Chapitre 5 : Localisation

Freya psalmodiait des phrases à la signification obscure pour toute personnes non-initiée à la magie. Des flux de magie s'exprimait par vague dans la cours intérieure où elle s'était installée. Elle avait récupéré la photo des mains de Kol une fois rentrée, bien qu'elle ait dû insister. Elle ne savait pas pourquoi son frère tenait tant à cette photo alors qu'il ne connaissait aucune des deux personnes dessus. Peut-être souhait-il partir à la recherche de la voleuse, lui-même ? À présent, il était là assit sur l'un des fauteuil et attendait patiemment des résultats.

Freya releva la tête, des gouttes de sueurs perlant son front et observa un instant Kol. À chaque fois qu'elle usait de magie, elle pouvait voir le regard presque envieux de son frère lui qui n'était plus capable de la moindre parcelle de magie du fait de sa condition vampirique.

— Alors ? demanda-t-il d'une voix impatiente.

Freya se contenta d'accentuer son regard sur son frère et ce dernier parut comprendre.

— Désolé. Je veux juste retrouver la voleuse.

— Pourquoi ?

— Comment ça pourquoi ? Elle détient à présent la seule arme capable de nous tuer...

— Arrête, l'interrompit Freya d'une voix lasse. Ça c'est la motivation de Klaus

— C'est la mienne également.

— Tu ne me la fera pas à moi, c'est pas le pieu qui t'intéresses et tu le sais autant que moi.

— D'accord, d'accord !

Freya croisa les bras tenant toujours la photo dans ses mains.

— Je ne me contenterais pas de ça.

— Elle me dit quelque chose, et je veux m'assurer que ce n'est qu'une inconnue.

— À qui elle te fait penser ?

— Je ne sais pas et c'est bien ça le problème.

— Attends, quoi ?

Alors qu'elle allait continuer son interrogatoire, une main vint lui prendre la photo et s'éloigna de l'autre coté de la cours. Dans un veston impeccable et une stature aussi droite que les statues qui habillaient la bâtisse, Elijah regardait attentivement la photo sans laisser transparaitre la moindre émotion.

— Qu'est-ce que c'est ?

— C'est un indice que nous avons récupéré derrière la voleuse du pieu.

— Klaus ne l'a donc pas récupéré ? poursuivit Elijah. Ah... il va encore faire un bain de sang.

— Ouai, donc on fait en sorte de le récupérer au plut tôt, soupira Freya.

— Le sort ?

— C'est bon je sais où elle se trouve.

Sur ces mots Kol se leva d'un bon et se rapprocha de sa sœur, mais Elijah le dépassa rapidement et se saisit du plan que tenait Freya.

— Je m'en occupe.

Sur ces mots, il disparut laissant seuls Freya et Kol. Ce dernier comprenant finalement qu'il s'était fait doubler pour une raison qu'il ignorait cria de rage et disparu à son tour, sûrement à la recherche de son frère.

Freya resta ainsi seule au sein de la demeure de Michaelson. Si son corps ne bougeait pas, son esprit, lui, filait à toute vitesse. Depuis qu'ils avaient reçut cette lettre indiquant la présence du dernier pieu en chaîne blanc capable de tuer les originels, tout semblait s'accélérer et surtout échapper à leur contrôle.

D'un mouvement de la main, Freya attira la fameuse lettre jusqu'à elle et y opéra de nouveau quelques sorts pour tenter d'en apprendre plus : sa provenance, l'identité de ses auteurs, ou quoi que soit d'autre, mais non rien. Elle sentait que divers sorts avaient été jetés sur le papier. C'était donc des sorciers ? Rien ne pouvait garantir cette information.

Freya soupira et regarda au travers du grillage qui l'a séparait de la ruelle, elle savait où se dirigeait Elijah, mais elle ne savait pas si elle devait le suivre où non. Après tout, elle ne savait pas de quoi était capable la voleuse. malgré tout, la curiosité mêlée à l'inquiétude de savoir que la situation leur échappait échauffaient chaque cellule de son corps, lui intimant l'ordre silencieux d'y aller.

Alors qu'elle se lança finalement à la poursuite de ses frères, Elijah, quant à lui, arriva à la bâtisse indiquée par la carte de sa sœur. Il leva les yeux et remarqua qu'il s'agissait d'un motel. Tellement délabré, il était étonnant que cet endroit puisse accueillir encore des clients. Mais cette absence de fréquentation était surement exactement ce qu'elle recherchait.

Il entra à l'intérieur et s'approcha de l'accueil ne manquant pas de sonner pour attirer l'attention de ce qui semblait être la patronne. Lorsque cette dernière s'approcha Elijah ne perdit pas de temps et tonna à voix basse, ses yeux hypnotiques ne laissant aucune chance à son interlocutrice de refuser sa future demande :

— Vous avez une cliente ici.

— Oui.

— Donnez moi sa chambre et ne montez plus jusqu'à nouvel ordre.

— 123 au premier étage.

Elijah n'attendit pas plus et monta en un élan l'ensemble des escaliers. Il trouva rapidement la porte qui le séparait d'elle et hésita un instant. Si c'était bien elle, elle ne ressemblerait en rien à ce qu'elle était autrefois. Après tout il ne restait plus rien du jeune homme qui chassait avec elle autrefois.

Il ouvrit la porte et fit un pas prudent. Voyant un pied de chaise transformé habilement en arme foncer sur lui, il se baissa et se saisit du bras fin de la jeune femme qui lui faisait à présent face.

C'était elle, il en était persuadé.

Un coup de pied bien plus puissant qu'il ne l'aurait cru vint défaire sa prise et l'envoya plus loin dans le couloir. Sans perdre un instant il fonça de nouveau vers elle, et saisit ces deux mains pour l'immobiliser sur le mur d'en face.

La force qui s'opposa à sa prise fut forte, mais il tint bon.

— Arrête, tonna-t-il

Mais rien n'y faisait et la jeune femme continuait de se débattre semblant suivre seulement son instinct.

— Je t'ai dis d'arrêter, Eirin !

La lutte s'arrêta immédiatement et un souffle particulièrement mal assuré s'échappa des lèvres de la vampire.

Elijah, en profita pour resserrer sa prise et regarda en silence la personne qui lui faisait face. Elle n'avait pas changer après toutes ses années. Sa réaction lui avait assuré de son identité, mais même sens cela son physique gelé pour l'éternité ne pouvait mentir.

— Lâche-moi, cracha Eirin sortant ainsi Elijah de ses pensées.

— Je n'ai aucune raison de le faire.

— Tu as toujours été plus intelligent que tes frères, je ne tenterais rien alors lâche-moi.

Elijah sembla hésiter un instant, mais finit par relâcher la pression de ses mains permettant ainsi à Eirin de s'en libérer. Elle se massa douloureusement ses poignets et se laissa tomber sur le lit.

— Alors ? siffla-t-elle un profond ton de moquerie imbibant sa voix.

Elijah observa la pièce quelques instant et reporta son attention sur Eirin.

— Comment et qui ?

— Qui sait... peut-être toi ?

— Cesse ce petit jeu, ce n'est pas drôle.

— Finn.

Elle avait dit ses mots d'un ton emprunt cette fois d'une profonde tristesse, tel un aveux.

— C'est Finn, il a pas supporté perdre un nouveau membre de sa famille et il n'a pas réussit à se contrôler.

— Et pourquoi tu n'es pas morte ?

— Je ne sais pas. Peut-être parce que mon gêne de louve n'était pas encore activé. Et il ne s'activera jamais.

Elijah soupira et resta silencieux un instant et Eirin en profita pour continuer.

— Écoute, Klaus ne doit pas me retrouver. Je veux éviter la mort si cela ne te dérange pas.

— Je n'arrive pas à comprendre pourquoi tu n'as pas essayé de nous retrouver.

— Le monde, contrairement à ce que vous pensez, ne tourne pas autour de vous, gronda Eirin.

Suivant ses paroles, elle se leva et fit face à Elijah. Elle était légèrement plus petite que lui sur ses 1m73 et pourtant elle inspirait toujours autant le respect. Elle était acculée et ne parvenait pas à faire face à Elijah et pourtant elle ne perdait pas la face. C'était une chose qu'il avait toujours apprécié chez elle.

— Tu as quelque chose qu'il veut. Donne-le moi et je m'assurerais qu'il ne te trouve pas.

— Je ne peux pas. J'en ai la garde. C'est une amie chère qui me l'a donné et je me dois de respecter sa décision.

— Une amie ? Tu parles de la femme sur la photo à coté de toi ?

— La photo ?

Elijah sortit le papier glacé de sa poche et se le vit ravir rapidement des mains par Eirin.

— J'y tiens, souffla-t-elle comme simple justification de son geste.

Ils étaient là, immobiles à s'observer en silences. Tant d'années s'étaient écoulées et ils avaient tant à dire qu'il souffraient finalement, tout deux, de mutisme. Ils étaient comme deux amis d'enfance qui avaient suivit des chemins différents, trop éloignés à présent pour retrouver le lien qui les unissait.

— Je ne peux pas te laisser partir avec le pieu.

— Comment est-ce... ?

— On le recherche depuis longtemps. C'est la seule manière de nous tuer, nous les originels.

Il regarda un instant Eirin et vu ses yeux se diriger imperceptiblement vers la boite. Sans doute y pensa-t-elle un instant, rien que le cours d'une seconde. Le tuer, s'en débarrasser, puis fuir. Elle reporta pour autant son regard sur lui et dit d'une voix basse.

— Je ne veux pas avoir à en arriver là.

— Je te tuerais avant que tu puisses y parvenir.

— Je ne souhaitais pas que notre dernière conversation soit une menace de mort. Mais soit. Je promet de ne jamais me servir de ça contre toi.

— Je ne peux pas te faire confiance.

— Ah ? C'est comme ça maintenant ?

— Bien sûr. Tu as disparue pendant plus de 1250 ans ! Je pensais que tu étais morte !

— Je... je peux pas... Juste laisse-moi partir...

Une respiration plus laborieuse la coupa dans son discours, et une toux violente prit finalement possession? Des veines noires apparurent sous ses yeux et s'étendirent sur l'ensemble de ses bras jusqu'à ses mains qui agrippèrent fermement le parquet comme si elle cherchait une prise.

Elijah s'agenouilla et regarda Eirin se débattre contre un mal qu'il ne connaissait pas, il tenta de lui venir en aide, mais Eirin utilisa le peu de force qu'il lui restait pour s'éloigner se cognant la tête contre le mur vers lequel elle s'était envoyé d'elle même.

— Res... reste loin de moi...

— Eirin... qu'est-ce qui t'arrive ?

Les lèvre de la vampire devinrent bleuté et ses iris noir. Elle s'affaiblissait à mesure que les secondes s'écoulaient.

— C'est... toi... Reste éloigné de moi...

Elijah regardait Eirin et son état qui ne cessait d'empirer sans comprendre. Les veines indiquaient une absence prolongée de sang, mais jamais elles ne s'étendaient aussi loin. Normalement, elle devrait déjà se jeter sur le premier humain qui passerait par la ruelle et les rues étaient tellement bondées qu'elle aurait déjà dû le faire. Pourtant, elle ne faisait que de le fixer. Pour une raison qu'il ignorait, il restait le centre de son attention. Il vit son bras glisser sur le lit et le temps qu'il comprenne il était déjà trop tard.

Eirin se jeta sur lui pointant le pieu de chaîne blanc qu'elle avait apparemment cacher sous le lit droit vers son cœur. Elijah ne la laissa pas approcher, raffermissant sa prise bien qu'il était à présent à même sur le sol, sur le dos, Eirin au dessus qui se débattait telle une bête enragée.

— Je t'en prie Elijah, meurt, c'est trop pour moi...

Elijah regarda le visage d'Eirin et bien que les veines noires continuaient leur progression sur son visage, il put distinguer des larmes commencer à couler. Cette vision sembla le ramener à la réalité et d'un geste rapide, il brisa la nuque d'Eirin qui tomba lourdement sur lui.

Il était là, à présent, allonger sur le sol avec le corps inconscient d'Eirin. Le pieu était tombé de sa main et, ironiquement pour une arme qui pouvait le tuer, était à présent parfaitement inoffensive.

Ses bras se refermèrent sur Eirin et pendant un instant le temps sembla se suspendre. Il n'aurait jamais pensé retrouver une telle partie de son passé, encore moins de cette manière. 

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