. Quand tu as quitté Miami, je me suis rendu sur ce pont, je voulais me tuer pour t'avoir fais du mal. Puis, comme par magie, toute ma mémoire est revenue. Je me souvenais de toi. J'étais à la fois heureux et désorienté. Dès que j'ai su que tu avais couché avec un homme, j'ai disjoncté. J'étais vert de jalousie. Je ne pouvais pas me résoudre à te perdre et pourtant, je t'avais déjà perdue le jour où je t'ai dis que c'était terminé. Et putain, j'aurais pas dû. Bref, tout ça pour te dire que lorsque tu liras cette lettre, je serai probablement parti pour toujours. Crois moi, c'est mieux ainsi. Tu ne liras peut-être pas cette lettre mais sache que je t'aime. Je t'aime plus que ma propre vie et j'aurais tellement voulu t'épouser et fonder une belle petite famille avec toi. Tu es la femme de ma vie, princesse. Et ce, pour toujours. J'ai compris que j'étais amoureux de toi le jour où nous avons dansé. Le jour où tu m'as offert ma première danse. C'était la première danse... Je m'en souviendrai toujours.
Je t'aime. Plus que tout.
Emett
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top