Tout ce qui dure semble s'estomper,
Au loin tout comme les floraisons.
Seuls les effluves du temps passé
Ravivent les restes de cet instant.

Tout ce qui prend son envol se contraint,
Au moins une fois d'invoquer le temps.
De simples faits, bonheurs anciens,
Évoquent l'écume d'un beau présent.

Tout ce qui dure s'esquive en douleur,
Tel une oeuvre d'art gachée.
Ne sachant qu'être heureux lui rendra ses couleurs,
La silhouette sourit tandis qu'au fond elle sait
Que sa tête s'immerge à raison de ses pleurs,
Et l'oeuvre en lui-même semble perdre de ses traits.

Et même les mots tristes et sincères,
N'équivalent en rien cette nostalgie.
Et même les phrases, médiocres chimères,
S'éclipsent, s'isolent, évitent la vie

Et sous un bel croissant lunaire,
S'éparpillent les mille et une pensées.
Des choses médiocres que même ces vers
N'arriveront pas à esquiver.

Amat de vagues par souffle du vent
Emportent au loin l'écume du temps.
La tête haute, le regard embué,
La silhouette pleure tant que son coeur est gai.