2. "C'est fini"

- Mila ?

Mon supérieur referme la porte derrière lui alors que je suis bouche bée et stupéfaite. D'un ton cassant, je dis :

- Qu'est-ce que tu veux ?

Pas la peine de s'énerver. Je vais rester calme. Noah dit :

- Je voulais parler de ce qui s'est passé hier...

- Tu veux contredire mes propos peut-être ?

- Je t'en pris mon ange... Ne sois pas si froide. Je préfère encore que tu me hurles dessus plutôt que tu paraisses aussi... Inaccessible.

- Ne m'appelle plus "mon ange", Noah. En fait, ne me parle plus du tout autre que dans un cadre professionnel. Tu as joué avec moi. J'y avais tellement cru ! J'y avais cru lorsque tu me disais que ce que tu ressentais avec moi, tu ne l'avais jamais vécu avec aucune autre femme avant moi. Toutes ces promesses, ces mots doux, c'était du vent ! Et je t'en veux terriblement pour ça. Au lieu de me prendre pour une imbécile, tu aurais dû m'en parler avant. En fait, tu es identique à tous les autres hommes que j'ai fréquenté par le passé. Tu prends plaisir à me voir souffrir. Je te déteste.

Noah reste sans mots à mon "coup de gueule". Voilà, le méchant est sorti. Manque plus qu'à attendre sa réaction. Il ouvre la bouche à plusieurs reprises sans qu'aucun son ne sortent.

- Écoute Mila... Je... Je suis vraiment désolé. Je m'en veux réellement. Je n'aurais pas dû t'emmener là-bas. C'était une énorme erreur. J'ai... Je pensais que tu étais comme toutes les autres mais je me suis trompé sur toute la ligne. C'était tellement magique cette nuit là que... Que je me suis rendu compte que tu comptais beaucoup pour moi. Je t'en supplie Mila... Pardonne moi.

Malgré que sa minuscule déclaration me met du baume au coeur, je ne souhaite pas lui pardonner. Il ne le mérite pas. Je lui crache d'un ton qui se veux sec :

- Il n'y a rien à faire, Noah. Tu m'as piétiné le coeur. Je t'en veux beaucoup. Mon empathie a des limites. Je ne veux plus te parler, Noah. Sauf si c'est pour le travail. Tu es toxique. Je n'aurais jamais dû succombé à ton charme. Maintenant, il est tard et je voudrais m'en aller. Aurevoir M. William.

Je prends mon sac, ferme la lumière puis sors de mon bureau et fais signe à Noah d'en faire de même. Je verrouille la porte et fais mine de partir mais la main de Noah s'enroule autour de mon poignet, me provoquant des frissons incontrôlables.

- Mila, attends...

Je me dégage brutalement et dis du ton le plus agressif que je peux :

- Non, Noah. Toi et moi, c'est fini.

Je me dégage, marche rapidement et me dirige vers les escaliers. Je tire sur la porte mais celle-ci est barrée.

- Eh merde...

J'accours vers l'ascenseur, priant pour que Noah ne me rattrape pas. Tant pis, je hais ces boîtes de métal mais je n'ai pas le choix. J'appuie frénétiquement sur le bouton du rez-de-chaussée chaussée, espérant que ça descende plus vite. Les portes se referment juste avant que Noah ne puisse les passer. Je soupire de soulagement.

(Heureusement, je ne me serais pas vu enfermée dans un si petit espace, avec mon ex en plus !)

Le "bip" de l'ascenseur m'indique que je suis arrivée au rez-de-chaussée. Je passe les portes du building et prends le chemin de mon repaire. Je suis très stressée, déprimée, enragée. Je n'ai besoin qu'une seule chose. Danser.

Je tiens une salle de danse non loin. Elle gagne de plus en plus en popularité d'ailleurs. Je suis assez fière ! Je m'empresse d'entrer à l'intérieur et je salut rapidement quelques jeunes qui s'entraînent. Je me change dans les vestiaires puis pénètre dans la grande salle.

(Je garde toujours des vêtements de rechange ici...)

Normalement, à cette heure-ci, il n'y a pas grand monde. En fonction de mon humeur, je démarre une chanson rapide.

Je commence alors mes pas de danse. Mes mouvements sont saccadés, rapides et raides. Cette chorégraphie exprime parfaitement mon ressenti. Je me sens si libre lorsque je danse. Comme si tout mes problèmes s'envolaient. Je tournoie sur moi-même et ma crinière rousse foncée suit mon mouvement. Je ne porte plus attention au monde qui m'entoure. Comme si j'étais seule au monde. Ce n'est que lorsque la musique prend fin et que je termine ma chorégraphie que j'entends des applaudissements.

Je n'avais même pas remarqué que des jeunes danseurs et de professeurs que j'ai embauché m'avais observer virvolter tout le long. Je les remercie d'un sourire sincère avant d'essuyer la sueur dégoulinant sur mon front et ma nuque à l'aide d'une serviette.

Tous partent un à un de la salle jusqu'à ce qu'il ne reste que moi. Je range mes choses après deux heures de danse intense. Je me sens beaucoup plus apaisée qu'à mon arrivée. Je ferme la salle puis rentre chez moi à pied. Il fait drôlement froid. Il doit être autour de 22h. Je referme la fermeture éclair de ma veste et enfonce mes mains dans les poches. Je marche plus rapidement, ayant de plus en plus froid.

Arrivée chez moi, je pose mon sac à l'entrée et me dirige directement dans la salle de bain. Je me déshabille et entre sous la douche. L'eau chaude glisse sur ma peau, relaxant mes muscles endoloris par les heures de danse que je viens de faire.

Je mets un short blanc en tissu et un débardeur gris classique avant d'aller me chercher un verre d'eau. Alpha, mon berger allemand, me suit partout depuis ma sortie de la douche. Je tapote la place dans mon lit à côté de moi et il bondit dessus. Il se couche contre mon flanc et ferme les yeux.

Mon studio n'est pas très grand mais j'ai fais le plus de place possible pour Alpha. Je l'ai depuis presque sept ans déjà. C'est bien la seule chose que mes parents m'ont offert. Fatiguée par ma journée, je laisse tomber ma tête sur mon oreiller. Mes paupières se ferment d'elles-même. Rapidement, je rejoins les bras de Morphée...

***
Chapitre deux terminé ! J'espère que ça vous aura plu.
Luv

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