SIMON : CINQ
Des voix discutaient au-dessus de Simon. Il tenta d'ouvrir les yeux, mais n'y parvint pas. Il avait trop sommeil. Pourtant, il ne se souvenait même pas de s'être endormi. Les voix reprirent, plus fortes, et le jeune homme ouvrit les yeux une poignée de secondes avant de les refermer précipitamment. Que faisait-il dans le lit de Thommy, entouré de l'équipe au complet ? Il prit peur. Mais il se força à rester calme et décida d'écouter ce qu'ils disaient. Comprendre d'abord, aviser ensuite.
— Heureusement que tu l'as retrouvé, Bak, parce qu'avec ce froid on aurait eu droit à un Simon surgelé à notre table au menu !, scanda une voix joyeuse qui ne pouvait appartenir qu'à Thommy.
— Oui. Il était là où on s'est rencontré.
« Ça, c'est Bakari. »
— Mais je ne comprends toujours pas pourquoi il a fait ça, cette fugue. Il était là, tout allait bien, et le voilà qui se barre en courant comme si on était de foutu gangster ou je ne sais quoi d'autre qui voulions sa peau ! Ça n'a aucun fucking sens!
Le ton coléreux et les gros mots, c'était Jackson.
— Tu être stupide ! Il a mal comprendre ce qu'on a dit. Il a cru qu'on de lui parlé...
L'accent slave et les fautes de français : Yvan. Le cœur de Simon battit plus vite, ils ne parlaient donc apparemment pas de lui. Mais il resta suspicieux.
— Oh non, c'est de ma faute. J'aurais dû parler de Bertrand-Louis quand il était avec nous !
La voix du jeune noble était pleine de remords. Le soulagement de Simon fut infini. « Non, ne sois pas triste, Marge, je vais bien. » Maintenant qu'il comprenait ce qui s'était vraiment passé, il allait mieux.
— Je rêve ou tu as dit que j'étais stupide ?!
— Oui, j'ai dit ça. Je raison...
— Je vais te...
— Arrêtez les mecs ! Il faut qu'il se repose, le temps de décongeler.
— Tu es lourd, Thommy, marmonna Marge.
— Quoi ?! Je détends l'atmosphère !
Simon sourit intérieurement. Il réalisa très égoïstement que c'était génial de les avoir tous à son chevet. Depuis la première fois depuis longtemps, il se rentait en sécurité et ça, ça n'avait pas de prix.
— Vous savez, je crois que ça ne va pas bien chez lui. C'est super étrange qu'il n'en parle jamais, déclara Bakari.
— Moi, il m'a dit qu'il vivait seul avec son frère..., dit Marie-Edwige.
— C'est bizarre, parce que quand je suis allée sonner chez lui pour voir s'il n'y était pas, personne n'a répondu, annonça Thommy.
Simon ne sut pas ce qui le réjouissait le plus, que Thommy l'ait cherché ou que Fred soit absent.
— Moi je suis rentré chez lui...
— Quoi ?!, crièrent les quatre autres voix.
— Bah quoi, c'était le seul moyen de savoir s'il n'était vraiment pas chez lui ou s'il ne voulait juste pas répondre, se justifia Jackson.
Simon l'imagina bien avec un haussement d'épaules désinvolte.
— OK. Toi raconter !
— Bon, il n'y avait personne. Ce qui est chelou parce que c'est une assez jolie baraque. Eh, me regardez pas comme ça, je n'ai touché à rien ! Mais il ne faut pas que le nain y retourne, du moins pas seul.
— Pourquoi ?, voulut savoir Bakari.
— Il y avait un post-it sur la table : tu sais ce qui t'attend si tu te barres pas dans l'heure qui suivra ce message.
— C'est horrible, scanda Marie-Edwige.
Le sang de Simon se glaça. Le cauchemar revenait.
— Je l'aurais bien recueilli chez moi, mais on manque de place, soupira Thommy.
— Non, il ne faut pas fuir, il faut aller parler à son frère et régler la situation une bonne fois pour toutes.
La voix de Bakari était sans réplique. Le rouquin fut si soulagé qu'il ouvrit grand les yeux.
— Simon ! Tu es réveillé !
Marge se jeta sur lui et le serra de toutes ses forces dans ses bras. Le coeur du rouquin explosa dans sa poitrine.
— Ne nous fais plus une peur pareille, gronda Bakari.
Simon n'en pouvait plus, il riait, ses yeux se remplissant des larmes qu'il s'efforçait de ne pas laisser couler, tellement heureux. Yvan lui fit un signe de tête et un sourire, Jack lui ébouriffa les cheveux et Thommy lui tendit une tasse à café en lui disant :
— Tiens, c'est fait maison.
— Simon, on ne parlait pas de toi, je t'assure..., chuchota Marge à son oreille.
Il sentit son cœur battre la chamade et le déclic s'opéra, les mots sortirent tout seuls :
— Je sais.
Deux mots, deux syllabes, une victoire. Les larmes roulèrent sans discontinuer sur ses joues. L'équipe applaudit à tout rompre. Simon ne pouvait plus s'arrêter de sourire.
« Bonjour voix, moi, c'est Simon. On s'est un peu perdu de vue, mais à partir de maintenant, on ne se quitte plus, promis. »
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