Chapitre 1 : Arrivée nocturne

La nuit était enfin tombée, j'allais pouvoir voir à qui j'avais affaire dans cette ville.

Eirin se leva à cette pensée et s'approcha du lourd sac qui l'accompagnait à chacune de ses escales. Elle l'ouvrit et regarda l'intérieur : des armes, des lames en argent, des pots emplis de contenus étranges aux couleurs différentes. Ce sac, c'était ce à quoi elle tenait le plus ; c'était ce qui lui permettait de survivre dans ce monde cruel.

La plupart des mortels pourraient penser que la base de la survie était la nourriture, mais il n'y avait rien de tel dans son sac. Elle se saisit d'une pochette emplie d'un liquide d'un rouge profond et prit quelques gorgées. Bon elle était tout de même soumise à a faim, mais elle avait des besoins disons particuliers.

Une par une, comme suivant un processus répété un nombre infini de fois, les armes dans le sac trouvèrent un emplacement dans sa tenue et rapidement la jeune fille à la peau aussi blanche que la lune qui éclairait la ville à présent se retrouva prête.

— Quand il faut y aller...

Elle sortit de la chambre qu'elle avait louée et, après avoir ouvert un pot, en vida le contenu devant la porte. La poudre se déposa en une ligne droite comme si chaque grain savait exactement où il devait se déposer. Eirin testa son installation et tenta de pousser la porte, mais cette dernière ne bougea pas. Mieux encore, une désagréable sensation de picotement s'empara de son bras. Si toucher la porte était aussi difficile pour elle, alors ses affaires n'avaient plus rien à craindre.

Rassurée, elle descendit les marches une à une et sortie dans la rue.

Habituée à changer constamment de lieu de vie par peur d'être poursuivie, Eirin avait l'habitude et suivait méticuleusement un programme particulier.

Trouver une chambre dans les abords de la ville.

Payer suffisamment longtemps pour ne pas attirer l'attention.

Utiliser les sorts qu'elle avait en sa possession pour protéger son nouveau lieu de vie.

Sortir discrètement, une fois la nuit tombée, pour observer les véritables habitants des lieux.

Oui... Il était naïf de penser que ceux qui dominaient le territoire étaient ceux qui sortaient le jour. Non, les véritables propriétaires sortaient la nuit pour chasser et trouver des proies trop orgueilleuses pour ne pas ressentir la peur de l'obscurité et de ce qui s'y cachait.

Alors qu'elle empruntait diverses ruelles, elle finit par entendre plusieurs rires. Se cachant contre un mur, elle tendit l'oreille.

— Non, mais clairement le sang des jeunes filles, c'est le meilleur.

— Moi, je trouve surtout ça crétin de se retenir sur le choix des cibles.

— Toujours à préféré la quantité à la qualité...

Alors qu'elle écoutait cette conversation sans intérêt, l'odeur du sang trouva un chemin jusqu'à son nez et Eirin fut certaines d'avoir trouvé ceux qu'elle voulait éviter.

Des vampires.

— Faites que ce soit des isolés... pria-t-elle en silence.

Alors qu'elle venait à peine de formuler cette hypothèse, l'un des deux vampires reprit la parole :

— Arrête de boire autant ! Marcel ne veut pas qu'on se fasse remarquer !

— Il commence à me gaver !

— Tais-toi ! S'il entend tes remarques, il risque de te couper la langue !

Marcel ? Qui était-ce ? Ce nom lui disait quelque chose... Dans tous les cas, ces parasites étaient organisés. Elle avait intérêt à ne pas faire de vieux os ici. À l'origine, elle ne voulait pas venir ici. Elle n'aimait pas cette ville. Précisément, parce que "eux" l'aimait particulièrement.

Eirin secoua sa tête faisait légèrement virevolter sa chevelure brune tirant sur le noir. Elle ne devait pas perdre de temps à penser à cela. Elle était toujours parvenue à les éviter cela n'allait pas changer !

Alors qu'elle s'apprêtait à rebrousser chemin, sachant à présent qu'elle devait se méfier d'un prénommé Marcel et qu'elle ne pourrait pas jouer de son influence pour manipuler les vampires du fait de leur organisation, un chat se mit en tête de se frotter contre elle.

Sa queue s'enroula affectueusement le long de sa jambe et Eirin ne put s'empêcher de lui offrir quelques caresses. Alors qu'elle allait cesser, la tête du chat se tourna vers elle lui montrant deux yeux aux couleurs particulières : le premier était vert et le second rouge.

— Je suppose que tu veux que je te suive ?

Pour toute réponse, le chat se mit à ronronner semblant donner ainsi raison à la jeune fille.

— Je te suis, mais à une condition : je ne veux croiser personne. C'est clair ?

Le chat miaula comme acceptant la condition d'Eirin et s'élança à toute vitesse. Il était si agile et si rapide qu'un être humain si sportif soit-il aurait eu énormément de difficulté à le suivre.

Mais ce n'était pas le cas d'Eirin.

Avec la même élégance digne du félin qu'elle poursuivait, elle sauta sans problème sur les toits et suivit son guide. Rapidement, ils finirent par arriver dans un quartier moins animé, et descendirent des toits. Apparemment, les vampires ne semblaient pas s'aventurer en ces lieux et Eirin comprit rapidement pourquoi. À peine avait-elle posé un pied qu'elle sentit une mauvaise impression, une sorte de sentiment qui lui indiquait que ce quartier pourtant des plus ordinaires ne lui souhaitait pas la bienvenue.

Rien n'aurait pu pourtant indiquer que cet endroit dans l'ensemble de la ville était suspect sauf peut être les ossements d'oiseaux et de rats accrochés sur les devantures des maisons. Mais bon dans cette ville ce genre de décorations n'étaient pas si exceptionnelle, car c'était bien connu : la Nouvelle-Orléans réunissait toutes les excentricités du monde.

La Nouvelle-Orléans... Là où elle se trouvait bien qu'elle ne voulait pas y être.

— Je n'aurais pas dû venir, finit par souffler Eirin

— Et pourtant, tu sais que c'est ce qu'il y avait de mieux à faire.

Une nouvelle voix fit sursauter la jeune brune qui se retrouva pour faire face à une vielle femme à la peau noire et aux cheveux de cette même couleur des plus sombres. Cette dernière arborait un franc sourire et ses yeux pétillaient littéralement d'ironie. Si Eirin ne la connaissait pas, elle aurait immédiatement fuit car cette personne puait littéralement la sorcière.

Et sorcière et vampire ne faisaient pas bon ménage, du moins habituellement.

— Bonjour, Tedra, finit par dire Eirin.

— Bonsoir mon enfant le soleil n'est même pas levé que tu parles déjà de jour ?

— Oui, excuse-moi, je souhaitais t'être polie.

— Oh, rassure-toi, tu l'es déjà bien plus que la grande majorité de tes congénères.

Le sourire de la vieille femme comme une infection finit par atteindre Eirin elle qui pourtant ne souriait que rarement.

— Ta bonne humeur est contagieuse, vieille femme. Mais tu sais bien qu'il n'est pas bon de généraliser les gens en fonction de leur nature.

— Je le sais bien plus que toi. Entre donc, contrairement à toi le froid se fait mordant pour mon vieux corps.

Suivant les consigne de la sorcière, la jeune fille entra dans l'appartement et ne fut pas étonnée de son aspect intérieur. De longs draps étaient accrochés au plafond et tombaient le long des murs donnant au lieu un aspect étouffant ou chaleureux pour d'autres. Divers objets à l'apparence étrange voir inquiétante trônaient sur de longues étagères et des chats occupaient le reste du peu de place qu'il restait.

— Toujours en bonne compagnie à ce que je vois, se moqua doucement Eirin.

— Je préfère la compagnie de ces félins qu'à celle des hommes, répondit la femme en grattant sous le museau de l'un de ses colocataires qui ronronna de plaisir.

Elle fit signe à son invitée de s'assoir et alla préparer du thé.

— Je suis contente que tu aies accepté de venir, finit-elle par dire d'une voix forte afin d'être entendu bien qu'elle soit dans une autre pièce.

— Je ne pouvais pas ne pas venir, souffla Eirin. Je sais ce que je dois.

— Oui, mais tu sais ce que tu risques aussi.

La sorcière revint dans le salon et versa du thé dans deux tasses pour finalement s'assoir faisant signe à un chat de profiter de ses genoux ce qu'il fit sans éviter.

— Je sais, mais à ce que j'ai entendu, c'est un certain Marcel qui gouverne ici. J'en déduis donc que les rumeurs sont vraies : ils ont quitté cette ville.

— Oui, c'est vrai. La ville est plus tranquille sans eux. Moins d'histoires et moins de morts aussi.

— C'est pas plus mal. Bon venons en au fait.

— Oui... Que souhaites-tu savoir ?

— Comment ?

— Je te rassure tout de suite, bien que tu t'attendes à de grandes histoires, celle-ci est des plus banales. Elle a rejoint l'autre côté de vieillesse.

Eirin souffla de soulagement. Elle était rassurée d'apprendre cela. Beaucoup de personnes qu'elle connaissait étaient mortes dans d'atroces circonstances comme si une malédiction frappait toutes personnes qui croisaient son chemin.

— ... Elle n'a pas souffert ?

— Non, elle nous a quittées dans son sommeil. J'espère rejoindre les ancêtres de la même manière pour tout dire.

— Je vois.

— Elle voudrait que tu assistes à la cérémonie d'adieu.

— Je voudrais également, mais je doute que les membres de ta communauté acceptent aussi bien ma présence que toi.

— Je me chargerais de tout cela. De toute manière, même s'ils ne l'admettront jamais, personne n'oublie le service que tu as rendu il y a quelque temps maintenant à cette communauté.

— Quelque temps ? ria d'un air narquois la jeune fille. Tu avais tout de même quinze ans à cette époque.

— Ah... Rappeler l'âge d'une vieille dame n'est pas très respectueux, mais je te pardonne. Viens demain au crépuscule au cimetière à côté du quartier.

— Merci pour tout. C'est plus important que tu ne l'imagines que je puisse accompagner Drylia de l'autre côté et avoir une dernière pensée pour elle.

— Je sais, sourit la femme.

Sans que personne ne bouge, la porte d'entrée s'ouvrît invitant silencieusement Eirin à quitter les lieux ce qu'elle fit. Dehors, le même chat noir l'attendait pour la guider vers son domicile. Toujours en évitant les personnes qui lui était si peu sympathique malgré le fait qu'ils partageaient sa nature...

... Du moins en partie.

***

Bonsoir à toi, je me présente, je suis une amie de Melo ^^. J'ai fuis mon précédent compte car je vivais assez mal le fait d'avoir beaucoup de lecture mais que des lecteurs fantômes. Cela me pesait énormément et j'ai préféré dépublier. Je retente ici. Merci d'être gentil avec moi, je veux juste partager mon histoire en échange d'un petit peu d'interactions. Pour ceux qui se demande : oui le nom d'Eirin est totalement inspirée de l'héroïne de l'histoire de Melo et Lou mais chut ! 

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